samedi, septembre 18, 2010

Treme


Vous allez me croire mono-maniaque, mais je reprends la plume pour vous vanter les qualités d'une série américaine, encore une fois créée et produite par David Simon, et encore une fois impressionnante de finesse, de charme, et d'accroche: Treme.
(Pour les étoudis, David Simon est le créateur de ma série favorite - the Wire - et l'auteur de deux bouquins non fictionnels consacrés respectivement à la division homicide de la police de Baltimore, et au bas de l'échelle des dealeur et drogués de Baltimore - Homicide et The Corner.)

Pour sa nouvelle aventure, Simon sort de sa Baltimore natale pour nous faire découvrir une autre ville immensément riche à son cœur: la Nouvelle Orleans. Bien que l'envie de faire partager l'identité musicale, culinaire et festive de cette ville le travaillait depuis bien longtemps, la passage de l'ouragan Katrina (et la gabegie de la gestion gouvernementale de la catastrophe) est venu donner un coup d'accélérateur à son projet - tout en enrichissant son propos.
La première (et pour l'instant seule) saison se déroule trois mois après le passage de la tempête. Le cœur de la Nouvelle Orléans - le quartier Treme - est ravagé. Les personnages que nous suivons viennent de regagner leurs maisons, dans des états variables, et constatent les dégâts portés à leur chère ville, qu'ils soient matériels ou - plus vicieux - portés à l'esprit de la ville.

A la différence du Wire (et de la plupart des séries dramatiques), il n'y a pas dans Treme d'intrigue principale qui se déroule tout au long de la saison. Certains des personnages majeurs vivent une quête qui s'étend sur les 10 épisodes en question, mais tous ne sont pas engagés dans la même histoire centrale - ce qui ne les empêche pas de se croiser et pour la plupart de se connaitre. Il n'y a pas d'ambiguïté: le sujet principal, c'est ce quartier fascinant du Treme dans toutes ses facettes.
On aurait pu craindre que l'absence de gros ressort dramatique engendre une série peu accrocheuse. Ce serait faire peu de cas du savoir-faire de Simon et de tous ses collègues. LE bonhomme sait y faire pour développer un propos assez théorique (dérive de Baltimore, charme de la Nouvelle Orléans) au sein d'histoires passionnantes. La clé semblant en être de donner corps à des personnages riches, fascinants, et toujours parfaitement défendus par des acteurs sidérants.

Je vous invite à un rapide tour des personnages clé, pour que vous voyiez l'ambiance. A tout seigneur tout honneur, nous suivons un tromboniste relativement reconnu, qui vivote d'un concert à l'autre au sein du Treme. Il est campé par Wendel Pierce, le Bunk du Wire, tout en bonhommie virile. La musique est également représentée par un DJ avocat enthousiaste de la culture locale et passablement timbré, ainsi que par un couple de musiciens de rue dont l'amour va être mis à mal par le fait qu'elle est bien supérieure à son mec musicalement.
Mais la ville a une autre grande spécialité moins connue de ce côté de l'Atlantique: la bouffe. Elle est incarnée par une jeune chef douée mais peinant à s'installer à cause des multiples problèmes hérités du passage de Katrina.
Et on en vient aux personnages se focalisant sur la tempête. L'intrigue au suspense le plus typique des séries concerne une femme d'une quarantaine d'année qui recherche son frère, dont elle n'a plus de nouvelles depuis son incarcération quelques heures avant le passage du cyclone. Elle est épaulée par une avocate rentre-dedans, elle même mariée à un prof de littérature sévèrement remonté contre le peu de solidarité que les USAs portent à sa ville. Ce personnage politique est campé par un énorme John Goodman, dans tous les sens du terme.
Enfin, le dernier personnage principal est un inclassable chef de tribu indienne. Je l'ignorais, mais différentes "tribus" de Noirs américains passent leur temps libre pendant toute l'année à préparer des costumes traditionnels splendides, qu'ils ne portent qu'au défilé de Mardi Gras. Le chef en question se bat pour rassembler ses troupes éparpillées par la tempête, et réussir à préparer les costumes traditionnels dans les délais.

Voila autant de prétextes à suivre des histoires dépaysantes et passionnantes, qui brossent le tableau d'une ville unique où l'on a envie de se ruer à la seconde où on finit d'engloutir les 10 épisodes déjà sortis.
Et pas avant! Parce que d'une part on est absorbé par la série, mais d'autre part il serait dommage de rater quelques uns des nombreux concerts superbement restitués dans la série. Qu'ils se déroulent sur des scènes prestigieuses, dans des clubs miteux, sur le trottoir, aux enterrements, pendant les défilés du Mardi Gras, dans les appartements privés, ou même devant les tapis roulants à bagage de l'aéroport, ils sont tous diablement convaincants.

vendredi, septembre 03, 2010

Horreur

J'ai un homonyme analyste financier.
Si je me fais cracher dessus par des inconnus dans la rue, je saurais pourquoi.

jeudi, septembre 02, 2010

Gloire, quand tu nous tiens

Figurez vous que je tiens les premiers rôles dans une publication prestigieuse, qui tire à pas moins de 60 000 exemplaires. Let me introduce, ladies and gentlemen, l'article de l'usine nouvelle illustré par mon glorieux profil!
Une pause dynamique et refléchie, un T-shirt trahissant la bête sportive qui sommeille en moi, une jolies démo de segmentation de carotide en 3D au premier plan, et un drapeau de pirate qui montre qu'on sait bien rigoler. Tout a été pensé je vous dis, tout!