dimanche, juillet 19, 2009

Flashback

Je suis tombé sur quelques archives qui ne nous rajeunissent pas...

jeudi, juillet 16, 2009

mardi, juillet 14, 2009

Musique!



Et oui, ça vous pendait au nez, voici donc la petite chronique musicale qui se faisait attendre depuis quelque temps. Peu de mes groupes français de référence ayant sorti de nouveauté ces deux derniers mois, j'ai ouvert mes esgourdes à tous les vents, avec des fortunes diverses. De lourds échecs (Nine Inch Nails, Sonic Youth), des mélodies pas désagréables mais vite oubliées (Michael Jackson - et oui...), des petites choses accrocheuses dont je vous entrentiendrai peut-être plus tard (Regina Spektor, Peaches)... et d'indiscutables réussites.

Je commence par une valeur sure, Placebo, qui sort après trois années de silence Battle for the sun. On change radicalement, puisque le batteur (presque) original du trio a été remplacé, et qu'une violoniste est en passe de devenir membre à part entière du groupe. On change également le style qui devient moins sombre et plus épique, aidé en cela pas la fougue du nouveau jeune batteur.
On change radicalement mais... au final, ça ne change pas fondamentalement. Battle for the sun reste du Placebo pur jus, frontal, torturé, indissociable de la voix du chanteur. Comme d'habitude à la première écoute, j'ai eu plaisir à retrouver ce groupe que j'aime beaucoup. Comme d'habitude, je me suis surpris à penser à autre chose lors des écoutes suivantes, et me suis dis que cet album était bien mineur. Et comme d'habitude, j'ai réalisé que je l'ai écouté en boucle pendant un mois avec grand plaisir!
Bref, cet album est un digne successeur de la discographie du groupe, plaira à leur large public, et continuera a rebuter le reste des auditeurs.

Un peu à reculons, je me suis lancé dans l'écoute du dernier Gossip, Music for Men. Si le groupe existe depuis une dizaine d'année, il n'a connu un large succès que depuis deux-trois ans avec Standing in the way of control. J'étais quelque peu sur la défensive car je craignais le coup publicitaire tant j'entendais parler de la grosse-chanteuse-lesbienne-à-la-pèche-incroyable-sur-scène. Ca avait des petits airs de Star Ac' un peu déviante...
Et bien je me suis pris une grosse baffe à l'écoute de l'album. Il est vrai que la chanteuse (Beth Ditto) crève l'écran et est omniprésente. Mais ça me semble tout à fait pertinent tant sa voix est belle et puissante et son dynamisme communicatif. Et surtout, elle est loin d'être lâchée en rase campagne pour faire de virtuoses tours de force sans grand intérêt. Ses petits amis la soutiennent d'un rock indé solide bien senti et parfaitement en place.
Voila un disque produit aux petits oignons et qui sent donc un peu le marketing, mais un marketing mis au service de tant de talent et de sincérité qu'on serait bien bête de bouder son plaisir.

Mais je ne vais pas vous abandonner en pure terre anglo-saxonne car l'album que je préfère de cette cuvée (outre l'indispensable Monsieur Roux dont je vous ai parlé il y a peu) est Ivan avec un i. Ses chansons ne sont pas en écoute sur Deezer, alors allez donc jeter une esgourde sur son site, par exemple à J'aime plus les filles ou Moi j'ai Paris (ma favorite, Moins de cent, n'est malheureusement qu'en écoute partielle sur le site de la fnac).
Ivan est l'ancien chanteur de mes chouchous les Fatals Picards, qu'il vient de quitter pour se lancer dans une carrière personnelle. On comprend bien pourquoi à l'écoute Du temps à louer: s'il a gardé sa voix rentre-dedans et une affection pour les guitares saturées qui apparait ponctuellement, il a mis un mouchoir sur son énergie bondissante punkoïde pour prendre un virage romantique. Et oui!
Et bien que j'adorais le second degré teinté de politique des Fatals, je ne regrette pas du tout ce choix. Avec sa plume mal dégrossie et ses expressions à la limite de la correction grammaticale, le bonhomme a un vrai style riche de métaphores étonnantes mais d'une justesse confondante qui m'ont retourné plus d'une fois. Un écriture parfaitement au diapason de son style de fanfaron malpoli qui a le courage de nous faire découvrir une sensibilité des plus touchantes.
Ca a l'air prétentieux comme ça, c'est en fait tout naturel et parfaitement modeste. J'ai beaucoup aimé.

dimanche, juillet 12, 2009

Les Gaeliens sont parmi nous

Alors là vraiment je m'insurge! Trop c'est trop!
Passe encore que Bruxelles nivèle l'Europe par le bas en imposant un libéralisme absolu sans aucune vision politique... Passe encore que l'avis du peuple, pourtant exprimé de manière claire à l'occasion du référendum, soit absolument ignoré. Mais lorsque l'administration tentaculaire bruxelloise prétend régenter jusqu'à notre vie privée et s'immisce dans notre liberté et notre vie spirituelle, il faut savoir dire stop!

Je parle bien sûr de cette scandaleuse lutte anti-secte où l'Europe s'acoquine aux états nationaux pour interdire les groupements sectaires soit-disant malsains. Après les témoins de Jéhovah en Allemagne, les Raëliens en France, voici que nous sommes visés à notre tour. On veut interdire les adorateurs de Gael, aussi connus sous le nom de Gaeliens.
Nous ne faisons pourtant aucun mal. Il est vrai que nous sommes regroupés auprès d'un leader charismatique, autour de qui nous organisons notre vie entière. Nous nous plions autant que nous pouvons à ses envies et préceptes. On a ainsi notamment observé des retraités marcher à quatre patte en annonant des paroles sans grand sens. Ou de respectables cadres supérieurs rire aux larmes en jouant à "coucou... Caché"!
Ah, il faut nous voir ensemble, une fraternité d'adorateurs au premier rang desquels la favorite, la reine-mère, assister au bain de sa Grandeur le grand gourou Gaelou! Quel bonheur de tout sacrifier pour avoir l'honneur d'assister aux miracles quasi-quotidiens qu'il dispense: un "papa" bien intelligible, un quatre-pattes d'une rapidité confondante, un caca bien solide ou, comme dernièrement, des premiers pas éblouissants.
En plus, il se murmure qu'il sait communiquer avec les extra-terrestres. Il s'exprime de manière fluide en un babillage ressemblant à s'y méprendre à celui employé par Jacques Villeret dans la soupe aux chous, qui est comme chacun sait compris des martiens.

Cessons donc la dictature républicaine! Rejoignez-nous dans la communauté des Gaeliens! Nous ne demandons que quelques modestes offrandes, correspondant tout au plus à un quart de votre salaire mensuel. Ce n'est pas qu'il soit intéressé, comme le prétendent nos détracteurs, la preuve: il ignore la plupart du temps les plus somptueux des cadeaux pour se focaliser sur leur emballage.
Et, moyennant ce petit effort, vous pourrez rejoindre la cohorte des adorateurs de Gael, dont le sourire béat témoigne de la plus grande félicité intérieure.

samedi, juillet 11, 2009

Culture


On n'y prend pas garde, mais entre la vie intense de Gael, de bien beaux week-ends et quelques occupations professionnelles, le temps passe et je ne vous tiens pas informé de notre actualité culturelle pourtant riche. Je sais l'intense déception qui doit étreindre vos petits cœurs fidèles quand, plusieurs fois par jour, vous rendez visite à votre blog favori et n'y trouvez jamais de nouveau post. Je m'en excuse platement, et promets d'éviter à l'avenir de faire passer l'éducation de mon enfant et mes devoirs professionnels avant la narration virtuelle de ma petite existence.
Je vous prépare une sacrée surprise pour ce billet culturel. Et non, je ne vais pas vous parler ni de CDs (mais ça va pas tarder), ni de concerts (là par contre, ça va trainer...) Pas plus que de ciné, ni même de bouquins.
Figurez-vous que pas plus tard qu'avant-hier je suis allé assister à une pièce de théâtre, et pas dans une sombre salle méconnue (quoique potentiellement très talentueuse) dans un arrondissement reculé - voire en Province, non, au théâtre de Marigny, qui étend sa fière silhouette potelée au bas des Champs Elysées.
Et quand je dis que "je suis allé assister", je pèse mes mots. Et oui, rédiger un post n'est pas une activité à prendre à la légère; chaque mot est choisi avec soin au cours de longues heures de rédactions. "Je suis allé assister", et non pas "nous sommes allés assister", car Elena, qui se faisait elle aussi une joie d'être présente, dût être rappelée à mi-parcours par notre baby-sitter qui, quoique fort compétente en sa vertu de fille de la directrice de notre crèche, se trouvait débordée par un infatigable Gael hurlant depuis le départ de ma mie. (Les plus observateurs d'entre vous auront deviné à la longueur de la phrase précédente que j'ai repris mes lectures proustiennes).

Venons-en à la pièce, chaudement recommandée par une presse enthousiaste, Masque et la plume et Télérama en tête. Il s'agit de Talking Heads, trois monologues du malicieux écrivain et scénariste anglais Alan Bennett. Ils sont issus d'une série de monologues au féminin, originellement écrits pour la télévision, et que deux actrices ont eu l'idée de porter au théâtre il y a une quinzaine d'année.
Les trois héroïnes, des femmes apparemment naïves d'un certain âge, narrent progressivement des histoires dont nous découvrons peu à peu la complexité, et qui sont toutes diablement habiles, férocement drôles, et finalement bien cruelles. Il y a la secrétaire qui surjoue la joie de vivre et se retrouve bien seule au moment d'affronter la maladie; la femme au foyer sans histoire qui se prend d'affection pour sa voisine qui vient de tuer son mari; et la vieille fille qui se rend de plus en plus fréquemment chez un podologue qui se révèle un fétichiste sans complexe.
Outre l'habileté de l'écriture, la pièce brille d'une part par la qualité des actrices, capables sans grands effets de manche de tenir la salle en haleine pendant 45 minutes, seules en scène, et de révéler peu à peu la finesse de personnages qui semblent amusants mais caricaturaux au premier abord. Mais elle impressionne aussi par la virtuosité de la mise en scène, qui découpe à l'aide de panneaux noirs coulissants le décors dans lequel se situent les narratrices. Un procédé qui autorise des gros plans, des travellings, et même des prises de vues un brin tordues (comme illustré par la photo en en-tête du post).
Voila qui donne envie de se rendre plus souvent au théâtre, ce à quoi nous allons nous atteler pas plus tard que dans dix jours. En espérant assister à la pièce tous les deux, cette fois.

vendredi, juillet 03, 2009

Grande nouvelle

Ca y est!
Deux ans et demi après avoir soutenu ma thèse et cinq ans et demi après l'avoir commencé, je touche enfin à la gloire: mon premier article vient d'être publié dans un journal!
Pour ceux qui ne sont pas au fait de la façon dont on valorise une thèse (c'est-à-dire, dont on nourrit un CV, surtout quand on cherche un boulot de chercheur dans le public), il y a deux types de publications: des articles pour des conférences (plus courts, moins détaillés, bien moins prestigieux), et les papiers journaux (qui doivent être parfaitement solides, et intéressants). Et ainsi donc, après cinq soumissions dans différents journaux, mon boulot a été publié.
Sensibilisé par la notion de gratuité de la connaissance, j'ai choisi - après m'être fait bouler de quatre journaux prestigieux - de soumettre à un journal en ligne parfaitement gratuit et parfaitement pas prestigieux. Ah, on a des valeurs ou on n'en a pas!
L'article en question se trouve pour sa version HTML. Je conseille à ceux d'entre vous qui auront besoin de plusieurs lectures pour tirer la substantifique moelle de mes travaux révolutionnaires la version PDF.

Ah oui, pis hier il s'est aussi passé ça. C'est beaucoup moins important.