mercredi, novembre 10, 2010

dimanche, octobre 17, 2010

Wolrdwide extreme running


Terrassé par la vilaine blessure du coureur impénitent (la tendinite), je me rappelle tristement à mes récentes heures de gloire, un verre de whisky à la main.
Ah Dieu que nous étions jeunes et fous!

samedi, octobre 02, 2010

Gaelou de septembre


Les affaires reprennent! Avec ce qu'il faut de rushs, le montage devient plus rigolo...

samedi, septembre 18, 2010

Treme


Vous allez me croire mono-maniaque, mais je reprends la plume pour vous vanter les qualités d'une série américaine, encore une fois créée et produite par David Simon, et encore une fois impressionnante de finesse, de charme, et d'accroche: Treme.
(Pour les étoudis, David Simon est le créateur de ma série favorite - the Wire - et l'auteur de deux bouquins non fictionnels consacrés respectivement à la division homicide de la police de Baltimore, et au bas de l'échelle des dealeur et drogués de Baltimore - Homicide et The Corner.)

Pour sa nouvelle aventure, Simon sort de sa Baltimore natale pour nous faire découvrir une autre ville immensément riche à son cœur: la Nouvelle Orleans. Bien que l'envie de faire partager l'identité musicale, culinaire et festive de cette ville le travaillait depuis bien longtemps, la passage de l'ouragan Katrina (et la gabegie de la gestion gouvernementale de la catastrophe) est venu donner un coup d'accélérateur à son projet - tout en enrichissant son propos.
La première (et pour l'instant seule) saison se déroule trois mois après le passage de la tempête. Le cœur de la Nouvelle Orléans - le quartier Treme - est ravagé. Les personnages que nous suivons viennent de regagner leurs maisons, dans des états variables, et constatent les dégâts portés à leur chère ville, qu'ils soient matériels ou - plus vicieux - portés à l'esprit de la ville.

A la différence du Wire (et de la plupart des séries dramatiques), il n'y a pas dans Treme d'intrigue principale qui se déroule tout au long de la saison. Certains des personnages majeurs vivent une quête qui s'étend sur les 10 épisodes en question, mais tous ne sont pas engagés dans la même histoire centrale - ce qui ne les empêche pas de se croiser et pour la plupart de se connaitre. Il n'y a pas d'ambiguïté: le sujet principal, c'est ce quartier fascinant du Treme dans toutes ses facettes.
On aurait pu craindre que l'absence de gros ressort dramatique engendre une série peu accrocheuse. Ce serait faire peu de cas du savoir-faire de Simon et de tous ses collègues. LE bonhomme sait y faire pour développer un propos assez théorique (dérive de Baltimore, charme de la Nouvelle Orléans) au sein d'histoires passionnantes. La clé semblant en être de donner corps à des personnages riches, fascinants, et toujours parfaitement défendus par des acteurs sidérants.

Je vous invite à un rapide tour des personnages clé, pour que vous voyiez l'ambiance. A tout seigneur tout honneur, nous suivons un tromboniste relativement reconnu, qui vivote d'un concert à l'autre au sein du Treme. Il est campé par Wendel Pierce, le Bunk du Wire, tout en bonhommie virile. La musique est également représentée par un DJ avocat enthousiaste de la culture locale et passablement timbré, ainsi que par un couple de musiciens de rue dont l'amour va être mis à mal par le fait qu'elle est bien supérieure à son mec musicalement.
Mais la ville a une autre grande spécialité moins connue de ce côté de l'Atlantique: la bouffe. Elle est incarnée par une jeune chef douée mais peinant à s'installer à cause des multiples problèmes hérités du passage de Katrina.
Et on en vient aux personnages se focalisant sur la tempête. L'intrigue au suspense le plus typique des séries concerne une femme d'une quarantaine d'année qui recherche son frère, dont elle n'a plus de nouvelles depuis son incarcération quelques heures avant le passage du cyclone. Elle est épaulée par une avocate rentre-dedans, elle même mariée à un prof de littérature sévèrement remonté contre le peu de solidarité que les USAs portent à sa ville. Ce personnage politique est campé par un énorme John Goodman, dans tous les sens du terme.
Enfin, le dernier personnage principal est un inclassable chef de tribu indienne. Je l'ignorais, mais différentes "tribus" de Noirs américains passent leur temps libre pendant toute l'année à préparer des costumes traditionnels splendides, qu'ils ne portent qu'au défilé de Mardi Gras. Le chef en question se bat pour rassembler ses troupes éparpillées par la tempête, et réussir à préparer les costumes traditionnels dans les délais.

Voila autant de prétextes à suivre des histoires dépaysantes et passionnantes, qui brossent le tableau d'une ville unique où l'on a envie de se ruer à la seconde où on finit d'engloutir les 10 épisodes déjà sortis.
Et pas avant! Parce que d'une part on est absorbé par la série, mais d'autre part il serait dommage de rater quelques uns des nombreux concerts superbement restitués dans la série. Qu'ils se déroulent sur des scènes prestigieuses, dans des clubs miteux, sur le trottoir, aux enterrements, pendant les défilés du Mardi Gras, dans les appartements privés, ou même devant les tapis roulants à bagage de l'aéroport, ils sont tous diablement convaincants.

vendredi, septembre 03, 2010

Horreur

J'ai un homonyme analyste financier.
Si je me fais cracher dessus par des inconnus dans la rue, je saurais pourquoi.

jeudi, septembre 02, 2010

Gloire, quand tu nous tiens

Figurez vous que je tiens les premiers rôles dans une publication prestigieuse, qui tire à pas moins de 60 000 exemplaires. Let me introduce, ladies and gentlemen, l'article de l'usine nouvelle illustré par mon glorieux profil!
Une pause dynamique et refléchie, un T-shirt trahissant la bête sportive qui sommeille en moi, une jolies démo de segmentation de carotide en 3D au premier plan, et un drapeau de pirate qui montre qu'on sait bien rigoler. Tout a été pensé je vous dis, tout!

dimanche, août 29, 2010

Cinéma à infusion lente

Il y a deux raisons au fait que je ne vous ai pas tenu informé de mes dernières sorties cinématographiques depuis 4 mois. D'abord, je dois avouer que les vacances et la coupe du monde ont quelque peu ralenti ma fréquentation des salles. Et ensuite, je n'ai vraiment été emballé que par un seul des cinq films dont il va être question par la suite, et c'est le plus ancien.

Sans plus attendre, je m'en vais donc chaudement vous recommander une œuvre qui doit avoir disparu de vos salles provinciales depuis une éternité: Mammuth. Heureusement, ma lenteur à vous communiquer mon enthousiasme n'a pas trop nuit au film, qui dépasse les 800 000 entrées France pour un budget tout riquiqui.
En deux mots pour les malheureux qui sont passés à côté de l'événement, Depardieu y campe un jeune retraité de l'équarissage qui retrouve une flamme pour le moins éteinte à la faveur d'un road-movie en France profonde qui le lance sur les traces de vieilles fiches de paie.
Les réalisateurs Kervern/Délépine font honneur d'une part aux qualités d'engagement social grinçant mais sincère dont ils sont coutumiers, et d'autre part à leur sens des scènettes glauques mais touchantes qu'il est plus concis de qualifier de "grolandaises pur jus". Je suis resté plus imperméable aux envolées poético-philosophiques nous valent l'apparition d'Adjani, mais le reproche est mineur et le film est resté un régal sans le moindre bémol..

Ce n'est donc pas le cas de mes autres sorties dans les salles obscures. Si je n'ai jamais pour autant regretté ma place, je ne peux pas dire que rater certains de ces films aurait été une grande perte.

Commençons par le plus simple à chroniquer: Copacabana. Cette gentille comédie est portée par Isabelle Hupert, très bien dans le contre-emploi d'une mère excentrique qui tombe des nues quand sa fille ne l'invite pas à son mariage, afin qu'elle ne lui fasse pas honte. Pour la convaincre de son sérieux, elle est bien décidée à garder un travail impossible de vendeuse immobilière à Ostende.
Et bien tout cela est bien mené et fort sympathique. Il ne s'agit pas là d'une comédie rythmée invitant à la rigolade toutes les trente secondes, mais plutôt d'une chose légère qui nous fait quitter la séance optimiste. La mission divertissement est donc accomplie, mais cela ne va pas non plus plus loin. Le film, sans grande ambition ni génie particulier, s'oublie rapidement.
Cela dit, j'avais bien besoin de me détendre un peu car les autres films étaient plus pesants.

Enivré par des critiques très positives dans mes deux médias critiques de référence (Télérama et le masque et la plume), j'ai osé l'énorme prise de risque: Policier, adjectif. Quel risque? Et bien, il s'agit d'un petit fillm roumain, sans le sou, qui s'intéresse aux vicissitudes d'un petit flic de quartier. Alerte rouge pour le spectateur non cinéphile spécialisé.
De fait, j'ai dû être trop ambitieux. Le film est intéressant, certes, et même parfois brillant. J'ai été subjugué par la qualité des dialogues, qui n'ont rien à envier par leur originalité et leur cruauté aux meilleurs de Tarantino. Mais ils brillent d'autant plus qu'ils sont rares (à part lors de la longue scène finale).
En attendant, il faut se palucher de longues scènes de filature d'un possible petit dealeur. Le héros à beau être attachant, et l'ennui des filatures a beau être au cœur du propos du film, qu'il est chiant de se taper dix minutes à regarder le flic en planque, dans une banlieue glauque, alors qu'il ne se passe rien!
Le film est bien construit (sa fin lui donne une cohérence bien cruelle), et le réalisateur a su porter son projet avec beaucoup de talent pour compenser un budget visiblement dérisoire. Mais le résultat reste malgré tout bien aride pour le béotien que je suis.

Comme je ne suis pas homme à abandonner si facilement (pas plus que je suis homme à comprendre du premier coup), je me suis laissé convaincre par une critique enthousiaste d'aller voir un autre film qui aurait pourtant dû mettre en branle toutes mes alarmes à guet-apen: The killer inside me.
On y colle aux basques, de la première à la dernière image, d'un shérif assistant bien sous tout rapport dans une Amériques proprette des années 50. Seulement, ce personnage lisse prend par hasard goût à la violence, ce qui va l'amener rapidement à occire sans la moindre raison divers personnages croisant son chemin, avec une prédilection pour les femmes qui l'aiment.
L'accroche plante un décor joyeux qui ne sera pas démenti par le film. Le réalisateur fait en effet le choix controversé de nous montrer les meurtres dans toute leur violence (et le shérif n'est pas adapte de la balle dans la tempe propre et rapide. C'est beaucoup plus drôle à coups de poings). D'où une gène (c'est le moins qu'on puisse dire) qui d'un côté vire au voyeurisme malsain, mais de l'autre sert le propos du film.
Le protagoniste central est un monstre dont la cruauté est montrée par le détail. Mais par ailleurs, l'acteur qui le campe et si illisible et fascinant que ces contrepoints violents construisent un personnage monstrueux à la fois attirant et absolument haïssable.
Plus d'une semaine après l'avoir vu, je ne sais toujours pas dire si j'ai aimé ce film fascinant, ou si je le rejette sans appel pour ses scènes à la limite du montrable.

J'en viens à ma sortie la plus récente: Cleveland contre Wall Street. Il s'agit de cet objet hybride, ni complétement documentaire ni fiction, où le réalisateur a monté le procès fictif de la ville de Cleveland contre Wall Street, accusée d'être coupable de la crise qui frappe la ville suite à l'effondrement des subprimes. Le procès est fictif car les excellents avocats de Wall Street débusquent sans cesse de nouvelles raisons de l'ajourner, de sorte qu'il est de moins en moins probable qu'il ait vraiment lieu. En désespoir de cause, un autre procès a donc eu lieu, sans valeur légale mais en mettant en scène les vrais protagonistes devant de vrais jurés.
Le film essaye, comme le procès, d'être objectif. La parole est donnée à la défense (Wall-Street) comme au procureur, de sorte que les "méchants" peuvent nous donner leur point de vue également. Cela dit, les témoins présentés dans le film, comme les témoignages filmés fors du procès, penchent nettement du côté des victimes de la crise (ce qui ne me dérange pas outre mesure, puisque ça me semble refléter la réalité).
Les projet du procès et du film sont donc louables, et la succession des témoignages intéresse et touche. Mais je ne suis pas les critiques qui déclarent unanimement avoir compris plus de choses sur la crise pendant les 90 minutes du film que pendant l'année et demie qui a précédé.
Dans le fond, je n'ai rien appris lors de la projection. Depuis le temps que les journaux détaillent le phénomène des subprimes, je savais bien qu'on refourguait à des pauvres faciles à baratiner des prêts impayables. Qu'on élaborait des produits supposés plus sûrs (mais dont on oubliait la dangerosité) en regroupant ces prêts en gros paquets, vendus et revendus à un rythme effréné. Et je savais bien que la défense des boursicoteurs et de dire qu'ils n'ont rien fait de mal, mais simplement que leur outil a été mal utilisé.
Reste donc un film sympathique, présentant quelques figures attachantes (mais, là aussi, j'en ai croisé des dizaines au gré des dossiers du Spiegel), mais qui m'a plus instruit sur l'étonnant système judiciaire américain (avec des jurys tout puissants qui regroupent bien souvent des têtes de bois auxquels le fond des débats échappe complétement) que sur les entrailles des produits financiers en accusation.