vendredi, novembre 21, 2008

Pan pan boum paf

Ce n'est pas parce qu'on dénigre l'art moderne qu'on est nécessairement un gros bourrin. Vous me connaissez: ivre de culture, de musique délicate et travaillée, de séries complexes, j'ouvre ici la page "critique ciné" que vous aimez tant. Au sommaire de cette édition, quatre films d'auteur, fins et racés: James Bond, Mensonges d'État, Tonnerre sous les tropiques et Mesrine. Sortez la testostérone, mesdames messieurs!
Le hasard a donc fait que les quatre derniers films que j'ai vu sont, disons, plus orientés sur l'action que sur la réflexion ou le sentimental. C'est un monde âpre, violent, tendu, qui peut révéler quelques perles, ... mais aussi quelques catastrophes!

Dans la deuxième catégorie, je rangerais bien le James Bond - Quantum of Solace. Pour réussir à gâcher le charisme de Daniel Craig, le charme de la James Bond girl, le magnétisme d'Amalric et la magie bien rodée de ce vieux James, c'est assez simple. Il suffit de caser une course poursuite de 4 minutes toutes les 5 minutes, de se sentir obligé de décliner tous les types de scène d'action (combat à main nue, gunfight, course poursuite à pieds, sur les toits, en voiture, en bateau, etc), de changer de décors de carte postale toutes les 10 minutes (Siéne, Haïti, La Paz, etc), bref de réduire la recette éprouvée de l'agent-secret-qui-suinte-la-classe-contre-le-méchant-vicieux à un catalogue de scènes d'actions invraisemblable. Dommage.

Le ratage est encore plus complet pour ce qui concerne le dernier Ridley Scott, Mensonges d'Etat. Trompé par la bande annonce et quelques critiques à côté de la plaque, je m'attendais à un jeu de manipulation subtil porté par de bons acteurs, doublé d'une charge contre les agissements de la CIA. Et à quelques scènes d'action magistrales, soyons juste. Comme j'aime bien Crowe et Di Caprio (et qu'en plus ce dernier choisit en général bien ses films), je ne me suis pas posé de questions et j'ai joué un de mes rares jokers "chérie, tu gères le mome, moi je m'éclipse deux heures" pour aller le voir.
Las. C'est tout pourri. Nul. En ce qui concerne la réflexion sur les agissements de la CIA, on repassera: Di Caprio est très très gentil, Crowe très très con, bourrin et manipulateur. Mais surtout, le thriller portant sur la manipulation est un ratage complet: rien ne tient la route, DiCaprio se fait entuber systématiquement par Crowe et se contente en retour de l'insulter un peu, avant de repartir dans une nouvelle aventure encore plus risquée sous ses ordres! Quant à l'habile stratagème imaginé pour faire sortir le chef terroriste du bois ou le dénouement final, il est à pleurer d'invraisemblance! Et je vous fait grâce de l'histoire sentimentale qui se greffe sur tout ça...

Tonnerre sous les tropiques est par contre une franche réussite. Il s'agit du dernier film de Ben Stiller avec ses potes, parmi lesquels Jack Black, Robert Doney Junior... et même Toby McGuire et Tom Cruise dans des rôles étonnants!
Cette comédie plonge cinq acteurs prétentieux au plus profond de la jungle pour le tournage d'un film ambitieux sur le Viet-Nam. Evidemment, allumés comme ils sont, rien ne se passe comme prévu et quand ils se retrouvent livrés à eux même tout en se croyant encore filmés, on part pour une heure et demie d'humour délirant, foufou, et se moquant pas mal du politiquement correct. C'est à voir et à revoir en se tordant de rire.

Enfin, j'ai beaucoup aimé le premier film consacré à Mesrine (il parait malheureusement que le second est loin d'être à la hauteur). C'est une belle réussite qui fait penser à du Scorcese pour son ambition, son souffle épique (on suit le gangster sur une vingtaine d'années quand même) et son âpreté.
Le film est parfaitement mené, la narration maitrisée comme tout, et le scénario au quart de poil: avec la vie que Mesrine a mené, il n'y a pas besoin d'en rajouter. Et il vrai qu'en plus la performance de ce cabotin de Cassel colle parfaitement à l'égo surdimensionné et à l'animalité de Mesrine. Un très bon film pour qui n'est pas rebuté par la violence.

mercredi, novembre 19, 2008

Arthur H


Il est vrai que nous comptons un peu plus nos sorties-concert qu'auparavant. Mais, après avoir fait des pieds et des mains pour voir Arthur H lors de sa dernière tournée, j'ai bondi sur l'occasion et suis allé le voir pour l'Abondanse.
Son dernier album surprend. Il quitte les ambiances sombres du jazz mélancolique et les ors mats de son dernier album pour se lancer, surprise, dans du disco joyeux et assez inclassable. Parce que du joyeux porté par une voix rocailleuse comme ça, c'est pas exactement du disco classique.
J'apprécie toujours les artistes qui se remettent en question et cherchent à visiter de nouvelles colorations à l'occasion de la sortie de leurs albums. Cela dit, si L'homme du monde est intéressant et assez plaisant, je ne l'ai pas trouvé à la hauteur de ses glorieux prédécesseurs.

Du moins, jusqu'à ce que j'assiste à ce concert. Et que je réalise que toute cette musique fouillée, travaillée, mélant différents étages mélodiques, n'est que l'œuvre d'une formation classique et limitée: un batteur, un bassiste, une clavier-chœur et un guitariste. Soutenus très ponctuellement par un Arthur H à la guitare, et un ou deux jingles enregistré balancés par le clavier. Point barre.
Sentir ce son si puissant et si compliqué sortir de ces quelques musiciens m'a tout retourné. Quelle solidité, quelle virtuosité, quelle capacité à se porter les uns les autres! J'attribue une mention spéciale au guitariste dont la qualité n'a d'égale que la discrétion sur scène (si je jouais 10 fois moins bien que lui, je peux vous dire que je me jetterais sur l'avant-scène à chaque solo!)
Mais je salue d'abord et avant tout la basse surpuissante qui balance une pêche disco du tonnerre , et eut tôt fait d'éteindre mes réserves sur l'album. Entendre ces chansons avec toute la puissance qu'elle mérité, ça vous transcende un album écouté piano au casque!

D'autant qu'évidemment il y a Arthur. Sa voix incroyable s'enrichit d'une belle présence sur scène où il ondule, habité qu'il est par sa musique. Voila qui donne une belle intensité à ses chansons, ce à quoi je m'attendais après l'écoute de son live (et en connaissant son lourd patrimoine génétique).
Mais ce qui m'a le plus étonné est son humour. Le garçon aime bien balancer quelques vannes entre ses chansons et même pendant celles-ci. Témoins, ce Dancing with Madonna transformé en Dancing with Obama, qui se termine en une étreinte passionnée entre Arthur H, Obama, Madonna - et un minuscule Sarkozy qui cherche à s'incruster.
Mais le pompon, ça a été ce rappel étonnant où Arthur arrive déguisé en superman, et nous narre en cinq bonnes minutes ses dernières aventures de H-man. Il revendique notamment la paternité de l'enfant de Rachida Dati.

Comment vous dire donc? Un concert assez excellent, je dirais.

mardi, novembre 18, 2008

Noir Dez

Pour ceux qui seraient passé au travers, Noir Désir a mis deux nouvelles chansons en téléchargement gratuit sur son site. Je les trouve excellentes: la voix à la limite de la rupture, entre colère et sensibilité, est toujours portée par la mécanique électrique impitoyable du groupe. J'attend avec impatience le nouvel album auquel ils travaillent probablement.

lundi, novembre 17, 2008

Sujet polémique


Je le concède, je suis un bourrin de béotien: je ne connais rien en matière de peinture. Je me soigne comme je peux: ma chère et tendre essaye de me faire toucher du doigt certains concepts, de me faire approcher la magie de certaines œuvres contemporaines, mais rien n'y fait. Je suis complètement imperméable à la peinture du XXème siècle.
Notre dernière tentative a été un échec cuisant: nous avons visité le saint du saint de l'art contemporain: le MoMA (Modern Museum of Art) à New-York. Elena était au bord des larmes devant certaines œuvres, mais en ce qui me concerne, l'ennui fut total. Pourtant, bardé de bonnes intentions, j'ai écouté religieusement l'audioguide qui devait entrouvrir pour moi les arcanes du milieu, et ai lu avec la plus profonde attention les notices explicatives.
Rien. Nada. Je ne sens rien. C'est bien simple, je me sens aussi proche d'un fan d'art moderne que d'un mec de droite lisant le Figaro. Notez que ces deux groupes d'individus se recouvrent largement, d'ailleurs.

Enfin, pour tout vous dire, je ne sens pas exactement rien devant ces toiles. Une pensée de plus en plus précise s'est faite même jour au fil de la visite chronologique, alors que les oeuvres devenaient de plus en plus abstraites. Petit à petit, une voix me murmurait de plus en plus clairement:
Petit Vincent, petit Vincent... Dis moi, petit Vincent, petit Vincent... Mais bordel à la fin est-ce qu'on se foutrait pas complètement de ta gueule? Est-ce que tu n'es pas là, concentré comme un blaireau, à essayer de donner un sens à de grands n'importe quoi? Tu te rends compte que tu es en train de te prendre la tête pour savoir pourquoi un petit con prétentieux à attaché ce costard au mur? (Véridique.)
Alors je sais, depuis la jurisprudence Duchamp, mettre des trucs de la vie quotidienne dans une expo est censé nous faire réfléchir sur ce que c'est que l'art exactement. Si vous voulez mon avis, ça pue la tartufferie à des kilomètres, c't'histoire! Je veux bien que les deux-trois premiers ready-made (c'est le terme technique, que ce bon audioguide m'a appris) aient eu leur intérêt, mais de là à en produire à la chaine! Et si l'amateur d'art a besoin d'une roue de vélo à 100000 euros dans son salon pour réfléchir au sens de l'art, ça en dit long sur le niveau du mec. Tu bosserais pas dans la finance, toi?

Alors entendons-nous bien. Je vous parle des concepts vraiment récents là, pas des Picasso ou des Dali qui restent intéressants, et souvent beaux au plus grand nombre (dont il se trouve que je fais partie). Non, je parle des trucs hardcores: un étalage de poussière par terre ou des pièces de ferrailles pour citer les plus évidentes. Mais pour moi, même Warhol ou Kandinski, c'est franchement limite. A part que certaines de leurs pièces sont hyper connues. On peut par exemple se demander ce que les 36 peintures de boîtes apportent, à part un effet marketing.
Et c'est justement ça qui me gène. J'ai l'impression que ce type d'art se résume souvent à une formule marketing.
- Bonjour, je suis Duchamp, et j'ai décidé de m'interroger sur la définition de l'art: donne moi 500000 euros pour une pissotière.
- Bonjour,je suis Kandinski, et j'ai décidé que les formes, ça sert à rien: donne moi un million pour mon gribouillage!
- Salut, c'est Mondrian. Moi, mon kiff, c'est les traits noirs à la règle qui se croisent sur fond blanc. Je te mets un peu de couleur, et tu me files une baraque?
- Yo, c'est Newman. Moi j'ai eu un choc quand j'ai décidé des "zips", des lignes droites verticales sur fond rouge, et c'est de la balle, baby. Par contre, une fois, un con qui m'a acheté une toile hyper cher m'a demandé de l'expliquer pour quelques amis à lui. Je l'ai insulté. M'abaisser à ça...
Et le conservateur de musée, ou la fan éclairé, de se mettre à frétiller devant ces concepts follement novateurs et provocants. Ohohoh, pas de forme, mais c'est fou ça! Ben mon coco, tu as gagné: tu seras riche toute ta vie, et tu l'as bien mérité alors!

Oui, je sais, je suis injuste, mais ça fait du bien quand tu as l'impression d'être le dernier des imbéciles, celui qui ne comprend rien au milieu d'une foule fascinée! Dans le fond, je n'ai rien contre le fait que des mecs s'éclatent à peindre ce qu'ils veulent, à développer les concepts qui les éclatent. Je suis même prêt à accepter l'idée qu'il y ait une petite minorité sur Terre, hyper érudite et sincèrement passionnée, qui vibre au diapason devant les nouveautés du domaine.

Mais j'aime pas ne pas comprendre/ressentir. Je sais qu'il ne faut pas voir ça au travers le prisme scientifique de la "compréhension". Je veux dire que, par exemple, je n'apprécie pas la danse, la musique classique, où la peinture d'avant 1920, mais je comprend tout à fait que des gens puissent se passionner pour ces domaines. Et j'ai même du respect pour eux. Rien de tel pour l'art moderne. Surtout dans cette sorte de mécanisme pervers, où:
  • on te donne l'impression que nombreux sont ceux qui comprennent/ressentent. (Est-ce vrai, ou est-ce du bluff?);
  • il s'agit (sur le papier) d'un domaine provocateur/novateur/anticonformiste pour qui je devrais avoir la plus grande sympathie;
  • il me semble que l'art moderne te dit, quelque part: "prend ça dans ta gueule, et vois si tu es assez malin et ouvert pour capter quelque chose. Si tu n'y arrives pas, tant pis, tu ne fais pas partie des Élus." Te voila piégé: le fait que tu ne comprennes pas (comme tant d'autres) fait partie du concept;
  • la société est aux pieds de ces grands "artistes". Leurs œuvres sont devenues des objets de spéculation aux prix insensés, les musées présentant les tableaux les plus connus ne désemplissent pas, et elles font l'unanimité, à droite comme à gauche.
Dans ces conditions, j'arrête là l'hypocrisie et clame haut et fort que je n'y comprend rien, que je ne trouve pas ça beau, que ça ne me fait rien ressentir du tout et ne me fait m'interroger sur rien. Ça m'emmerde et je vous emmerde!

Chers lecteurs, j'attends avec impatience vos commentaires constructifs. Mais avant de me traiter de tous les noms (Ele vient de me traiter de nazi, c'est assez indépassable), je vous invite à regarder les highlights du Moma. Si vous trouvez sincèrement beau, ou intéressant, des trucs à partir de la page 10, vous avez mon plus grand respect.
Votre,
Le boulet.

mercredi, novembre 12, 2008

New York, New Yoooork


Et oui, nous voilà fraichement de retour de LA ville, la ville des villes: New-York. Trois journées plus que bien remplies, à la faveur d'un temps ensoleillé bien que frais.
Jugez plutôt: Financial Center (dont Ground Zero et Wall Street), Battery Park, ferry pour la statue de la liberté et Ellis Island, Midtown, Time Square, Rockefeller Center et Central Park le dimanche. Chinatown, Little Italy, Soho, East Village et le Museum of Modern Art (MoMA pour les intimes) le lundi. Et enfin, Greenwich village, shopping et Chelsea le mardi!
Le pied. On a donc pu à la fois voir les incontournables (qui valent nettement leur réputation), et découvrir des quartiers moins intimidants (sans gratte-ciels) et ayant beaucoup de charme. Le tout en mangeant très bien (même les hamburgers étaient bons), et en buvant tout notre saoul de shopping.
Maintenant, il ne reste plus qu'à récupérer du décalage horaire!

vendredi, novembre 07, 2008

Musique maestro!


Il est vrai que cela fait quelque temps que je ne vous ai point entretenu de la bonne musique qui est passée par mes esgourdes. Il y a deux bonnes raisons à cela: d'une part je n'ai pas eu de coup de cœur foudroyant récemment, et d'autre part il m'a fallu pas mal de temps pour me faire une idée de la qualité de certains albums.

J'ai une bonne excuse: il y en a toute une colonie dont je trouve certaines chansons formidables, et d'autres très oubliables.
Commençons par Debout sur le Zinc et leur petit dernier De Charybde en Scylla. Il contient quelques perles à se rouler par terre, dont J'ai (en écoute sur leur site) et De Charybde en Scylla. On y retrouve leur capacité à marier leurs différents intruments (clarinette, violon, trompette, guitare, banjo, contrebasse et batterie) en experts dans des montées en puissance à laisser coi. Elles s'enrichissent en plus sur cet album de tonalités électriques du meilleur goût. Malheureusement, je trouve pas mal de titres assez fades, et leurs paroles assez moyennes.
Verdict mitigé également pour l'album d'Alex Beaupain, 33 Tours. Il s'agit de l'auteur des chansons du film Des Chansons d'amour, qu'il a amplement inspiré car il a perdu son grand amour brusquement. Ses chansons valent surtout par leurs paroles mélancoliques, souvent brillantes, mais souffrent d'une instrumentation sommaires et d'un brin de voix parfois énervant. Le meilleur y côtoie le pas terriblei.
Dans un registre plus joyeux, j'ai bien aimé le dernier Anis. Du blues péchu, portée par sa voix et son débit si caractéristique: c'est très sympa, mais tourne peut-être un peu en boucle. Jetez une oreille sur Hagard du Nord, ça donne envie de creuser le filon.

Dans la catégorie déception, je place le dernier Oasis (dont je n'attendais pas grand chose) et du nouvel ACDC (qui n'apporte rien de rien de neuf). Mais surtout, et ça me fait très mal, le dernier Tryo, Ce que l'on sème.
Fan de la première heure, je ne suis pas de ceux qui ne jurent que par le premier album. Je trouve que tous leurs albums (jusque là) étaient non seulement excellents, mais en plus se renouvellaient intelligemment en sortant du ghetto "reggae accoustique".
Malheureusement, cette superbe série s'arrête là en ce qui me concerne. Le dernier album me semble avoir perdu le subtil équilibre entre le rage de Guizmo et la bonne humeur de Mali; on n'a plus que de la guimauve emmerveillée avec quelques coups de griffe à contre-temps. Et la profondeur musicale de Manu n'arrive pas à sauver les meubles.
Je suis dur car je reste un grand amateur de leur musique. Et cet album m'a franchement déçu.

Mais il y a aussi quelques belles satisfactions.
Commençons par une surprise: Everlast. Telerama m'a convaincu de donner une chance à son dernier album "Love, War, and the Ghost of Whitey Ford". Me faire écouter du hip hop américain chanté par un tatoué semblant sortir de prison, c'est une prouesse.
L'album est en fait extrêmement riche, et est au moins autant à ranger du côté du blues et du rock que du hip hop. Les mélodies sont très accrocheuses et sa voix profonde et implacable a pas mal de charme. Très bien produit, l'album porte son lot de ballades grand public, contrebalancées par des chansons violentes dont une reprise du Folson Prison Blues d'anthologie.
Tout cela est très efficace et agréable.

Et enfin, il en est un qui jamais ne déçoit: c'est monsieur Benabar. On connait ses limites - les musiques un peu plan-plan - mais ils servent souvent très bien les textes, toujours aussi variés, justes et marrants. J'ai une tendresse particulière pour A la campagne et Infréquentable.
S'il ne fallait retenir qu'un album de cette moisson diverse, ce serait celui là.

jeudi, novembre 06, 2008

Grand jeu

Question rouge: de quel ouvrage est tiré la citation suivante:
"
Une chose est sure: New-York ne vous laissera pas indifférent. Elle éblouie par son gigantisme et envoute par sa diversité. Car New-York, c'est LA ville, la ville des villes. Trop petite pour être un pays et trop grande pour être une simple cité. (...)
New-York, c'est la ville de toute les cultures, de toutes les ethnies, de toutes les cuisines... C'est la ville-monde. Chaque borough, chaque quartier a son identité propre. mais attention, New-York bouscule ceux qui se la coulent douce. Faire un pause, c'est régresser. Il faut bruler les étapes, aller toujours plus vite. (...)
"
Et questions subsidiaires: quelle juste sanction mérite l'auteur de ces lignes? Quelle note aurait mérité une rédaction de 3ème sur des vacances américaines? Combien de ligne de cocke peuvent excuser cet exrait? Et quand vais-je enfin me tenir à mes résolutions de boycott du routard et du petit futé?

lundi, novembre 03, 2008

Quelle fatigue!

Ah qu'est-ce qu'ils me fatiguent! Je suis las, fatigué, de ces putains de médias. Et encore, je ne m'abreuve pas à la sauce TF1 mâtinée d'Europe 1, je vous dis pas mon état sinon.
Alors voilà, à tellement surjouer, sur-exposer, sur-commenter l'événement, ils vont réussir à me faire détester Obama. Bien évidemment, on ne peut que se réjouir de son arrivée en lieu et place de Bush à la Maison Blanche. Avant, tout aussi évidemment, de se retrouver tout déçu de ses décisions futures. Ainsi va la démocratie: tu perds tu l'as dans l'os, tu gagnes t'es déçu. Heureusement qu'on gagne pas trop souvent, nous autres!
Bref, mais à force d'envoyés spéciaux, d'émissions spéciales en direct de là bas, d'analyses et re-analyses photocopiées qui ne font pas avancer le débat, j'en ai plein les oreilles. (Pour être poli) Est-ce que son avance dans les sondages est telle qu'il est sûr d'être élu? Ou bien les nombreux vilains racistes US peuvent-ils le faire perdre quand même? Restez avec nous jusqu'à mercredi, ne zappez pas!
Ahhhh mais lâchez nous un peu nom de Dieu! De toute façon, jusqu'aux résultats, il n'y a rien de nouveau à dire, non?

Un événement important, facile à filmer, facile à commenter, et hop c'est la voie royale pour occuper des heures et des heures d'antenne. Ils avaient déjà réussi à me faire détester Bétancourt quelques heures seulement après sa libération. A me gonler avec la crise financière bien qu'il y ait tant de choses importantes à en dire, qui dépassent le "est-ce que ça commence à s'arrêter ou ça ne fait que débuter. Ben on en sait rien." (A ce sujet, une solution originale au problème est proposée ).
Et c'est maintenant Obama que je hais suite à leur pilonnage incessant...

Au passage, une des ficelles pour faire durer le suspense me fait doucement rigoler. L'effet Bradley, vous savez, le fait que dans le "secret de l'isoloir" (expression obligatoire quand le sujet est abordé), les gens sont enclins à ne pas voter pour un Noir même s'il est proche de leur opinion. Ca me fait marrer, non pas parce que cet effet est négligeable ou inintéressant, mais parce qu'il nous est détaillé avec une sorte de condescendance pour ces bouseux d'Américains, tous plus ou moins racistes quoiqu'on en dise. Nous, on est au dessus de tout ça bien sûr...
Hé, les mecs, c'est quel pays qui est sur le point d'élire un Noir? Et quel autre qui a mis Le Pen au second tour? Alors, un peu de retenue, les pépéres.

Outre que le matraquage médiatique est abrutissant, il a en plus l'effet secondaire de cacher les vraies infos importantes. (Oui, l'élection américaine c'est important, mais qu'on nous en parle une fois le résultat connu, plutôt que de nous pomper avec les derniers voyages de McCain et Obama!) Après 10 minutes sur le sujet, et avant 3 minutes de sport (sur lesquelles je ne crache pas), il ne reste plus de la place que pour parler d'une nouvelle.
Grand jeu, laquelle est-ce, parmi les trois suivantes:
  • La retraite à 70 ans. (Ah mais seulement pour les volontaires bien sûr! Ahaha)
  • Le rejet partiel de la proposition de taxation des stock options, des parachutes dorés et des actions gratuites pourtant émise bruyamment par notre président (source: Reuters cité par arrêt sur images).
  • Une dame a été bouffée par des chiens (d'où l'image classieuse illustrant ce post. Slogan: dogs don't always have it easy - les chiens n'ont pas toujours une vie facile).

Emballé par les événements, Brice Hortefeux, très joueur, a décidé de tenter le banco. "Putain, ils sont tellement focalisés sur Obama qu'ils ne verraient même pas que je vais faire une réunion européenne sur l'immigration à Vichy! Tu me crois pas? Chiche? Je le tente"
C'est pas passé loin, Brice, mais ça c'est quand même vu...