mardi, avril 28, 2009

Grèce extrême

Nous revenons tout juste d'une très belle semaine de vacances en Grèce. Le pays (enfin, du moins la toute petite partie que nous avons vue) est superbe, les couleurs incroyables, les ruines impressionnantes, et les gens détendus et accueillants (peut-être aidés en cela par le fait que nous soyons venus hors saison).
Mais ce n'est pas ce qui restera comme le fait marquant de ce voyage pour nous.
Non.
Courageux, voire un peu inconscients, nous avons emmené Gael avec nous. Une semaine, tous les trois, à se promener tranquillement dans les îles grecques, ça avait de la gueule.
Sauf que c'était faire abstraction d'un certain nombre de petits détails. Se trainer deux grosses valises et une poussette, par exemple (ce qui est assez plaisant pour sauter sur un ferry). S'arrêter toutes les quatre heures pour lui réchauffer sa bouffe. Ménager des pauses où il peut gambader et jouer avec de petits cailloux. Vérifier qu'il ne s'étrangle pas en avalant de petits cailloux. Le dorloter s'il tombe malade (c'est arrivé, évidemment). Ne pas trop s'inquiéter quand une pédiatre hélène nous dit qu'il faudra l'hospitaliser si la température ne chute pas. L'empêcher de trop hurler au resto, dans les hôtels ou pendant les 3h d'avion...
Du coup, il y a deux façons de juger ces vacances:
  • C'était une lutte acharnée, terrible, et nous en sommes rentrés bien plus fatigués que nous y sommes partis.
  • C'était une sortie si riche d'événements que nous avons eu l'impression de partir pour six mois. Une superbe coupure donc.
Quand on regarde les photos que nous avons ramenées de là-bas, et qu'on prend en compte les nombreuses rencontres intéressantes avec des Grecs gagas permises par un Gael charmeur, devinez quel scénario l'Histoire retiendra...

vendredi, avril 17, 2009

Quelques petits liens...

avant les vacances.
  • D'abord, l'excellent filtre anti-sarkozy sur Internet, signalé par mon frangin;
  • Ensuite, de courageux thésards qui dansent leur sujet de thèse (je vous conseille les vidéos), signalé par Télérama (Alex, j'attends ta chorégraphie!)
  • Et le LipDub: il s'agit de clips en playbacks qui doivent être tournés en une prise, au boulot, et se terminer par une chute commune. Ca se prête pas mal aux start-ups et aux boîtes de com'. Une des plus convaincantes se trouve .

jeudi, avril 16, 2009

Il est frais mon poisson...


Ils sont beaux mes CDs, ils sont beaux mes CDs, m'sieurs dames! La récolte n'a pas particulièrement donné en quantité, mais alors là là qualité mes aïeux, je vous dis que ça!

Une chronique musicale ne serait pas vraiment digne de mon blog s'il n'y avait pas un régional de l'étape, un bon petit groupe français pétri de talent. Cette fois-ci, c'est Syrano qui s'y colle, avec son second album Le goût du sans. Syrano présente une étrange fusion des genres entre une musique à forte teinte "chanson", violons et ogre de barbarie en tête, et un chant plus proche du rap, dense et rythmé.
Je vous avais déjà parlé de ce groupe à plusieurs reprises (ils ont pas une vie facile, ils viennent de Chartre. Il faut donc leur faire toute la pub possible!), et j'attendais leur album avec une impatience d'autant plus vive qu'il sort trois ans après le premier. Et c'est une belle réussite. D'abord, leur musique n'a rien perdu de sa pèche ni de son originalité. Les paroles sont intéressantes quoique inégales; émouvantes touchant au poétique parfois, ou bien enrâgées et entrainantes, elles tombent aussi à l'occasion dans le naïf et la facilité.
Bref, ça reste du très bon. Mais en prime, Syrano élargit son répertoire avec cet album, et visite du folk plus classique (seul, chantant à la guitare), et du glam rock du meilleur effet. J'adore. En plus, les illustrations ravissantes de l'album (ainsi que les animations des clips) sont faites par le chanteur avec ses petites mains!
Finalement, le seul reproche que je pourrais faire à l'album est d'être un peu trop long, au risque d'étouffer l'auditeur lors des premières écoutes. M'enfin, quand on n'a que cela à redire...

Venons en à une autre réussite, dans un tout autre style: Grace/Wasteland de Peter Doherty.
Voila un album auquel je ne croyais pas du tout; je voyais d'avance cette grande saucisse poseuse de Doherty se faire téléguider par d'infames producteurs pour capitaliser sur son image d'artiste maudit... Et bien j'ai tout faux: l'album confirme - ce à quoi je ne croyais plus - que Doherty est à tout le moins bourré de talent et de finesse. Et est même possiblement un des tous grands du rock.
L'album est beau, tout simplement. Un mélange irracontable, fin et sensible d'une part, rentre-dedans et brut d'autre part. Les mélodies sont à la fois simples et puissantes, et la voix du bonhomme reflête à plein ce mélange de douceur et d'éraillé. En plus, ceux qui s'y entendent en langue de Shakespeare (ou qui prennent le temps de lire doucement les lyrics) jurent que les textes sont magnifiques.
Un grand album, donc.

Et pour vous remettre, je vous propose une petite chose tout à fait savoureuse: Lost in the eighties des Lost Fingers. Il s'agit tout simplement de la reprise, à la sauce jazz manouche, des tubes les moins recommandables des années 80: Pump it up, Part-time lover, Billie Jean, Tainted love...
Ca nous rajeunit, et permet d'onduler en toute dignité au son de ces tubes efficacissimes. "Hey, c'est du second degré, mec!" D'autant plus que les reprises, pour moi pour qui la culture manouche se limite à Sanseverino, sont des plus agréables!

dimanche, avril 05, 2009

No comment

Et une journée à trois posts! Ca faisait longtemps...

PS: M'man, je sais que le nom d'un homme politique français de petite taille a été lâché. Mais reste calme...

Le billet ciné

Ca m'ôte un poids.
Maintenant que j'ai vu Harvey Milk et Welcome, je vais pouvoir avoir de nouveau une vie sociale normale sans me sentir coupable de passer à côté de films importants. Non que les cinémas en soient dépourvus de films qui valent le coup d'œil (Frost/Nixon, Coco - non je déconne), mais je pense avoir fait le tour des immanquables pour l'instant. Et j'ai sacrément bien fait.

Pour les quelques lecteurs qui n'en n'ont pas entendu parler (ce que c'est d'être lu aussi en province), Harvey Milk raconte l'histoire de ce pionnier de l'activisme homosexuel qui est devenu le premier élu ouvertement gay de San Francisco (et des Etats-Unis, voire du monde) - avant d'être assassiné.
La vie de ce type est riche et passionante, ce qui rendait le sujet prometteur mais aussi sacrément casse-gueule. Premièrement, il fallait réussir à condenser la folle quantité d'événements qui ont émaillé la vie de Milk pendant une décennie de manière digeste et crédible. Et deuxièmement, il fallait que ce bonhomme sympathique, toujours positif et de bonne humeur reste supportable dans un film qui courrait le risque de tourner à l'hagiographie.
A mon avis, le film est une réussite car il ne m'a pas semblé tomber ni dans l'un ni dans l'autre de ces écueils. Je ne sais trop expliquer pourquoi: c'est sans doute grâce à la sincérité et à la maitrise de Gus Van Sant (qui signe pour une fois un film grand public parfaitement accessible), et aussi bien évidemment à Sean Penn (note aux provinciaux: il a été oscarisé pour ce rôle). De tous les plans ou presque, il reste absolument adorable et sonne parfaitement juste malgré le destin compliqué du personnage qu'il habite.


Après m'être intéressé aux pédés, j'ai parfait mon bronzage politiquement correct aux m'intéressant aux bougnouls (notez cette habile mise en abîme: une phrase terriblement politiquement incorrecte - voire dégueulasse - qui se targue de politiquement correct. J'en ris encore).
Bref, je suis allé hier voir Welcome. Il narre comment un calaisien, pas spécialement concerné par le sort des clandestins jusque là, prend sous son aile protectrice un kurde qui s'est mis en tête de rejoindre sa fiancée à Londre en traversant la Manche à la nage.
Là aussi, le beau sujet est sacrément casse-gueule: il est bien tentant d'accoucher d'un film simplement moralisateur, tire-larme et tire-indignation. Ce ne serait pas méprisable, d'ailleurs, mais il se trouve que Welcome dépasse bien le cadre du documentaire engagé.
C'est bien simple: tous les personnages sont parfaitement crédibles, attachants, et les différentes histoires sont parfaitement équilibrées. Le film commence d'ailleurs par ne suivre que Bilal (le kurde), pendant 20 minutes édifiantes. Au terme de cette partie, la démonstration peut commencer à être un peu pesante. C'est alors qu'intervient ce calaisien indifférent, magnifiquement joué par un Vincent Lindon débordant d'humanité.
C'est alors le film prend chair. Bien sûr, le sort des clandestins reste au coeur du film, mais il est d'autant plus fort qu'on croit aux quelques personnages qu'on suit: Bilal, sa fiancée promise à un mariage d'intérêt, Vincent Lindon, sa femme avec qui il est en instance de divorce, et qui milite dans un association d'aide aux immigrés.
On va voir ce film pour en savoir plus sur la façon dont on traite les clandestins. On ressort bouleversés par une belle histoire humaine. Qui est aussi (mais après) un témoignage dérangeant sur la Sarkozie.

Gaelou en mars

Vous l'attendiez tous, voici le montage des progrès du mois du quadripéde le plus dynamique de la galaxie.

jeudi, avril 02, 2009

Ils sont vraiment... ils sont vraiment


Qui parmi vous, lecteurs, ne s'est jamais trouvé avec un groupe d'amis/parents/collègues à déambuler dans une ville inconnue quand sonne l'heure du repas et vient le moment de choisir un resto? Et surtout, qui parmi vous à réussi à s'acquitter de cette tâche en moins d'une heure quand, terrassé par la faim, on cesse de sauter de crêperie en pizzeria puisque, évidemment, le choix ne conviendra jamais parfaitement à tout le monde? "Oh, non, je suis pas très chinois. - Et moi j'ai mangé un pizza hier -Pis là ça a pas l'air très sympa"...
Dès qu'on est en groupe et qu'on doit décider de quelque chose, c'est la croix et la bannière. Ca prend des plombes, on discute sans fin, on se ressert un apéro, et on rediscute encore. C'est très sympa et pittoresque, mais faut pas être pressés.

Or, pressés, on l'est parfois. Ah, ces réunions interminables en entreprise où rien jamais ne se décide! Et bien figurez vous qu'il existe quelques rares exceptions à ces modèles d'inefficacité bavarde que nous sommes.
Et oui.
Nos dirigeants.

A l'occasion du G20, ils se retrouvent pour rien de moins que pour juguler une crise mondiale et refonder un système sur lequel le monde entier se fonde depuis plus d'un demi-siècle (enfin, pas un monde complètement entier sur toute cette période, mais beaucoup beaucoup de gens, tu vois).
Pour corser la chose, ils ne se retrouvent pas à deux ou trois. Ni même huit, comme au bon vieux temps. A 20! Enfin, plutôt à 35 puisque parmi les 20 l'Europe ne compte que pour un siège.
Et puis tu peux y aller sur les différences de point de vue! Y a des pauvres et des riches, des ultra-libéraux et des modérés, des Chinois, des Indiens, des Brésiliens et des Polonais. Perso, j'aimerais pas avoir à choisir un resto avec toute cette smala! Faudrait des semaines! "-On est tous d'acoord? -Ben non, je suis sikh, je ne mange pas de crêpes au froment..."

Pour un resto, ce serait galère, mais pour refonder le capitalisme, pas de problème! Si on regarde de près le programme du G20, on se rend compte que ces messieurs ne se sont réunis qu'aujourd'hui. Et encore, c'est tranquille le petit rythme: petit dej' à 8h, session du matin de 9h à 12h, déjeuner de travail (quand même) puis petite réunion digestive de 14h à 16h, et là on pond le communiqué final. Un coup d'Eurostar, et on est rentré pour l'apéro, justement!

Cinq heures.
A trente-cinq.
Ca doit faire dans les huit minutes de temps de parole par tête. Disciplinés, efficaces les gars! Et je te fais cadeau de la rédaction du communiqué pendant la réunion, ainsi que des problèmes de traduction!

D'où cette légitime interrogation qui me taraude.
Hommes politiques et médias ne nous auraient-ils pas mentis en nous vendant une réunion cruciale-au-sommet-où-tout-se-joue? Les décisions n'ont-elles pas plutôt été prises pendant les semaines qui précédent, entre sherpas travaillant jours et nuits?
Et notre président n'a-t-il pas fait tout un foin pour rien en menaçant de taper de son petit poing sur la table si les débats ne le satisfaisaient pas alors qu'ils connaissait probablement déjà quel serait l'accord final exact?