mercredi, avril 26, 2006

Parenthèse footbalistique


J'avance peu à peu dans ma compréhension du foot vu par les italiens. Nous avons regardé hier avec la famiglia la première demie-finale retour de la coupe des champions, qui a vu un Villaréal dominateur faire du beau jeu, pousser encore et encore mais ne pas trouver la faille face à un Arsenal sur le reculoir. A la fin, Villaréal a tiré 10 fois au but et Arsenal 0, mais le score était de 0-0.

Voyant cela, et en particulier quelques frappes courageuses et bien imaginées des espagnols, qui ont frôlé la cage à trois fois rien, ma réaction était de me dire que c'était dur, que Villaréal méritait mieux, et que j'avais vraiment été content de les voir évoluer. Voire que je trouvais le résultat pas juste.
A ma gauche, le pappa avait une vision aux antipodes. A dix minutes de la fin, il considérait déjà que Villaréal devait être éliminé sur le champ, qu'ils n'avaient vraiment rien à faire à ce niveau de la compétition, qu'il fallait laisser place aux vrais grands clubs. Parce que si on veut aller loin, il faut concrétiser sa domination et marquer des buts, point à la ligne.

C'est là que je me suis rendu compte que leur culture du football est vraiment orientée sur l'efficacité, le réalisme. Ce n'est pas un faux semblant hypocrite de dire qu'il n'y a que le résultat qui compte. Il n'y a que le résultat qui compte. Ce n'est pas non plus une vision stratégique, qui aurait fait consensus en Italie sur le fait qu'être timide est efficace permet d'aller plus loin que d'être flamboyant et désordonné. Non point.
Le pappa d'Elena préfére voir son équipe dominée et marquer deux buts sur ses deux occases que faire du beau jeu, et ne gagner qu'1-0 en ayant 10 occases. Sincérement, et même en faisant abstraction des enjeux d'une partie particulière.
Et si j'osais une analyse, je dirais que ce n'est pas être les meilleurs qui l'intéresse, mais que c'est plutôt que l'aspect dramatique du match l'emporte pour eux sur l'esthétisme. Le but, c'est de voir comment son équipe va s'organiser pour emporter la partie, et pas de regarder ses gars faire des arabesques.

Si j'en apprend plus ce soir sur cette curieuse espèce, je vous tiendrais informé. Surtout qu'avec Milan qui joue sa peau à Barcelone, y a moyen qu'il s'en passe...

mardi, avril 25, 2006

Il est content


Ca y est, ma thèse a une application incroyable qui marche!
Ah j'en ai chié, trois ans de pressage de citron, mais voila, c'est fait, le monde entier peut contempler le résultat. Pfiou.
Mais bon, je n'étais pas seul sur ce coup là, et il me faut remercier mon maître de thèse, ainsi que tous mes collègues pour les échanges enrichissants que nous avons eu tout au long de ces trois années. Mais surtout, si j'ai tenu le coup même dans les heures les plus noires, c'est parce que j'étais très bien entouré. Alors je remercie la famille, je remercie les amis, et bien sûr avant tout ma chère femme. Elena, cette avancée scientifique, c'est aussi la tienne.

Plait-il, vous ne comprenez rien à ladite avancée? Mais enfin bon dieu! Quand même, c'est explicite non! Ah, j'oubliais, je dois avoir affaire à des béotiens. Mais bon, être chercheur, ce n'est pas seulement être dans sa tour de Babel et faire avancer la science dans l'anonymat, c'est aussi se mettre au niveau du peuple et vulgariser son travail. Allez, jeunes incultes, je vous explique.
En haut au centre, c'est une image issue de la séquence que mon petit algo a traité avec amour. Vous y voyez un fond très réaliste formé d'une mosaïque de jocondes. Et, en vous approchant, vous noterez que ces tableaux sont recouverts d'un cadre de verre sur lequel se reflète un paquet de corn-flakes. Ahah.
Alors jusqu'à hier, on aurait pas su détecter ce paquet. Mais grâce à mon nouvel algo, en moins d'une minute, je vous le repère illico presto, je vous l'entoure, et même je vous calcule sa vitesse relative. Et ouais.

Je vous laisse imaginer les applications incroyables que ce procédé peut avoir. Il ne faudrait pas qu'il tombe en de mauvaises mains, parce que vous voyez le tableau si Ben Laden ou Sarkawi arrivent à détecter des paquets de corn-flakes en toute impunité.
Je compte donc sur votre discrétion. J'ai confiance, car ce résultat, c'est aussi le votre puisqu'il a été financé par vos impots. Ahah!

PS: Je rentre pas dans les détails, mais j'ai aussi réussi à repérer un couple de chinois qui se reflète sur la fenêtre de leur appartement donnant sur Hong-Kong.

dimanche, avril 23, 2006

OSS 117

Chers lecteurs, vous commencez à connaître notre rythme de récupération parisien: deux cinés sinon rien. Après Enfermés dehors dont je vous entretiens avec passion ci-après, nous venons d'OSS 117, parodie de James Bond avec Jean Dujardin.
Au premier regard, ça sent la comédie grasse aux clins d'oeil faciles. Erreur! L'humour est ici taillé dans la dentelle et le non-sense, et on zappe les plaisanteries grasses pour des délires fins étalés sur des dizaines de secondes pour favoriser les fous rires.
Et fous rires il y a eu: Elena a dû se marrer pendant une bonne grosse moitié du film, entrainant avec elle une salle un brin froide. Dujardin crève bien sûr l'écran en apportant ce qu'il faut de second degré à ce Sean Connery colonialiste raté qu'il emmène de morceau de bravoure en morceau de bravoure.
Bref, cette comédie est bien plus fine et propice aux blagues cultes qu'il n'y parait. Je lui préfère cela dit Enfermés dehors, mais Elena ne serait sûrement pas d'accord.

Enfermés dehors


Profitant de notre premier week-end parisien depuis un bail, nous avons commencé à rattrapper un peu notre retard cinématographique. Good night and good luck, Syrania, Capote, Ice Age II, l'ivresse du pouvoir, OSS007,... et non, c'est Enfermés dehors, de Dupontel, qui a emporté la décision.
Je restais sur un semi-échec avec l'auteur, vu que j'ai beaucoup d'estime pour son intégrité et sa façon de voir les choses, son jeu d'acteur et la rimbanbelle d'amis hautement respectables qu'il a (Noir Désir, Terry Gilliam, les Deschiens, Jackie Berroyer, etc), mais que je n'avais pas aimé Bernie. Subversif et joyeusement anarchique, certes, mais en roue libre et sans rien permettant de s'accrocher à une histoire ou à des personnages.
Avec Enfermés dehors, la réussite est par contre totale. On garde tous le charme des personnages décalés, des blagues violentes, des images sales et de la musique saturée, mais avec en plus un fil directeur sympa et rafraichissant qui rééquilibre le film pour les petits spectateurs naïfs comme moi.
Ceci posé, on est dans le pur Dupontel: le héros est un SDF gentil mais drogué perpétuellement qui assiste au suicide d'un CRS. Voulant rapporter ses biens à la police, il se fait foutre à la porte et décide d'y ré-entrer affublé du costume de flic pour manger à la cafétéria. Et c'est là qu'il trouve la mission qui le guidera le long du film: retrouver l'enfant d'une ex-actrice porno enlevée par ses beaux-parents.
Tout le charme du film est dans la galerie de personnage déglingués et sympas (incarnés par les potes sus-cités de Dupontel), et dans les blagues violentes surprenantes dont est vistime le héros. Et - cerise sur le gateau - le méchant du film est un requin de la finance au sourire faux, magnifiquement juste, qui en prend pour son grade avec toute la finesse dont un Dupontel déchainé est capable.
Un excellent film, dont je dirais même qu'il peut disputer le titre de film de l'année à Lord of War si je ne craignais pas de me décrédibiliser auprès des potes étant allé voir ce dernier, et ne l'ayant pas aimé.
Bisoux.

samedi, avril 22, 2006

Je bois du petit lait...


S'il y a une matière que l'éternel étudiant que je suis regrette avoir potassé, c'est bien le latin. Tant qu'à étudier une langue, j'aurais mille fois préféré une langue vivante m'ouvrant sur une culture contemporaine, d'éventuels débouchés professionnels et des vacances ensoleillées.
C'est un éternel sujet de débat, Elena ne partageant pas mon avis puisqu'elle a notamment apprécié le contact avec ses racines, qui moi m'a laissé froid. Bref.

Il se trouve qu'en Allemagne l'apprentissage des langues mortes explose, et que le Spiegel, toujours aux aguets, s'en est fait l'écho dans un publi-reportage absolument pas critique. En gros, le latin c'est bien parce que c'est nos racines, que ça introduit un mode de raisonnement logique et que c'est un bon moyen de connaître d'autres langues.
Heureusement, le courrier des lecteurs de la semaine suivante rétablit la balance, et là je bois du petit lait:
  • Dieter Hahne de Bergisch Gladbacch nous dit: J'ai personnellement étudié, ach, le latin et le grec ancien, et je réalise comme le français et l'espagnol me manquent douloureusement! Vanter l'utilité des langues mortes comme introduction aux langues vivantes, c'est à peu près comme exiger d'apprendre à monter à cheval avant d'apprendre à conduire. Et quand à l'entrainement de l'esprit logique et analytique, autant écrire un programme informatique. Car les ordinateurs ne connaissent ni exceptions ni verbes irréguliers.
  • Son compatriote Friedrich Woerndle de Ostermuenchen n'y va pas avec le dos de la cuillère: La vraie raison de la rennaissance des langues mortes n'est pas évoquée dans votre article: ceux qui se donnent la peine de suivre cette voie volontairement se retrouvent un environnement protégé, dans une classe sérieuse, sans violence, avec des profs disponibles et détendus, etc. Parce qu'une certaine catégorie de parents/éléves n'y entrent jamais. C'est pour ainsi dire la réplique secrète à l'école unique pour tous.
  • Enfin, monsieur Herbert Pfaff-Schley en a gros sur la patate: Il est pourtant depuis longtemps démontré depuis longtemps que les parents qui ont été frappés pendant leur enfance, frappent à leur tour leurs enfants. Le même mécanisme est à l'oeuvre en ce qui concerne l'apprentissage du latin. Ceux qui ont dû se torturer des heures durant avec cette langue pendant leurs études imposent la même chose à leurs enfants. L'essentiel est d'être élitaire! Mes collègues sont tout aussi à l'aise que moi avec les mots étrangers et les proverbes en VO (si tacuisses), mais ils ont l'avantage, à côté de l'anglais et du français de parler espagnol ou russe et de ne pas eu avoir à se débattre des années avec une langue dans laquelle on ne peut même pas discuter. Carpe diem!
Aaahhhhhhhhhhhhhh.

jeudi, avril 20, 2006

C'est dur la science...

Ca, c'est la premiere version de mon nouvel article, corrige par mon maitre de these. Vous voyez que ca met un coup au moral de se dire que le premier jet semblait perfectible...
Allez Nantes quand meme!

mercredi, avril 19, 2006

Quand allez vous vous mettre a l'italien les enfants!


Qui sait pourquoi, mais je semble franchement etre dans ma phase traductrice. Est-ce la fin de these qui me pousse a ne pas m'affirmer comme un seul scientifique? Est-ce Elena qui multiplie les imports interessants?
Toujours est-il que ma petite femme (et oui!) m'a conseille un livre dans lequel je suis entre a reculons (j'avais decide que je ne l'aimerais pas), mais qui semble tres bien, notamment parce qu'il regorge de portraits pittoresques tres marrants. Il s'agit du livre de Niccolo Ammaniti Ti prendo e ti porto via, traduit chez nous sous le titre Et je t'emmene.
Et voila un portrait qui m'a d'autant plus fait marrer qu'il me rappelle du monde. C'est un peu long, mais tres bon.
Un des heros, Graziano, retourne chez sa mere Gina Biglia pour lui annoncer son mariage. Elle commence par s'evanouir, puis part sur le champ nettoyer la maison (qui est porca) pour recevoir dignement sa femme.

A dire vrai, une salle d'operation du Politecnico aurait ete moins propre que la cuisine de madame Gina. Meme a l'aide d'un microscope electronique il aurait ete impossible de trouver une salete ou un grain de poussiere.On pouvait manger sur le carrelage de la maison Biglia et boire dans les waters tranquillement. Chaque meuble avait son napperon, chaque type de pate la boite appropriee, et chaque recoin de la maison etait controle quotidiennement et passe a l'aspirateur. Quand Graziano etait enfant, il ne pouvait pas s'assoir sur le divan parce que cela l'abimait, mais il devait regarder la tele assis sur une chaise.
La premiere obsession de madame Biglia etait l'hygiene. La seconde, la religion. La troisieme et la plus importante de toute, la cuisine.
Elle preparait des quantites industrielles de plats delicieux. Sformati di maccheroni. Ragouts mijotes pendant trois jours. Gibiers. Gratin d'aubergine au parmesan. Sartu de riz hauts comme des pandori. Pizzas farcies aux broccolis, fromages et mortadelles. Tartes en cornet fourrees a la bechamel. Poisson aux artichauds. Calamars in umido. Et soupe de poisson a la livournaise. Comme elle vit seule (son mari est mort il y a de cela cinq ans), tous ces plats benis de Dieu finissent dans les congelateurs (au nombre de trois), ou offerts a ses clients.
A Noel, a Paques, au premier de l'an et a chaque fete qui meritait un plat particulier, elle perdait completement la tete et restait enfermee dans sa cuisine treize heures par jour a presenter ses assiettes, a huiler ses plats, et equeutter ses haricots. Le visage violasse, les regard fou, avec une coiffe pour ne eviter que les cheveux ne se graissent, elle sifflait, chantait en ecoutant la radio et battait ses oeux comme une possedee. Pendant le repas, elle ne s'asseyait jamais, elle galopait comme un tapir dans un sens puis dans l'autre entre la salle et la cuisine, en suant, haletant, et en lavant des plats. Tout le monde devenait nerveux puisqu'il n'est pas plaisant de manger avec une possedee qui controle la moindre de tes expressions pour savoir si les lasagnes etaient bonnes, qui ne te laisse pas finir mais deja te remplit a nouveau l'assiette et qui pourrait s'evanouir a tout instant.
Non, ce n'est pas plaisant.
Et il etait difficile de savoir pourquoi elle se comportait ainsi, quelle etait cette fureur cuisiniere qui la tourmentait. Les inivites, pas moins d'une douzaine a chaque fois, se demandaient a voix basse ce qu'elle cherchait a faire, a quoi elle voulait arriver. Elle voulait les tuer? Elle voulait cuisiner pour la monde entier?
Non, rien de cela ne l'interessait.
Du Tiers Monde, des enfants de Biafra, des pauvres de la paroisse, madame Biglia n'en avait vraiment rien a faire. Elle s'occupait sans la moindre compassion de ses parents, amis et connaissances. Elle voulait seulement que quelqu'un lui dise: "Ma chere Gina, les gnocchi a la sorrentinaise que tu fais, ils ne savent meme pas les faire a Sorrento".
Elle s'attendrissait alors comme une enfant, balbutiait des remerciements, abassait la tete comme un grand chef d'orchestre apres un concert magistral et sortait du congelateur un tuperware plein de gnocchi en disant: ""Tiens, mais j'insiste: ne les met pas dans l'eau froide sinon ils deviennent mauvais. Sors les du frigo quelques heures avant".
Cette femme t'engraissait sans pitie et, si tu l'implorais d'arreter, elle te repondait de ne pas essayer de la flatter. Tu sortais de la maison en vascillant, a moitie ivre, avec le bouton du pantalon defait et avec la volonte d'aller faire une cure de desintoxication a Chianciano.
Quand il retournait a la maison, Graziano prenait au minimum cinq kilos dans la semaine. La mamma lui preparait des rognoni trifoli (son plat prefere!) et, comme c'etait une bonne fourchette, elle s'asseyait et le regardait manger en extase, mais quand au bout d'un moment il n'en pouvait plus, elle devait lui demander, elle serait morte plutot que de ne pas lui demander: "Graziano, dis moi la verite, comment sont ces rognoni?"
"Excellents maman."
"Tu connais quelqu'un qui en fait de meilleurs que moi?"
"Non maman, ce sont les meilleurs du monde".
Heureuse et comblee, elle retournait a la cuisine et se mettait a laver les plats, parce qu'elle s'est toujours mefiee de la machine a laver.

mardi, avril 18, 2006

Beppe Grillo

C'est un comique genevois tres engage, dont voila l'entree du 11 avril sur son blog:

Il y a celui qui s'est senti comme apres les tour jumelles
Il y a celui qui s'est reveille toutes les demies heures pour regarder les resultats
Il y a celui qui ne voulait pas se reveiller
Il y a celui qui ne voulait pas y croire
Il y a celui qui etait au sixieme sous-sol comme apres les finales de la coupe du monde contre le Bresil en 1970 et en 1994
Il y a celui qui a pris un somnifere pour dormir
Il y a celui qui ne s'est pas retenu et a hurle, dans la nuit: "Forza Italia, quella vera" (Allez l'Italie, la vraie)
Il y a celui qui a regarde son enfant et a pleure
Il y a celui qui a eu honte d'etre italien
Il y a celui qui a decide de s'inscrire lui aussi dans la mafia
Il y a celui qui a pense aux manipulations, puis est alle se coucher
Il y a celui qui voulait envoyer tout valser
Il y a celui qui avait renouvelle son passeport et dont la valise etait prete
Il y a celui qui etait en securite a la campagne
Il y a celui qui a prie
Il y a celui qui a espere en les italiens expatries
Il y a celui qui est fatigue d'esperer
Il y a celui qui est plie en deux de douleur, comme l'Italie
Il y a celui qui s'est deja senti en Argentine
Il y a celui qui a cru ne plus payer la TVA et les taxes d'habitations
Il y a celui qui a pense "Maintenant ca suffit je vous dis!"
Il y a celui qui a reserve un vol low cost pour un lieu eloigne
il y a celui qui a regarde le plafond depuis son lit et decide de ne pas lever le pied, jamais.

lundi, avril 17, 2006

Des choses et d'autres


Nous voila de retour de la Rochelle (excellent week-end), et ces six heures de train m'ont donné l'occasion d'avancer mes lectures, dont voici quelques brèves:
  • On nous cite le cas d'une vieille dame venitienne de 66 ans qui, suite à un accident cérébral, ne pouvait plus reconnaitre de visages. Ni son mari, ni son père, ni sa mère. Mais quand les médecins lui ont montré une photo de Berlusconi, elle a réagi: "Un homme politique, propriétaire de télé et très riche." Ce que le neurologue interprète en disant que Silvio n'est plus perçu en Italie en tant que tel, mais qu'il a atteint le stade d'icone - ce dont s'occupe une autre partie du cerveau!
  • Cette semaine, un dossier est consacré à "la malédiction des ressources". Les rédacteurs s'étonnent que dans la plupart des états ayant beaucoup de richesses naturelles régne la pauvreté et la corruption. Le Nigéria par exemple a perdu en 25 ans 35% de son PIB par habitant depuis qu'on y a découvert du pétrole... Un statistique éloquante: un pays a 0.5% de chance d'être en guerre civile s'il n'a pas de richesse naturelle, et 23% si il en a!
  • Les explications données sont intéressantes, mais le dossier fait 10 pages alors vous voudrez bien vous mettre en l'allemand pour en savoir plus. Mais voici un truc que j'ai appris tout de même à partir d'une exception à cette règle: la Norvège. Elle a probablement échappé à cette malédiction parce que la démocratie y était déjà bien implantée quand on y a découvert du pétrole... Et bien le pays gère cette mane avec sagesse: tous les bénéfice dûs à son exploitation sont versés sur un compte, géré par une banque qui reverse la moitié des intérêts seulement à l'Etat. Le reste est mis de côté pour les générations futures. Le clou: la banque obéit à des principes d'étique pour administrer sa fortune. Ils sont forts ces Norvégiens, dommage qu'on s'y caille et que la bière y coûte 50 balles!
Elena et moi vous saluons bien bas.

PS1: Arrêt sur image est intéressant cette semaine mais moins bon que d'habitude. Il y est consacré à la caricature de l'Italie véhiculée par Berlusconi. Mais jetez y un oeil: un des trois invités (Adriano) était le maitre de stage d'Elena à son arrivée àPparis (vous savez, dans le webzine Café babel).
PS2: Je suis pris pour la conf ICIP. C'est bien pour le CV et la science, et puis ça me permettra de découvrir... Atlanta. haut lieu touristique! Pourquoi pas la Norvège...

jeudi, avril 13, 2006

Mais bon...


A part ça, on va vers l'été, on se marre bien avec les copains
, le taff est passionnant
, le CPE a été retiré
, le Spiegel/Courrier International/l'Espresso/Arrêts sur Images sont très intéressants
, Nantes a gagné hier
, Montalbano/Desparate Housewives/Lost, c'est super
, la coupe du monde avance à grands pas
, on va à la Rochelle
, et surtout Elena est revenue d'italie hier!

Bref, si on veut on peut voir la vie du bon côté, comme le sympatique athlète de la photo.
(Si jamais le Caiman arrive à le jeter, il pourra toujours faire la pub du 118 218)

mardi, avril 11, 2006

Ca me fatigue...


Hier soir, abattu devant les résultats italiens alors que nous croyions qu'un peu plus de la moitié des italiens avaient re-voté pour Berlusconi (et oui, c'est pas comme si ils ne connaissaient pas le bestiaux), nous nous sommes remis à penser avec Fred et Ludo à nos abbatements passés devant les résultats italiens (2001), français (2002), israéliens (2002), américains (2004)...
Et c'est alors que je me suis rappelé de ce beau texte de Desproges, dont voici quelques extraits:

"Est-il en notre temps rien de plus odieux, de plus désespérant, de plus scandaleux que de ne pas croire en la démocratie ?
Et pourtant. Pourtant.
Moi-même, quand on me demande: " Etes-vous démocrate ?", je me tâte. Attitude révélatrice, dans la mesure où, face à la gravité de ce genre de question, la décence voudrait que l'on cessât plutôt de se tâter. Un ami royaliste me faisait récemment remarquer que la démocratie était la pire des dictatures parce qu'elle est la dictature exercée par le plus grand nombre sur la minorité. Réfléchissez une seconde : ce n'est pas idiot.
Et qui méprisent suprêmement le troupeau de leurs électeurs qui se pressent aux belmonderies boulevardières. Parce que c'est ça aussi, la démocratie. C'est la victoire de Belmondo sur Fellini. C'est aussi l'obligation, pour ceux qui n'aiment pas ça, de subir à longueur d'antenne le football et les embrassades poilues de ces cro-magnons décérébrés qu'on a vus s'éclater de rire sur le charnier de leurs supporters. La démocratie, c'est aussi la loi du Top 50 et des mamas gloussantes reconverties en dondons tisanières. La démocratie, c'est quand Lubitsch, Mozart, René Char, Reiser ou les batailleurs de chez Polac, ou n'importe quoi d'autre qu'on puisse soupçonner d'intelligence, sont reportés à la minuit pour que la majorité puisse s'émerveiller dès 20 heures 30, en rotant son fromage du soir, sur le spectacle irréel d'un béat trentenaire figé dans un sourire définitif de figue éclatée, et offrant des automobiles clé en main à des pauvresses arthritiques sans défense et dépourvues de permis de conduire."

A l'époque je prenais ça pour de la provoc', élégante et intelligente, mais on ne pouvait quand même sérieusement contester la démocratie, bordel! L'égalité parfaite, de tous. Un droit égal à décider de l'orientation commune.
Sauf que cela suppose que chacun prenne conscience de sa responsabilité et ne choisisse pas que pour sa seule gueule, sa fiche de paye, ou la blancheur du sourire du candidat (ou de la candidate dernièrement chez nous).
Et que ce soit la longue litanie des élections aux résultats déplorables (et il ne s'agit pas de finesse droite-gauche là, quand on parle Le Pen, Sharon, Bush ou Berlusconi, c'est plus de la politique, c'est de la morale!), ou le désintérêt total des sujets un peu profonds dans nos médias (reflets de leurs lecteurs-télespectateurs, ne nous leurrons pas), les preuves ne manquent pas pour mettre en doute la grande maturité de nombre d'électeurs.

Et bien, et même si c'est horrible à dire, je veux bien ne pas me considérer comme plus intelligent, curieux, moral, etc qu'un autre, mais quand on sait que cet autre a une chance sur deux de voter (non! REvoter) pour Berlusconi, cette attitude tourne quand même un peu à l'hypocrisie... Non?

lundi, avril 10, 2006

Les ogres sont de retour...


...et ils poursuivent leur courageuse opération d'éducation des masses en essayant de synthétiser le public parfait: celui qui bouge sur les chanson péchues, et celui qui écoute attentivement la musique quand l'heure est plus à la sensibilité et à la mélancolie.
Alors que la plupart des groupes se fatiguent à essayer de faire lever le public calme, les ogres prennent le problème par l'autre bout en espérant que les jeunes hurlants comprendront d'eux même qu'il faut rester calme sur les chansons molles.
Voila une expérience courageuse, même s'il faut bien avouer que le résultat est décevant. Ainsi, alors qu'à la fin d'un morceau parlant du suicide d'un frère n'ayant plus goût à rien commence un bel instrumental mélancolique, la salle comme un seul homme se mit-elle à taper des mains en rythme...

A part ça, ce concert est définitivement incroyable. Bien que je l'ai déjà vu en janvier avec Ele à l'Olympia, ça ne m'a dérangé le moins du monde tant c'est un plaisir du début à la fin. Déjà parce que les Ogres sont de tous les groupes de la mouvance nouvelle scène française les plus impressionnants musicalement (et c'est pas peu dire): ils jouent chacun dix instruments parfaitement, et surtout ne tombent jamais dans la démonstration technique.
Mais ce que j'apprécie par dessus tout c'est la richesse de leurs chansons et leur courage. Jamais ils ne tombent dans la facilité et ils préfèrent tenter les mélanges les plus zarb, avec beaucoup de réussite: punk, accordéon de marin, rock, tsigane, classique, mix, ... La palme à l'enchainement quatuor à corde à pleurer d'émotion - guitare saturée sur fond de mix, alors que la scène se désagrége autour d'eux...

Ma-gni-fi-que, encore une fois. Et cette belle soirée, offerte par mes petits parents qui ont même dû arpenter le Net pour me trouver une place alors que c'était complet, avait très bien commencée avec les 'Tit Nassels.
Je savais ce duo capable de belles petites balades, de textes malins et engagés, mais je ne les savais pas taillés pour tenir une salle de 2000 personnes, pas venues pour elles, pendant une heure. Quelques petites blagounettes, un plaisir palpable d'être là et une musique très sympa (même si infiniment moins riche que celle des Ogres), et le tour est joué!

PS: L'info vient de tomber sur nos télescripteurs, c'est pas encore sûr, mais bordel ça fait du bien: nel culo Berlu!!

samedi, avril 08, 2006

Erratum


Lors d'un post précédent portant sur les CDs que j'écoute en ce moment (et où je m'étais incliné devant l'extraordinaire qualité du dernier Ben Harper - ce qui est encore plus vrai à chaque écoute), j'avais éxécuté un peu rapidement les Hurlements de Léo, qui m'avaient laissé mi-figue mi-raisin après une première écoute distraite.

Et bien j'avais tort. Mea culpa coglioni.
Leur disque fraichement sorti est en fait très riche, très fouillé, et plein de prises de risques. Les Hurlements s'aventurent sur le terrain du reggae, se lancent avec de nouveaux instruments comme le (la) sytare ou le piano, mais surtout, ils semblent décidés à laisser au placard leur grosse réputation de groupe de scène pour livrer leur premier vrai album de studio, moins énergique mais beaucoup plus fouillé que les précédents.
Mais attention: ça reste de la scène française pur jus, âcre, engagée, sombre, et ça ne plaira probablement pas à ceux qui ne sont pas grands fans du style. Les autres devraient donner sa chance à ce CD déconcertant et très riche, ne serait-ce que pour la sincérité toujours rafraichissante des textes anars.

Et puis ce soir mes parents m'invitent à voir les Ogres; avec en première partie les Tit Nassels, groupe dont j'aime beaucoup les albums simples et frais mais que je n'ai jamais eu l'occasion de voir en concert.
Miam miam.

jeudi, avril 06, 2006

Virez moi ca!

Puisque l'Italie est a l'honneur cette semaine sur le blog, je vous conseille la lecture du dossier sur berlusconi dans le Courrier International de cette semaine, et en particulier le long article calme, reflechi mais impitoyable d'Alexander Stille qui met bien le probleme en perspective.

Quelques citations du grand homme sont rapportees a cette occasion:
  • Seul Napoleon a fait plus que moi (10 fevrier 2006)
  • Sur Napoleon je plaisantais: je suis le Jesus Christ de la politique, une victime - patient, je supporte tout, je me sacrifie pour tout le monde (11 fevrier 2006 - il avait la forme ces jours la!)
  • Mussolini n'a jamais tue personne, il s'est contente d'envoyer les gens en vacances (septembre 2003)
  • Nous devons etre conscients de la superiorite de notre civilisation sur le monde musulman (28 septembre 2001)
  • Les juges sont des gens anthropologiquement differents du reste de la race humaine. Pour faire ce travail, il faut etre mentalement derange, il faut avoir des problemes psychiques (septembre 2003)
  • Les magistrats sont des putchistes (printemps 2003)
On y apprend plein d'autres choses, notamment la longue liste des condamnations de Silvio, et quelques donnees interessantes sur la richesse du nabot.
Il a gagne l'annee derniere de part ses holdings l'equivalent de 390 000 euros par jour, et leur valeur s'est multipliee par 7 depuis son entree en politique il y a douze ans. Pas mal, pour quelqu'un qui s'est jete en politique non pour s'enrichir mais pour le bien commun!

Allez, avec un peu de bol, et grace notamment au bulletin d'Elena, ce guignol ne sera plus a la tete du pays dans 5 jours!

mercredi, avril 05, 2006

Che cazzo de fortunati di merda... ancora una volta


Ca pour du metier c'est du metier. Un spectateur non averti aurait pu croire qu'il assistait a la demonstration d'une equipe jeune, pleine d'envie et infiniment dominatrice sur un ramassis de vieillards depasses sur tous les fronts.
Que nenni! Ce serait oublier le concept ardu de realimse. Il s'agit de l'art et la maniere de conceder occase sur occase, de ne pas voir le jour, de flirter avec le KO, mais en toute serenite parce que l'on sait bien que ca ne va jamais passer et qu'a l'inverse il suffira d'un raid solitaire pour impitoyablement l'emporter.
Nous autres pauvres Gaulois ne savons pas appliquer cette theorie. La meilleure preuve qu'on n'y comprend rien, c'est qu'on voit de la chance dans la belle relachee par Dida mais 3 cm trop loin pour que Wiltord puisse marquer ou dans le poteau de Fred qui sort (ce que Dida avait parfaitement juge) alors que celui de Schevchenko va bien entendu au fond. Mais le bol n'a rien a voir a l'affaire: il s'agit de metier bordel! Pareillement, le fait que le lob de Malouda flirte avec la barre ne doit rien au hasard: les ritals avaient tout calcule a l'avance!
Bref, ce fut une brillante lecon: rarement equipe aussi depassee a pu l'emporter. J'espere que les adversaires futurs de ce Milan flamboyant montreront que les lois de la statistiques ont un sens et elimineront avec panache cette equipe piteuse.

mardi, avril 04, 2006

Tres bon!

Il parait que des petits malins envisagent de citer Chirac a comparaitre pour haute trahison.
Parce qu'un president, garant de la Republique, qui appelle a ne pas respecter la loi, c'est pas terrible...

lundi, avril 03, 2006

118 a moustache, ou encore une belle victoire du liberalimse!


Salut le ouaib,
parcourant hier le quotidien de reference qu'est TV magazine Ouest, je suis tombe sur une page enflammee expliquant la mascarade des numeros de telephone en 118 xxx. Bien que ledit journal ne puisse pas etre specialement accuse de propadande anti-liberale, leur jugement etait sans ambiguite pour denoncer l'imbecilite de la manoeuvre.
Dans la plus pure veine de mise-en-concurrence-de-tout-et-n'importe-quoi-comme-ca-ca-sera-mieux, de courageux lobbyistes ont reussi a faire tomber l'odieux bastion du 12 pour les renseignements telephoniques. La nouvelle est a l'epoque passee etrangement sous silence alors qu'on eut pu s'attendre a des manifestations bruyantes de la populasse enfin debaressee du joug de France Telecom. Du coup maintenant, tous ceux qui veulent proposer un service de renseignement auront un numero en 118, France Telecom y compris.
Comme ca fait du monde et que, comme souvent, il n'y a la place que pour un ou deux acteurs, les boites en questions se sont lancees dans une course a la pub a moustaches et au developpement de tarifs plus illisibles les uns que les autres.
Et le resultat des courses est d'ors et deja visible: une jungle tarifaire opaque, une qualite de service en chute libre, des depots de bilans successifs, des contrats de plus en plus precaires pour les employes et des notes de plus en plus salees pour les consommateurs. Ca fait cher les deux eclats de rires devant une pub!

Et c'est comme si on n'avait pas d'exemples de l'echec de telles deregulations, dans le meme domaine exactement: l'Angleterre comme l'Italie sont deja passees par la avec des resultats egalement desastreux.
Remarquez qu'on s'en fout nous: on a Internet pour connaitre les horaires des cines. Mais les pauvres Mamies vont banquer (enfin, pour celles qui auront suivi le coup des changements de numeros...)

PS: Ultime preuve que le consommateur sortira vainqueur de la manoeuvre: France Telecom communique sur son 118 712 alors que le remplacant du 12 est le 118 711. Mais il est moins cher, alors FT ne parle que de la version enrichie de service inutiles (et plus chere) dans ses communications.

dimanche, avril 02, 2006

Splendide Irlande...




Mais non, bananes, c'est la Normandie! Le nez de Jobourg, même...