samedi, décembre 30, 2006

Enfin!


J'ai n'un bon téléphone qui fait nappareil photo! Je vais pouvoir photographier des trucs intéressants, vous vous rendez pas compte!

Harlan Coben



Question à deux tortellis: c'est quoi la différence entre un polar et un thriller? Le premier fait plus classe, plus recherché mais plus vieillot que le moderne et efficace second, mais encore? Le premier fleure la pipe de Simenon et le thé d'Agatha Christie et le second la grosse production hollywoodienne, certes... Est-ce à dire que les polars doivent être sérieux mais chiants, et les thrillers passionnants mais décevants?

Quoiqu'il en soit, j'ai fait connaissance lors de ces fêtes avec Harlan Coben, auteur de thrillers (ou de polars), par la voie de mon frangin. C'est lui qui a eu l'idée d'aller voir Ne le dis à personne, adaptation pour le cinéma d'un de ses bouquins. J'ai beaucoup aimé ce film. Grâce à son incroyable brochette d'acteurs (Cluzet-Croze-Dussolier-Scott Thomas-Baye-Rochefort-Berléand, s'il vous plait!) d'abord. Grâce à la réalisation de Guillaume Canet qui arrive à rendre l'histoire joliement digeste également (même s'il a quelques envolées lyriques douteuses, genre le héros tombe en face d'un cerf dans la forêt).
Mais c'est avant tout la qualité de l'histoire qui m'a scotché: non seulement la situation de base est des plus intriguante (on tue la femme sans histoire d'un type sans histoire. Et huit ans après, la morte recontacte son mari), non seulement l'explication finale est satisfaisante bien qu'évidemment emberlificotée, mais en plus on avance naturellement vers le dénouement en assimilant progressivement toutes les nouvelles infos. Et en plus la méchante est très réussie.

J'ai tellement été convaincu par ce film que j'ai prestement acheté un bouquin de Coben, Juste un regard, à qui j'ai pu rapidement régler son compte à la faveur d'un train de nuit. L'accroche de départ est une autre variation du complot s'abatant sur une famille sans histoire: une maman trouve au milieu des photos de vacances qu'elle vient de faire développer une vieille photo qu'elle n'a jamais vu, sur laquelle elle devine son mari. A peine l'a t'il vue qu'il s'enfuit dans sa bagnole et ne reparait jamais.
Et j'ai eu la même impression que devant le film: c'est sacrément bien foutu, et ça tient la route. En plus de ça, le méchant est vraiment fascinant. J'étais tellement convaincu que j'ai réussi à ignorer la traduction française minable, où les tournures approximatives côtoient les contresens. Je vous conseille donc chaudement cet auteur, mais en VO si possible! Il m'a tout l'air d'écrire des polars dignes de thrillers, ou réciproquement.

PS: Pour la fine bouche, trois des plus belles erreurs de traduction qui m'ont sauté aux yeux:
  • Parlant d'un aspirant professionnel de football américain, multipliant la muscu pour être au niveau: "Mais ce n'était pas suffisant pour la première ligne". Comme s'il cherchait à se muscler pour tenir une certaine position stratégique! Il s'agit évidemment de la première ligue, la première division de football américain.
  • Jolie figure de style: "Il avait disparu de sa banque de mémoire". Même en 6ème ça ne passerait pas.
  • Et le faux-ami qui tue (niveau seconde): "Eventuellement, elle passerait chez une de ses cousines". Et non! En anglais, eventually veut dire finalement.
C'est pas possible qu'un pro fasse ce genre d'erreurs, non?

vendredi, décembre 22, 2006

Dr V vous aime


Magnanime, sensible aux vrais problèmes des français, Dr Vinci a décidé dans son immense bonté de donner un coup de pouce à ceux de ses nombreux lecteurs qui sont encore en panne d'inspiration pour Noël. Pour leur éviter de passer en revue les 207 posts de cette année afin de se rappeler les nombreux CDs et films dégotés et analysés par ses soins, tâche passionnante mais dépassant les capacités d'analyse du lecteur non titulaire d'un doctorat, il a décidé de les gratifier d'un TOP 10 des meilleurs CDs de l'année.
Pour des raisons de suspence et pour m'assurer une audiance croissante tout au long de la lecture de ce post, je commence par la fin:

10- Gorillaz - Demon days.
9- Cocorosie - Noah's ark.
8- Ben Harper - Both sides of the gun.
7- Arthur H - Adieux tristesse.
6- Olivia Ruiz - La femme chocolat.
5- Syrano - Musique de chambre.
4- Grand corps malade - Midi 20.
3- Camille - au Trianon.
2- La Blanche - Disque d'or.
1- Mr Roux - Ah si j'étais grand et beau.

Je suis bien triste, au sein de cette compétition acharnée, de ne pouvoir citer les excellents Llanto por Ignacio Garcia Sanjez Mejitas, Debout sur le zinc, Miossec, Placebo, Jeanne Cherhal, Loïc Lantoine, Ogres de Barback et autres Sanseverino, qui ont contribué à faire de cette année un océan de bonheur musical. Dire que dans cette période faste de musique française, il en est pour n'écouter que la Star Ac' et ses avatars...

jeudi, décembre 21, 2006

Hasard du calendrier

De retour de mes courses de Noël, où j'ai fait et me suis fait des petits cadeaux sans trop compter, je suis tombé sur un reportage sur le surendettement (sur france 5). On y suivait le destin de quelques personnes dont la vie est pourrie pendant des années par le remboursement de dettes pas si importantes que ça, face à des créditeurs pas tous si innocents que ça (en particulier les banques poussant au crédit à la consommation).
C'est sûr, ça renvient un peu à enfoncer les portes ouvertes car tout le monde compatira devant ces personnages dignes souffrant pour pas grand chose. N'empêche, c'est le genre de piqûre de rappel qui me remet les idées en place, me fait réaliser mon bonheur, et relativiser la position de tous ces braves gens ne voyant que du bon dans le monde marchand complètement libre. A l'heure où le micro-crédit est à la mode, un petit mini-crédit pour nos pauvres à nous ne ferait pas de mal.

La coscienza di Zeno

Ma forte dépendance au Spiegel ne me laisse que quelques rares moments de liberté, à la faveur de vacances ou décès de mon facteur, pour entamer d'autres lectures. Je suis donc particulièrement rigoureux (voire chiant) sur mes choix de bouquins, et il a fallu tout l'enthousiasme d'Elena pour me convaincre de glisser en tête de ma précieuse liste de lectures La conscience de Zeno d'Italo Svevo.
Qui d'autre qu'une chargée de communication aguerrie aurait pu réussir le tour de force de vendre à un lecteur psycho-rigide un roman italien du début du siècle (en VO), précurseur de l'acceptation de la psychanalyse en Italie, porte-étendard de Schopenhauer et Freud, admiré par Joyce et Kafka? Voilà qui sentait furieusement l'ennui et l'antiquité, le total-respect-pour-ton-oeuvre-mais-là-tu-me-fais-chier-je-vais-plutôt-m'ouvrir-un-bon-polar.
Erreur! Ce roman est tout bonnement époustoufant. Je vous avoue que je n'ai probablement pas perçu tout l'intérêt littéraro-historique de cette oeuvre pour le Trieste sortant de la première guerre mondiale, mais j'ai par contre pris mon pied dans une narration furieusement ironique, égocentrique, cruelle et réjouissante.
Ca m'a fait un peu l'effet d'un Woody Allen acide, d'une comédie anglaise cynique parfaitement réussie. Le lecteur est plongé dans l'examen de conscience d'un gentil minable égocentrique, Zeno Cosino, malade imaginaire racontant sa vie à la faveur d'une psycho-analyse. Les grandes étapes en sont sa tentative avortée d'arrêter de fumer, la mort de son père, la conquête de sa femme, la vie avec son amante et la vie professionnelle. Chacune d'entre elle est un échec retentissant, raconté et analysé en toute innocence par leur minable auteur.
La beauté de la chose, c'est que le lecteur se prend d'affection par le blabla égocentrique et pas toujours trivial du narrateur, et que les coups de théâtre de comédie grinçante se trouvent magnifiés et par la surprise, et par les justifications décalées de l'auteur. Ce bourgeois très propre sur lui, toujours à se plaindre de la dureté du monde, fait plonger une infirmière dans l'alcool pour recommencer à fumer, se fait gifler par son père mourrant qui trépasse aussitôt, épouse celle des trois filles de son employeur qu'il n'aime pas après s'être fait rembarré par les deux autres, rate l'enterrement de son meilleur ami parce qu'il se plante de cortège, etc.
Grâce à ce comique très réussi, et à l'attachement qu'on éprouve pour ce looser fini, je n'ai pas pu lâcher ce bouquin, et ai très vite oublié qu'il était vieux d'un siècle. Voila une bonne idée pour se donner l'air original et cultivé (quoi, tu ne connais pas cet auteur triestino majeur? Mais c'est lui qui a vulgarisé la psychanalyse en Italie au début du siècle, voyons...) tout en profitant d'une excellente lecture (putain qu'il est con! Ah mais quel minable ce mec, trop fort!).

mercredi, décembre 20, 2006

Mondovino revient, et il est pas content


La meilleure preuve que la série de dix films d'une heure dérivés des rushs de Mondovino est une réussite, c'est qu'elle a réussi sans coup férir à nous détourner de notre consommation de séries US pourtant bien rôdée: Desperate housewives, prison break, lost et grey's anatomy dans des moments de faiblesses.
Pourtant accrocs à ces séries bien foutues et fortement addictives, nous n'avons pas lâché un moment le visionage des passionnants moyens métrages de Mondovino. L'auteur-réalisateur-monteur Jonathan Nossiter présente sa série non comme un simple Mondovino le film, version longue, mais comme un ensemble de films indépendants, explorant des sujets séparés et bien définis.
A vrai dire, je doutais un peu de ces affirmations (d'autant plus que le distributeur est TF1 vidéo, et n'aurait rien contre fructifier le filon sans vergogne). Je me serais d'ailleurs déjà estimé heureux de passer plus de temps en la compagnie des charismatiques vignerons-terroir bourguignons ou du sud-ouest, et de me moquer de la vision réductrice de monsieur Rolland, des Mondavis et des grosses maisons bordelaises. Mais il est vrai qu'on explore des thèmes nouveaux (vin de garage, vin brésilien, ...), qu'on fait de nouvelles rencontres (gros producteurs américains arrogants, scientifique prédisant la note Parker d'un vin non encore élaboré, producteur de vin de garage, petit producteur bordelais et gros producteur bourguignon) et qu'on apprend à mieux connaître les personnages adorables ou détestables du film. Autant de points qui avaient dus être évacués du film pour le garder digeste.
Grâce à cette volonté d'enrichir le propos, Nossiter transpose à la série les grandes qualités du film, sur une toute autre longueur. La thèse centrale contre l'uniformisation des goûts est renforcée (par les points de vue multipliés sur le phénomène), et affinée (on comprend un peu mieux les "méchants", dont le défaut majeur est d'écraser les autres).
Mais on a un bonheur fou à regarder ces films, qui forment surtout un formidable hymne au vin: on crève d'envie d'être invités à la table des personnages les plus charismatiques que l'on rencontre. En attendant, on a envie d'inviter des potes à se faire une bonne bouffe bien arrosée!

samedi, décembre 16, 2006

Derniers rappels


Il y a bien sûr l'absolue médiocrité de Johnny, qui met en valeur une fois encore un autre pan de la personnalité de ce "monstre sacré de la scène". Comme déjà démontré, entre autres, par sa scandaleuse adoption accélérée, par ses passe-droits multiples obtenus par la grâce de l'amitié qui le liait à la famille Chirac, par son opportun soutien au Sarkozy montant et par sa grossière tentative de récupérer sa nationalité belge, le héros bêlant n'est pas juste un brave crétin doué pour la scène: c'est avant tout un enfoiré prêt à toutes les compromissions pour protéger, un petit plus encore, son immense monceau de fric.
Il y a encore la bêtise de ses fans, soutenant sans faillir leur vedette, sans réaliser le lien direct qu'il y a entre leur RMI, l'état de leurs routes, et la longueur de yatch de leur pauvre star.
Il y a le révélateur soutien géné de Sarkozy, qui montre que cet homme là n'est peut-être pas simplement un opportuniste populaire, mais qu'il a probablement des idées derrière la tête. Si j'étais de mauvaise composition, je dirais de chercher du côté de son frangin, presque chef du Medef (mais ça ce serait trop vu).
Il y a encore la responsabilité de nos médias, et la passivité de leurs téléspectateurs, dont un nouvel aspect vient d'être éclairé par le Spiegel. Comment expliquer le fait que 50% des allemands ont plus peur de l'insécurité aujourd'hui qu'il y a quelques années, alors que presque tous les délits sont en recul (utilisation d'armes à feu, vols, assassinats, cambriolages)? A tel point qu'ils pensent que la criminalité a augmenté de 37% en dix ans, alors qu'elle a en fait reculé de 5%? Facile: dans le même laps de temps, les emissions violentes à la télé ont augmenté de 50%. Et si c'est à la télé, ça doit être vrai...
Et puis l'engagé Joey Starr qui passe à la Star Ac', le dimanche qu'on enterre à force d'ouvertures exceptionnelles (pour une fois, je vous renvoie vers un édito de la Croix cité sur Inter, à 1h37m55 de l'enregistrement), Renaud qui se dépolitise, le FN qui se respectabilise, le bordel en Israel, au Liban, et Irak et au Darfour (auquel je ne consacre moi-même qu'une place 100 fois inférieure au crétin de Johnny).

Mais ce n'est pas tout.

Il y a aussi les balades parisiennes, le boulot d'Elena qui se présente bien, le tramway parisien passant contre la bagnole, le superbe canular de la télé belge dont Arrêt sur image nous parlera en détail demain, notre cave à vin qui est annoncée, et le bouquin italien super d'Italo Svevo La conscienza di Zeno dont je vous parlerai plus tard, comme du formidable cycle de films Mondovino la série.
Mais c'est aujourd'hui d'une bédé formidable dont je voudrais vous entretenir.

D'ailleurs, plus que bédé il s'agit de comicpuisque l'auteur en est américain et l'histoire saucissonée en petis épisodes. Je le précise pour la beauté de l'exactitude puisque si vous demandez des comics dans un magazin, vous aurez vite fait de vous retrouver dans un rayon de super-héros années 70 où des fans jusque-boutistes vous toiseront d'un oeil mauvais pour les avoir dérangé dans leur tanière.
C'est dans un magasin de bouquins beaucoup moins pittoresque que j'ai acheté cette bédé en faisant mes courses de Noël. Le truc classique: tu rentres pour acheter un beau livre chiant à une connaissance, et tu ressors avec une bédé super pour toi.
Il s'agit de Derniers rappels d'Alex Robinson. C'est son deuxième album après De mal en pis, pavé à forte connotation autobiographique racontant avec humour et tendresse la vie de trentenaires new-yorkais, et primé un peu partout. Ayant adoré le précédent album, comme tous ceux qui l'ont tenu entre leurs mains, j'étais ravi de découvrir le nouvel opus (qui commence à être primé un peu partout).
Je craignais et j'espérais tout à la fois d'acoir à faire à une simple copie de l'album précédent. D'autant plus que la couverture, comme la présentation initiale de la narration (on suit en parallèle six ou sept personnages) et les dessins (très réussis, et même franchement impressionnants sur la fin) sont proches. Cette fois-ci, Robinson développe une galerie de personnages beaucoup plus divers, et qui ne sont pas tenus ensemble par leur simple habitat naturel comme dans De mal en pis (New-York de jeunes employés célibataires), mais par une intrigue allant vers le dramatique, comme le montre le chapitrage à la façon d'un compte à rebours. Elle va emmener inexorablement les trajectoires des personnages à s'entrecroiser et pour certaines se percuter jusqu'au dénouement final.
C'est donc tout logiquement qu'on est moins dans le ton de l'humour que dans le bouquin précédent, mais les personnages gardent LA grande qualité des bédés de Robinson: ils sont intéressants, riches, détaillés, et attachants. C'est encore une fois un grand plaisir de s'attacher à toute cette petite troupe (la rock-star en cours d'inspiration, de l'informaticien looser, des serveurs homos, etc), d'autant qu'ils ne nous délivrent pas que des réflexions triviales. Mais le gage de qualité ultime est qu'il est encore plus difficile de refermer cet album que De mal en pis avant d'en avoir englouti les 350 pages, car, en plus d'être attachés aux personnages, on est vite pris par le suspense de l'intrigue.
(En plus, on peut trouver des bonus complémentaires sur le Net, telles ces planches ci)

mercredi, décembre 13, 2006

L'employée du mois


Elena a été prise dans un nouveau boulot!
A mi-temps d'abord, puis à plein temps normalement. Il s'agit de trouver des dates pour tout un tas de spectacles, certains d'entre eux étant pas mal connus. Ce sera donc valorisant, et riche en contacts intéressants!
Pour plus d'infos, contacter l'heureuse élus!

Un parisien sort de chez lui




On nous répète tant que la météo actuelle est exceptionnelle qu'on en oublie presque qu'elle est très agréable! Certes, elle doit troubler le sommeil des 5% de la population qui vont au ski chaque année, mais pour ce qui est des autres, avouons que c'est du bonheur!
Pour ma part tout du moins, je l'avoue bien volontiers! Armé de mon précieux guide Vert des idées de promenades à Paris, je mets à profit mes journées de libertés pour effleurer un peu les richesses cachées de la capitale. Ce qui est vachement plus sympa ces jours-ci que par un temps pourri "normal". Non que les richesses visibles soient dégueulasses d'ailleurs; nous avons silloné les hauts lieux touristiques de Paname la semaine dernière en compagnie de la famiglia avec bonheur. Avouons qu'il ne viendrait pas spontanément à l'esprit des parisiens que nous sommes devenus de traverser de Trocadero, ou d'emprunter les bateaux-mouches, bien que ce soit fort agréable.
Mais les richesses peu connues sont des plus intéressantes également, surtout quand elles conduisent à revisiter un quartier que l'on croyait connaître, ou encore mieux à découvrir un coin de Paris qu'on croyait sans intérêt. C'est de cette deuxième catégorie que sont issues les deux premières photos ci-dessus: elles ont été prises dans le quartier de Vaugirard dans le XVème. Mais j'ai également retraversé la Butte-aux-cailles et Montparnasse ces jours-ci, et je peux vous dire que les itinéraires et conseils de mon pote le guide vert donnent une toute autre dimension à ces petites virées. Pour preuve, la troisième photo a été prise à moins de 200m des quais de Montparnasse, dans l'ancienne maison du sculpteur Bourdelle. Qui l'eut cru?

Juste récompense

Le Monde révéle que les patrons des entreprises françaises du CAC 40 gagnent en moyenne 300 SMICs.

mardi, décembre 12, 2006

La consommation, ça rend vraiment pas heureux


Aaaaaaaaaaaaaahhh!
Désolé d'entamer le 200ème post de la sorte, mais nom de dieu de bordel de merde commence à y en avoir ras le bol de toutes ces conneries!
J'étais paisiblement parti pour dilapider une partie de mon pécule dans divers achats inutiles, des petites choses améliorant notre confort. On a beau être peu matérialistes, on n'en reste pas moins des ingénieurs amoureux de belle technoligie. Et à chaque fois ça merde!

Ca commence avec la télé par internet. Je reçois tout frétillant le décodeur, déballe joyeusement... et constate qu'on ne peut avoir la télé par internet que par la télé, mais pas par l'ordinateur. Je pensais que les possesseurs d'une carte télé pouvaient raisonnablement être assimilés à des téléphages normaux, et ben non.
J'ai donc commandé la prise péritel-composite qui va bien... et là j'obtiens la télé en noir et blanc! Epaulé par un spécialiste de haut vol, j'arrive à percer les mystères du réglage en Pal-B... et constate qu'on m'a abonné à l'insu de mon plein gré à TPS. TPS, tsss... Qui peut me donner le nom d'un programme diffusé par ce truc qu'il ait envie de voir? (A part le poker...)

Je cherche à me remonter le bourichon en commandant, après une soigneuse étude de marché, un téléphone portable faisant appareil-photo. Tout content, je guette le passage du facteur quotidiennement. Un beau jour, je reçois un mail m'informant que le facteur était passé sans me trouver et qu'il retenterait sa chance le lendemain. Et évidemment, il passe le lendemain en mon absence... et m'informe qu'il retourne le colis à l'expéditeur! Sans le déposer à ma concierge comme c'est fait d'habitude, et surtout sans passer par la poste voisine, où je rêvais de le retirer.
Intringué, j'interroge ma concierge paranoïaque qui me dit que c'est pas le facteur habituel, qu'il avait l'air bizarre et que le colis était éventré. Je ne prend pas trop ces informations au sérieux, et me rend à la Poste quand même, où on remonte la piste de mon colis. Figurez-vous que sans même avoir vu une seule fois le facteur, j'ai refusé le colis le vendredi, avant de l'accepter le samedi!
Nos inspecteurs se perdent en expectatives, mais, je vous rassure, n'excluent aucune hypothèse. Facteur pourri? Voisin en quête de cadeau pour ses enfants? Je suis partisan de la thèse du facteur qui retourne à l'envoyeur le colis parce qu'éventré (ce qui expliquerait que quelqu'un l'ait accepté le samedi, et peut-être même que le facteur l'ai marqué comme refusé pour pouvoir le retourner).

Et la cerise sur le gateau, c'est l'investissement dans un séche-linge, pour nous faire gagner de la place en nous débarassant de l'étendoir. Il fut livré en temps en en heure... mais sans son kit de montage sur notre machine à laver! Qui arrivera un jour par la poste, mais qui en attendant est toujours bien au chaud dans les hagards de Darty.
Ce qui est doublement ballot. D'une part les livreurs de Darty n'ont pas pu le monter pour nous, ce qui augure d'une scoliose et peut-être de dégâts de eaux dans un avenir proche. Et d'autre part, au lieu de gagner de la place, on a pour l'instant un séche linge débranché dans le couloir! C'est très décoratif, mais bon...

Et ce que je trouve vraiment merveilleux dans ce système, c'est que pour comprendre les problèmes posés et poser des réclamations, il faut en passer par des appels à des 08xxx qui sont surtaxés! On ne vous délivre pas le service prévu, mais on va vous l'expliquer si vous nous filez 5 euros. Quelle classe!
J'ai donc décidé à partir de maintenant d'arrêter de consommer. Désolé pour les cadeaux de Noël, mais c'est une posture politique à laquelle je tiens très fort depuis peu.

vendredi, décembre 08, 2006

Visiter Paris pendant la tempête...


...avec la famiglia, c'est possible! Et dans la bonne humeur, encore!

mardi, décembre 05, 2006

Syrano


Bien le bonjour, mesdames et messieurs,

laissez-moi vous présenter aujourd'hui le groupe original et percutant Syrano, qui prouve à la face du monde entier qu'on peut naître chartreux et s'en sortir. Avec brio qui plus est.

J'aime partager avec vous mes découvertes musicales, ce qui m'oblige à définir à gros traits le type de musique en question. C'est souvent acrobatique puisqu'à la frontière de différentes influences, mais là c'est le bouquet! Slam-chanson festif et politique, aux influences tziganes mâtinées d'Henri Dés? Ce serait réducteur, car je n'aurais pas évoqué les poussées ska oniriques ni rap-symphonique orchestral...

L'essentiel est de savoir que l'alchimie marche à merveille entre le chanteur-slameur-texteur-dessinateur Syrano et sa petite troupe accordéon (ahh)-guitare-violon-violoncelle-ordi. Ce méli-mélo d'influences est soudé par une grosse pêche, beaucoup de générosité et - disons le - de talent. D'excellentes fréquentations qui viennent donner un coup de violon (Simon de Debout sur le zinc) ou d'accordéon (La Rue Ketanou) ne gâchent rien...

Au premier contact, on a l'impression d'être emporté par une fanfare bordélique (ce qui était renforcé par leurs anciens costumes multicolores à la Etrange noël de monsieur Jack qu'ils portaient aux Francos). Mais la deuxième écoute révéle qu'on a affaire à beaucoup plus mûr que cela: la zique est parfaitement équilibrée, et les textes, parfois un peu trop "condensé de la misère du monde", sont souvent beaux et parfois magnifiques (Monsieur Neige, Une minute de silence, Dans ma bulle).

Bref, si on récapitule, le CD est parfait car riche, varié, original et équilibré. Mais ce que nous avons vu hier soir c'est que les concerts sont aussi supers, pêchus, inventifs, généreux (il a fait la bise à la moitié du public à la fin d'une chanson, dont à moi - et pas à Elena!)

Encore un groupe mortel, quoi! Dans ces conditions, faut quand même le faire exprès pour continuer à snober toute la richesse et la générosité de ces "petits" groupes tout près de chez nous!
PS: Je ne peux malheureusement pas pointer vers des extraits de leurs chansons sur leur site: vu le succès de leur premier album, leur site à explosé!

samedi, décembre 02, 2006

Un anniversaire placé sous le signe du pinard!


Ma chère et tendre connaissant (et partageant) les goûts de son poète de mari, j'ai eu droit à trois cadeaux hier, et les plus malins d'entre vous noterons qu'ils s'en dégage une thématique commune:

  • Le coffret DVD des 10 films Mondavino. L'auteur raconte 10 histoires de vin à partir des rushs du film; certaines étaient déjà présentes dans le film mais sont plus développées, et d'autres sont carrément nouvelles. C'est un vrai bonheur de se retrouver au contact de passionnés charismatiques, et le montage délicieusement subjectif permet quand même de comprendre dans une certaine mesure le point de vue des "méchants" (industriels du pinard). Cela permet des discussions enrichissantes, mais n'exclue pas un bonheur archi-cruel quand on apprend que les Mondavis, fiers de leur empire et de leur entrée en bourse (ce qui se dit dans le jargon hypocrite local going public), se sont fait dégager de leur propre boîte par leurs actionnaires!
  • Une demie-journée d'initiation à la dégustation. Comme je lui avais fait le même cadeau, nous pourrons y aller ensemble, et en revenir un peu moins bêtes face à un verre.
  • Un repas d'anniversaire (lasagne aux cêpes) arrosé d'un superbe Côte du Rhône!

Vivement mes 29 ans, qu'on s'en remette une!

vendredi, décembre 01, 2006

Comment vivre en travaillant?


Mon Dieu, que je plains ces gueux qui doivent travailler du matin au soir! Quelle indigence culturelle, quel vide intérieur! Comment peuvent-ils trouver le temps de profiter de la richesse du monde, de s'intéresser aux dernières nouveautés culturelles et technologiques? Comment flâner dans la capitale, errer dans les musées, prendre le temps de cuisiner? Quelle tristesse...

Depuis que je suis au chômage, je ne sais plus où donner de la tête. Je n'ai plus le temps de rien. Après une légère grasse mâtinée, je m'abime dans la lecture de la presse (enfin du Spiegel, quoi). Il est alors rapidement temps de se lancer dans un footing pour entretenir mon corps d'athlète en écoutant Le masque et la plume, ou les dernières découvertes musicales (François Vé, Syrano, rue d'la gouaille, vendeurs d'enclume, vaguement la jungle, ou le dernier Aldebert). Vient alors le repas, regressif, où je me gave de ce qu'Elena n'interdit d'ordinaire (choucroute, pizza surgelée, cassoulet voire McDo dans des moments de faiblesses).
C'est alors que vient le moment du pic d'activité: je me lance dans une activité culturelle. Il peut s'agir de ciné (Casino Royale, The host), de musée (le rêve du scientifique: la palais de la découverte) ou encore d'une balade (comme aujourd'hui dans le quartier Vaugirard).
Il est alors déjà 17h, et il est temps de rentrer finir ma lecture, et tenir à jour ma correspondance. Je peux ainsi sereinement commencer à cuisiner pour ma femme, qui rentre du boulot, fourbue mais souriante. Nous pouvons alors vaquer, heureux et détâchés des basses contingences matérielles...

Bref, je vous plains, vous autres besogneux. J'espère que vous gardez un peu de vivacité intellectuelle le soir pour entrevoir la plénitude de journées oisives mais dynamiques.
Amicalement votre,

le prince Vinci de Auveraille