dimanche, décembre 28, 2008

Dernière chronique musicale de l'année


Et bien non, vous n'aurez pas immédiatement droit au top 10 des meilleurs albums de l'année 2008, car je dois au préalable vous narrer mes dernières écoutes. Back to the roots, c'est du français, du français, et encore du français.

Je passe rapidement sur Anais et son deuxième album, The love album. Elle a intelligemment évité de rééditer son Cheap Show, rigolo et bancal, et opté pour un album léché et bien produit. Ce choix courageux et malin est à moitié réussi: l'album n'est pas désagréable, mais il ne m'a pas accroché outre mesure. Il mérite probablement que je lui laisse une chance lorsque l'actualité des disques sera moins chargée.
Le dernier Delerm, 15 chansons, m'a en revanche plu sans réserves. En voila un qui creuse obstinément son sillon d'album en album. Au grand désespoir de ses détracteurs, il préserve sa patte très caractéristique: voix éthérée, namedropping à gogo et chroniques teintées de parisianisme. Je continue cependant à trouver que la chose à du charme, et que les albums successifs se renouvellent (encore une fois, en restant bien dans leur genre) suffisamment pour ne jamais me lasser.

Je ne sais par contre pas trop quoi penser d'Abd el Malik et de son dernier album, Dante. Vous connaissez le style: des textes très bavards, engagés et riches, sur des musiques à mille lieues du rap, convoquant avec bonheur jazz et violons.
Mon cœur balance selon que les textes m'emportent ou m'irritent. Sont-ils sensibles, justes et brillants (Roméo et Juliette, Paris mais, ...), ou pédants, prétentieux et sans talent (Gilles écoute un disque, C'est du lourd, HLM tango, ...)?
A chacun de voir... Je dois avouer cependant que j'écoute beaucoup cet album.

Le diagnostic est beaucoup plus simple à poser concernant le dernier live de Sanseverino (aux Bouffes du Nord): j'adore! Comme il aime visiblement à le faire, il se présente dans une formation différente de son habitude (je vous rappelle que nous l'avons vu se produire accompagné d'un xylophoniste!): deux accordéonistes et sa guitare!
Voila qui donne une relecture intéressante de pas mal de ses morceaux. Mais l'essentiel n'est pas là: on retrouve plutôt toute sa pêche scénique déjantée qui rayonne de l'album, pêche qui ne nuit jamais à la qualité de sa musique, par ailleurs parfaitement en place.
On a même le droit à de beaux inédits, parmi lesquels Rimini des Wampas et une superbe version française de A boy named Sue de Johnny Cash. Et à d'inénarrables prises de parole out of control, que ce soit sur la musique américaine ou l'explication des paroles de ses chansons (lors de laquelle nos amis catholiques prennent un peu cher).

Mais l'album de cette fournée qui m'est resté le plus au travers des esgourdes et l'avant dernier album studio de Batlik, Juste à côté.
Batlik, c'est ce chanteur-guitariste indépendant jusqu'au bout des ongles que j'ai découvert comme beaucoup il y a deux ans à l'occasion de la sortie de son album Utilité. Son style est assez particulier: il a une voix pincée avec laquelle il chante des kilomètres de texte, et une façon virtuose mais assez originale de jouer de la guitare.
Mais passée ces premières constatations, le charme opère instantanément. Batlik est engagé de chez engagé, et ça évidemment, ça me plait, vous me connaissez. Mais c'est loin d'être tout. Ce type est pétri de talent, et a un don pour trouver des harmonies accrocheuses qu'on se surprend à reprendre sous sa douche pendant le mois suivant la première écoute. En plus, il a le bon goût d'être accompagné avec discernement et beaucoup de talent par un multi-instrumentiste dont la clarinette, notamment, fera fondre votre petit cœur. Si son dernier album studio a connu un bon petit succès (encore très loin de celui qu'il mérite), le précédent est fait du même bois.
Engagement, sensibilité, personnalité, talent, harmonie, que dois-je rajouter pour que vous donniez sa chance à Batlik?

Découvrez Batlik!


Histoire de remettre une couche, je vous entretiendrai lors de ma prochaine chronique musicale du live à peine sorti de Batlik, ainsi que de celui de Loïc Lantoine qui a commencé à tourner en boucle dans mon ipod...

Aucun commentaire: