vendredi, janvier 30, 2009

Pensée du jour

- Quelle est la différence entre le socialisme et le capitalisme?
- Dans le socialisme, on nationalise les banques, puis elles font faillite. Dans le capitalisme, c'est l'inverse.
Angela Merkel, rapportée par le Spiegel

jeudi, janvier 29, 2009

Top 100


Béotien comme pas deux, et échaudé par les médias qui promettent souvent à tort monts et merveilles, je savais qu'on envisageait pour un lointain avenir que la musique et la vidéo à la demande bouleverseraient nos manières d'appréhender les albums et de regarder la téloche.
Soit. J'étais même au fait des possibilités du téléchargement illégal (que je condamne avec la plus extrême fermeté, évidemment).
Mais voila-t-y pas que je découvre coup sur coup:
  1. Que je peux regarder tous les films de Canal, que je rate systématiquement pour cause de coachage de Gael et de couchage précoce, gratos pendant un mois quand je veux, en les téléchargeant depuis une mignone petite widget. (Calmez-vous, ce n'est valable que pour les abonnés!)
  2. Que je peux écouter à peu près ce que je veux, quand je veux, depuis le web, grâce à Deezer. Ca me dispense pas d'acheter les albums, mais ça permet de partager très facilement ses coups de coeur, et de découvrir de nouveaux groupes grâce aux radios intelligentes qui proposent des artistes "s'approchant" de ceux qu'on a choisi au départ. (Ceci n'est pas une hypocrite remarque politiquement correcte, je tiens à vraiment acheter les albums. Quand je vois tant de collègues qui ne donnent pas un sou aux artistes qu'ils écoutent parce que "c'est trop cher", mais qui claquent sans sourciller des centaines d'euros dans des écrans plats ou autres gadgets technologiques, je perd parfois mon sang froid. Bref.)
Je sais, je m'enthousiasme quand la plupart d'entre vous connaissez parfaitement Deezer et le VOD depuis une éternité (enfin disons, quelques mois, on est sur internet)!

Alors, bricoleur comme pas deux, je me suis arrangé pour pouvoir écouter Deezer depuis ma chaine (bon, j'ai juste branché mon ipod sur l'entrée AUX de ma chaine...) Ce qui m'a poussé à me composer une compilation ultime afin d'époustoufler mes hôtes.
J'ai donc décidé de choisir mes 100 chansons préférées. Tous les styles, tous les temps. Je vous dis pas la pression, et les choix cornéliens auxquels il a fallu que je me plie.
Je vous livre donc le résultat, avec deux précisions. Malgré sa richesse, Deezer ne m'a pas permi de convoquer toutes les chansons que je voulais de Camille, et surtout rien de Led Zep ni des Red Hot Chili Peppers (il manque tout simplement leur magnifique album Blood Sugar Sex Magic). Et d'autre part, quand il a fallu arbitrer, je me suis donné pour critère de privilégier les chansons que j'adore, qui me donnent des frisons à l'écoute, en essayant de faire abstraction de l'affection que je porte aux artistes. Ca ne m'a pas trop poussé à favoriser les "tubes" je pense, mais certains artistes très homogènes tels que Radiohead peuvent paraitre sous-représentés au final.
And the winners are...

L'opéra et moi


Ainsi donc, par la grâce d'une femme cultivée et d'amis attentionnés, je me suis retrouvé en chaussures de rando et en T-shirt orange à l'opéra. Et pas pour voir une pièce facile d'accès, genre un opéra de Verdi avec des tas d'air enjoués qu'on connait par cœur, non, un truc russe contemporain à la musique tristounette et saccadée.

Et bien la bonne nouvelle, c'est que je ne me suis pas ennuyé.
A l'opéra. En russe. Pendant 3h30. C'était quand même loin d'être gagné.
Cela dit, j'ai la nette impression que j'ai évité l'ennui pour de mauvaises raisons. Alors que l'assistance devait admirer tout plein de choses dans la technique et la sensibilité de la soprano, qu'elle devait méditer sur la côté provocateur de la pièce et l'audace de la mise en scène, je m'arrêtais à de plus basses considérations.
"Oh bah dis donc ils ont une sacré voix ces mecs là. Pfiou, ça fait un sacré nombre de figurants sur scène, là quand même. Oh la vache, quand ils chantent tous en même temps, ça secoue sacrément! Oh mais dis donc c'est joli, cette structure mécanique qui sort du sol!"

Bref, je ne me suis pas ennuyé, mais j'ai l'impression qu'alors que mes voisins jouissaient de richesses culturelles des plus fines, moi je m'amusais à regarder un Puy du Fou russe.
Du grand spectacle populaire, pour toute la famille! De l'émotion, des cascades, et ne ratez pas son combat d'épée épique!
(Je déconne, y a pas eu de combat d'épée. C'est un lourd regret.)

Je ne regrette donc pas cette soirée, mais je ne peux que constater mon imperméabilité aux finesses de l'opéra. J'ai pas les clés, j'ai pas les codes, et ça ne me parle pas plus que ça.
Tant mieux, parce que ça coûte bonbon, et que ça me ferait un peu chier de devoir me saper comme pour un congrès de l'UMP pour aller chercher me dose de culture! Alors qu'on peut aller en tongues et bermuda au Puy du Fou en toute sérénité!

samedi, janvier 24, 2009

Da da da

Pour ceux que ça intéresse, voici un petit melting-pot des exploits de Gael en janvier. J'espère que cette vidéo contribuera à relancer la carrière de Trio, groupe allemand qui a pondu ce tube en 1981, et est injustement oublié depuis.

D'ailleurs, j'ai (re)découvert cette chanson en tant que générique du film Il Divo. J'ai eu l'occasion de le revoir, cette fois-ci avec Elena, et quand j'en relis ma pourtant élogieuse critique, je réalise que j'ai été trop léger.
Ce film est absolument superbe. Chaque scène est brillante; que ce soit par la mise en scène, l'interprétation, ou tout simplement le scénario (l'entretien avec le directeur de la Reppubblica est un bijou). Je l'ai revu avec encore plus de plaisir qu'à la première vision, et je sais que je le reverrai encore et encore.
Bravo.

vendredi, janvier 23, 2009

A l'opéra


Pour ne par mourir complètement idiot, j'ai accompagné Elena à l'opéra hier, à admirer le joyeux Lady Macbeth de Mzensk. Je vous ferai un compte-rendu détaillé de la chose prochainement, mais avant cela je vais partager avec vous quelques observations recueillies au cours de cette soirée éthnologique.
  • A l'opéra, on parle de soi tout le temps. "Ah, mon Dieu que je m'ennuie! Il ne se passe rien" (Imaginer en russe, et chanté si lentement que l'énonciation de ces phrases doit prendre 30 secondes).
  • A l'opéra, si un homme veut un rôle important, il lui faut une respectable bedaine.
  • A l'opéra, on se jette/on jette les autres facilement par terre. Ca veut dire qu'on est très triste/très en colère.
  • A l'opéra, c'est pas une légende, on se sent seul dans le public en T-shirt et chaussures de rando.
  • A l'opéra, on peut jouer de la musique chiante de film, ça passe.
  • A l'opéra, on appelle l'autre par son prénom toutes les cinq secondes. "A mon Serguei, que je m'ennuie. Il ne se passe rien, Serguei." (Du coup ça passe à quarante secondes).
  • A l'opéra, on doit surjouer parce que les émotions sont vraiment à leur paroxysme. On passe tellement de temps à apprendre à chanter à l'école d'opéra qu'on a oublié de mettre des cours de théâtre.
  • A l'opéra quand on a des sous, on convoque de grandes foules qui suivent le héros en des flux et reflux un peu passifs.
  • A l'opéra, le connaisseur applaudit à la fin de chaque acte, et le bouseux à la fin de chaque scène. La honte.
  • A l'opéra, on peut montrer des nichons et des gens qui niquent, c'est pas vulgaire.
  • A l'opéra, l'intrigue est minimale et la durée est maximale. Je m'ennuie/je trompe mon mari/je tue mon beau-père et mon mari/je me fais choper, ça prend 3h25.
  • A l'opéra, quand un ténor se met à chanter à cinq mètres de toi par un artifice de mise en scène, tu la ramènes moins parce que c'est quand même sacrément impressionnant (en plus, il avait une grosse bedaine).
  • A l'opéra, on peut être très critique avec un peu de mauvaise foi. Je vous ferai donc un descriptif plus honnête de ma soirée bientôt.

mardi, janvier 20, 2009

Groland


Je vous l'accorde, c'est parfois un peu inégal, mais quand même... Quel audace! Quelle originalité! Quel humour! Et quel engagement...
Je me propose de vous en convaincre en cinq minutes trente chronos: rendez-vous sur ce lien, d'aller sur "Toutes les vidéos" (n noir à gauche), puis "Rechercher dans toutes les vidéos" et taper Groland. Choisissez l''émission de la semaine (du 17 janvier exactement).
Placez-vous maintenant à la position 3min55, et enfournez-vous les trois inénarrables sujets qui suivent (jusqu'à 7min22). Le pied. C'est non seulement hyper drôle, mais souvent très juste.
Moi qui passe tous mes Noël en Italie avec la télé à 3 mètres de mes yeux, et ai donc droit à de longues minutes sur l'engagement courageux de Benoit XVI contre les misères du monde, je peux vous dire que je l'ai goûté. Quand au second, qui d'autre à la télé française peut se permettre d'ironiser sur les philosophes/journalistes/chroniqueurs à l'accusation d'antisémistisme très facile?
Quand au troisième, il est juste marrant et irrévérentieux. Dans le même genre, et pour arriver à vos 5 minutes30, je vous conseille chaudement les extraits allant de 13min47 à 14 min20, et de 16 min 20 à 16min51.

dimanche, janvier 18, 2009

Cinéma

Cette année commence fort bien au niveau cinématographique. Elle débute pour nous avec Louise-Michel et Il divo, deux bons choix des plus intéressants.

Respectons la chronologie avec Louise-Michel, que nous sommes allés voir dans une salle réfrigérée à Nantes. Film made in Groland, Louise-Michel raconte comment une ouvrière (Yolande Moreau) lâchement licenciée par des patrons qui déménagent leurs machines en cachette, convaint ses collègues d'utiliser leur dédommagement pour payer un tueur à gage afin d'éliminer ledit patron. En fait de professionnel, elle recrute un bras cassé (Bouli Lanners) qui aura bien du mal à s'aquitter de sa tâche, d'autant que dans l'économie globalisée il est parfois bien difficile de déterminer qui est exactement le vrai patron ayant décidé la délocalisation.
A l'énoncé du scénario, et en connaissant le registre des grolandais Kervern et Delépine, on se retrouve sans surprise dans un film baignant dans l'humour noir. C'est sa grande force, mais aussi sa petite faiblesse: on accumule les scènes frisant le cultissime, où le second degré le dispute à la diatribe politique. En me les rejouant mentalement, j'admire leur justesse et leur cruauté et espère avoir l'occasion de revoir le film avec des potes sur la même longueur d'onde que moi. Le problème est que lorsque la salle n'est pas au diapason (ce qui était le cas de la mienne), on part dans de grands éclats de rires au début de chacune de ces scènes mais, refroidis par la réaction glaciale de l'assemblée, on a du mal a poursuivre vers le fou rire libérateur final bien mérité. On continue à rire, mi emportés mi gênés, mais on exulte pas comme on devrait.
Bref, Louise-Michel est un film méchamment drôle et dont l'intrigue n'est pas inintéressante, servie par des acteurs parfaits pour leur rôle, mais qu'il faut déguster en bonne compagnie sous peine de ne pas pouvoir le couvrir des hurlements de rire qu'il mérite. Allez-y les yeux fermés, mais en groupe, ou dans le Nord, ou attendez la sortie en DVD pour rassembler le groupe de copain qui va bien et prendre le pied anar que ce très bon film mérite.
(D'autant qu'en plus un certain nombre des copains de Groland (Poolvorde, Kassovitz, Dupontel, Katerine, Salengro, Robert) y font en plus de petites apparitions sympathiques - et pour bon nombre d'entre elles à mourir de rire.)

Autre grosse réussite au style un peu surprenant (mais dans un tout autre genre): Il Divo. Ce film, récompensé à Cannes du prix du jury, se penche sur le mystérieux Giulio Andreotti, homme politique de centre-droit italien occupant la scène depuis la fin de la première guerre mondiale. Sept fois chef du Conseil (soit premier ministre), et 25 fois ministre, il traine une réputation de chef stratége machiavélique, et ses liens avec les francs-maçons de la loge P2 et avec la mafia sont évident (à part aux yeux de la justice).
Voila, de l'aveu même de l'habile Andreotti, un très bon sujet pour un film. Ce qui étonne, c'est que le réalisateur, au lieu d'opter pour un style discret et objectif comme il est de coutume pour les biopics, fait le pari de l'esthétisme et de la subjectivité. La caméra virevolte; une musique dynamique qui n'a rien à envier à Tarantino fait irruption régulièrement; la mise en scèné est nerveuse; Andreotti s'adresse à nous et à Dieu dans des monologues enflammés (quand son naturel est plutôt à la retenue, c'est le moins qu'on puisse dire). Bref, c'est Fight Club au pays du promeneur du champ de Mars.
Et c'est très réussi. Certes, une partie des références historiques nous échappent, mais finalement peu importe tant c'est la personnalité de l'énigmatique Andreotti qui tient le film, défendu par un Toni Servillo impressionnant, surtout pour qui connait l'original. (Sans vouloir me vanter, j'avoue l'avori trouvé aussi bon que dans la pièce de théâtre qu'il a donné à Paris. Ahahah, bande de provinciaux)
Fascinant, brillant, impressionnant et juste. Voila un deuxième grand film à inscrire à vos tablettes.

PS: La bande annonce d'Il Divo est assez peu représentative du film. Cette scène est bien plus juste:

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samedi, janvier 17, 2009

Lantoine encore

Une fois n'est pas coutume, l'édition enrichie de l'album de Lantoine vaut le coût. Le DVD inclus ne contient pas une bête autopromo ou un making of mal foutu, mais deux vidéos bien intéressantes. La première est une interview de Lantoine et Pierron entrecoupée d'extraits de concert, qui éclaire bien la démarche fragile de la paire. En particulier, on y apprend qu'ils se présentent souvent en spectacle en laissant diverses parties à l'improvisation, ce qui confirme deux de mes expériences. Premièrement, il arrive régulièrement qu'il y ait des moments de flotements dans leurs concerts, conséquences de choses peu répétées. Et deuxièmement, il n'est pas étonnant qu'en réunissant les plus réussies de ces prises de risques dans un DVD live, on obtienne un album du tonnerre!
La deuxième vidéo est un court métrage très réussi dénonçant la surconsommation, que les Lantoine diffusent en lever de rideau de leurs concerts. Réalisé par une étudiante pour son projet de fin d'étude, il est sacrément impressionnant. Je l'avais recherché sur le Net après le concert de Lantoine auquel j'avais assisté, sans succès. Il est donc enfin trouvable en toute légalité sur cet album!

jeudi, janvier 15, 2009

Lantoinatitude


Attention, album énorme (qui mérite une image énorme)!
Je parle de l'album live de Loïc Lantoine sorti récemment, A l'attaque. Vous savez certainement tout le bien que je pense du bonhomme, mais je récapitule. C'est d'abord un formidable parolier, voire, disons le, un poète qui convoque avec quelques mots de prolo de superbes images. C'est ensuite un interprète intense, habité, qui fait si bien vivre ses chansons qu'on oublie très vite qu'il ne chante pas mais parle de sa grosse voix.
Et enfin, Loïc Lantoine, ce n'est pas que le chanteur, mais c'est aussi son contrebassiste François Pierron, virtuose modeste qui insuffle leur rythme et leur mélodies aux chansons en mettant en valeur les paroles. (Si j'osais abuser de votre patience, j'ajouterais qu'en plus Lantoine a le bon goût d'être bien bien engagé. Ca fait du bien).
Bref, voila bien une formation complétement suicidaire: deux mecs dégingandés, des textes écrits sur le bord d'un comptoir, un chanteur qui sait pas chanter et un seul ziquos avec un instrument hyper ingrat. Mais la mayonnaise prend fichtrement: on touche au magique et ça ne ressemble à rien d'autre.

Mais, donc, tout cela, nous le savions déjà des deux albums studio du duo. Avec ce live, il y a un vrai plus. D'abord, il marque une gradation dans l'intensité du chant de Lantoine. Face à un public conquis, c'est certainement plus facile de défendre mieux encore ses textes.
Et surtout, les albums studios sont très dépouillés. Jusque là, je croyais que c'était consubstantiel à la Lantoinitude car je ne m'imaginais pas qu'il était possible de préserver la magie du duo Lantoine/Pierron si on enrichissait trop la partie instrumentale. Je pensais qu'on perdrait nécessairement un peu de vue les textes en rompant le subtil équilibre chant parlé-contrebasse.
J'avais bien tort. Lantoine a invité sur sa tournée de concert différents musiciens, doués et subtils (parmi lesquels le batteur de Noir Désir, et le percutioniste de Tryo), qui savent indubitablement enrichir la musique sans nuire à l'ensemble. Les morceaux en sortent indéniablement renforcés.
J'adore. J'écoute en boucle. Et je vous invite très amicalement à y gouter en consacrant dix minutes à cette petite sélection de l'album. Si vous êtes pas scotchés, faut qu'on cause.

lundi, janvier 12, 2009

Eloge de la subjectivité


Vu le nombre de fois que j'ai fait référence à son site, vous devez connaitre mon affection profonde et mon respect absolu pour Daniel Schneidermann, l'animateur d'arret sur images. C'est donc un honneur mêlé de regret que de voir un sujet de post que je mûrissais depuis quelques jours rédigé sous sa plume ce matin. Evidemment, son billet n'aura pas la puissance de conviction du mien, appuyé par mes capacités rhétoriques hors du commun, mais le bonhomme ayant de la bouteille en tant que chroniqueur, il a quand même réussi à défendre correctement son sujet et il est fort probable que l'Histoire, si fascinée par les premiers, accolera son nom à ce sujet plutôt que le mien. Mais bon... (En parlant de rhétorique, quand je fais une phrase trop longue, je la contre-balance par une autre très courte. Si c'est pas puissant ça.)

Je m'agace que les médias ne semblent connaitre que deux façons de traiter un sujet polémique. Variante 1, l'évidence écrasante. On ne présente qu'un aspect de la chose, à grand renfort d'experts et d'hommes politiques sûrs-de-leur-fait-soyons-sérieux-voyons. Les exemples les plus marquants restent le libéralisme (jusqu'à une période récente, et dont je vous pronostique qu'elle ne durera pas plus que la crise actuelle) et la constitution européenne. A ce propos, je ne me lasserai pas de répéter l'avis démocratiquement exprimé des nonistes (dont je suis) a été plus que bafoué. C'est une telle évidence qu'on n'en parle pas, mais pour moi ça discrédite plus la politique que les frasques et petites phrases des uns ou des autres. Fin de la parenthèse.
Variante 2, beaucoup plus répandue, la justaposition de positions antagonistes. On présente successivement le point de vue numéro 1, puis pendant un temps strictement identique le sujet numéro 2, et on clot les débats immédiatement.
Un partout, la balle au centre.

C'est le niveau "C'est mon choix" du débat. Chaque partie s'agite, débale ses arguments, mais à la fin, on s'embrasse, on se respecte, aucune différence d'opinion n'est grave, aucune décision n'est à prendre, aucune synthèse à faire. Pour ou contre le string à l'école? Ben on s'en fout, on peut être pour, on peut être contre, ce qui compte c'est qu'on respecte la diversité de l'autre, et à la semaine prochaine!
Ce qui se défend pour des sujets sociétaux secondaires est beaucoup plus gênant pour des thèmes plus importants. Et comme c'est ce même mode de "débat" en forme de juxtaposition de prise de position qui est utilisée sur tous les thèmes, on glorifie l'ouverture d'esprit absolue au détriment des opinions tranchées et des principes. Pour prendre un exemple récent, on peut faire intervenir un spécialiste convaincu que l'économie va à sa perte, le mettre face à un expert certain que tout va pour le mieux dans le meilleur des monde financier possible, et on se sépare sans avoir avancé d'un pouième dans cette discussion centrale.

C'est là que je rejoins ce bon Daniel. Cette glorification de l'absence de prise de position touche aussi parfois l'information. Evidemment, il est heureux que nos médias ne soient pas transformés en machine de propagande assenant une vérité officielle sur tous les sujets (ce qui nous raménerait à la variante n°1), mais l'extrême inverse est également gênant.
Pour reprendre l'étude de cas proposée par Daniel, le traitement millimétriquement symétrique de la guerre à Gaza confine au ridicule. Tout le monde (ou à presque - voir ce billet qui pour moi échappe à toute logique, et est définitivement ridiculisé par sa chute) se rend bien compte de l'asymétrie du conflit (si vous voulez mon point de vue sur le sujet, il se recoupe très fortement avec celui-ci). Mais attention, là, pas question de trancher trop clairement, on reste dans l'égalité parfaite de temps de parole (ou devrais-je dire dans l'égalité parfaite du temps de propagande). Surtout que le terrain est glissant, une accusation d'antisémitisme est si vite arrivée...
Cela dit, en l'espèce, j'ai été plutôt agréablement surpris. Même si le point de vue d'Israel est fortement repris (plus que ne le mérite sa cohérence à mon avis), la disymétrie est si forte que l'impartialité journalistique est fissurée. Je n'ai pas beaucoup de doute sur l'opinion profonde de la plupart des journalistes que j'ai entendu parler du sujet.

Je quitte donc le terrain de l'information chère à mon Daniel pour en revenir à cette question des débats sans décision. Ce qui me gêne vraiment, c'est qu'on ancre profondément en beaucoup d'entre nous l'idée qu'avoir des opinions tranchées, c'est mal. Prendre position, ce n'est pas avoir des convictions, des idéaux, ce n'est pas avoir examiné les faits et tranché une bonne fois pour toute en son âme et conscience.
Non. Prendre position, c'est s'enfermer, se ranger à une idéologie, et diaboliser inutilement l'autre côté. C'est être sanguin et bien naïf. S'il y a des gens pour penser le contraire, c'est bien que l'opinion d'en face est défendable. Ce ne sont pas des monstres quand même, non?
Pour bien faire, il faut rester neutre en toute chose, et se décider mollement au cas par cas, prudemment prudemment, sans être vraiment sûr de soi.

Je ne sais pas si ce mal est général dans toutes les couches de la société, mais je peux vous dire que chez les cadres, l'épidémie est à un point très avancé. Si tu n'es pas capable de fonder ton jugement sur Sarkozy sur des arguments qui peuvent chacun être étayés par des articles chiffrés parus dans des journaux d'une neutralité reconnue et des citations dont tu peux réciter le contexte avec précision, tu n'as aucune chance de les convaincre. Si en plus tu t'agites, tu te passionnes, tu t'échauffes, tu apporteras autant de preuve de ta subjectivité, et ton avis sera définitivement discrédité.

Mais bordel, avoir des positions, c'est bien! C'est la preuve qu'on veut quelque chose pour cette vie, plutôt qu'attendre passivement que les événements nous arrivent sur la gueule! C'est le signe d'une morale, d'une vision des choses, qui essaye de se manifester dans la vraie vie.
Et peut-être, de la changer par une impulsion qui dépasse les simples soubresauts de l'économie et des conflits éthniques ancestraux.

Et pour vous remercier de m'avoir suivi jusque là, je vous propose cette vidéo, qui fait autrement plus avancer le schmilblick au niveau philosophique:

dimanche, janvier 11, 2009

My own two hands


Et voilà qui montre d'un coup, d'un seul, que mon Internet ET ma capture de camescope fonctionnent.

mercredi, janvier 07, 2009

Offline


Je le savais! Je le savais!
Mes potes qui m'ont offert un joli camescope ne comprenaient pas ma gêne quand j'ai découvert que les données devaient être transférées de la cassette du camescope au PC via une liaison firewire. Firewire, firewire... mais j'ai pas, ça! (J'avais opportunément évité de cocher la case facultative "firewire" (pour 10 euros) lors de l'assemblage de mon PC...)
"Voila qui est un peu rageant, mais on ne va pas en faire une montagne, mon bon Vinci! Il n'y a qu'à investir dans une carte PCI (à 15 euros) pourvue de ces bonnes prises! Ca se branche en deux secondes, et le problème est résolu! Problème réglé, tiens, ressers-moi un verre plutôt."

Sauf que je rechigne toujours à modifier la config de mon PC. Je vous le confesse, j'ai peur de mon PC. Il me domine psychologiquement. Il a tous les pouvoirs sur moi, je suis sa chose... Pas un truc facile à avouer à des potes assoiffés, surtout quand on bosse dans l'informatique!Mais,
Mais j'ai l'expérience de la chose: à chaque fois que je change un pouième à ma config', le fragile château de carte informatique niché dans mon PC s'effondre immanquablement, et je suis bon pour une semaine à démonter, réinstaller, télécharger et tester.
C'est épanouissant comme tout.

J'ai donc fait tout ce que j'ai pu pour éviter de franchir le pas. J'ai regardé si on ne pouvait pas passer par un port USB2 plutôt que du firewire (non). Si je ne pouvais pas échanger mon caméscope contre un équivalent permettant de passer par un port USB 2 (non).
J'ai commandé une nouvelle façade qui comprend une prise firewire. Ça a été tout un poème de la recevoir: la boîte auprès de laquelle je l'ai commandé s'est plantée dans ses étiquettes d'expédition et j'ai reçu à la grande loterie qui s'en est suivie un magnifique câble Ethernet de 20m de long, très esthétique mais dont je n'ai absolument rien à foutre. Face à cette méprise, ils se sont engagé à lui substituer ma façade, mais ne sont pas venus au premier rendez-vous et se sont perdus au second.
Passons. Enfin en possession de ma précieuse façade, tout frétillant d'impatience, j'ai très vite constaté que je ne pouvais pas l'utiliser car ma carte mère non plus ne contenant pas l'entrée firewire nécessaire (en option, 10 euros!)

De guerre lasse, j'ai craqué.
J'ai commandé la carte PCI-firewire.
...
Mon destin était en marche.

Elle m'est parvenue hier, à 19h45 précise (avec dix jours de retard, quand ça veut pas...). Voici la triste chronologie des événements:
  • 19h45min10s. J'éjecte Gael dans les bras maternels et bondis sur mon PC. Y a des priorités dans la vie.
  • 19h45min45s. J'éteins le PC et débranche tout.
  • 19h46min12s. J'ouvre la tour, retire la carte PCI réseau wifi qui sert à rien, et monte la carte PCI firewire à la place. L'opération se déroule sans embage.
  • 19h47min30s. Je repositionne la tour à sa place, rebranche tout, reboote le PC.
  • 19h47min30s-55s. Je flippe pendant le boot du PC. Que va-t-il se passer cette fois-ci? j'ai peur j'ai peur j'ai peur.
  • 19h48min25. Le PC a booté. Tout à l'air normal. Ouf.
  • 19h48min26s. Eureka! Une bulle apparait et m'annonce que mon nouveau matériel, la carte PCI, a été détectée et que le pilote correspondant est bien installé. Miracle! Vive le science, vive windows!
  • 19h48min35s. Je vérifie qu'Internet marche. Il marche. Je vérifie que la télé marche. Elle marche. Bonheur. J'ai eu tort de douter. Vive l'informatique.
  • 19h48min45s. J'essaie de brancher mon camescope au PC, et constate que le câble que j'emploie n'est pas le bon.
Malgré ce léger point noir, l'opération a l'air couronnée de succès. Satisfait, je me rappelle que j'ai un fils à qui je vais péter la bise. Tiens, il y a même ma femme autour! Allez, un autre bisou!
Le coeur léger, je retourne à mon PC. Pompompom.
Et là, c'est le drame:
  • 19h51. Internet ne fonctionne plus. Je tripote, et me rend compte que la livebox fonctionne toujours très bien (TV, téléphone, wifi ok). C'est donc mon PC qui comprend plus comment lui causer. Je reste calme et je reboote.
  • 19h53. Internet ne marche toujours pas. Je fais quelques tentatives dans les menus du réseau, et n'y comprends goutte. Dans le doute, je reboote.
  • 19h55. Internet ne marche toujours pas. Je me dis que si ça se trouve, c'est la livebox qui n'arrive plus à parler au PC. Je la reboote donc, ce qui se fait de manière assez animale en la débranchant et la rebranchant.
  • 19h55min01. La livebox rebranchée reste inerte. Au lieu d'un joyeux balais lumineux montrant qu'elle essaie de discuter avec tout plein de monde, rien, juste deux lumières palotes et fixes. Je débranche, rebranche, rien, pareil. La livebox m'a l'air morte...
  • 19h55min42s. Les plombs sautent. Ca n'a rien à voir, notre appart' a juste du mal à encaisser trois chauffages qui tournent à fond les ballons, mais ça tombait bien, alors que j'étais agenouillé, mi-indécis mi-accablé, devant ma moribonde livebox!
Donc si je récapitule, alors que je devais brancher une bête carte PCI, opération durant deux minutes en théorie:
  • mon caméscope ne communique toujours pas avec le PC;
  • mon PC ne communiquait pas avec une livebox, même quand celle-ci n'était pas atteinte;
  • ma livebox a trépassé.
Magique! Et le tout en me laissant l'espoir que l'opération s'était bien passée. Cruel destin!
On ne me reverra pas installer quoique ce soit de si tôt! je suis reparti pour l'habituelle semaine de bidouillages informatiques, et nous serons privé d'internet et de téloche jusqu'à ce que les choses s'arrangent...

dimanche, janvier 04, 2009

Dexter

La troisième saison de Dexter vient de se terminer.
Notre serial-killer préféré poursuit ses petites aventures à Miami pour une saison où il a du mal à garder son proverbial calme entre sa meuf qui devient de plus en plus pressante pour officialiser leur liaison, un serial-killer enigmatique, et un nouvel ami étonnament proche.
A l'aube de cette troisième saison, je craignais le pire. Je me demandais comment il serait possible de nous intéresser au personnage principal après deux saisons qui nous en ont déjà raconté beaucoup sur lui. Mais d'un autre côté, Dexter et les personnages secondaires sont si attachants que l'envie de les voir une nouvelle fois à l'oeuvre me tentait furieusement.

Au final, je suis mitigé.
L'idée majeure de la saison - cet ami qui se découvre beaucoup de points communs avec Dexter - était bien intéressante, mais mon Dieu qu'elle est mal amenée. Alors que les deux acteurs en question sont des plus impressionants (Michael "David Fisher" Hall et Jimmy "Bobby Simone" Smits), leur recontre est si artificielle et si mal écrite qu'il nous faut toute la sympathie accumulée par les deux premières saisons pour surmonter les interminables 3-4 premiers épisodes.
Par contre, une fois la machine lancée, l'histoire est beaucoup plus intéressante, si bien qu'on en vient à regretter qu'elle culmine en deux épisodes seulement. J'aurais préféré que les deux amis se jaugent un peu plus longtemps tant la chose est succulente. M'enfin, l'intrigue est alors rondement menée et permet d'en apprendre encore un peu plus sur ce bon Dexter.

Voila pour le principal.
L'autre point positif majeur de la saison tient pour moi aux personnages secondaires qui prennent de l'épaisseur en restant toujours aussi attachants. Par contre, je regrette que le sort du serial killer soit réglé de manière si expéditive (voilà qui sent le scénario écrit à la va-vite), et que certains points ne soient pas éclaircis à la fin de la saison (Qu'en est-il de Quin? Que faisait le frère de Miguel exactement chez Freebo? Et surtout, la rencontre Miguel-Dexter était-elle due au hasard?)

Pour résumer, je dirais que la saison se regarde avec plaisir pour qui s'est déjà attaché à Dexter. Mais je ne l'aurais probablement pas regardé en entier s'il s'était agi de la première saison d'une nouvelle série. J'espère que les scénaristes ficelleront mieux leur production pour la prochaine saison...

samedi, janvier 03, 2009

63 185 925

63 185 925. Vous n'avez pas pu passer à côté de ce chiffre, résultat du dernier recensement qui permet opportunément d'occuper l'espace médiatique en ces périodes de fêtes.
Non d'ailleurs que l'actualité médiatique soit vide, grâce à ce bon état d'Israel qui continue intelligemment à favoriser la paix en répandant morale et amour du prochain. C'est plutôt que les rédactions sont bien vides, et que donc les sujets faciles à traiter en dix minutes sont les bienvenus.
Ce qui me fascine le plus, c'est la précision du chiffre: 63 185 925. Et pas 63 185 924 ou 63 185 926, hein. On peut aussi savoir qu'il y a précisément 2 201 578 parisiens, et 3 450 329 habitants des Pays de la Loire. Pas un de plus, pas un de moins

Alors faisons un rapide calcul.
En admettant que nous sommes bien 63 185 925, et que nous vivons en moyenne 75 ans, soit 75x365x24x60x60 = 3 265 200 000 secondes (ah quand même!). Nous pouvons en déduire qu'un Français meurt à peu près toute les 3 265 200 000 / 63 185 925 = 37,43 secondes.
Et en admettant que la population est à peu près stable (ce qui n'est pas le cas, comme se complaisent à le souligner les journaliste. Nous croissons, nous croissons! Mais taisons que c'est dû en bonne partie à notre solde migratoire, hein, faudrait pas que notre cocorico soit trop teinté de bronzés...). Il s'ensuit qu'un enfant nait aussi toutes les 37,5 secondes en moyenne.
La population française doit donc rester stable environ 19 secondes. Après, y a soit un vieux qui claque, soit un chiard qui nait. C'est mathématique!
Le chiffre magique - 63 185 925 - a donc eu une durée de vie de 20 secondes (je suis large). Quand on sait que le recensement a eu lieu sur quatre années glissantes, on peut se demander quand il a vraiment été atteint. Voire s'il veut vraiment dire quelque chose. Un bon 63 200 000 eut peut-être été plus honnête, même si il eut bien moins été romantique et respiré la précision scientifique que l'autre.

M'enfin, ce recensement m'a permis de réaliser que Marseille est bien plus grosse que je le pensais (850 000 - enfin 847 084) et est clairement la deuxième ville de France alors que je croyais qu'il s'agissait de Lyon (seulement 481 000 - enfin 480 778).
Que Toulouse talonne Lyon (450 000 - ou 444 392).
Et que Nice arrive nettement 5ème (350 735). Comme quoi, les vieux réacs se portent bien.

Le recensement ne dit par contre pas quelle portion des environ 40 000 000 d'électeurs vote en réfléchissant rationnellement au programme des candidats, contre ceux qui votent au feeling de la personnalité du candidat. 80/20? (Je déconne) 50/50? 20/80?

vendredi, janvier 02, 2009

dEUS en concert on-line

Même si je ne trouve pas que leur dernier album soit leur meilleur, dEUS reste un groupe très intéressant... et une des plus grandes sensations en concert que j'ai connu. Le Spiegel a le bon gout de nous offrir ce concert récent gratuitement, et en bonne qualité: