lundi, juin 29, 2009

dimanche, juin 21, 2009

Je hais la fête de la musique

Je hais la fête de la musique.
Oui, je sais. Je suis mordu par la musique; je vous fatigue à longueur de posts en vous relatant mes dernières découvertes; je vous incite lourdement à acheter des albums, particulièrement ceux de petits groupes; je vous inflige les comptes-rendus des concerts auxquels j'assiste en espérant vous inspirer à découvrir les artistes en question sur scène.
Oui, je sais. Engagé à gauche, prônant la solidarité, je devrais me faire le porte-drapeau d'une des rares fêtes populaires qui touche la France dans son ensemble (ou du moins en grande partie).

Oui d'accord. So much pour la théorie. J'ai néanmoins un contre-argument puissant à vous opposer: la fête de la musique, c'est tout pourri.
Peut-être faut-il que je développe?
Mes expériences, nombreuses, de la fête de la musique sont de trois types. Et dans les trois cas, elles sont de cuisants échecs.

Premier cas: on se retrouve avec des copains "dans le centre", sans plan très précis. Nous voila donc dans des ruelles bondées, à passer frénétiquement d'une petite scène à une autre, sans jamais s'arrêter plus d'une demie-chanson sur l'une d'entre elle (ou alors c'est simplement parce qu'on n'arrive pas à avancer).
Premièrement, il est très difficile d'apprécier de petits groupes de styles divers sur des sonos de fortune, surtout quand les deux stands voisins mêlent leur basse métal ou leur batterie jazzy à l'accordéon qu'on cherche à écouter. Et deuxièmement, parce que le groupe de copains n'arrivera jamais à se mettre d'accord sur une scène méritant un arrêt non symbolique (ou retrouve l'emballement de groupe empêchant le choix d'un restaurant dont je me suis fais l'écho un peu plus tôt). Et enfin, je ne sais pourquoi, mais on considérerait avoir raté notre fête de la musique si nous n'avions pas sillonné l'intégralité du "centre" dans la soirée.
Bilan: un butinage inintéressant, beaucoup de bousculades, du stress, des jambes douloureuses et des bières à 8 euros dans des gobelets en plastique. Qui collent aux semelles, ensuite.

Deuxième cas: expérimentés et cherchant à éviter le piège du premier cas, on potasse, on se prépare, et on ne vise qu'un seul et unique événement prestigieux. Arthur H, Peter Doherty ou Olivia Ruiz pour les parisiens; Ghislaine et son accordéon ou Toto et sa vielle de gambe pour les Provinciaux. Ce sera ce groupe là, un point c'est tout.
Seulement, quelle n'est pas notre déception de n'assister qu'à un set raccourci d'une petite heure, donné devant un public peu concerné - hé, c'est gratuit, peuchère! A part pour les fidèles absolu qui se sont ménagé une place dans les premiers rangs, il est bien difficile de suivre le mini-concert entre les badauds qui vont et viennent, et les jeunes cools qui passent le concert à se hurler des vannes aux oreilles, ou à s'appeler les uns les autres au portable.
Si vous aimez un artiste, n'allez surtout pas le voir à la fête de la musique. Cassez votre tirelire, et plutôt que de l'apercevoir sur une place qui résonne (et sur laquelle il pleut, si vous êtes à Nantes), vous les verrez pour de vrai, tranquillement, devant un public passionné.
Ne vous méprenez pas, moi je suis pour la culture pour tous, hein! Mais à condition que tous ces cons ne viennent pas me faire chier...

Et j'en viens au troisième type d'expérience de la fête de la musique: je me baricade chez moi, m'occupe de Gaelou et veut me coucher tôt.
Mais voilà, j'habite à 200 mètres de la grande scène de Denfert-Rochereau! Et je n'ai ni double-vitrage, ni boules quiès triple épaisseur telles qu'utilisées par les astronautes de la nasa. Alors, jusqu'à deux heures du mat', et avant que Gaelou ne se réveille sur le coup de 6h, j'entends la version résonnée, filtrée dans les basses, des groupes se produisant sous mes fenêtres.
Et même Spleen ou Alexi HK, que normalement j'aime bien, vont me peser cette nuit. J'envisage toute une série de représailles: ne plus acheter ces artistes; pire, les télécharger; boycotter leurs sponsors: Oui FM (de toute façon, quatre tubes en rotation lourde...), et surtout, Ricard. Pendant toute une semaine, je ne boirai que du pastis 51, na!
Je hais la fête de la musique

samedi, juin 20, 2009

vendredi, juin 19, 2009

Bouffée d'optimisme


La lecture du Spiegel, pour enrichissante qu'elle soit, peut aussi frapper durement au moral. Voici quelques petits extraits de ma lecture de la semaine, que je trouve justes et d'autant plus désespérants qu'ils sont énoncés d'un ton neutre et objectif.

D'abord, issu d'un article d'analyse politique sur la branlée prise par le SPD (le PS allemand) aux Européennes, d'autant plus étonnant que le parti n'avait reculé devant aucune subvention mirobolante aux entreprises pour sauver leurs employés de la crise (Opel, Karstadt...) - et plaire à l'éclectorat, à quelques mois de l'élection du nouveau chancelier..
"Le SPD a dû se rendre à l'évidence dans les dernières semaines: le processus d'individualisation a largement atteint son électorat. Il n'y a plus de conscience de classe de l'Allemand d'en bas, plus de solidarité. L'opérateur travaille à la chaine chez Bayer ne se sentira pas spécialement concerné par l'ouvrier de chez Opel simplement parce que lui aussi travaille à la chaîne. Celui qui gagne le RMI préférerait de loin une hausse du RMI qu'un plan aide évitant le licenciement de la chaine de magasins Karstadt. Le parti des petites gens [le SPD, historiquement] n'a plus affaire à une clientèle cohérente, mais à toute une constellation de "Moi SARL" [nom donné aux entreprises de 1 personne]. Les faibles ne se serrent plus les coudes, et la crise amplifie la sensation du chacun pour soi. On peut se désoler de ce constat. Mais il ne faut pas l'ignorer."

Mais surtout, j'ai été quelque peu retourné par le dossier que le Spiegel consacre aux "enfants de la crise" - aux 20-35 ans. Ils se sont attaqué à la question avec une diligence toute allemande: un sondage de 50 questions à été largement diffusé, et donne lieu à 17 pages d'analyse.
Je vous ai sélectionné quelques extraits qui m'ont particulièrement frappé. En sortant de cette lecture, on n'a pas spécialement envie d'inviter des 20-35 ans à bouffer, et on ne prédit surtout pas un avenir radieux d'amour et de partage à la société, je peux vous dire...
"
Le plus étonnant dans cette génération, c'est qu'elle est invisible. Aucun visage connu ne vient à l'esprit quand on parle d'elle, il n'y a personne qui parle en son nom. Pas d'intellectuel, pas d'écrivain, pas d'artiste, pas de musicien. Chacun parle pour soi uniquement.
"
Puis:
"
Cette génération trouve le monde si compliqué qu'elle ne pense pas à le changer; les jeunes Allemands sont si individualistes que leur regard est porté exclusivement sur eux-mêmes: le monde peut courir à sa perte, ils arriveront bien à se débrouiller pour éviter le naufrage individuel. Et dans le cas contraire, leur échec sera de leur faute, et pas de celle du système.
... Un trait les caractérise: une énorme confiance en eux. Pas à leur génération en général, pas à la société. C'est la croyance qu'ils vont, personnellement, réussir, d'une manière ou d'une autre. 60% prédisent un avenir sombre à la société. Par contre, 73% se voient un futur personnel positif.
"
Ce point m'a particulièrement frappé parce que je pense la même chose, et à peu près tous les amis de mon âge avec moi. La société empire, mais notre situation personnelle, bon an mal an, va de mieux en mieux.
"
Ils sont apolitiques. Quand on le leur dit, 83% d'entre eux ne le prennent pas mal. La démocratie de partis ne les intéresse pas, et ils sont à des années lumières de rêver à la révolution.
[...]
Ce n'est pas qu'ils méprisent la politique, mais plutôt qu'ils ne voient pas pourquoi ils devraient s'occuper de choses qui n'ont visiblement rien à voir avec leur vie de tous les jours.
"

On n'est pas dans la merde, quoi...

mardi, juin 16, 2009

Comédies

Grâce aux conseils de jeunes parents de nous amis, qui connaissent bien la vie, et notamment l'art de garder son équilibre mental en présence de petits quadrupèdes vociférants, nous avons récemment découverts la touche "babysitter" de notre télécommande. Quoi, il n'est pas la peine de convoquer potes ou frangins pour disposer d'une soirée à soi?
L'avenir dira s'il s'agit d'un accident ou bien d'un phénomène de fond, mais pour l'heure nous n'avons mis cette liberté à profit que pour aller voir des comédies. De qualité certes, mais je me demande si nous ne cherchons pas trop à fuir notre présent morose dans de la franche rigolade bien ficelée. Pour lever toute ambiguïté, je propose que nous allions voir Antichrist à la prochaine occasion.


Ca ne date pas d'hier, mais nous nous sommes rendus prestement voir OSS 117 - Rio ne répond plus. Je vous rappelle que nous sommes très clients du personnage, de son insondable bêtise digne et des longs blancs-à-fou-rire ménagés par le réalisateur. A la sortie du premier, Elena avait d'ailleurs emporté de son rire franc toute une salle qui n'avait pas encore complétement saisi le régal second degré du premier opus.
Nous lui avons trouvé un digne héritier dans cette suite. Voila une comédie intelligente, classicieuse (admirez la finition du décor qui rend parfaitement l'époque, détail auquel le commentaire du DVD du premier épisode nous avait sensibilisé), et surtout qui a le courage du second degré. S'il faut ménager de longs instants de malaise pour permettre au spectateur de goûter l'absurdité de la situation, pas de problème! S'il faut répéter, dériver un quiproquo une dizaine de fois, aucun souci! S'il faut briser le tabou des remarques de blaireau antisémite (ainsi que raciste et machiste, bien sûr), on y va gaiement!
Bref, du bon rire, original et inimmitable. Seul petit bémol; j'aurais bien coupé les 10 minutes dans l'antre des méchants, non pour ménager le politiquement correct, mais parce que toutes les blagues sur les nazis qui se sentent mésestimés ne sont simplement pas drôles. J'exclus bien évidemment la mythique course-poursuite en déambulateur, bien sûr!
Cela laisse tout de même 1h30 de bonheur...


Passons à un tout autre style de comédie avec le surprenant Ken Loach: Looking For Eric. Voila un ton qu'on n'associe pas forcément à ce réalisateur habituellement plus sombre et engagé, mais qui finalement lui va assez bien tant il est inégalable pour ce qui est de filmer les scènes de copains - ou de camarades, c'est selon.
Vous connaissez certainement l'histoire: un brave postier qui commence à sérieusement perdre les pédales, entre le fait qu'il a quitté son grand amour et que ses grands enfants se mettent dans le pétrin en fréquentant les gros durs du quartier. C'est alors que lui apparait son idôle de toujours, le grand Eric, qui va le remettre sur scelle grâce à ses judicieux conseils (même s'ils sont parfois difficiles à décrypter).
Voila. C'est un film très sympa, très fraternel, et bien distrayant. C'est déjà beaucoup, mais ça ne va pas plus loin. Une chose quelque peu surprenante, agréable, mais qui ne laisse pas de souvenir impérissable par delà, donc, de superbes scènes de copains.


Et enfin, j'en viens au film le plus récent des trois: les beaux gosses. Le dessinateur Riad Satouf exporte ses chroniques sur l'adolescence sur grand écran. Que celui qui ne reconnaitra pas ses pires années dans ces ados ravagés par les boutons, capables d'un romantisme infini et d'une cruauté sans nom, me jette la première pierre.
Il est à mon avis impossible de regarder ce film sans s'écrier dire mille fois "ah oui, c'était exactement ça"! J'ai crains que cet unique ressort du film, enthousiasmant au début, finisse par être lassant. Ce n'est pas le cas, par la grâce de la multiplicité des anecdotes justes (et tordantes!), du rythme trépidant de la narration, et de la grande qualité des acteurs.
Encore un excellent divertissement, à qui il manque quand même une histoire plus construite pour être parfaitement inoubliable.

samedi, juin 13, 2009

vendredi, juin 12, 2009

Mr Roux à l'Européen


Ce n'est pas parce qu'on est un jeune père qu'on cesse d'avoir toute vie sociale! J'ai donc profité de ma sortie-concert désormais bisannuelle pour aller voir un de mes deux chouchous-injustement-méconnus: monsieur Roux, à l'Européen. (L'autre, c'est La Blanche, qui passera en Novembre à l'Européen. Chic chic chic, je pourrais me faire ma deuxième sortie de l'année à cette occasion).

Trois ans après son premier - et mythique - album, Erwan Roux affronte donc le virage de tous les dangers en sortant son deuxième album: Un été caniculaire. Permettez moi donc une digression pour commenter ce bel objet, d'ors et déjà promis à une place de choix dans mon palmarès de l'année.
Finalement, la seule chose que je puisse reprocher à cet album, c'est que le premier l'ait précédé. Évidemment, je n'ai pas ressenti le même choc qu'à l'écoute de "Ah si j'étais grand et beau", non pas parce qu'il est moins bon, mais parce que je ne pouvais pas redécouvrir, partant de rien, la verve de ses textes à la fois cyniques, sans concession, tendres et justes.
Non seulement l'été caniculaire est tout à fait au niveau, mais puisqu'il ne peut pas dépasser le côté surprenant, sauvage et brut de décoffrage du premier, il a décidé de l'enrichir, en le développant par d'autres côtés.
La musique est infiniment plus travaillée, et même si le dépouillement du premier album allait tout à fait avec ses textes rentre-dedans, c'est un plus appréciable. Et une fois la patte rouxienne posée sur une bonne moitié des textes (Le vote utile, Fais moi peur, C'était mieux avant, Un été caniculaire pour ne citer qu'eux), le bonhomme décide de mettre sa plume brillante au service d'autres ambiances, parfois à l'occasion de duos fort bien choisis, souvent pour le meilleur (notamment pour un brillant 3870 secondes) et une fois pour le pire (Marie-Chantal - désolé je peux pas).
Mais bon, on cause, on cause, mais le mieux c'est de porter une oreille attentive . Puis, sous le choc, de se mettre debout sur ses petites pattes de derrière et d'aller d'urgence acheter l'album (qui, à la différence du précédent, se trouve sans effort dans toutes les bonnes crémeries).

Mais ce concert, donc?
Ben c'était de la balle, coco. Évidemment, vu mon degré d'affection pour le petit gars, il eût fallu une prestation particulièrement pitoyable pour que j'en ressorte déçu. Mais on en était loin.
Je commence par le public: enthousiaste, nombreux, un peu trop porté sur le filmage en pirate du concert - et surtout, jeunes jeunes jeunes! Se retrouver dans les 10% les plus vieux d'un concert, qui plus est non peuplé de pisseuses amoureuses du chanteur, ça file un choc!
Monsieur Roux était accompagné de ses camarades de toujours: une contrebasse bien en place et un guitariste multi-instrumentiste talentueux, capable à lui tout seul de donner de quelques arpèges à contre-temps du relief à toute chanson. Mais comme Mr Roux commence visiblement à percer, il a pu s'acheter en plus un batteur, et un clavier-orgue.
Ainsi, aux mélodies bien accrocheuses et à l'ambiance détendue distilléeaux transitions est venue s'ajouter une vraie profondeur musicale. Non seulement pas mal de styles musicaux sont visités l'air de rien (rock qui tâche, contry, slow, reggae), mais surtout le groupe est capable de belles montées en puissance musicales qui vous scotchent leur Vinci sur son fauteuil.
Ainsi donc, après avoir acheté votre CD, je vous ordonne de vous rendre à la guichèterie la plus proche, et d'y acheter votre billet pour le prochain concert du garçon près de chez vous. Ou loin d'ailleurs, vous ne le regretterez pas!

Ah et pis tiens, un mot en passant sur la première partie: un mec tout pas beau, qui chante tout seul, avec un cheveu sur la langue. La guitare est bien en place, la voix assez particulière mais les textes si beaux, si marrants, si tendres ou si justes que j'achète les yeux fermés. Le gars s'appelle Boule, son site est (oui, il s'appelle sitedeboule.com), et comme je sais que vous êtes des grosses feignasses en fin de post, je vous mets même deux chansons sur place à emporter.

mardi, juin 09, 2009

Un sacré gaillard

Il parait que c'est hyper connu, mais moi je connaissais pas. Et depuis, je passe mes soirées à rigoler bêtement.
(Mes chouchous pour l'instant: le foot 2009, Pacman, le concours de mister univers, le kangourou...)

lundi, juin 08, 2009

Reverse engineering

  • Pfiou, dites donc, ça se couvre sacrément ici! Je vais me mettre en short de ce pas!
  • Si j'ai bien tout compris à la conjoncture, il est temps que je me reconvertisse dans la Finance.
  • A peine le match fini samedi soir, j'ai pris un billet pour Clermont-Ferrand faire la rumba toute la nuit!
  • J'ai terminé la deuxième saison de The wire, c'est vraiment absolument merveilleux, fin, tendu, impeccable. J'ai donc décidé de commander l'intégrale de Julie Lescaud.
  • ...
Enfin bref: est-ce que quelqu'un peut m'expliquer comment une Europe uniformément choquée par la crise, uniformément consciente du mur au devant duquel le libéralisme nous envoie immanquablement, uniformément attachée aux services publics et à la politique sociale... vote comme un seul homme à droite?
(Quel dommage d'ailleurs que notre bon président ne puisse se réjouir de la victoire de son camp, si atteint qu'il est par la perte d'un ami proche.)
Je croyais pas possible de descendre plus bas, mais mes concitoyens savent m'étonner encore et encore.
(D'ailleurs les mecs, je serais complétement sur le cul si vous votiez à gauche pendant trente ans de suite! Vous en dites quoi?)

mardi, juin 02, 2009

lundi, juin 01, 2009