mercredi, novembre 19, 2008

Arthur H


Il est vrai que nous comptons un peu plus nos sorties-concert qu'auparavant. Mais, après avoir fait des pieds et des mains pour voir Arthur H lors de sa dernière tournée, j'ai bondi sur l'occasion et suis allé le voir pour l'Abondanse.
Son dernier album surprend. Il quitte les ambiances sombres du jazz mélancolique et les ors mats de son dernier album pour se lancer, surprise, dans du disco joyeux et assez inclassable. Parce que du joyeux porté par une voix rocailleuse comme ça, c'est pas exactement du disco classique.
J'apprécie toujours les artistes qui se remettent en question et cherchent à visiter de nouvelles colorations à l'occasion de la sortie de leurs albums. Cela dit, si L'homme du monde est intéressant et assez plaisant, je ne l'ai pas trouvé à la hauteur de ses glorieux prédécesseurs.

Du moins, jusqu'à ce que j'assiste à ce concert. Et que je réalise que toute cette musique fouillée, travaillée, mélant différents étages mélodiques, n'est que l'œuvre d'une formation classique et limitée: un batteur, un bassiste, une clavier-chœur et un guitariste. Soutenus très ponctuellement par un Arthur H à la guitare, et un ou deux jingles enregistré balancés par le clavier. Point barre.
Sentir ce son si puissant et si compliqué sortir de ces quelques musiciens m'a tout retourné. Quelle solidité, quelle virtuosité, quelle capacité à se porter les uns les autres! J'attribue une mention spéciale au guitariste dont la qualité n'a d'égale que la discrétion sur scène (si je jouais 10 fois moins bien que lui, je peux vous dire que je me jetterais sur l'avant-scène à chaque solo!)
Mais je salue d'abord et avant tout la basse surpuissante qui balance une pêche disco du tonnerre , et eut tôt fait d'éteindre mes réserves sur l'album. Entendre ces chansons avec toute la puissance qu'elle mérité, ça vous transcende un album écouté piano au casque!

D'autant qu'évidemment il y a Arthur. Sa voix incroyable s'enrichit d'une belle présence sur scène où il ondule, habité qu'il est par sa musique. Voila qui donne une belle intensité à ses chansons, ce à quoi je m'attendais après l'écoute de son live (et en connaissant son lourd patrimoine génétique).
Mais ce qui m'a le plus étonné est son humour. Le garçon aime bien balancer quelques vannes entre ses chansons et même pendant celles-ci. Témoins, ce Dancing with Madonna transformé en Dancing with Obama, qui se termine en une étreinte passionnée entre Arthur H, Obama, Madonna - et un minuscule Sarkozy qui cherche à s'incruster.
Mais le pompon, ça a été ce rappel étonnant où Arthur arrive déguisé en superman, et nous narre en cinq bonnes minutes ses dernières aventures de H-man. Il revendique notamment la paternité de l'enfant de Rachida Dati.

Comment vous dire donc? Un concert assez excellent, je dirais.

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