jeudi, janvier 31, 2008

Ca commence à prendre forme...


Je le savais.
J'arrive peu à peu au sommet.
Gnark gnark.

Je reviens d'un court voyage d'affaire, lors duquel j'ai découvert les joies de la business class. Attente en lounge feutrée avec bouffe et boissons à volonté, repas de qualité arrosé en champagne dans l'avion, passage de la sécurité sur des lignes dédiées aux VIPs, Figaro à volonté... ah que c'est bon de se faire chouchouter comme tous ces blaireaux encravattés!
Et puis, arrivé à l'hôtel, j'ai eu la surprise de me trouver surclassé dans la so-called business class: chambre énorme (plus grande que mon appart' - voir photo) avec grande baie sur la ville, salle de bain en céramique intégrale (dont j'ai piqué tous les gels et shampoings), bureau tout confort pour bosser, accès à la salle de gym, TV en pay-per-view gratuite illimitée, tout plein de gadgets bien pensés dont une Nespresso (dont j'ai piqué toutes les capsules - what else?) et Financial Time le matin (ils ont pas le Figaro les anglois, faut comprendre).

Bon, évidemment tout cela n'est qu'un hasard dû à des classes économiques complètes, mais n'empêche...
Ca prend forme.
Dans dix ans je suis PDG de Pma boite, et dans quinze ans président de la France! Vu ce que Sarko en fait, je sens que ça va me plaire...

mardi, janvier 29, 2008

Grand moment de solitude


Pour ceux qui ne l'ont pas encore entendu...

dimanche, janvier 27, 2008

Deux excellents films mais...

c'est quoi ces fins, franchement?!

Elena et moi-même avons quelque peu ratrappé notre retard cinématographique (après deux petites escapades dont je ne vous ai pas tenu informé: Gone Baby Gone (bien) et Actrice(s) (pas mal)) en allant voir, coup sur coup, le meilleur des cinémas français et américains.

Toujours à l'affut des dernières nouveautés prometteuses, nous sommes allés voir ce petit film français confidentiel, dont personne n'a encore trop entendu parler: la graine et le mulet. Blague à part, le film d'Abdellatif Kechiche, déjà auteur de l'Esquive, tient toute les promesses sous-tendues par son extraordinnaire bouche à oreille.
Il nous propose une virée dans une (large) famille immigrée, autour du port de Sète, qui rayonne l'humanité. L'histoire nous donne l'occasion de croiser de nombreux personnages rendus tellement attachants par des acteurs amateurs formidables qu'on tremble avec eux lors de la dernière partie du film... alors que finalement l'enjeu du suspence est assez limité.
C'est aussi ce qui rend la toute fin désarçonnante. Elle est certes très belle, mais je dois avouer que le petit spectateur que je suis se serait contenté d'un final plus convenu (et moins puissant, je le confesse).

Nous sommes dans un deuxième temps allé voir No country for the old men, le dernier film noir des frères Coen. Là aussi, c'est du très bon: comme à chaque fois qu'ils sont en forme, les frangins mènent non seulement avec efficacité leur barque en plantant une intringue implacable, mais en plus ils la colorent de l'atmosphère unique, contemplative et philosophe, dont ils sont coutumiers.
Du coup, les personnages ont un charme fou, que ce soit le héros un peu looser (mais qui se défend fort bien, à mon sens), le vieux flic contemplatif, ou le tueur du tueur, bavard sûr de lui. La palme va évidemment au personnage du tueur, Javier Bardem, psychopathe philosophico-halluciné. Il est tellement réussi qu'il nous fait presque plus peur quand il devise, intense et menaçant, avec un pompiste, que quand il élimine le pauvre jeune flic qui croise sa route.
Sans rien raconter du dénouement, laissez moi vous dire que j'ai été pas mal désarçonné par le changement de rythme final. Là aussi, ce finish hisse le film vers des hauteurs qu'il n'eût pas atteint avec un final plus classique, mais je dois avouer que j'aurais bien aimé que l'affaire se règle de manière plus ordinnaire...

Deux très beaux films donc, mais pas complétement à la portée du premier bourrin venu donc. Cela dit, même avec ce petit bémol, le bourrin sus-cité a énormément apprécié ces deux films.

La honte

J'ai déjà eu l'occasion de vous parler de mon hebdomadaire favori - le Spiegel - dont j'apprécie particulièrement les enquêtes fouillées, claires, solides, la clairvoyance et la farouche indépendance.
La semaine dernière, ce magazine a consacré son dossier à Sarkozy. Fallait bien que ça finisse par arriver: quatorze pages récapitulant les faits de gloire médiatiques et politiques du personnage depuis son arrivée à l'Elysée... Passé mon agacement de voir que le rayonnement médiatique du bonhomme ne s'arrêtait pas à nos frontières, je me suis attaqué à cette lecture dont je ressors tout flagada.

J'ai en effet l'habitude de baser pour une bonne part mon opinion des différents dirigeants de la planète à travers les solides analyses Spiegeliennes. Seulement, c'est une chose de lire des dossiers clairvoyants sur Merkel, Blair ou Bush (dont on ne connait pas les travers dans le détail), mais c'en est une autre de s'enfiler 14 pages sur son président à soi, dont on se sent quand même obscurément responsable.
Il est franchement éprouvant de lire la longue litanie des boulettes élyséennes et de se taper une longue et juste analyse de la prépondérance du médiatique dans toutes ses décisions. Parce qu'on a beau s'indigner quotidiennement contre les derniers episodes de la saga sarkozienne, on finit par oublier la globalité de son oeuvre. On finit même par oublier que ce type pourrait ne pas être là, que si il salope si frénétiquement tout le sérieux de la position présidentielle, c'est bien parce qu'on l'a élu avec une claire et indiscutable majorité. Les français ont voulu que ce soit lui, entre les 63,5 millions de pékins que porte l'hexagone, qui les représente. Dont acte.

Les perspectives sont bousculées quand on se retrouve parachuté dans la peau d'un lecteur allemand qui suit les gigotements de notre président d'un peu loin. Là, on se révolte vraiment, on n'en croit pas ses yeux, ... et on finit par se dire que les français sont forcément quelque peu à son image. La meilleure preuve, c'est qu'une chose pareille serait inconcevable chez nous. Vous voyez Merkel aller parler à la radio irakienne pour demander aux terroristes de libérer leurs otages? Ou paralyser Berlin pendant une semaine pour lécher les pompes de Khadafi? Ou se mettre en scène aux bras d'un top modèle? Alors, vous voyez bien, il ne faut pas être très sérieux pour mériter un président pareil...
En terminant cette édifiante lecture, je me suis rappelé que c'est exactement ce type de sentiment que j'avais eu, il y a quelques années, en lisant un dossier du Spiegel sur Berlusconi ("c'est incroyable qu'ils laissent passer ça. C'est vrai que les habitants de ce pays n'ont pas de pot d'être tombé sur un oiseau pareil, mais quand même, il ne faut pas être malin pour porter un guignol dangereux pareil au pouvoir")...

Je reste cela dit convaincu que Sarkozy est "moins pire que" Berlusconi (qui est, souvenons-nous en, clairement malhonnête, lié à la mafia, et dont la carrière politique vise en premier lieu à servir son empire industriel).
Mais il y a quelque chose de voisin dans la honte (méritée) que ces dirigeants imposent à leur nation. Ce côté "nouveau riche impoli", sale gosse sans éducation, forcément que ça irrite les autres nations...

Quand je pense qu'un des repoches majeurs fait à Royal était qu'"elle n'avait pas les épaules" pour représenter la France à l'international...

Ah on va bien se marrer...


... et on va peut-être régresser un peu aussi. Mais dans la joie et la bonne humeur!

vendredi, janvier 25, 2008

The brain

Fred vient d'attirer mon attention sur cette nouvelle étude qui éclaire d'une lumière nouvelle la structure de nombreuses fratries, y compris la mienne. On y démontre scientifiquement que l'ainé est le plus intelligent des différents enfants.
J'adore quand une vérité que chacun a pu observer se retrouve enfin fondée scientifiquement!

mercredi, janvier 23, 2008

Smic

Les temps de calcul de mes tests aujourd'hui me laissent le loisir de vous conseiller ce très intéressant article. Dans la série "argumentaires solides allant contre des idées reçues économiques", nous allons aujourd'hui défoncer le préjugé "le Smic est beaucoup trop haut, c'est mauvais pour l'emploi".

Gomorra

Pour me remonter le moral entre deux cabrioles sarkozystes, ou deux baisses des taux d'intérêts (financés par l'argent du contribuable) pour stopper les dérapages boursiers (créés par les speculateurs), j'aime à me détendre en lisant un bon bouquin joyeux.

Je suis en train de terminer Gomorra, Dans l'empire de la Camorra, de Roberto Saviano (dont voici une bonne interview, parue sur le site pour lequel a travaillé Elena à son arrivée en France!). Il s'agit d'un livre ébouriffant, percutant, riche et impeccable sur l'organisation criminelle régnant sur la région de Naples, et qu'on qualifie à tort d'organisation mafieuse.
Car on y apprend, entre autre chose passionnante, que la Camorra a une structure très différente de la mafia sicilienne. Là où la mafia est hierarchisée, structurée, diplomate entre les différentes familles, la camorra est sauvage, désorganisée et souvent meurtrière en son propre sein. Alors que le développement de la mafia répond à un plan mûrement réfléchi entre les différents boss, la camorra est un cas d'école du libéralisme: chacune des nombreuses familles explore toutes les pistes possibles pour faire de l'argent, de manière très désordonnée, en piétinant éventuellement les plates-bandes du voisin. Il en résulte une machinerie extrêmement efficace et inventive, mais aussi particulièrement violente et difficile à contrôler puisqu'elle ne répond plus à aucune hierarchie globale depuis la fin des années 80.

L'auteur structure son livre en différents chapitres qui sont autant d'anecdotes (parait-il connues de chacun dans la Campania) éclairant le phénomène camorriste sous toutes ses facettes. Cette approche se traduit d'abord par une lecture facile puisque jalonnée d'histoires très fortes qui n'ont rien à envier aux thrillers les mieux foutus.
Mais surtout, l'auteur dresse un panorama très complet de la Camorra, nourri de son expérience personnelle (il est napolitain): il y étudie toutes les activités des clans (drogue, armes bien sûr, mais aussi marchés publics, restaurants et confection!) et tous les niveaux de la hierarchie au sein des familles (du jeune dealer au boss).
Et on se rend compte avec Saviano qu'il n'y a qu'un point commun à tout cet imbroglio de business, meurtres et code de l'honneur à géométrie variable: faire du fric, tout le temps, vite, et toujours plus.
Et s'il faut passer sur quelques corps innocents pour ce faire, ce n'est pas un problème.

samedi, janvier 19, 2008

People

Un scoop incroyable est dévoilé par Télérama. Moustic nous en apprendra plus ce soir, c'est évident.

Plan de carrière


Ecrivain ou guitar hero, il faut choisir.
Je suis en plein dilemme ces temps-ci, fidèles lecteurs, puisque je me rend compte que ma production blogesque faiblit à mesure que ma pratique de guitar hero III augmente.

Regardons les choses en face: je ne suis plus tout jeune. Si, si. Les responsabilités m'écrasent, je prend du bide à une vitesse hallucinante et des ridules pourraient commencer à marquer mes beaux yeux amande...
Le temps passe à une vitesse incroyable... A tel point que je commence à penser que ma carrière brillante de génie du foot commence à être compromise. Je n'abandonne pas complétement ce rêve (je me prépare doucement pour la Coupe du Monde 2010), mais j'ai décidé de me recentrer surtout sur le rock et l'écriture (et les couches!).

Pour ce qui est de l'écriture, rien ne presse. Vous serez d'accord avec moi pour dire déjà que j'ai d'évidentes facilités. Si, si, point de fausse modestie ici, nous sommes entre nous. Et j'ajoûterais qu'on peut très bien devenir écrivain-philosophe-chroniqueur génial sur la tard, ce ne sont pas les exemples qui manquent, hein. Victor Hugo, Sartre, Chateaubriand...
Je peux donc mettre en toute confiance cette activité entre parenthèses pendant une ou deux décennies. Et je vous prie de m'excuser si la fréquence des posts s'en ressent parfois.

Reste le rock. Si c'est un domaine qui permet une certaine longévité, rares sont les Dieux de la scène qui percent tard. J'ai donc décidé de mettre les bouchées doubles sur ce domaine. Non pas en suivant de besogneux cours de gratte, soyons modernes comme dit Sarkozy, mais en investissant lourdement dans le meilleur simulateur de guitare du marché: Guitar Hero III. Vous savez, ce jeu génial qui vous invite à presser les touches de la guitare-USB et à en tourner le médiator au rythme des notes qui défilent à l'écran, afin de vous faire jouer la guitare sur des chansons connues.
Je ne me suis en effet pas contenté d'acheter le jeu. Quand j'ai vu qu'il ne tournait pas sur mon antique PC, j'ai instantannément investi dans une machine de notre époque. Même s'il devait m'en coûter une dizaine d'heures d'effort pour le configurer comme l'ancien et y transférer mes données, j'ai souscris à cet effort sans hésitation.
J'ai tant à dire au monde que je ne peux pas regarder à la dépense. Et de fait, je ne crois pas que cette Terre porte beaucoup de blaireaux qui aient lâché 600 euros (le jeu + le PC) pour jouer avec une guitare en plastoque!

Et bien je ne regrette rien.
Ce jeu est superbement prenant, la difficulté est très bien dosée, et la playlist contient quelques jolies perles (Sunshine of your Love des Cream, Bulls on Parade des Rage, Paint it black des Stones, Anarchy in the UK des Sex Pistols, Kool Thing des Sonic Youth, Even Flow de Pearl Jam, Welcome to the jungle des Guns, la Grange des ZZ Top, etc). C'est si bien foutu qu'on se surprend après quelques notes à hocher la tête en rythme, à se baisser vers un public imaginaire quand on s'acharne sur le vibrato, ou à sautiller quand on maîtrise un bon passage qui claque. Le tout en chaussons, avec une petite guitare en plastique autour du cou. Et alors, le ridicule ne tue pas!
Et surtout, quand je vois à quel point le gamin de la vidéo assure (il se promène en mode Expert alors que je galère en mode Moyen), je crois qu'il faut que je me prépare sérieusement à tenir en respect Bob pendant 5-6 années...

PS: Inutile de me laisser des commentaires pour me signaler qu'Hugo, Sartre et Chateaubriand ont écrit jeune, je sais bien!

mardi, janvier 15, 2008

Volo à l'Européen

C'est le coeur serré que je me suis rendu hier au dernier concert de ma vie, euh je veux dire le probable dernier concert avant la naissance de Bob. Et je finis en beauté car les Volo nous ont distillé un bien joli concert à l'Européen.
Volo est à l'origine formé de deux frangins, tous deux chanteurs, tous deux guitaristes. Cette formation peut sembler quelque peu minimaliste, mais leurs jolies voies et leurs mélodies bien trouvées valent le détour. Et surtout, leurs chansons sont portées par de superbes textes, tour à tour émouvants (Tu es, Le bonheur), marrants (C'est pas tout ça, La finale) ou engagés (Le médef, Comme tout le monde, C'est leur guerre).
Bref, voir ces deux oiseaux à l'oeuvre eût déjà satisfait mes attentes, mais il semble qu'en outre ma vision du groupe datait un peu: ils se présentent maintenant accompagnés d'un batteur, d'une violoncelliste, d'un contrebassiste pétri de talent et d'un guitariste formidable. Tout ce petit monde est admirablement en place, et voila qui donne en plus beaucoup de profondeur aux chansons que j'aimais déjà bien.
Une bien belle soirée donc. Et en plus, une de leurs chansons me parle particulièrement:


PS: J'ajoûterais de plus qu'ils ont bon goût et le sens des valeurs: avant leur concert, ils ont pris l'apéro dans le même bar que Tom et moi!

dimanche, janvier 13, 2008

Travail doménical

Dans la veine des posts qui enfoncent des portes ouvertes (quand on s'adresse à un lectorat de qualité), je vous signale cet excellent article du Zeit, cité par Courrier International, consacré au travail le dimanche.
Il fourmille d'arguments pertinents, telle ces réflexions sur l'engrenage des courses le dimanche qui passent rapidement du rang de joyeuse exception à celle de galère habituelle, ou sur le fait que c'est à ce congé collectif que tiennent toutes nos habitudes de repos. Si il disparait, toutes les habitudes de non-continuité du travail risquent d'être remis en cause.
En plus, on y découvre quelques statistiques intéressantes. Vous doutiez-vous que plus d'un Allemand actif sur deux travaille déjà soit en soirée, soit de nuit, soit le week-end? Et que 28% travaillent parfois le dimanche, et ce dans une société qui protège mieux le week-end que la nôtre?

Je dis ça, mais je viens de passer trois heures de mon dimanche à refondre un article de ma thèse!

PS: Je viens de me rendre compte que l'affiche illustrant ce post est tirée d'une campagne de l'Eglise allemande contre des lois "assouplissant" (tiens tiens) le travail doménical. pour une fois que je suis d'accord avec les curés...

samedi, janvier 12, 2008

Cocorico

Chers amis,
je vous reviens après une terrible lutte informatique que je vous narrerai très bientôt, et donc après une semaine d'excursion italienne dont vous avez déjà entendu parlé. Voyage qui m'a permi de passer une fois encore par notre riant aéroport de Paris-Charles de Gaulle, monument bétonné labyrinthique et archi-déprimant.
Et bien figurez-vous que ce joyau est reconnu internationalement à sa juste valeur: la revue Foreign Policy vient de publier son classement des cinq aéroports les pires du monde. Je cite:
  1. L'aéroport de Dakar. Il faut dire qu'il n'y a pas un seul siège à l'attention des voyageurs à l'intérieur, et que la police réprimande les voyageurs s'asseyant par terre!
  2. L'aéroport de Dehli, dans lequel il faut ignorer les seringues trainant par terre, et où le papier-toilette est payant.
  3. L'aéroport Mineralnyje Wody en Russie, qui n'a pas encore actualisé sa carte géante de l'URSS.
  4. L'aéroport de Bagdad, où les pilotes doivent atterrir en suivant une trajectoire en tire-bouchon (pour tromper les missiles potentiels).
  5. Et donc enfin notre bel aéroport Charles de Gaulle, aux défauts plus européens: personnel grossier, organisation incompréhensible, et nourriture très chère.
Seul pays européen au palmarès: voila une bien belle entrée en matière pour les étrangers qui nous font l'amabilité de nous rendre visite!

mardi, janvier 08, 2008

La vie à 80%


Ceci posé, râlons. Râlons contre cette horreur de télévision italienne.

Bien que ses émissions soient d’un niveau à faire passer TF1 pour un refuge d’intellectuels en quête de sens (on est quand même dans le pays qui a inventé la Cinq !), ce n’est pas son contenu qui me dérange le plus, mais son omniprésence. La télé est devenue un compagnon indispensable, allumé toute la journée, que le plus souvent personne ne regarde vraiment mais que personne ne peut bien sûr ignorer. Un parasite souriant, vrombissant, tout en paillettes, qui s’incruste dans les moments les plus conviviaux de la vie.


On mange devant le journal. Ou plutôt devant les journaux, car il est habituel d’en regarder trois ou quatre de suite (et qu’importe s’ils présentent les mêmes reportages !) On prend le café devant le premier jeu (con) de la soirée, puis on discute devant un deuxième jeu (très très con), et enfin on lit le journal devant un troisième jeu (moyennement con – et oui, il se fait tard donc on peut commencer à parler au cerveau).

Si on s’aventure à aller saluer un membre de la famille, occupation conviviale s’il en est (bien qu’un peu fatigante à forte dose), on est sûr de retrouver en fond sonore, imperturbable, cette putain de télé. Et n’envisagez même pas la piste de la fuite au restaurant : il y a bien longtemps qu’ils ont été envahis par la téloche eux aussi. Et attention, pas en fond visuel sur une chaîne musicale relativement inoffensive, mais avec le son, et branchée sur une série américaine ou un jeu. Bah merde, on va pas limiter les potentialités de la télé quand même !

Pour mieux comprendre ma détresse, il faut savoir que je n’ai pas pu apprécier vraiment la meilleure pizza que j’ai mangé depuis un an par la faute de Chuck Norris. Qu’imaginer de mieux en effet que d’imposer Walker Texas Ranger à tous les hôtes du resto un samedi soir ?


Le plus hallucinant dans tout cela est que la téloche s’est tellement incrustée que personne ne la remet en question. Elena et moi-même avons essayé d’expliquer notre point de vue à de nombreux italiens très respectables, fins et curieux par ailleurs, sans être le moins du monde compris. Notre diatribe rencontrait un regard étonné, mi-bienveillant, mi-désarçonné, et on changeait bien vite cette discussion sans queue ni tête.

C’est quand même dingue que des gens tout à fait intéressants ne se rendent pas compte que les moments sympas qu’ils peuvent vivre en famille ou entre amis perdent une partie de leur saveur du fait de la boîte à con qui ronronne en arrière-plan. Je veux bien que les autochtones aient acquis, à force d’habitude, une capacité de concentration bien supérieure à la mienne, mais pourquoi ne pas simplement éteindre cette télé bouffeuse d’espace ? Et profiter à 100% de la famille ?
Je vous assure que tous ces grands mots qui peuvent sembler d'abstraites mises en garde de puriste de la lecture prennent un vrai caractère d'urgence ici!


Vous noterez d’ailleurs que je me suis placé dans ce post dans l’hypothèse favorable où l’on ignorait scrupuleusement ce que racontait la téloche toute la journée. Mais je tremble en pensant aux tristes contenus (faits divers, pub, politique people…) qui, peu à peu, s’insinuent dans notre petit cerveau…

lundi, janvier 07, 2008

Post exceptionnel: soutien (sans ironie) aux italiens


Grâce à mes exceptionnels talents d’informaticien, grâce à la curiosité informatique des parents d’Elena, et enfin grâce à la surprenante efficacité d’Alice Italia, me voila en mesure de continuer de vivre pleinement ma vie de drogué à l’ADSL depuis mes vacances modénaise.
Comme vous vous en doutez, je vais bien sûr prochainement utiliser cette opportunité pour râler contre tel ou tel aspect de la culture locale qui m’agace. Alors avant toute chose, et pour lever toute ambiguïté, je tiens à préciser sur le ton le plus décidé que l’Italie est un pays que j’adore. Sa culture, son hospitalité, sa nourriture, son patrimoine, sa classe vestimentaire, sa variété… c’est bien simple : si ce n’était pour son football que je persiste à trouver d’autant plus haïssable qu’il est souvent victorieux, j’eus pu naître italien et en être heureux.

Mais bon, si ça avait été le cas, vous m’auriez entendu les amis.
Parce que déjà que l’égoïsme libéral, la niaiserie médiatique et l’incurie politique relatives qui règnent en France me gonflent, imaginez la taille de mon ulcère si j’avais vécu dans un pays sclérosé par la mafia (ou la ‘ndranghetta, ou la camorra), dans un pays ravagé par le passage de Berlusconi au pouvoir (et administré par la classe politique la plus âgée d’Europe), dans un pays qui écoute encore d’une oreille très attentive le Vatican, dans un pays dans lequel la culture est bien plus à l’arnaque égoïste qu’au partage national…
Je n’y aurais probablement pas survécu sans sombrer dans le cynisme le plus noir, que je me serais fait une joie de partager avec l’auditoire sans cesse plus limité de ce blog devenu dépressif !

Voila pourquoi, une fois n’est pas coutume, je ne vais pas râler dans ce post contre, au hasard, la télé de merde omniprésente, ou les visites obligatoires pour des raisons de bienséance qui m’échappent chez des membres de la famille très éloignée. Je vais simplement souhaiter un bon gros courage aux nombreux italiens de bonne volonté, qui ont bien du mérite à garder optimisme et bonne humeur dans ce triste paysage.
Forza, les gars !

PS: Puisque j'ai évoqué la télévision de merde, une très bonne nouvelle en passant: le site définitif d'arrêt sur images est enfin en ligne!
PS2: Je suis désolé, je n'ai pas réussi à rester sérieux jusqu'au bout... Mais je ne pouvais pas passer à côté de cette photo ridicule quand même!