lundi, juillet 21, 2008

mercredi, juillet 16, 2008

Les amateurs apprécieront

Pour les besoins de mes recherches, je viens de tomber sur la description qu'un jeune docteur fait de son poste actuel. Je précise qu'il a le physique du parfait jeune loup qui a décidé que la recherche c'était sympa pour mettre un pied dans l'entreprise, mais qu'il ne fallait pas trop s'attarder si on voulait devenir riche et plein de responsabilité assez rapidement.
Les amateurs apprécieront le blabla prétentieux et passe-partout que voila:

Develops and guides the testing or investigations pertaining to the development of very complex new designs, methods, materials, or processes and investigates possible application of results.
Analyzes, evaluates, and plans very complex methods of approach, and organizes means to achieve the solution to problems. Interprets and evaluates test data and results of very complex investigation and develops appropriate recommendations. Develops reports, charts, graphs, and other documents and makes recommendations to senior staff. Develops the design of a variety of very complex products, processes, and components. Reviews and approves related inputs such as very complex drawings and specifications prepared by technical support personnel. Coordinates with engineering support to arrange for the production of very complex experimental runs or for the construction of experimental models and special test equipmen
t.


Rien que ça m'sieurs, dames! C'est ses parents qui doivent être fiers de lui!

Je ne pense pas que ce soit de lui, ça doit être le descriptif de son poste, mais quelle rigolade de prendre ça au pied de la lettre! J'ai une tendresse particulière pour les procédés dont il s'occupe, qui ne sont pas simplement complexes, non non non, il est plus balèze que ça. Ils sont very complexes, comme il est répété 3 fois dans ces dix lignes.


Ah lala. Et pour ceux qui ne goûtent pas ce genre de prose, je conclue avec une réflexion récente de l'attaquant allemand Lukas Podolski:

"

Le foot, c'est comme les échecs, mais sans les dés.

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lundi, juillet 14, 2008

Valse avec Bashir


Un mode de garde alterné, toléré par notre bon maître Gael, nous a permis de découvrir successivement Valse avec Bashir ce week-end. Il s'agit de ce "documentaire d'animation", catégorie étonnante, reparti bredouille de Cannes à la grande stupéfaction de la plupart des critiques. L'auteur israélien s'étonne du fait qu'il ne garde aucun souvenir de la guerre du Liban qu'il a mené il y a 25 ans de cela, et essaye de reconstruire son passé en rencontrant ses anciens camarades, dont la mémoire est également étrangement sélective.
L'originalité formelle est patente: les interviews sont reconstituées en dessin animé, ce qui permet de rejouer les scènes racontées, réelles ou oniriques. C'est bien plus percutant que de vieilles images d'archive, mais c'est surtout superbement beau. L'animation, les couleurs et la musique sont tout simplement superbes.
Mais c'est pour moi la densité du propos qui est la plus forte. En 1h27, l'auteur nous plonge dans le quotidien d'une recrue moyennement concernée par la guerre qu'elle mène, dans les tracas des anciens combattants; il s'interroge sur les séquelles laissées par cette guerre dans l'inconscient des combattants, si longtemps après; et surtout il nous fait revivre le massacre de Sabra et Chatila, et la complicité passive de l'armée israélienne.
C'est là que le choix du dessin animé est particulièrement puissant. Placé du point de vue de troufions israéliens béats par l'odeur de vacances s'échappant du Beyrout estival, on bascule violemment dans l'horreur la plus absolue. Les petits bonhommes de dessin animé se transforment subitement en bourreaux ou en victime, en un basculement surprenant qui fait percevoir au spectateur toute l'horreur d'une guerre entre fanatiques. Et toute la fragilité de la paix.
Un film d'ailleurs particulièrement indiqué en ce 14 juillet où nous nous rangeons, comme un seul hommederrière notre Grande Muette et admire sans distanciation aucune nos jolis tanks et nos superbes hélicoptères-bombardiers.

Best of

En ce jour anniversaire (Gael a 3 mois pile), je vous propose une sélection des meilleurs moments des deux mois écoulés:

samedi, juillet 12, 2008

Six feet under

Maintenant que nous nous sommes débarrassés de l'emprise des séries suivies en parallèle de leurs diffusions aux Etats-Unis (Desperate Housewives et - pour la dernière année - Lost), nous prenons le temps de nous remettre à jour chez les grands classiques. Après les extraordinaires Sopranos dont je vous ai déjà détaillé tout le bien que je pensais en plusieurs occasions, nous nous sommes attaqués aux deuxième grand pilier de la réputation de la chaine cablée HBO: Six feet under (okay, je vais un peu vite en besogne dans mon choix des pilliers en ignorant Oz - trop dur - et surtout Sex and the City - trop fille).
Le thème de la série est encore plus étonnant que celui des Sopranos (la vie peu glamour de mafieux new-yorkais, entre soucis familiaux, cure chez le psy, petitesses financières et quelques éclats de violence, je vous rappelle): on suit simplement le quotidien d'une famille de croque-mort, de nos jours à Los Angeles. Le pitch a de quoi rebuter: on y flaire l'ennui à des kilomètres, et tout au plus peut-on espérer un peu d'humour de mauvais goût.

Point, mon ami. Si vous pouvez me permettre, vous vous gourrez (comme nous avant vous) totalement.
L'intérêt majeur de la série est de nous faire suivre des personnages succulents, complexes et attachants. Il y a la mère anciennement coincée qui découvre sa nouvelle liberté de veuve avec étonnement. Le fiston propre sur lui qui tarde à révéler son homosexualité à ses proches. L'autre fiston, rebelle affolé par la mort qui va se laisser convaincre de poursuivre l'entreprise familiale. Et la petite dernière, lycéenne décalée en perpétuelle remise en cause.
Bref, autant de prototypes réjouissants (et je ne complète pas la galerie de portraits avec Keith, Rico et Brenda), mais qui sont bien plus fins qu'il n'y parait et qu'on prend plaisir à voir évoluer pendant plusieurs saisons.

Et c'est alors que le cadre - le funérarium - prend toute son importance. D'une part il est prétexte à de multiples rencontres avec des destins tour à tour tragiques, poétiques... et quelque fois tout simplement marrants! Il faut préciser que chaque épisode commence par une scenette présentant le mort du jour: ce n'est pas par simple plaisir pervers, mais pour introduire les personnages secondaires de l'épisode, et avec eux la thématique dont parlera l'épisode.
Mais d'autre part, surtout, ce funérarium mène à se confronter - évidemment - au thème de la mort. Et c'est bien pour cela que cette série a gagné un immense respect critique: elle arrive à se frotter encore et encore à un des sujets les plus casse-gueule et les plus tabous qui soit, et à s'en tirer avec panaches. C'est fait avec tant de doigté qu'on en retient de grands moments d'émotion, et qu'on y développe quelques réflexions pas triviales.

Et enfin, cette série est pétrie du talent dont sont coutumiers les grands spécialistes américains. Graphiquement, elle est superbe; et les acteurs sont tous plus attachants les uns que les autres. Bref, on adore!

jeudi, juillet 10, 2008

Deux bons polars

Et là, je surprends doublement mon auditoire. D'une part, ce post suit de moins de 24 heures le précédent. Et d'autre part, il ne porte sur aucun des (nombreux) sujets sous-cités. Ah c'est que je soigne mes effets!
Si, Gael couché, j'ai rarement l'énergie de vous écrire un petit mot, je lis beaucoup. C'est ainsi que j'ai pu, en sus de mes Spiegel, Telerama et Courrier International hebdomadaires (j'ai de longs trajets en transport en commun, je vous rappelle), régler leurs compte à un nouveau Connelly, et au dernier Vargas (j'ai en outre pas mal de temps morts à meubler durant les têtées, je vous rappelle).
L'un comme l'autre flirte avec l'excellence, mais est tempéré par un bémol assez mineur. Ah bah merde, faut bien faire un peu la fine bouche pour ne pas lasser ses lecteurs!

Le dernier Vargas - un lieu incertain - regorge de toutes les qualités que l'on connait à son auteur. Les personnages sont attachants, la langue musicale, la narration regorge d'anecdotes poétiques, et l'intrigue est accrocheuse.
Mais le petit bémol habituel empêche le roman d'accéder à l'excellence (à mon sens). Cartésien comme pas deux, j'ai du mal à avaler certaines péripéties et explications. C'est dommage, car l'intrigue est par ailleurs fort bien foutue et convaincante, mais quelques autres points et de trop nombreuses coïncidences me chiffonnent.
Mais soyons clairs, ça reste du très bon, comme à l'accoutumée!

C'est aussi un polar, mais le style est complétement différent: Le poéte de Michael Connelly. Point de poésie mais une narration dense, précise, hyper-réaliste. Un chroniqueur judiciaire enquête sur le pseudo-suicide de son frère qui s'avère plus compliqué qu'il n'y parait et le mène à croiser la piste d'un serial killer. Ta-ta-ta!
Il s'agit parait-il d'une des oeuvres maitresses de Connelly, et c'est vrai que les qualités que j'avais déjà trouvé à Trunck Music sautent aux yeux ici encore. La narration est sobre, mais hyper maitrisée. Les personnages sont attachants et très réalistes, et l'histoire est racontée de manière sacrément efficace. La quintessence du polar, en quelque sorte.
Mais je vais me permettre d'ajouter un bémol, encore plus minime que celui porté au débit de Vargas, à ce concert d'éloges. De part et d'autre d'un bouquin raconté à 95% du point de vue du journaliste, Connelly intercale quelques chapitres racontés par le serial killer. Des chapitres extrêmement malsains (car il s'agit d'un pédophile, en plus), qui n'apportent rien à la tension dramatique tant le procédé manque de finesse.
Je recommande donc très volontiers cette excellent polar, mais conseille de sauter les chapitres en question (aisément identifiables) pour un bonheur de lecture absolument complet. Rassurez-vous, vous ne perdrez rien de l'angoisse de la traque, et vous prendrez les coups de théâtres en pleine tête comme tout le monde!

Ah faut oser quand même

Sep Blatter, mafieux en chef... euh pardon président de la Fifa, est resté un humaniste révolté devant les injustices du monde. Il assimile le cas de ce pauvre Cristiano Ronaldo (retenu par le prestigieux club de Manchester, qui le paye quelques millions d'euros par an, alors qu'il dit rêver de partir pour le Real de Madrid, qui incidemment le payerait encore plus de millions par an) à de l'esclavage moderne. La vache.
Après Frederic Piquione qui assimilait son cas à une prise en otage (il a finalement quitté les centaines de milliers d'euros de Saint-Etienne pour les millions d'euro de Monaco), le foot professionnel nous tirerait des larmes, si on n'y faisait pas gaffe.
On va faire gaffe, quand même.

mercredi, juillet 09, 2008

Coucou, zique et Gael


C'est terrible, je fais de la rétention de posts. Les sujets s'accumulent, s'accumulent, mais je n'ai pas trop le temps de les rédiger (ce dont vous vous rendez compte). Alors du coup ça me dégouline de partout, et ça me frustre de ne pas vous causer.
Il faudra bien que je vous parle de Six feet Under, définitivement formidable! Que je vous raconte un peu de mon quotidien de chercheur. Vous touche un mot de Danse avec Bashir (là je triche, je ne l'ai pas encore vu). Vous décrive le prie lit de la galaxie, que j'ai eu l'occasion de fréquenter récemment.
Mais pas le temps pour l'heure. Je vais quand même en profiter pour vous recommander chaudement le groupe italien Musica Nuda, dont vous pouvez voir trois chansons ici, ici et ici (ou plus simplement, et avec une meilleure balance, sur leur myspace). Un contrebassiste de talent, un bon goût indécrotable, une superbe voix, des instrumentations fines et parfaites et une superbe langue. Du bonheur, qui tourne en boucle dans mes esgourdes.
Et je vais vous faire patienter d'ici le prochain post avec un festival de notre grimaceur en chef:

PS: Oh et puis, puisque c'est vous, je vous mets un petit rab' de Musica Nuda. Si après ça vous ne courez pas acheter l'album (qui se trouve facilement en France, soit dit en passant):

vendredi, juillet 04, 2008

Pour le plaisir


Les vignettes panini peuvent parfois être très cruelles.

Oh bah ça alors

Stupeur.
De manière totalement imprévisible, il semble que le bouclier fiscal ne concerne finalement que les foyers (très) fortunés, ainsi que le rapporte le Monde. Les 1291 heureux foyers recevant en moyenne 47000 euros remercient bien les contribuables moins fortunés qu'eux.

jeudi, juillet 03, 2008

Mise en perspective

Ce magnifique article du Monde jette une lumière crue sur la joie de notre président à la libération d'Ingrid Bétancourt, et plus encore sur sa proposition d'accueillir en France les Farcs qui renonceraient aux armes.
Une proposition formulée par ailleurs de manière fort peu diplomate quand on s'acharne à trouver 25000 reconduites à la frontière.