lundi, décembre 28, 2009

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Sise sur une noble plaine verdoyante à deux pas des majesteuses montagnes des Apeninis, la casa della famiglia offre un service tout confort à l'ingénieur harassé par plusieurs mois de labeur ininterrompu.
Votre séjour commence alors que notre chef d'équipe vient vous chercher à l'aéroport, et profite du dense réseau routier environnant pour vous emmener dans vos pénates. Commence alors une semaine de détente absolue lors de laquelle toute activité domestique est proscrite. Trois générations de maitresses de maisons chevronnées se succèdent aux fourneaux pour vous faire découvrir des spécialités locales de grande qualité, qui porteront au septième ciel le robuste gastronome qui saura ne pas se formaliser de la quantité de calories absorbées. Le connaisseur raffiné que vous êtes ravira l'assemblée en reprenant une troisième assiette de tortellinis, sans pour autant hypothéquer son secondo.
L'absence d'offre culturelle et touristique à proximité vous permettra de vous recentrer sur une saine semaine de remise en forme, placée sous le signe de la gastronomie (déjà mentionnée), du sport pour monsieur et du shopping pour madame, et de la lecture pour tout le monde. Déchargé des contraintes domestiques et professionnelles, et ramolli sous le double effet de la nourriture et du chaleureux chauffage hivernal, il est aisé d'atteindre une moyenne de 150 pages par jour.
Mais la spécialité dans laquelle notre équipe excelle, c'est d'abord et avant tout la garde d'enfant, de jour comme de nuit. Nous serons ravis de proposer à votre bimbo une série de plats sur mesure où le risotto le dispute aux tortellinis. Et entre ces plats, de nombreux animateurs prendront en main les distractions de l'enfant. Dès que le maitre de maison donnera quelque signe de faiblesse (elle commence à poindre après trois bonnes heures de portage aux ordres de l'enfant), des tantes compétentes prendront la suite sans que le chérubin ne souffre de l'absence de sourires et de stimulation plus d'une demie seconde.
C'est notre engagement, un engagement au service du client. Pour vos vacances détentes, pour vos vacances amorphes, choisissez la casa della famiglia! Le prix de la prestation est modique: quelques vagues cadeaux, qui vous seront retournés au centuple, et pour une bonne part en monnaie sonnante et trébuchante. Et enfin, l'été, vous serez ravis de profiter de notre dépendance en haute altitude pour profiter de la quiètude habituelle au frais.

PS: Afin d'améliorer notre service, nous avons récemment, suite aux demandes pressantes de nos meilleurs clients, muni notre chambre d'hôte d'un accès Internet haute vitesse, et par ailleurs nous avons muselé la TV.
Quand aux irruptions intempestives de semis-étrangers dans la maison, nous y travaillons avec quelque succès.

dimanche, décembre 27, 2009

Un SMS qui tourne dans la famiglia

Caro bambino Gesu,
quest'anno ti sei portato via:
  • il mio cantante preferito Mickael Jackson,
  • il mio attore preferito Patrick Swayze,
  • la mia attrica preferita Farrah Fawcett,
  • il mio presentatore preferito Mike Bongiorno.
Volevo dirti che il mio politico preferito é Silvio Berlusconi. E che l'anno sta per finire.


Soit, si vous ne vous formalisez pas qui je vous le traduise:
"
Cher enfant Jésus,
cette année, tu as rappelé à toi:
  • mon chanteur préféré Mickael Jackson,
  • mon acteur préféré Patrick Swayze,
  • mon actrice préférée Farrah Fawcett,
  • mon présentateur préféré Mike Bongiorno.
Je voulais te dire que mon homme politique préféré est Silvio Berlusconi. Et que l'année n'est pas encore terminée.
"

A moins que vous ne pensiez qu'il faille aussi traduire "Silvio Berlusconi"?

vendredi, décembre 25, 2009

Boulet

On pourrait s'attendre à ce que, arrivés au sommet, nous nous complaisions dans notre quant-à-soi satisfait, fermés sur les autres. Voire que, jaloux les uns des autres, nous nous complaisions dans de mesquines querelles.
Et bien vous seriez surpris de constater que nous autres, les bloggers à succès, sommes unis par un esprit de joyeuse camaraderie, sans concurrence aucune. C'est donc sans arrière-pensée aucune que je suis heureux de recommander à ceux d'entre vous qui ne le connaissent pas encore le blog de boulet, le blog BD le plus visité du web francophone.
En bon blogger qui se respecte, l'auteur nous gratifie périodiquement de notes sur des sujets divers, que ce soient des anecdotes du quotidien, générales (, , ) ou particulières à l'auteur (, , ), voire des petites réflexions philosophiques (, ,ou ) ou quelques envolées poétiques ( ou ailleurs mais je retrouve pas, cherchez vous même!). Mais son fond de commerce reste d'abord et avant tout les anecdotes étudiantes (, , , ), et des histoires de geek (, , , ).
Monsieur Boulet ne se contente pas d'avoir de bonnes idées de blagues qu'il pourrait se contenter de raconter à la va-vite. Au contraire, il les amène incroyablement bien (cette histoire de raclette par exemple), ou les illustre sous pléthore d'angles différents, avec une invention graphique renouvelée quasiment à chaque case.
Bref, non seulement on se marre comme des baleines, mais en plus c'est de la grande qualité. Et certaines notes font même un bien fou (par exemple celle là et celle là)!
Je vous conseille d'y goûter par les liens experts que je vous ai indiqué (et qui m'ont pris une petite heure à reconstituer!), mais si vous décidez de vous plonger plus avant dans l'historique de son blog, je vous signale que les notes sont éditées sous forme de BD. C'est autrement plus confortable...

mardi, décembre 22, 2009

Le Top 10 ciné 2009

On me demande souvent quel peut bien être l'intérêt de tenir un blog (fût-ce au rythme fort peu soutenu que je suis depuis un certain 14 avril 2008). La chose est peu évidente, et parmi les nombreux arguments que j'ai mis en avant au fil des années (mettre ses idées au clair, tenir la famille/les amis au courant des coups de coeur et de gueule, etc), il en est un qui est indiscutable - et égoïste. Il me permet de garder trace des différentes sorties que j'ai faites, des concerts que j'ai vu, des CDs que j'ai écouté et des films que j'ai vus au ciné dans l'année!
2009 touchant à sa fin, il est l'heure de repasser mes chroniques cinés de l'année passée pour établir mon incontournable Top 10 2009. Je précise qu'il s'agit des films que j'ai vus dans l'année, ce quine veut pas nécessairement dire qu'ils soient sortis en 2009; Il Divo et Louise Michel sont en fait apparus en salle fin 2008.
Mais trêve de blabla, rompons le silence, le verdict est le suivant:

1- The wrestler.
2- Un prophète.
3- Il divo.

4- Harvey Milk.
5- Welcome.
6- Louise-Michel.
7- Inglorious basterds.
8- Là haut.
9- Qu'un seul tienne et les autres suivront.
10- Les beaux gosses.

Comme vous l'aurez compris par le subtil saut de ligne qui les sépare des films suivants, les trois premiers de la liste sont pour moi au dessus du lot. Absolument sublimes. Et assurément inoubliables.
D'autre part, fidèles et attentifs comme vous êtes, vous n'aurez pas été sans remarquer la présence de deux films dont je ne vous avais pas encore parlé. C'est que, voyez-vous, j'ai mis à profit mes trois jours de célibats récent pour rattraper quelque peu mon retard.


Commençons par Inglorious basterds, le film déjanté de Tarantino sur un groupe de chasseurs de nazis. J'ai longtemps hésité à aller le voir tant je n'aime pas voir un type immature comme Tarantino s'amuser sur un tel sujet.
Evidemment, les artistes sont libres de raconter ce qu'ils veulent de la façon qu'ils le veulent. Mais pour que moi je ne me sente pas mal à l'aise, j'ai besoin de sentir que le gars est clair dans ses intentions quand il aborde l'Holocauste. J'aurais aimé qu'il dise qu'évidemment le sujet historique est grave, qu'il ne relativise absolument pas la responsabilité nazie dans ce génocide, mais qu'il avait envie de ce cadre pour planter un western comme il sait les faire. Des platitudes certes, mais qui désamorcent un sujet très glissant.
Or, je suis tombé sur une interview dans le Spiegel exactement à l'opposé. Tarantino se prenait maladroitement les pieds dans les arguments style "je ne juge pas, personne n'est ni tout blanc ni tout noir", ce qui s'applique effectivement bien au film mais est évidemment très malheureux en la circonstance.
J'ai donc pris la noble décision de boycotter le film. Pendant des semaines, j'ai tenu. Mais finalement, à force d'entendre des comptes rendus enthousiastes, j'ai fini dans un moment de faiblesse par craquer. Et, comme vous pouvez en juger par la bonne place dans mon palmarès, j'ai malgré tout beaucoup aimé le film.
La scène d'ouverture (un nazi fait craquer un villageois hébergeant des juives par un long dialogue dans un suspence à couper au couteau) est magistrale, mais à la lueur de mes réserves, il a presque achevé de me convaincre de quitter la salle. Presque, heureusement, car Tarantino a ensuite le bon goût de cesser toute scène malsaine de chasse au juif, pour nous plonger plutôt dans une chasse aux nazis sans prétention.
Avec des personnages de cartoon. Des gros effets. De la musique qui pète. Des dialogues au cordeau. Des personnages ou des scènes entières dynamitées pour un trait d'humour. Bref, un truc réjouissant, techniquement superbe, qui fait bien plaisir à voir. Et en plus, les quatre langues parlées dans le film (français, anglais, allemand et italien) sont aussi les notres, ce qui fait qu'on peut se la péter à ne pas lire les sous-titres!
Et donc soit Tarantino a bien raté son interview, soit il a bien été encadré par ses producteurs pour éviter la faute de goût majeure.


Et le petit dernier est Qu'un seul tienne et les autres suivront. C'est un petit film français fraichement sorti, et dont la jeune réalisatrice, dont c'est le premier film, cumule les prix de mise en scène. On suit trois histoires (la maman qui veut rencontrer l'assassin de son fils, la jeune fille qui veut revoir son amoureux emprisonnée, et le brave mec qui doit prendre la place d'un taulard pour quelques jours) qui vont se rejoindre dans une scène finale au parloir de la prison.
Quelle maitrise! Chaque histoire est forte, parfaitement maitrisée et superbement jouée. Tout sonne juste et, coup de maitre, on ne se lasse pas de passer d'une histoire à l'autre bien qu'elles ne soient pas vraiment reliées. Le film m'a scotché du début à la fin, non par l'enjeu des intrigues, mais par l'humanité des personnages et des situations, admirablement rendues par acteurs et réalisatrice.
Apparamment simple, mais superbement juste.

lundi, décembre 21, 2009

Sois gentil

Tais toi, parle juste avec tes pieds. Un très juste article des cahiers du foot.

dimanche, décembre 20, 2009

Ca s'emballe

Papa
Maman

Nounours totote
Encore
Non
Balais (ou scopa) acqua (puis "de l'eau") balle ballon chaussette assiette

Pépé mémé (ou mamie) tata tonton (ou concon) vroumvroum bébé
Bouhbouh (aboiement) cotcot coacoa rrrrron (cri de cochon) pflpflpfl (imitation ratée d'un hénissement)
Lait banane pomme poire gâteau patate poisson chat chien vache baleine poussin corbeau poubelle pinpon bateau moto sac dodo chaud (ou caldo) boum hop bain "beau sapin" "c'est-quoi-ça" nez tête pantalon polo roue dessiner poussette fleur rouge blanc pipi couche là-bas voila coucou "au revoir"

vendredi, décembre 18, 2009

Très bon

Les recettes des narrations des reportages télé, décryptées par Telerama.

Gaelou de décembre

Un peu en avance, il vient vous mettre le feu...

lundi, décembre 14, 2009

Top 10 2009

Je suis donc maintenant en mesure de vous livrer la liste de mes albums préférés de l'année 2009 - à temps pour des cadeaux de Noël de dernière minute?
Avec le recul, c'est une bien bonne année. A part le live de Lantoine que je place très très haut, les autres albums sont assez homogènes (de sorte que je ne sépare pas, comme l'année dernière, les cinq premiers des autres).
Ce qui ne veut pas dire qu'ils soient moyens! Tout cela, c'est du très très bon. D'ailleurs, quand on voit que Ben Harper, Syrano ou Gossip doivent pointer dans la deuxième partie du classement, et que Manu Chao, M ou Mickey 3D n'ont même pas l'honneur d'y figurer, c'est bien que le niveau est très élevé.
Mais trève de blabla, voici le verdict:

1- Loïc Lantoine - à l'attaque.
2- Java - maudits français.
3- Monsieur Roux - un été caniculaire.
4- Sanseverino - les faux talbins.
5- Peter Doherty - Grace/wasteland.
6- Ivan avec un I.
7- Ben Harper - white lies for dark times.
8- Syrano - le gout du sans.
9- Placebo - Battle for the sun.
10- Gossip - Music for men.

dimanche, décembre 13, 2009

Déstockage de chronique musicale


Notre emploi du temps chargé de fin d'année repousse encore et encore la chronique musicale que je m'étais promis d'écrire, et qui est rendue urgente par le fait que j'aimerais conclure comme d'habitude l'année par le top 10 des albums que j'ai préféré, de sorte que je profite du court temps mort pendant lequel j'ai pu échapper à l'attention de Gaelou pour vous livrer une chronique rapido.

Je commence par trois albums sympatoches, mais que je n'ai pas trouvé inoubliables. Le clan des Miros, de Renan Luce, confirme l'impression de l'album précédent. Les textes sont bien troussés, les mélodies efficaces, et il serait bien dommage de ne voir en ce chanteur qu'un animal médiatique destiné à charmer les minettes propres sur elles. Son album est agréable, mais on ne s'en relève pas la nuit.
Ca me fait bien plus mal de dire cela de Rentrer au port de Mano Solo, mais mon verdict est cruellement le même: agréable mais oubliable. Le garçon reste un solide monument dans mon panthéon personnel après avoir aligné album coup de poing sur album coup de poing, sans oublier de courageusement se renouveler au fil des années... du moins jusqu'au disque les animals. Les deux productions qui le suivent (dont rentrer au port) me laissent plus froid; elles ne sont pas désagréables et restent troublantes d'intensité par moment, mais elles accrochent bien moins mon oreille et mon attention que les albums précédents. Ca me chagrine doublement: d'une part j'ai la plus haute estime pour Mano, et d'autre part les critiques ne relaient pas du tout mon impression, de sorte que j'ai peur de passer complètement à côté de quelque chose.
Est-ce moi qui ne suit plus capable de me laisser absorber par le même genre de chansons qu'avant? Je ne crois pas, mais mon sentiment sur le dernier disque de Volo - en attendant - plaide en ma défaveur. Une ou deux perles en émergent (Réguler, Il parait), mais le reste de l'album m'est apparu relativement plat bien que sympathique.
Désolé les gars...

Pour autant, je ne suis pas définitivement devenu imperméable à l'ensemble de mes groupes favoris puisque j'ai beaucoup aimé le deuxième opus des aventures de Pit'Ocha, le héros dont les ogres de barback suivent les aventures dans leurs albums adressés aux enfants. Un album jeunesse, c'est forcément particulier, mais celui-ci a trouvé grâce à mes grosses esgourdes d'adulte d'une part parce que la musique est travaillée en diable (ce qui ne surprendra pas les fans des ogres), et d'autre part les textes ne sont pas niais... et même parfois succulents quand Pit'Ocha s'en prend à notre président! Et oui, ils ont beau s'adresser à un très jeune public, les ogres ne peuvent pas s'empêcher d'en mettre une couche sur le petit Nicolas!
Mickey 3D ne se prive pas non plus de ce plaisir dans la grande évasion. Ce groupe aussi est parfaitement fidèle à son habitude. Des textes denses et bien foutus, portés par une musique très solide, et défendus par un chant très particulier. Le débit monotone du chanteur m'a toujours un petit peu rebuté, mais les histoires qu'il raconte sont si bien construites, et la musique si bien en place, que mes réserves ont été largement balayées.

Mais de toute cette moisson, j'ai vraiment vu un album sortir nettement du lot. Il s'agit des faux talbins de Sanseverino. Vous aurez certainement compris à la lecture de mes chroniques musicales que j'ai beaucoup de respect pour les groupes et chanteurs qui prennent le risque de se renouveller. Sanseverino est un coutumier du fait, mais ça n'a pas été jusqu'alors une absolue réussite dans ses albums studios. (Je ne fais pas ici de litote: j'ai vraiment apprécié ses albums précédents, mais ils n'étaient pas parfaits à mon sens.)
Je ne jetterais par contre rien dans les faux talbins. Après le jazz manouche et le big band notamment, nous voici plongés dans une ambiance très années 50 dans un album aux teintes de variétés qui se concentre particulièrement sur le destin des petits bandits de l'époque.
Ce décor rapidement planté est d'ailleurs assez réducteur puisque l'ambiance varie beaucoup d'une chanson à l'autre, passant de la gaudriole au plus frontal désespoir. Si la tonalité change, la maitrise musicale et la fougue des textes reste inchangée. L'album est à la fois réjouissant et un peu régressif par moments, tout en restant très haute qualité dans la musique comme dans les textes.
Respect.