mercredi, décembre 31, 2008

Voeux


En avant-première, les vœux de notre président.
Des messages forts, et une confiance résolue en l'avenir.

lundi, décembre 29, 2008

Top 10 des albums.


Et voici donc, sous vos yeux ébahis, le top 10 des albums de l'année (ou plus exactement, que j'ai découvert cette année). Les cinq premiers sont absolument incontournables, et très difficiles à classer l'un par rapport à l'autre. C'est pourquoi pour compenser j'ai mis Bashung en illustration.

1- Musica Nuda - 55 21 (mais Musica Nuda et Live à FIP sont presque aussi bons).
2- Camille - Music Hole.
3- Batlik - Juste à côté.
4- Album hommage à François Béranger - Tous ces mots terribles.
5- Alain Bashung - Bleu pétrole.

6- Grand corps malade - Enfant de la ville.
7- Yael Naim - Yael Naim.
8- Benabar - Infréquentable.
9- Didier Super - Ben quoi?
10- Everlast - Love, War, and the Ghost of Whitey Ford.

Et, en grand maitre des nouvelles technologies, je vous ai même concocté une playlist avec quelques uns des meilleurs titres des albums sus-cités (du moins, de ceux disponibles sous deezer):

dimanche, décembre 28, 2008

Dernière chronique musicale de l'année


Et bien non, vous n'aurez pas immédiatement droit au top 10 des meilleurs albums de l'année 2008, car je dois au préalable vous narrer mes dernières écoutes. Back to the roots, c'est du français, du français, et encore du français.

Je passe rapidement sur Anais et son deuxième album, The love album. Elle a intelligemment évité de rééditer son Cheap Show, rigolo et bancal, et opté pour un album léché et bien produit. Ce choix courageux et malin est à moitié réussi: l'album n'est pas désagréable, mais il ne m'a pas accroché outre mesure. Il mérite probablement que je lui laisse une chance lorsque l'actualité des disques sera moins chargée.
Le dernier Delerm, 15 chansons, m'a en revanche plu sans réserves. En voila un qui creuse obstinément son sillon d'album en album. Au grand désespoir de ses détracteurs, il préserve sa patte très caractéristique: voix éthérée, namedropping à gogo et chroniques teintées de parisianisme. Je continue cependant à trouver que la chose à du charme, et que les albums successifs se renouvellent (encore une fois, en restant bien dans leur genre) suffisamment pour ne jamais me lasser.

Je ne sais par contre pas trop quoi penser d'Abd el Malik et de son dernier album, Dante. Vous connaissez le style: des textes très bavards, engagés et riches, sur des musiques à mille lieues du rap, convoquant avec bonheur jazz et violons.
Mon cœur balance selon que les textes m'emportent ou m'irritent. Sont-ils sensibles, justes et brillants (Roméo et Juliette, Paris mais, ...), ou pédants, prétentieux et sans talent (Gilles écoute un disque, C'est du lourd, HLM tango, ...)?
A chacun de voir... Je dois avouer cependant que j'écoute beaucoup cet album.

Le diagnostic est beaucoup plus simple à poser concernant le dernier live de Sanseverino (aux Bouffes du Nord): j'adore! Comme il aime visiblement à le faire, il se présente dans une formation différente de son habitude (je vous rappelle que nous l'avons vu se produire accompagné d'un xylophoniste!): deux accordéonistes et sa guitare!
Voila qui donne une relecture intéressante de pas mal de ses morceaux. Mais l'essentiel n'est pas là: on retrouve plutôt toute sa pêche scénique déjantée qui rayonne de l'album, pêche qui ne nuit jamais à la qualité de sa musique, par ailleurs parfaitement en place.
On a même le droit à de beaux inédits, parmi lesquels Rimini des Wampas et une superbe version française de A boy named Sue de Johnny Cash. Et à d'inénarrables prises de parole out of control, que ce soit sur la musique américaine ou l'explication des paroles de ses chansons (lors de laquelle nos amis catholiques prennent un peu cher).

Mais l'album de cette fournée qui m'est resté le plus au travers des esgourdes et l'avant dernier album studio de Batlik, Juste à côté.
Batlik, c'est ce chanteur-guitariste indépendant jusqu'au bout des ongles que j'ai découvert comme beaucoup il y a deux ans à l'occasion de la sortie de son album Utilité. Son style est assez particulier: il a une voix pincée avec laquelle il chante des kilomètres de texte, et une façon virtuose mais assez originale de jouer de la guitare.
Mais passée ces premières constatations, le charme opère instantanément. Batlik est engagé de chez engagé, et ça évidemment, ça me plait, vous me connaissez. Mais c'est loin d'être tout. Ce type est pétri de talent, et a un don pour trouver des harmonies accrocheuses qu'on se surprend à reprendre sous sa douche pendant le mois suivant la première écoute. En plus, il a le bon goût d'être accompagné avec discernement et beaucoup de talent par un multi-instrumentiste dont la clarinette, notamment, fera fondre votre petit cœur. Si son dernier album studio a connu un bon petit succès (encore très loin de celui qu'il mérite), le précédent est fait du même bois.
Engagement, sensibilité, personnalité, talent, harmonie, que dois-je rajouter pour que vous donniez sa chance à Batlik?

Découvrez Batlik!


Histoire de remettre une couche, je vous entretiendrai lors de ma prochaine chronique musicale du live à peine sorti de Batlik, ainsi que de celui de Loïc Lantoine qui a commencé à tourner en boucle dans mon ipod...

Top 10 ciné

L'année se termine, et je ne vous ai pas encore gratifié de mes tops 10. Aujourd'hui, les 10 meilleurs films de l'année au cinéma selon moi (parmi ceux que je suis allé voir, bien évidemment).
1- No country for old men.
2- Valse avec Bashir.
3- La vie moderne.
4- Hunger.
5- Le crime est notre affaire.
6- Mesrine (1ère partie)
7- Be kind rewind.
8- Tonnerre sous les tropiques.
9- La graine et le mulet.
10- Juno.
Mais peut-être n'êtes vous pas tout à fait d'accord?

vendredi, décembre 26, 2008

Dumb or dumber


Mes passages en Italie me donnent l'occasion de me replonger périodiquement dans tout ce que la télévision peut proposer de meilleur. Mes voyages précédents m'ont permis de découvrir des jeux grand public aux règles sans cesse plus navrantes. Non qu'elles soient spécialement trash ou avilissantes, mais simplement d'une bêtise sans nom.
Mais le maître étalon du domaine est et reste à mon sens une émission qui sévissait (et va re-sévir) également chez nous: A prendre ou à laisser.
Même les très respectables lecteurs de ce blog ont probablement dû jeter un œil à cette émission et croiser à la faveur d'un zapping de début de soirée le visage concerné de ce bon Arthur, penché sur l'épaule d'un candidat qui semblait plongé dans des abîmes de réflexion. Mais, étant donné le rythme lentissime des débats, le respectable spectateur surmonte vite la vague curiosité qui l'assaille, et ne prend souvent pas le temps de fouiller l'écheveau de règles qui sous-tend le jeu avant de passer son chemin.
C'est un tort, respectables lecteurs.
Car c'est profondément instructif.

Voyez-vous, le candidat récupère à son entrée en jeu une boiboite contenant un lot. Oui, une boiboite en bois, cubique. Point n'est besoin de ruiner la production en mise en scène compliquée, six planches font bien l'affaire.
Lui font face vingt-trois blaireaux chacun muni de leur propre boiboite, qui contiennent évidemment elles aussi un lot. Caution culturelle: chacun des 24 participants représente une région de la France. Dans les folles jeunes heures de l'emission, la Bretonne se devait de paraitre en costume traditionnel (le mieux disant culturel, que voulez-vous), mais le rythme des émissions s'emballant, les bigoudennes ont rapidement déserté.
Personne sur le plateau ne sait rien du contenu particulier d'aucune des boites, si ce n'est que l'intégralité des lots proposé est affichée à l'écran. Et comme de bien entendu, elle couvre une très large échelle, allant du meilleur (500000 euros) au pire (10 centimes, ou quelques blagues type "paire de chaussette" pour décrisper le dramatique de la situation. Qui serait insoutenable sinon).

Jamais au cours du jeu personne n'apprendra rien sur le contenu potentiel d'une boîte non ouverte. Et pourtant, vous observerez mi-fascinés mi-atterrés 23 fois le candidat se prendre la tête à deux mains pour savoir s'il doit échanger sa boîte (dont il ne sait, encore une fois, rien) contre celle qui lui fait face (dont il ne sait rien).
Ca, c'est du concept.
Mais je vais un peu vite en besogne, il y a une nuance. Régulièrement, le candidat se voit proposé un rachat de sa boîte pour un montant nettement inférieur à son espérance de gain. L'intérêt est double: d'une part cela multiplie les chances de voir le candidat hésiter de manière dramatique, dans une mise en scène subtile où l'animateur compatissant se fait appeler par un mystérieux huissier, et d'autre part cela permet de limiter les dégâts pour la production car rares sont les candidats bien embarqués pour empocher le pactole qui refuseront quelques dizaine de milliers d'euros. Y a pas de petits profits.
(Si vous voulez vous faire une idée plus précise du jeu, vous pouvez vous y adonner en ligne gratuitement . C'est passionnant)

Et ce jeu fait un malheur.
Voila, je trouve, qui est bien éclairant sur l'état d'esprit de nos contemporains.
Je veux dire, des millions de foyers consacrent une heure de leur temps libre quotidiennement pour voir des inconnus ouvrir des boîtes. La chose pourrait être ficelée en trois secondes en ouvrant directement la putain de boite en question puisque pas une information ne filtrera qui permettra de préférer une boite à une autre, de toute façon. On est bien d'accord, autant lancer un dé à 24 faces dès le début, et on peut passer à autre chose.
Et ben non. Bien que la chose n'ait strictement aucun intérêt, ils sont des millions, concentrés, pénétrés, bercés par Arthur le dramatisateur-sympa en chef à se demander si eux ils échangeraient leur boite ou pas. A en débattre sur le canapé. Et à débriefer après coup. "Tu vois je te l'avais bien dis, je le sentais bien qu'il y avait rien dans cette boîte."
En d'autres termes, ils sont des millions à passer des heures à regarder un jeu sans s'interroger un seul moment sur son intérêt potentiel. Pire, à en imaginer un à base d'instinct et de sixième sens.
Des millions de télespectateurs.
Des millions de citoyens.
Des millions d'électeurs.

Je sais bien, il ne faut pas tout ramener à des activités intellectuelles. On peut bien se marrer, se divertir, sans se prendre la tête, sans être pour cela des pauvres types ou des irresponsables.
Je suis bien d'accord avec vous (hé, j'adore le foot), sur le papier du moins.
Parce que dans ce cas d'espèce, je ne vois vraiment pas quoi sauver. Rien ne devrait donner prise à la discussion: c'est un jet de dé, bordel! Un candidat ne peut pas être ni bon ni mauvais; c'est pas comparable à un match de foot, à questions pour un champion, ou même à la roue de la fortune!
Et en plus de ça, il n'y a pas non plus de spectacle. Interville, Cauet, c'est aussi profondément niais mais au moins il se passe quelque chose, il y a de l'action, une mise en scène. Ou au moins des décolletés pigeonnants.
Et là rien. Le vide. Des millions de personnes aiment se faire avaler par du vide. Regarder des gens qui se posent des questions sur une boite noire dont ils ne savent rien. On leur donne l'image d'une réflexion, d'un suspense minimaliste, sans aucune prise, sans aucun contenu, et eux ils adorent. Je veux dire, on pourrait écrire des bouquins sur ce que ça révèle sur l'âme humaine.

Je m'interroge sur un dernier point. A quel point les producteurs et animateurs sont ils dupe de la situation? Que pensent-ils des candidats? Comment ont-ils qualifié entre eux leur émission dans les multiples réunions qui ont précédé sa mise au point?
J'ai ma conviction sur la question, conviction renforcée par le mépris infantillisant qui rayonne à mon sens d'Arthur et de ses semblables dans ses performances d'animateur.
Quoiqu'il en soit, ils ont vu juste dans leur analyse, vue la liste impressionante de pays dans laquelle est reprise la franchise.

jeudi, décembre 25, 2008

Lui

Le blog en témoigne, et on en est tous là: j'ai tendance à être moins virulent avec Sarkozy qu'il y a six mois seulement. Non que mon opinion sur le personnage ait le moins du monde changé, mais on se lasse de pester contre lui, de s'indigner contre ses mesures, abattus sous le feu nourri de ses initiatives.
Mais je suis tombé dans le Spiegel, journal de grande qualité sans ligne politique bien définie, sur un article d'une étonnante férocité sur notre président. Qu'un Allemand tout calme et rationnel en vienne à le présenter comme un danger sérieux pour la démocratie remets les choses en perspective... Le seul dirigeant européen dont ils aient parlé si mal, autant que je me souvienne, est Berlusconi.
Je vous laisse seuls juges (cela m'étonnerait de vous, mais si vous préférez la version française, elle se trouve ici, traduite par les bons soins de Courrier International)

mardi, décembre 23, 2008

Deux vidéos

Choppées sur le site du Monde.
D'abord, il y a ce joyeux touriste qui danse avec des autochtones dans plein de pays différents:

Mais surtout, ce savoureux court-métrage:

dimanche, décembre 14, 2008

Marketing bébé


Heureusement que les bébés ne sont pas au fait de toutes les finesses juridiques des grands, parce qu'il y aurait de quoi les trainer devant les tribunaux, des fois!

Alors voila, on nous fait miroiter monts et merveilles. Viens petit, tu verras, tu vas arriver dans un monde merveilleux, peuplé d'animaux gentils et d'adultes pleins d'amour qui se donnent la main en gambadant dans les champs! Convaincante, la pub...
Total, je me retrouve à Paname, et le temps que je sois capable de regarder un peu autour de moi il fait gris et froid, et la nuit tombe à 16h. Et en ce qui concerne la solidarité et l'amour, je vous rappelle que mes deux pays sont gouvernés l'un par Sarkozy, l'autre par Berlusconi.

Mais bon, je comprends vite (je tiens de mon père), et je choisis donc comme les grands d'oublier tout rêve d'humanité solidaire et souriante, et de me recentrer sur les plaisirs individuels. N'étant pas assez grand pour pouvoir consommer (j'ai hâte j'ai hâte), j'espérais bien profiter à outrance de longues siestes, de calins infinis et de joujous épanouissants.
Las... Alors que les grands se figurent que la vie de bébé n'est que long et innocent bonheur, je passe mon temps à cumuler les emmerdes. A peine commence-je à prendre mes marques au niveau de l'allaitement maternel qu'on me retire littéralement le nichon des lèvres. A peine m'habitue-je au biberon qu'on me gonfle à m'introduire des aliments solides. Et évidemment, quand je commence à bien les apprécier, on en introduit d'autres. Pour mon bien, évidemment!
Mais le pompon, c'est les tuiles de santé à répétition. Passe encore que mes dents me lacèrent périodiquement les gencives, entrainant par je ne sais quel automatisme tordu la production de selles acides qui m'agressent l'arrière-train. Je suis même près à accepter de payer chaque nouvelle capacité de déplacement que je découvre par son lot de gamelle et autres bosses.
Mais là, l'enchainement trachéïte-otite-varicelle et otite en même temps, ça commence à bien faire! Surtout avec une varicelle vicieuse qui trouve malin de concentrer l'essentiel de ses boutons sur mes petites fesses délicates!
Alors ça suffit maintenant, hein. En cette période de Noël, je demande solennellement un cessez-le-feu pour que je puisse ressentir un peu ce que c'est qu'une vie quand tout va bien. Et je ne vous en tiendrai pas rigueur si je conclut la première année sans avoir connu les oreillons ni qu'on m'enlève l'appendicite!
Bien à vous,

Gaelou

mercredi, décembre 10, 2008

Tchi tcha

Ah heureusement qu'il y a quelques valeurs sures pour nourrir le blog en temps de disette! Votre journée sera donc illuminée par une chronique ciné zeblogienne, nettement plus intéressante que le précédente fournée!

Mon dernier RTT de l'année m'a permis d'aller voir le dernier frères Coen, à sa première séance de diffusion: Burn after reading. Les frangins nous ont habitué à alterner films grandioses et personnels (type: No country for the old man), et des divertissements plus légers mais tout de même de très haut niveau (type Intolérable cruauté). Il faut dire qu'avec leur maitrise de la caméra, leur sens de l'humour noir et leurs amitiés très recommandables (Clooney par exemple), il faut presque le faire exprès pour ne pas réaliser de bons films!
Burn after reading est à classer dans la deuxième catégorie. Il s'agit d'une histoire d'espionnage déjantée où se croisent et s'épient espions ratés, érotomanes incontrolables et idiots complets typiquement coéniens. Cette galerie de personnage étant notamment défendue par Clooney, Malkovitch et un formidable Brad Pitt.
Malheureusement, la mayonnaise ne prend pas complétement. Malgré les excellents acteurs, le ton familier aux Coens et quelques belles surprises, l'intrigue manque notablement de souffle. Reste un divertissement sympathique, là où on pouvait attendre beaucoup mieux.



Cette demie-déception étant évacuée, je peux vous parler des deux grands films que j'ai vu dernièrement. Commençons par Hunger.
Il s'agit de ce film-choc sur l'emprisonnement des activistes de l'IRA qui relate leurs tentatives pour se faire reconnaitre le statut de prisonniers politiques. Alors qu'on ne parle dans les médias quasiment que du dernier pan du film (la grève de la faim de Bobby Sands), deux autres aspects sont également couverts: la révolte des couvertures (les prisonniers de l'IRA refusaient de porter l'uniforme des criminels ordinnaires, et donc vivaient nus avec leur couverture) et leur grève de l'hygiène d'une part, et le quotidien des gardiens d'autre part (dedans et hors des murs).
Ce film a beaucoup fait parler de lui sur deux points: l'exceptionnelle maîtrise de son réalisateur débutant (artiste contemporain reconnu, comme quoi...) et l'horreur quasi-insoutenable qu'il montre. Une fois n'est pas coutume, je suis en accord complet avec les médias. Les sordides détails sur la grève de l'hygiène (murs couverts d'excréments notamment) et la longue agonie de Bobby Sands sont quasiment insoutenables. J'ai failli quitter le visionnage du film à la vingtième minute pour cause de hauts le coeurs.
Mais le jeu en vaut la chandelle. Car le film est non seulement extrêmement fort (il nous fait toucher du doigt l'horreur absolue qu'ont connu ces prisonniers et gardiens -et la force d'esprit insensée qu'ils avaient), mais en plus il est formidablement beau.
Insoutenable souvent, mais magnifique. Le cadre est sublime, la lumière splendide, les corps des prisonniers et gardiens superbement mis en valeur, et les quelques inventions de mise en scène tombent magnifiquement à propos (à part peut-être l'échappée onirique finale qui, si elle n'a rien de honteux, est un peu démonstrative). Outre ces qualités esthétiques, Steve MacQueen (c'est le réalisateur) mène impeccablement son histoire, contre-balançant le point de vue des prisonniers par le quotidien des gardiens par exemple, ou nous faisant pénétrer dans une cellule pour la première fois dans les pas d'un nouveau détenu.
Bref, un film fort et superbe, mais authentiquement très difficile à soutenir.



Dans un style moins hard-core, mais non moins engagé, nous sommes allés voir avec bonheur La vie moderne de Depardon, le dernier épisode du triptique documentaire que le photographe-réalisateur consacre au monde des petits paysans. Là aussi, la maitrise technique (bien plus discrète et subtile) est tout au service du propos du film.
Nous pénétrons avec Depardon dans l'intimité de quelques petits paysans, la plupart vieillissants, avec qui il a mis des années à se lier d'amitié et qui livrent donc, en toute franchise et toute simplicité, leur vision de leur vie et du futur des petits paysans.
Le film respire l'humanité, et plonge en quelques plans le plus citadins des spectateurs dans le charme et la dureté de la vie paysanne. Mais Depardon ne se contente pas de nous faire rencontrer des personnages formidables qu'on pourrait croire d'un autre temps (et de mener magnifiquement leurs interviews), il les filme avec un sens du cadre et des couleurs qui accouche d'images magnifiques (avec une mention spéciale à ce paysan à la chevelure iroquoise qui regarde l'enterrement de l'Abbé Pierre à la lumière de sa vieille teloche mal réglée). Et capte tous ces petits riens qui plantent le décors en un rien de temps (la café servi dans le verre Duralex, la vieille paysanne qui interromps sans cesse la conversation pour inciter le preneur de son à attaquer de toute urgence son gateau qui va refroidir, etc).
Du bonheur et un sens de la nostalgie qui vient d'on ne sait où.

vendredi, novembre 21, 2008

Pan pan boum paf

Ce n'est pas parce qu'on dénigre l'art moderne qu'on est nécessairement un gros bourrin. Vous me connaissez: ivre de culture, de musique délicate et travaillée, de séries complexes, j'ouvre ici la page "critique ciné" que vous aimez tant. Au sommaire de cette édition, quatre films d'auteur, fins et racés: James Bond, Mensonges d'État, Tonnerre sous les tropiques et Mesrine. Sortez la testostérone, mesdames messieurs!
Le hasard a donc fait que les quatre derniers films que j'ai vu sont, disons, plus orientés sur l'action que sur la réflexion ou le sentimental. C'est un monde âpre, violent, tendu, qui peut révéler quelques perles, ... mais aussi quelques catastrophes!

Dans la deuxième catégorie, je rangerais bien le James Bond - Quantum of Solace. Pour réussir à gâcher le charisme de Daniel Craig, le charme de la James Bond girl, le magnétisme d'Amalric et la magie bien rodée de ce vieux James, c'est assez simple. Il suffit de caser une course poursuite de 4 minutes toutes les 5 minutes, de se sentir obligé de décliner tous les types de scène d'action (combat à main nue, gunfight, course poursuite à pieds, sur les toits, en voiture, en bateau, etc), de changer de décors de carte postale toutes les 10 minutes (Siéne, Haïti, La Paz, etc), bref de réduire la recette éprouvée de l'agent-secret-qui-suinte-la-classe-contre-le-méchant-vicieux à un catalogue de scènes d'actions invraisemblable. Dommage.

Le ratage est encore plus complet pour ce qui concerne le dernier Ridley Scott, Mensonges d'Etat. Trompé par la bande annonce et quelques critiques à côté de la plaque, je m'attendais à un jeu de manipulation subtil porté par de bons acteurs, doublé d'une charge contre les agissements de la CIA. Et à quelques scènes d'action magistrales, soyons juste. Comme j'aime bien Crowe et Di Caprio (et qu'en plus ce dernier choisit en général bien ses films), je ne me suis pas posé de questions et j'ai joué un de mes rares jokers "chérie, tu gères le mome, moi je m'éclipse deux heures" pour aller le voir.
Las. C'est tout pourri. Nul. En ce qui concerne la réflexion sur les agissements de la CIA, on repassera: Di Caprio est très très gentil, Crowe très très con, bourrin et manipulateur. Mais surtout, le thriller portant sur la manipulation est un ratage complet: rien ne tient la route, DiCaprio se fait entuber systématiquement par Crowe et se contente en retour de l'insulter un peu, avant de repartir dans une nouvelle aventure encore plus risquée sous ses ordres! Quant à l'habile stratagème imaginé pour faire sortir le chef terroriste du bois ou le dénouement final, il est à pleurer d'invraisemblance! Et je vous fait grâce de l'histoire sentimentale qui se greffe sur tout ça...

Tonnerre sous les tropiques est par contre une franche réussite. Il s'agit du dernier film de Ben Stiller avec ses potes, parmi lesquels Jack Black, Robert Doney Junior... et même Toby McGuire et Tom Cruise dans des rôles étonnants!
Cette comédie plonge cinq acteurs prétentieux au plus profond de la jungle pour le tournage d'un film ambitieux sur le Viet-Nam. Evidemment, allumés comme ils sont, rien ne se passe comme prévu et quand ils se retrouvent livrés à eux même tout en se croyant encore filmés, on part pour une heure et demie d'humour délirant, foufou, et se moquant pas mal du politiquement correct. C'est à voir et à revoir en se tordant de rire.

Enfin, j'ai beaucoup aimé le premier film consacré à Mesrine (il parait malheureusement que le second est loin d'être à la hauteur). C'est une belle réussite qui fait penser à du Scorcese pour son ambition, son souffle épique (on suit le gangster sur une vingtaine d'années quand même) et son âpreté.
Le film est parfaitement mené, la narration maitrisée comme tout, et le scénario au quart de poil: avec la vie que Mesrine a mené, il n'y a pas besoin d'en rajouter. Et il vrai qu'en plus la performance de ce cabotin de Cassel colle parfaitement à l'égo surdimensionné et à l'animalité de Mesrine. Un très bon film pour qui n'est pas rebuté par la violence.

mercredi, novembre 19, 2008

Arthur H


Il est vrai que nous comptons un peu plus nos sorties-concert qu'auparavant. Mais, après avoir fait des pieds et des mains pour voir Arthur H lors de sa dernière tournée, j'ai bondi sur l'occasion et suis allé le voir pour l'Abondanse.
Son dernier album surprend. Il quitte les ambiances sombres du jazz mélancolique et les ors mats de son dernier album pour se lancer, surprise, dans du disco joyeux et assez inclassable. Parce que du joyeux porté par une voix rocailleuse comme ça, c'est pas exactement du disco classique.
J'apprécie toujours les artistes qui se remettent en question et cherchent à visiter de nouvelles colorations à l'occasion de la sortie de leurs albums. Cela dit, si L'homme du monde est intéressant et assez plaisant, je ne l'ai pas trouvé à la hauteur de ses glorieux prédécesseurs.

Du moins, jusqu'à ce que j'assiste à ce concert. Et que je réalise que toute cette musique fouillée, travaillée, mélant différents étages mélodiques, n'est que l'œuvre d'une formation classique et limitée: un batteur, un bassiste, une clavier-chœur et un guitariste. Soutenus très ponctuellement par un Arthur H à la guitare, et un ou deux jingles enregistré balancés par le clavier. Point barre.
Sentir ce son si puissant et si compliqué sortir de ces quelques musiciens m'a tout retourné. Quelle solidité, quelle virtuosité, quelle capacité à se porter les uns les autres! J'attribue une mention spéciale au guitariste dont la qualité n'a d'égale que la discrétion sur scène (si je jouais 10 fois moins bien que lui, je peux vous dire que je me jetterais sur l'avant-scène à chaque solo!)
Mais je salue d'abord et avant tout la basse surpuissante qui balance une pêche disco du tonnerre , et eut tôt fait d'éteindre mes réserves sur l'album. Entendre ces chansons avec toute la puissance qu'elle mérité, ça vous transcende un album écouté piano au casque!

D'autant qu'évidemment il y a Arthur. Sa voix incroyable s'enrichit d'une belle présence sur scène où il ondule, habité qu'il est par sa musique. Voila qui donne une belle intensité à ses chansons, ce à quoi je m'attendais après l'écoute de son live (et en connaissant son lourd patrimoine génétique).
Mais ce qui m'a le plus étonné est son humour. Le garçon aime bien balancer quelques vannes entre ses chansons et même pendant celles-ci. Témoins, ce Dancing with Madonna transformé en Dancing with Obama, qui se termine en une étreinte passionnée entre Arthur H, Obama, Madonna - et un minuscule Sarkozy qui cherche à s'incruster.
Mais le pompon, ça a été ce rappel étonnant où Arthur arrive déguisé en superman, et nous narre en cinq bonnes minutes ses dernières aventures de H-man. Il revendique notamment la paternité de l'enfant de Rachida Dati.

Comment vous dire donc? Un concert assez excellent, je dirais.

mardi, novembre 18, 2008

Noir Dez

Pour ceux qui seraient passé au travers, Noir Désir a mis deux nouvelles chansons en téléchargement gratuit sur son site. Je les trouve excellentes: la voix à la limite de la rupture, entre colère et sensibilité, est toujours portée par la mécanique électrique impitoyable du groupe. J'attend avec impatience le nouvel album auquel ils travaillent probablement.

lundi, novembre 17, 2008

Sujet polémique


Je le concède, je suis un bourrin de béotien: je ne connais rien en matière de peinture. Je me soigne comme je peux: ma chère et tendre essaye de me faire toucher du doigt certains concepts, de me faire approcher la magie de certaines œuvres contemporaines, mais rien n'y fait. Je suis complètement imperméable à la peinture du XXème siècle.
Notre dernière tentative a été un échec cuisant: nous avons visité le saint du saint de l'art contemporain: le MoMA (Modern Museum of Art) à New-York. Elena était au bord des larmes devant certaines œuvres, mais en ce qui me concerne, l'ennui fut total. Pourtant, bardé de bonnes intentions, j'ai écouté religieusement l'audioguide qui devait entrouvrir pour moi les arcanes du milieu, et ai lu avec la plus profonde attention les notices explicatives.
Rien. Nada. Je ne sens rien. C'est bien simple, je me sens aussi proche d'un fan d'art moderne que d'un mec de droite lisant le Figaro. Notez que ces deux groupes d'individus se recouvrent largement, d'ailleurs.

Enfin, pour tout vous dire, je ne sens pas exactement rien devant ces toiles. Une pensée de plus en plus précise s'est faite même jour au fil de la visite chronologique, alors que les oeuvres devenaient de plus en plus abstraites. Petit à petit, une voix me murmurait de plus en plus clairement:
Petit Vincent, petit Vincent... Dis moi, petit Vincent, petit Vincent... Mais bordel à la fin est-ce qu'on se foutrait pas complètement de ta gueule? Est-ce que tu n'es pas là, concentré comme un blaireau, à essayer de donner un sens à de grands n'importe quoi? Tu te rends compte que tu es en train de te prendre la tête pour savoir pourquoi un petit con prétentieux à attaché ce costard au mur? (Véridique.)
Alors je sais, depuis la jurisprudence Duchamp, mettre des trucs de la vie quotidienne dans une expo est censé nous faire réfléchir sur ce que c'est que l'art exactement. Si vous voulez mon avis, ça pue la tartufferie à des kilomètres, c't'histoire! Je veux bien que les deux-trois premiers ready-made (c'est le terme technique, que ce bon audioguide m'a appris) aient eu leur intérêt, mais de là à en produire à la chaine! Et si l'amateur d'art a besoin d'une roue de vélo à 100000 euros dans son salon pour réfléchir au sens de l'art, ça en dit long sur le niveau du mec. Tu bosserais pas dans la finance, toi?

Alors entendons-nous bien. Je vous parle des concepts vraiment récents là, pas des Picasso ou des Dali qui restent intéressants, et souvent beaux au plus grand nombre (dont il se trouve que je fais partie). Non, je parle des trucs hardcores: un étalage de poussière par terre ou des pièces de ferrailles pour citer les plus évidentes. Mais pour moi, même Warhol ou Kandinski, c'est franchement limite. A part que certaines de leurs pièces sont hyper connues. On peut par exemple se demander ce que les 36 peintures de boîtes apportent, à part un effet marketing.
Et c'est justement ça qui me gène. J'ai l'impression que ce type d'art se résume souvent à une formule marketing.
- Bonjour, je suis Duchamp, et j'ai décidé de m'interroger sur la définition de l'art: donne moi 500000 euros pour une pissotière.
- Bonjour,je suis Kandinski, et j'ai décidé que les formes, ça sert à rien: donne moi un million pour mon gribouillage!
- Salut, c'est Mondrian. Moi, mon kiff, c'est les traits noirs à la règle qui se croisent sur fond blanc. Je te mets un peu de couleur, et tu me files une baraque?
- Yo, c'est Newman. Moi j'ai eu un choc quand j'ai décidé des "zips", des lignes droites verticales sur fond rouge, et c'est de la balle, baby. Par contre, une fois, un con qui m'a acheté une toile hyper cher m'a demandé de l'expliquer pour quelques amis à lui. Je l'ai insulté. M'abaisser à ça...
Et le conservateur de musée, ou la fan éclairé, de se mettre à frétiller devant ces concepts follement novateurs et provocants. Ohohoh, pas de forme, mais c'est fou ça! Ben mon coco, tu as gagné: tu seras riche toute ta vie, et tu l'as bien mérité alors!

Oui, je sais, je suis injuste, mais ça fait du bien quand tu as l'impression d'être le dernier des imbéciles, celui qui ne comprend rien au milieu d'une foule fascinée! Dans le fond, je n'ai rien contre le fait que des mecs s'éclatent à peindre ce qu'ils veulent, à développer les concepts qui les éclatent. Je suis même prêt à accepter l'idée qu'il y ait une petite minorité sur Terre, hyper érudite et sincèrement passionnée, qui vibre au diapason devant les nouveautés du domaine.

Mais j'aime pas ne pas comprendre/ressentir. Je sais qu'il ne faut pas voir ça au travers le prisme scientifique de la "compréhension". Je veux dire que, par exemple, je n'apprécie pas la danse, la musique classique, où la peinture d'avant 1920, mais je comprend tout à fait que des gens puissent se passionner pour ces domaines. Et j'ai même du respect pour eux. Rien de tel pour l'art moderne. Surtout dans cette sorte de mécanisme pervers, où:
  • on te donne l'impression que nombreux sont ceux qui comprennent/ressentent. (Est-ce vrai, ou est-ce du bluff?);
  • il s'agit (sur le papier) d'un domaine provocateur/novateur/anticonformiste pour qui je devrais avoir la plus grande sympathie;
  • il me semble que l'art moderne te dit, quelque part: "prend ça dans ta gueule, et vois si tu es assez malin et ouvert pour capter quelque chose. Si tu n'y arrives pas, tant pis, tu ne fais pas partie des Élus." Te voila piégé: le fait que tu ne comprennes pas (comme tant d'autres) fait partie du concept;
  • la société est aux pieds de ces grands "artistes". Leurs œuvres sont devenues des objets de spéculation aux prix insensés, les musées présentant les tableaux les plus connus ne désemplissent pas, et elles font l'unanimité, à droite comme à gauche.
Dans ces conditions, j'arrête là l'hypocrisie et clame haut et fort que je n'y comprend rien, que je ne trouve pas ça beau, que ça ne me fait rien ressentir du tout et ne me fait m'interroger sur rien. Ça m'emmerde et je vous emmerde!

Chers lecteurs, j'attends avec impatience vos commentaires constructifs. Mais avant de me traiter de tous les noms (Ele vient de me traiter de nazi, c'est assez indépassable), je vous invite à regarder les highlights du Moma. Si vous trouvez sincèrement beau, ou intéressant, des trucs à partir de la page 10, vous avez mon plus grand respect.
Votre,
Le boulet.

mercredi, novembre 12, 2008

New York, New Yoooork


Et oui, nous voilà fraichement de retour de LA ville, la ville des villes: New-York. Trois journées plus que bien remplies, à la faveur d'un temps ensoleillé bien que frais.
Jugez plutôt: Financial Center (dont Ground Zero et Wall Street), Battery Park, ferry pour la statue de la liberté et Ellis Island, Midtown, Time Square, Rockefeller Center et Central Park le dimanche. Chinatown, Little Italy, Soho, East Village et le Museum of Modern Art (MoMA pour les intimes) le lundi. Et enfin, Greenwich village, shopping et Chelsea le mardi!
Le pied. On a donc pu à la fois voir les incontournables (qui valent nettement leur réputation), et découvrir des quartiers moins intimidants (sans gratte-ciels) et ayant beaucoup de charme. Le tout en mangeant très bien (même les hamburgers étaient bons), et en buvant tout notre saoul de shopping.
Maintenant, il ne reste plus qu'à récupérer du décalage horaire!

vendredi, novembre 07, 2008

Musique maestro!


Il est vrai que cela fait quelque temps que je ne vous ai point entretenu de la bonne musique qui est passée par mes esgourdes. Il y a deux bonnes raisons à cela: d'une part je n'ai pas eu de coup de cœur foudroyant récemment, et d'autre part il m'a fallu pas mal de temps pour me faire une idée de la qualité de certains albums.

J'ai une bonne excuse: il y en a toute une colonie dont je trouve certaines chansons formidables, et d'autres très oubliables.
Commençons par Debout sur le Zinc et leur petit dernier De Charybde en Scylla. Il contient quelques perles à se rouler par terre, dont J'ai (en écoute sur leur site) et De Charybde en Scylla. On y retrouve leur capacité à marier leurs différents intruments (clarinette, violon, trompette, guitare, banjo, contrebasse et batterie) en experts dans des montées en puissance à laisser coi. Elles s'enrichissent en plus sur cet album de tonalités électriques du meilleur goût. Malheureusement, je trouve pas mal de titres assez fades, et leurs paroles assez moyennes.
Verdict mitigé également pour l'album d'Alex Beaupain, 33 Tours. Il s'agit de l'auteur des chansons du film Des Chansons d'amour, qu'il a amplement inspiré car il a perdu son grand amour brusquement. Ses chansons valent surtout par leurs paroles mélancoliques, souvent brillantes, mais souffrent d'une instrumentation sommaires et d'un brin de voix parfois énervant. Le meilleur y côtoie le pas terriblei.
Dans un registre plus joyeux, j'ai bien aimé le dernier Anis. Du blues péchu, portée par sa voix et son débit si caractéristique: c'est très sympa, mais tourne peut-être un peu en boucle. Jetez une oreille sur Hagard du Nord, ça donne envie de creuser le filon.

Dans la catégorie déception, je place le dernier Oasis (dont je n'attendais pas grand chose) et du nouvel ACDC (qui n'apporte rien de rien de neuf). Mais surtout, et ça me fait très mal, le dernier Tryo, Ce que l'on sème.
Fan de la première heure, je ne suis pas de ceux qui ne jurent que par le premier album. Je trouve que tous leurs albums (jusque là) étaient non seulement excellents, mais en plus se renouvellaient intelligemment en sortant du ghetto "reggae accoustique".
Malheureusement, cette superbe série s'arrête là en ce qui me concerne. Le dernier album me semble avoir perdu le subtil équilibre entre le rage de Guizmo et la bonne humeur de Mali; on n'a plus que de la guimauve emmerveillée avec quelques coups de griffe à contre-temps. Et la profondeur musicale de Manu n'arrive pas à sauver les meubles.
Je suis dur car je reste un grand amateur de leur musique. Et cet album m'a franchement déçu.

Mais il y a aussi quelques belles satisfactions.
Commençons par une surprise: Everlast. Telerama m'a convaincu de donner une chance à son dernier album "Love, War, and the Ghost of Whitey Ford". Me faire écouter du hip hop américain chanté par un tatoué semblant sortir de prison, c'est une prouesse.
L'album est en fait extrêmement riche, et est au moins autant à ranger du côté du blues et du rock que du hip hop. Les mélodies sont très accrocheuses et sa voix profonde et implacable a pas mal de charme. Très bien produit, l'album porte son lot de ballades grand public, contrebalancées par des chansons violentes dont une reprise du Folson Prison Blues d'anthologie.
Tout cela est très efficace et agréable.

Et enfin, il en est un qui jamais ne déçoit: c'est monsieur Benabar. On connait ses limites - les musiques un peu plan-plan - mais ils servent souvent très bien les textes, toujours aussi variés, justes et marrants. J'ai une tendresse particulière pour A la campagne et Infréquentable.
S'il ne fallait retenir qu'un album de cette moisson diverse, ce serait celui là.

jeudi, novembre 06, 2008

Grand jeu

Question rouge: de quel ouvrage est tiré la citation suivante:
"
Une chose est sure: New-York ne vous laissera pas indifférent. Elle éblouie par son gigantisme et envoute par sa diversité. Car New-York, c'est LA ville, la ville des villes. Trop petite pour être un pays et trop grande pour être une simple cité. (...)
New-York, c'est la ville de toute les cultures, de toutes les ethnies, de toutes les cuisines... C'est la ville-monde. Chaque borough, chaque quartier a son identité propre. mais attention, New-York bouscule ceux qui se la coulent douce. Faire un pause, c'est régresser. Il faut bruler les étapes, aller toujours plus vite. (...)
"
Et questions subsidiaires: quelle juste sanction mérite l'auteur de ces lignes? Quelle note aurait mérité une rédaction de 3ème sur des vacances américaines? Combien de ligne de cocke peuvent excuser cet exrait? Et quand vais-je enfin me tenir à mes résolutions de boycott du routard et du petit futé?

lundi, novembre 03, 2008

Quelle fatigue!

Ah qu'est-ce qu'ils me fatiguent! Je suis las, fatigué, de ces putains de médias. Et encore, je ne m'abreuve pas à la sauce TF1 mâtinée d'Europe 1, je vous dis pas mon état sinon.
Alors voilà, à tellement surjouer, sur-exposer, sur-commenter l'événement, ils vont réussir à me faire détester Obama. Bien évidemment, on ne peut que se réjouir de son arrivée en lieu et place de Bush à la Maison Blanche. Avant, tout aussi évidemment, de se retrouver tout déçu de ses décisions futures. Ainsi va la démocratie: tu perds tu l'as dans l'os, tu gagnes t'es déçu. Heureusement qu'on gagne pas trop souvent, nous autres!
Bref, mais à force d'envoyés spéciaux, d'émissions spéciales en direct de là bas, d'analyses et re-analyses photocopiées qui ne font pas avancer le débat, j'en ai plein les oreilles. (Pour être poli) Est-ce que son avance dans les sondages est telle qu'il est sûr d'être élu? Ou bien les nombreux vilains racistes US peuvent-ils le faire perdre quand même? Restez avec nous jusqu'à mercredi, ne zappez pas!
Ahhhh mais lâchez nous un peu nom de Dieu! De toute façon, jusqu'aux résultats, il n'y a rien de nouveau à dire, non?

Un événement important, facile à filmer, facile à commenter, et hop c'est la voie royale pour occuper des heures et des heures d'antenne. Ils avaient déjà réussi à me faire détester Bétancourt quelques heures seulement après sa libération. A me gonler avec la crise financière bien qu'il y ait tant de choses importantes à en dire, qui dépassent le "est-ce que ça commence à s'arrêter ou ça ne fait que débuter. Ben on en sait rien." (A ce sujet, une solution originale au problème est proposée ).
Et c'est maintenant Obama que je hais suite à leur pilonnage incessant...

Au passage, une des ficelles pour faire durer le suspense me fait doucement rigoler. L'effet Bradley, vous savez, le fait que dans le "secret de l'isoloir" (expression obligatoire quand le sujet est abordé), les gens sont enclins à ne pas voter pour un Noir même s'il est proche de leur opinion. Ca me fait marrer, non pas parce que cet effet est négligeable ou inintéressant, mais parce qu'il nous est détaillé avec une sorte de condescendance pour ces bouseux d'Américains, tous plus ou moins racistes quoiqu'on en dise. Nous, on est au dessus de tout ça bien sûr...
Hé, les mecs, c'est quel pays qui est sur le point d'élire un Noir? Et quel autre qui a mis Le Pen au second tour? Alors, un peu de retenue, les pépéres.

Outre que le matraquage médiatique est abrutissant, il a en plus l'effet secondaire de cacher les vraies infos importantes. (Oui, l'élection américaine c'est important, mais qu'on nous en parle une fois le résultat connu, plutôt que de nous pomper avec les derniers voyages de McCain et Obama!) Après 10 minutes sur le sujet, et avant 3 minutes de sport (sur lesquelles je ne crache pas), il ne reste plus de la place que pour parler d'une nouvelle.
Grand jeu, laquelle est-ce, parmi les trois suivantes:
  • La retraite à 70 ans. (Ah mais seulement pour les volontaires bien sûr! Ahaha)
  • Le rejet partiel de la proposition de taxation des stock options, des parachutes dorés et des actions gratuites pourtant émise bruyamment par notre président (source: Reuters cité par arrêt sur images).
  • Une dame a été bouffée par des chiens (d'où l'image classieuse illustrant ce post. Slogan: dogs don't always have it easy - les chiens n'ont pas toujours une vie facile).

Emballé par les événements, Brice Hortefeux, très joueur, a décidé de tenter le banco. "Putain, ils sont tellement focalisés sur Obama qu'ils ne verraient même pas que je vais faire une réunion européenne sur l'immigration à Vichy! Tu me crois pas? Chiche? Je le tente"
C'est pas passé loin, Brice, mais ça c'est quand même vu...

dimanche, octobre 26, 2008

Chronique ciné


... et oui!
Après des mois et des mois de disette, nous avons lâchement profité de la possibilité de confier Gael à la crèche un jour de récup' pour aller non pas une, mais deux fois au ciné! Comme des jeunes, des oufs, des tarés. (Enfin presque, la population de la salle était composée pour l'essentiel de retraités).

Nous sommes d'abord allés voir le nouveau Woody Allen Vicky Cristina Barcelona. On nous promettait un très bon cru, léger mais pas con, frais, brillant, et surtout hilarant. Las! Si le film est sympathique et a un petit charme ensoleillé, force et de constater qu'on rit peu et qu'on l'oublie à peine les lumières de la salle rallumées. Un Woody mineur donc, et qui contient une rude arnaque: alors que je me félicitais d'avoir amené Elena dans un film porté par trois actrices superbes, dont deux allaient même se faire des bisous, c'est en fait le seul rôle masculin important, Javier Bardem, qui crève l'écran de son sex-appeal ibère. Arnaque, je vous dis!

Pas découragés, nous avons rejoué la carte du film "tout dans le charme et dans les acteurs" le lendemain, en nous rendant voir La crime est notre affaire, adaptation allumée d'un Agatha Cristie. Un pléiade d'acteurs formidables y vont de leur numéro réussi (Claude Rich, Chiara Mastroiani, Hippolyte Girardot et même Annie Cordy!), mais c'est le couple de héros qui crève l'écran: André Dussolier et plus encore Catherine Frot.
On se bidonne du début à la fin à la voir se braquer sur un fait divers, puis faire des pieds et des mains pour le résoudre sur son temps libre, échouant par là même dans la famille allumée du patriarche Claude Rich. Ses numéros sont assez inénarrables et irrésistibles, à tel point que nous trouvons cet opus encore plus réussi que son prédécesseur (Mon petit doigt m'a dit), qui nous avait pourtant scotché.
Un film hilarant et plein de charme. Comme quoi, la Savoie peut assumer ce que la Catalogne ne fait que promettre!

lundi, octobre 20, 2008

Damages


Sur les pertinents conseils de la série de reportages L'amérique en 24 épisodes dont je vous ai entretenu il y a peu, nous avons englouti la palpitante série Damages. Si elle n'atteint pas le niveau de mes deux précédents énormes coups de cœur, le références Sopranos et Six Feet Under, elle n'en est pas moins fort bien ficelée et tout à fait intéressante.
Si on m'avait dit que je recommanderais chaudement une série d'avocats enquêtant sur un délit d'initiés un jour, j'aurais eu du mal à le croire. Et pourtant. Cette série nous entraine à la suite d'une jeune et brillante avocate qui, fraichement diplômée, rejoints la prestigieuse et redoutée procureur Glenn Close, pour enquêter sur le d'initié sus-dit délit. Et l'habile construction en flash-forward nous fait vite comprendre qu'elle va mettre le doigt dans une machination compliquée dont elle va avoir d'autant plus de mal à triompher qu'on ne sait jamais à qui se fier. Qui sont les méchants? Combien sont-ils? Et Glenn Close et ses sympathiques associés sont ils vraiment si recommandables?
On n'est donc pas dans une oeuvre hyper-personnelle comme dans le cas des Sopranos et de Six Feet Under, mais il faut reconnaître que si la recette est hyper-connue, elle est ici diablement efficace. A commencer par le scénario, très bien construit et qui a la sagesse de ménager ses effets. Depuis mon overdose de coups de théâtre sans queue ni tête Lost-24-Harlan Coben, j'apprécie beaucoup qu'on ne jette pas toute cohérence par dessus bord pour garder du rythme à tout prix. (Je dois quand même mettre un bémol aux deux derniers épisodes où les choses s'accélérent un peu trop à mon goût). Je souligne d'ailleurs que la saison se termine par une vraie résolution de l'enquête (même si quelques portes restent ouvertes pour une suite. C'est de bonne guerre).
Et tout cela est servi par une production "à l'américaine", au sens noble du terme. Réalisation, éclairage, ambiances, musique, tout est impeccablement léché et pas loin d'être superbe. Et surtout, nous tirons notre chapeau aux interprètes qui crèvent tous tant l'écran (du pourri à l'avocat de la défense, de la petite jeune à son ami associé, etc) qu'on réussit à ne pas être impressionnés par la seule grandiose Glenn Close.
Bref, une série superbement ficelée et très prenante. Une dizaine d'heure de bon suspense pour 30 euros, voilà une valeur refuge en ces temps de crise économique!

PS: Je profite du fait que je sois dans le thème pour mettre à jour mes dernières impressions. Six Feet Under, dont nous avons achevé la 5ème et dernière saison, est tout bonnement à se rouler par terre. Inoubliablement fort, poignant, tourneboulant.
The IT Crowd, après un premier épisode enthousiasmant, est assez décevant. La (courte) série reste sympathique, mais n'a pas l'allant et la grâce du premier épisode à mourir de rire. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je ne vous conseille Damages qu'après l'avoir vu en entier, pour être sûr de ne pas vous mettre sur de faux rails.
Enfin, the Big Bang Theory est une comédie qui marche très fort outre-atlantique, et dont les héros sont de brillants étudiants en science frisant l'autisme. C'est rythmé et assez efficace, mais ça ronronne un peu en tapant toujours dans la même thématique.

samedi, octobre 18, 2008

Amusons-nous en vol transatlantique


Mon rôle clé dans l'industrie médicale me donne l'occasion, lorsque je sillonne le globe pour faire avancer la science et sauver des vies, de tester différentes compagnies aériennes. C'est avec émotion que je me permets de très chaudement vous conseiller American Airlines.

Il faut passer outre quelques détails de seconde importance. Pour commencer, les boissons alcoolisées sont payantes - ce qui permet de défendre les bonnes mœurs tout en se mettant quelques dollars dans la popoche.
Ensuite, les avions ne respirent pas la modernité. Je ne doute pas qu'ils respectent toutes les normes de sécurité en vigueur, mais il n'a par contre pas semblé important d'investir dans l'écran individuel salvateur qui permet de notablement passer le temps sur d'autres compagnies.
Outre que le confort est moindre, ce système a l'inconvénient majeur de livrer le voyageur pieds et poings liés aux programmateurs d'American Airlines: on devra regarder les deux films qu'ils ont choisis de projeter sur les écrans partagés, point barre. Or, il semble que la programmation réponde aux deux mêmes critères que le choix des boissons: il faut que ça coûte le moins possible et que ça soit le plus grand public possible.
D'où un choix de films sucrés à la niaiserie astronomique, où les gamins surdoués tête à claque côtoient des princesses échappées de dessins animés. Ces choses sont totalement irregardables même pour le voyageur peu exigeant qui n'aurait rien demandé de plus qu'une comédie un peu efficace ou un film d'action grand public.
Et je passe enfin sur le fait que sur cette compagnie américaine, vous multipliez les chances de côtoyer des Américains. Ne vous méprenez pas: l'Américain est tout à fait respectable et d'une gentillesse assez impressionnante. Cependant, il a tendance à parler très fort et il semble même qu'une petite fraction de la population ne soit pas consciente que cela puisse poser problème, au milieu d'un cockpit plein de voyageurs cherchant le sommeil à 3h du mat'.

Je passe sur tout cela, car chez American Airlines vous avez droit au catalogue de shopping duty free Skymall. Un must. Un sommet. Un répertoire de l'inventivité humaine mise au service du plus grand nombre.
Vous pourrez notamment y trouver la célébre fontaine féline qui permettra à votre chat de s'altérer à l'eau pure. Ou encore le petit escalier qui lui permet de rejoindre votre lit sans effort. Je ne sais par contre que penser du laser-jouet qui m'a tout l'air de pouvoir rendre le minou taré en quelques heures. De son côté, notre sympathique caniche sera bien à l'aise dans son siège personnel dans la voiture.
Mais tout ne tourne pas autour de nos amis les bêtes. Cette éfigie d'Elvis chantante sera du meilleur effet dans votre salon. A moins que vous ne préfériez une sculture d'ange qui dort, ou un treillis à plante. Pour briller en extérieur, je vous recommande les jumelles avec écran LCD intégré. Vous jardin sera embelli par cette grande statue de singe. Et votre bureau respendira de diverses scultures représentant votre détermination et votre inventivité au travail.

Voici pour quelques exemples. Et merci beaucoup à American Airlines de nous avoir offert des heures et des heures de fou rire devant ce catalogue qu'on pourrait croire écrit par les Nuls. Une formidable démonstration du génie humain, teinté d'une critique acerbe de l'american way of life.

(Je dois avouer que ce catalogue m'a quand même permi de découvrir un truc très utile, que j'ai commandé à peine arrivé chez moi)

samedi, octobre 04, 2008

De crisae economicam

Je ne peux pas dire que la crise financière actuelle m'ai surpris. Non pas que je l'ai prédite bien sûr, je n'entend rien à la mécanique subtile des produits financiers mise en jeu, comme tout le monde. Y compris les financiers eux-même d'ailleurs, comme il nous est apparu récemment.
Mais il ne fallait pas être grand clerc pour se douter que cette sphère super-active, qui avançait toujours plus vite et sans aucune règle dans son petit monde, allait finir par se manger un mur un de ces quatre. On ne roule pas à 100 à l'heure, tous feux éteints, dans la direction qui nous arrange le plus sans risquer l'accident, quand même.
Je ne suis pas surpris, mais deux points particuliers me semblent particulièrement intéressants.

Je suis d'abord stupéfait par le retournement complet de l'opinion - ou plus exactement de l'image de l'opinion publique qui nous est transmise par les médias et les politiques - sur le sujet. Il y a encore un an et demi, tout le monde semblait cautionner le système économique international. Les altermondialistes restaient une minorité folklorique, mais les gens sérieux s'entendaient à dire que le monde tel qu'il était fonctionnait finalement assez bien.
Certes, il semblait y avoir de l'abus parmi les golden boys de la finance, mais on ne le disait pas trop fort, étouffé par la honte de ne pas comprendre du tout comment fonctionnaient les choses dans cette petite bulle qui gouvernait le monde. Il fallait bien se rendre à l'évidence que c'étaient eux qui comprenaient comment tournait le monde, et pas nous. Il n'y a avait qu'à voir leur niveau de vie, et leur ton assuré quand ils s'exprimaient dans les médias.
Petite parenthèse: je ne croyais pas ça possible, mais je me prends à regretter amèrement le départ de Jean-Marc Sylvestre de France Inter. J'aurais bien aimé voir comment il analysait la situation... J'envisage de m'abonner à LCI pour le regarder se dépêtrer de ses contradictions. Fin de la parenthèse.
Et bien maintenant que les financiers se sont plantés, nous voila complètement désinhibés. Chacun peut dire ce qu'il pense sans arrière pensée. Et l'on découvre - surprise - que 90% de la population a le plus grand mépris pour ces charlots de traders, et ce depuis toujours. Une opinion qui était très minoritaire dans les médias, et assez peu représentée sur l'échiquier politique.
On pourrait d'ailleurs même se demander si la montée de l'extrême gauche aux élections ne serait pas qu'un vote protestataire idiot, mais si peut-être ces gens là sont sincères. Voire si les gens qui ont voté "non" à la Constitution Européenne n'étaient pas que des bourrins aveuglés par la colère et le mauvais vin. Passons.
Bref, pour résumer ce premier point, j'ai sincèrement été étonné de découvrir qu'une très large majorité de la population méprisait la finance, mais qu'ils n'osaient pas s'exprimer et étaient étouffés par un discours dominant complètement à l'opposé. Ca fait du bien de se sentir moins seul, à tel point que je dois avouer que cette crise me réjouis plus qu'elle me fait peur. (Si c'est pas malheureux, pour un père de famille...)

Le second point est plus anecdotique. Quoique.
Parmi les nouveaux mots dont on nous abreuve (titrisation, crédits pourris, prêt revolving, et tout ça), il y a un terme qui me frappe tout particulièrement. L'économie réelle.
La crise atteindra-t-elle l'économie réelle? Oh mais non, ma bonne dame, vous n'avez rien à craindre, le système français est solide. Jamais les crédits pourris ne rejailliront sur l'économie réelle, ah non alors.
L'économie réelle. Et on nous balance ça comme si c'était évident pour tout le monde. Comme si, depuis les décennies qu'on nous bassine avec le beauté, la puissance, la modernité de la finance, on nous avait clairement expliqué que c'était de l'économie virtuelle. Un joujou abstrait, qui a son importance mais qui quand même n'a pas la solidité de l'économie réelle.
Alors d'un côté je suis bien content d'apprendre que tout ce que nous créons à la sueur de notre front ne vive pas dans le même monde que les milliards manipulés en quelques secondes par les traders. Que le 50 000 milliards d'euros de création de richesse et service de part le monde l'an dernier ne soient pas comparables aux 500 000 milliards d'échanges financiers qui ont eu lieu. Bien content.
Mais je me demande. Il vaut mieux devoir 5000 dollars réels ou 20000 dollars virtuels? Qu'est-ce qui pèse plus lourd: 1 kilo d'euros réels ou 1 kilo d'euros virtuels? Non, dites moi, parce que j'ai bien l'impression que les financiers ils se sont payés des Ferrari réelles et des villas réelles, avec l'argent virtuel qu'ils avaient. Et cet argent virtuel, il l'ont pris sur les bénéfices des entreprises, qui elles créent de la valeur réelle?
Alors de deux choses l'une. Soit effectivement l'économie financière est virtuelle et il est bien dommage que ce soit elle qui ait gouverné nos économies, et par suite nos politiques et nos vies, depuis 20 ans. Soit l'argent virtuel est tout aussi réel que l'autre, et d'une on ferait bien de remettre à plat ce système, et deux on pourrait arrêter de se foutre de notre gueule.

Une très bonne émission d'arrêt sur images sur le sujet se trouve (Je ne sais pas si elle est accessible aux non abonnés). On y comprends bien des choses sur les raisons de la crise et sur son traitement médiatique. La question de savoir pourquoi elle est incarnée à la télé par des traders virés, plutôt que par les bien plus nombreux particuliers chassés de leur maison y est notamment soulevée.
Et puis je vous signale une analyse intéressante sur les dégats de la pensée positive (vous savez, le fait qu'en entreprise il faut toujours être positif, y croire, et jamais douter que les objectifs sont inatteignables). Je l'ai lu dans courrier international, mais il se trouve aussi ici. Et le lire sur boursorama.com, je trouve ça exquis!

dimanche, septembre 28, 2008

Paris-Versailles

C'est officiel, j'ai terminé le Paris-Versailles en moins d'1h30, comme convenu avec moi-même. 1h29'42, et oui, ce qui me place à une satisfaisante 7759ème place sur 13652 (toute catégorie).
Chuis bien content, même si l'exploit est très relatif.

jeudi, septembre 25, 2008

Chappatte...




est un caricaturiste du journal Suisse Le Temps qui me fait bien marrer. Son site web est le suivant.

mardi, septembre 23, 2008

The IT crowd


Et oui, les posts se faisant rares, j'ai décidé de m'adresser à la crème de la crème de mon nombreux lectorat. Aux meilleurs des meilleurs. A la fierté de la France et de l'Humanité.
Je ne parle évidemment pas des financiers, à la face de qui il est enfin bon de cracher ces jours ci, mais bon sans remettre vraiment en cause le système, soyons sérieux. Notre frétillant président vient à peine de prononcer un vribrillonant plaidoyer sur le sujet à la tribune de l'ONU qui doit bien faire marrer ses amis neuilléens. Ils n'ont pas trop à s'en faire, quand on voit par exemple la faible attention avec laquelle l'opinion publique prend connaissance de la chute du prix du pétrole, après six mois pendant lesquels les spécialistes se sont succédés pour lui expliquer que c'était logique, mécanique, et n'avait rien à faire avec la spéculation. Si ça continue, on va finir par découvrir qu'un trois pièces à Paris ne vaut pas vraiment 830 000 euros. (Véridique. Mais il faut dire qu'il a une salle de bain très aérée.)

Bon, je ne vous dérange pas pour déverser tout le mal que je pense sur le manque de sérieux de nos contemporains. Je voulais donc m'adresser à la crème de la crème.
J'ai nommé:
Les ingénieurs.

Amis binoclards, j'ai deux conseils à vous prodiguer, dans deux registres bien différents.
Premier conseil. Si vous vous intéressez un peu à la photo, je vous recommande très chaudement les deux bouquins de René Bouillot: cours de photographie et cours de photographie numérique. Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l'optique de formation des images, la chimie des pellicules et l'électronique du numérique. Evidemment, le gars René, c'est pas le poète et l'artiste. C'est pas le gars qui va te raconter l'art de la composition et disserter sur la puissance de l'inspiration. Mais par contre, quel puits de science clairissime sur le moindre des petits aspects de la physique des photos!
Et il a accouché de deux bouquins hyper intéressants bien qu'un brin aride, et pour lesquels un bagage scientifique est très conseillé! Moi, je me régale.

Le deuxième conseil s'adresse par contre à une audience bien plus large. Nous venons de découvrir, avec Ele, une petite série anglaise très marrante: the IT crowd. Le sujet est des plus séduisants: nous suivons la petite division du support informatique d'une grande entreprise, composée d'un geek, d'un nerd, et d'une chef absolument incompétente.
Je sais, le pitch peut laisser sceptique, notamment pour qui ne connait pas la différence entre un geek ou un nerd. Voire ne connaissait pas l'existence de ces deux mots.
Pour ne pas bêtement vous conseiller une série qui risquerait de ne pas vous plaire, je me suis donc muni d'un sujet-test représentatif de la normalité: Ele. Elle rigole assez rarement à mes blagues sur les adresses IP, et ne sais pas configurer un routeur éthernet. Elle ne sait pas ce qu'elle rate, mais passons.
Et bien figurez vous que the IT crowd a obtenu brillament le label tout public en faisant rire aux larmes notre sujet test. Je peux donc chaudement conseiller la série même aux non-informaticiens, qui peuvent se faire une idée de la qualité de la série dès maitenant via cette vidéo sous-titrée (et étrangement accessible légalement sur le net via google vidéos).
Have fun!

vendredi, septembre 19, 2008

Pouet


Et, dans un autre ordre d'idée, si vous voulez savoir à quelle sauce je serai mangé dimanche 29, jetez un coup d'oeil .

vendredi, septembre 12, 2008

C'est la guerre


Bon, je sais, je fais plus jeune que mon âge. Le cheveu est fourni, la barbe quasi-inexistante (quelques spécialistes en ont observé des traces en regardant de très très près), la peau lisse et le ventre plat. Il n'y a pas de quoi se plaindre en somme, et je serais sûrement ravi de sembler avoir 40 ans quand j'en aurais 50, si la chose se poursuit.
Vraiment pas de quoi se plaindre...
...

Certes, il n'y aurait vraiment pas de quoi se plaindre si on ne traitait pas quotidiennement les étudiants attardés (ou ceux qui leurs ressemblent) comme de pauvres irresponsables pas sérieux et qui n'ont rien à foutre!
C'est d'un pénible, de se voir traiter sans cesse comme un petit rigolo sans importance! Ça n'était déjà pas agréable quand j'étais effectivement étudiant attardé, mais bon, il est vrai qu'à l'époque j'étais vraiment un petit rigolo irresponsable, et que je n'avais rien à foutre. Soyons justes. En plus, je fréquentais moins de lieux dont la population habituelle est constituée de pères de familles grisonnants, et où le petit jeune à lunette formait une anomalie qui ne mérite pas grande considération.

Mais alors, maintenant que je ne suis plus l'étudiant glandu que j'ai été pendant fort longtemps, il me sort par les yeux d'être traité comme ça, par dessus la jambe!
Putain, merde, j'ai presque trente ans, et ça fait trente ans que c'est moi qui m'écarte quand je croise un autre jogger sur un chemin étroit! (J'ai commencé tôt, je sais!)
Ca fait quand même 6 ans que je bosse, alors cessez de me prendre pour un lycéen stagiaire, et écoutez ce que je raconte! C'est vrai, je cumule les handicaps pour ne pas être pris au sérieux: je suis chercheur (glandu), j'ai l'air jeune (glandu!), et je ne porte pas de cravate (GLANDU!!!) Mais je fais bien mon taff, et ce depuis 6 ans, et je t'emmerde, mon gars!
Et puis j'achéterais bien une cravate... si les commerçants arrêtaient d'essayer de m'arnaquer comme des malades, ce qu'ils ne tenteraient sûrement pas sur un respectable père de famille grisonnant. (Enfin, je parle des commerçants parisiens, alors je me fais peut-être des idées).

Ca fait un moment que ça couve, mais là cette colère explose à la faveur d'un événement récent. Je me suis fais rembarrer dans un couloir du boulot par le responsable des locaux. Sortant précipitamment de l'unique douche mise à disposition du personnel (1500 personnes) afin de laisser place à d'autres coureurs, j'ai eu le culot de faire mes lacets avec un pied qui effleurait le mur, judieusement choisi en blanc mat. Ce petit bonhomme encravaté d'un cinquantaine d'années, à l'haleine repoussante, m'a interpellé, du haut de son importance, comme un principal oserait à peine traiter un collégien.
Nom de dieu de bordel de merde. Si je n'ai rien lâché sur le moment, je ne lui suis pas rentré dedans comme j'aurais dû. Et bien je vous promets que c'est la dernière fois! Petit bonhomme ridicule, mais de quel droit me parles-tu comme ça!
J'ai peut-être l'air jeune, mais ça ne m'empêche pas d'être compétent et surtout respectueux envers les autres. Et si t'es pas content pour tes murs, t'avais qu'à choisir une autre couleur, et installer plus d'une douche pour 10 coureurs, c'est ton métier tête de noeud. T'énerve pas, et prend un chewing-gum. Je te comprend un peu, faut dire, moi aussi si mon métier c'était de veiller à ce que les tâches de café sur la moquette soient vite nettoyées et qu'il y ait assez de papier dans les chiottes, je mettrais une belle cravate pour avoir l'air important. Mais je me garderais bien d'allumer les jeunes qui vont courir, ne serait-ce que parce que je suis vieux et gros et que je vais bientôt mourir!

Aahhhhhhhh.
Je ne vous promets pas que je vais sortir exactement ce type de diatribe, mais j'en ai marre de me faire marcher sur les pieds. Y a des encravatés qui vont prendre cher, des joggeurs qui vont devoir se jeter dans le fossé en catastrophe, et des commerçants qui vont être tout étonnés que je laisse mon fils chier sur leurs cravates.

dimanche, septembre 07, 2008

L'amérique en 24 épisodes

J'attire votre attention sur cette excellente série d'émissions de France Culture (et oui...) sur les séries américaines baptisée "l'amérique en 24 épisodes". Un très instructif historique de leur évolution depuis la guerre. J'ai une tendresse évidemment plus particulière pour la deuxième moitié des reportages (disons, depuis l'épisode 12 "La révolution Hill Street Blues") puisque, des années 80 à nos jours, je connais bien mieux les séries en question.
Et pour prouver que le blog, même au ralenti, gardera sa liberté de ton, voici une vidéo fine et délicate (qui n'a rien à voir):

vendredi, septembre 05, 2008

Gael, ou blogger, il faut choisir

Amis lecteurs, l'heure est grave.
Force est de constater que depuis quelques temps la production du blog a fortement chuté. Evidemment, la présence du petit bonhomme y est pour beaucoup, réduisant notablement le temps que je peux sereinement passer à raconter mes choix musicaux et mes états d'âmes à la demie-douzaine de lecteurs fidèles que vous êtes.
Mais je dois avouer que si j'avais vraiment la flamme, je pourrais trouver de ci de là le temps de vous causer un brin. Seulement, il se trouve que je préfère mettre à profit les moments de calme restant pour lire de bons bouquins, regarder de bonnes séries ou des matchs tendus, et occasionnellement jouer au poker.
La situation n'est pas définitive: j'ai déjà connu des fluctuations dans mes envies de blogger. Mais je crois plus sage de vous prévenir clairement qu'il est probable que vous n'ayez guère plus que quelques posts à vous mettre sous la dent chaque mois, à la faveur d'un disque apprécié, d'un film adoré, ou d'un coup de gueule à passer.
Je conseille donc aux plus fidèles d'entre vous de passer à un rythme de visites plus espacé pour vous tenir informé des petites nouveautés du blog. Ou mieux, de vous abonner à son flux RSS, pour pouvoir d'un coup d'oeil s'il y a eu du nouveau.
Et nous verrons si le blog repart de plus belle. Ou s'il se tari peu à peu.

dimanche, août 31, 2008

Les premières vacances de Gael

Comme vous y êtes désormais habitué, je signe mon retour bloguesque de manière populiste avec un diaporama de Gael. Mais attention: il s'agit quand même des premières vacances de sa vie!

lundi, août 11, 2008

C'est moi...

ou les porte-manteaux de la chambre de jeune fille d'Elena sont tendencieux?

vendredi, août 08, 2008

Avis à mes chers fidèles


Chers fidèles,

tout d'abord, je précise que je vous adore et je vous chéris.

Vous n'aurez pas été sans noter que la folle semaine de reprise acharnée du blogage a été loin de tenir ses promesses. Vous en aurez peut-être conçu quelque rancœur: aller sur un blog fréquemment, c'est un peu comme se rendre tout frémissant à un rendez-vous galant. La déception est énorme quand on se rend compte qu'on s'est vu poser un lapin.

Mais j'ai une excellente excuse.
Non, je n'avais rien d'autre de bien important à faire. Rentré un peu plus tard que d'habitude du boulot, j'ai profité de mon temps libre pour converser avec ma belle éloignée, pour regarder des films et jouer au poker. J'aurais tout à fait pu préférer à une de ces activités un bon petit post des familles, ce qui m'aurait d'ailleurs fait économiser pas mal d'argent si ça avait été en lieu et place de la dernière activité citée. Et par suite, à Gael d'être nourri correctement et de pouvoir aller à la fac. Mais bon, ce qui est fait est fait, et j'ai d'ailleurs vendu ses vêtements de bébé sur ebay pour pouvoir me refaire, alors il n'y a pas d'inquiétude à avoir, vous voyez bien.

Balayant mes archives, j'ai remarqué une courte interruption du blog il y a un bon mois. Et figurez vous que ça a correspondu exactement à la libération d'Ingrid Bétancourt.
Et oui.
Mettez vous à la place des Farcs qui, au fond de leur jungle pleine de moustiques agressifs, n'avaient pour seul loisir que la consultation épisodique de mon blog. Le reste du temps, il fallait écouter l'autre cul-bénite essayer de les convertir avec son chapelet, ça devait être usant.
Le blog sans nouveaux posts, il ont craqué et libéré notre Ingrid.
(Je tiens à préciser que je n'ai pas été le seul à jouer un rôle dans cette histoire. Le président Sarkozy a été un acteur majeur de l'heureux dénouement des événements).

Je me suis donc décidé à renouveler l'exploit. Pour protester contre la tenue des Jeux Olympiques en Chine, je me mets en grève du blog jusque début septembre. Et paf.
Tremblez, pourriture de dictateurs communistes! Déjà c'est pas très sympa d'oppresser un peuple qui n'a pas le droit de choisir ses dirigeants, ni de s'exprimer. Mais bon, sensibilisé par l'habile argumentaire des moralistes du CIO, je n'aurais pas osé protester de ce seul fait tant il est vrai que je dois respecter tous les modèles de société, et pas seulement la démocratie occidentale.
Il est vrai qu'il me faut concevoir que si ça se trouve, les chinois aiment bien se faire passer les coucougnettes à la gégéne quand ils expriment un léger désaccord sur une décision du Parti. Je ne suis pas sinophile, et l'idée de donner des leçons post-colonialistes aux sympathiques dirigeants chinois m'est tout à fait étrangère. Et en plus, les Jeux doivent célébrer l'Amour entre les Hommes, et pas être le théâtre de sordides revendications politiques.

Si je m'oppose avec la dernière énergie à la tenue des Jeux en Chine, c'est pour une raison tout autre. Je trouve inhumain, oui tout bonnement inhumain, de tenir ce grand événement sportif dans un pays qui a le culot de se trouver en fort décalage horaire avec nous.
Quel scandale! C'est qui qui va devoir se lever à 3h du mat' pour regarder du tir couché à 30 mètre? C'est qui qui va mettre sa santé en danger pour rester éveillé pendant les 50 kilomètres de marche? Et c'est qui qui va devoir écarquiller ses pauvres yeux pour apprécier la grâce des lanceuses du poids dès potron-minet?

C'en est trop.
Pour faire plier les caciques de cette triste dictature, même si je dois pour cela vous "prendre en otage" (TM), je me mets en grève illimité du blog pendant mes vacances.

Hasta la victoria sempre,

Che Vinci

samedi, août 02, 2008

Régression

  • Les dernières courses d'Elena:

Aubergines, courgettes, roquette, petites tomates, fenouil, mangues, jambon de Parme, parmesan, oeufs, penne, glaces, eau, lait, couches, coton bébé.

  • Mes dernières courses (ce midi):

Pizza, flamekueche surgelée, crème fraiche, lardons, choucroute préparée, glaces, bières.


Ahhhhhhhhhhhhhhhhh.
Mon dieu que c'est bon (de temps en temps)!
Je suis passé comme un prince à travers le rayon fruits et légumes sans même un regard pour les courgettes. Et à peine sorti, je suis allé chez Mac Do me prendre un maxi-best of Bic Mac.

Sono di ritorno

Malgré ma farouche virilité, il m'est arrivé il y a quelques années de jouer quelque peu aux Sims. Vous savez, ce jeu vidéo où vous gérez la vie quotidienne d'une petite famille, dans un monde virtuel. Votre personnage a faim, vous le nourrissez; il s'ennuie, vous l'envoyez faire un tour; etc. Vous n'êtes pas sans savoir que ce jeu a eu un succès fou, et je voulais donc savoir de quoi il en retournait.
Dans un premier temps, je maîtrisais fort bien la destinée de mon avatar: je lui ai trouvé un taff bien, l'ai fait séduire puis épouser une jolie nana, à qui j'ai trouvé un boulot moins bien (comme il se doit), etc. Tout allait comme sur des roulettes, et je commençais à peine à réaliser que le jeu était profondément chiant (pas de monstre à tuer, pas de terroriste à buter, pas de morceau de hard rock à jouer, c'était couru d'avance) quand un événement d'une violence rare a bouleversé la vie de mes personnages.
Ils ont fait un bébé.

A partir de ce moment là, j'ai complètement perdu pied dans le jeu. Quand le bébé-sims a des besoins, il se manifeste avec une telle autorité que bien vite, votre personnage doit abandonner ce qu'il faisait sur le champ pour le satisfaire. On... je veux dire, mes personnages, n'avaient plus le temps de se laver, de manger décemment, et encore moins, vous vous en doutez, de faire un tour. L'un d'entre eux à même perdu son job à force d'arriver en retard au boulot (je vous rassure, il s'agissait de la femme...)
Pire: mes personnages avaient même eu la chance de faire des jumeaux. Il arrivait donc que quand l'un pleurait de manière particulièrement véhémente, mon personnage doive poser l'autre, dont il s'occupait, par terre pour se diriger vers son frangin.
Une horreur.

Vous voyez où je veux en venir, non? (Et non, pas qu'un frère rejoindra Gael, bande de petits tordus). La semaine dernière, en deux ou trois occasions (de 24h quand même), Gael nous a fait revivre ces folles émotions - mais dans le monde réel!
Nous avons réussi à rester propres, à conserver nos boulots, et même à dormir à peu près correctement, mais notre temps libre a été intégralement tourné vers les exigences du petit bonhomme. Les journées lors desquelles il était plus cool étant consacrées à une récupération bien méritée, je n'ai pas bloggé une seule fois cette semaine là.

Je m'en excuse platement.
Mais je vous rassure, le problème est réglé. Premièrement, le mal de ventre de Gael est en grande partie passé. Mais surtout, j'ai trouvé la parade: j'ai envoyé Elena et Gael en pré-vacances en Italie, une semaine avant que je les y rejoigne. Et bien figurez-vous que je me sens bien plus reposé que ces vacanciers! Et que la production du blog devrait s'en ressentir.

lundi, juillet 21, 2008

mercredi, juillet 16, 2008

Les amateurs apprécieront

Pour les besoins de mes recherches, je viens de tomber sur la description qu'un jeune docteur fait de son poste actuel. Je précise qu'il a le physique du parfait jeune loup qui a décidé que la recherche c'était sympa pour mettre un pied dans l'entreprise, mais qu'il ne fallait pas trop s'attarder si on voulait devenir riche et plein de responsabilité assez rapidement.
Les amateurs apprécieront le blabla prétentieux et passe-partout que voila:

Develops and guides the testing or investigations pertaining to the development of very complex new designs, methods, materials, or processes and investigates possible application of results.
Analyzes, evaluates, and plans very complex methods of approach, and organizes means to achieve the solution to problems. Interprets and evaluates test data and results of very complex investigation and develops appropriate recommendations. Develops reports, charts, graphs, and other documents and makes recommendations to senior staff. Develops the design of a variety of very complex products, processes, and components. Reviews and approves related inputs such as very complex drawings and specifications prepared by technical support personnel. Coordinates with engineering support to arrange for the production of very complex experimental runs or for the construction of experimental models and special test equipmen
t.


Rien que ça m'sieurs, dames! C'est ses parents qui doivent être fiers de lui!

Je ne pense pas que ce soit de lui, ça doit être le descriptif de son poste, mais quelle rigolade de prendre ça au pied de la lettre! J'ai une tendresse particulière pour les procédés dont il s'occupe, qui ne sont pas simplement complexes, non non non, il est plus balèze que ça. Ils sont very complexes, comme il est répété 3 fois dans ces dix lignes.


Ah lala. Et pour ceux qui ne goûtent pas ce genre de prose, je conclue avec une réflexion récente de l'attaquant allemand Lukas Podolski:

"

Le foot, c'est comme les échecs, mais sans les dés.

"