mardi, mai 16, 2006

Grand corps malade superstar


J'suis ouvert comme mec, d'ailleurs j'ai des avis sur tout. Prenons par exemple le rap. Quand j'ai entendu parler de cet objet musical nouveau, je me suis penche dessus avec interet, en y cherchant les rythmes qui sentent la revolte et les paroles des nouveaux poetes qu'on nous promettait.

Bon, j'suis ouvert comme mec, mais par contre quand j'ai decide que j'aimais pas un truc, je ne suis pas loin d'en conclure que c'est irremediablement nul et que seuls les cons l'aiment. Prenons par exemple le rap. Comme je n'ai trouve en fait de musique sentant la revolte que des tempos en boite et des gimmicks superficiels, et en fait de poesie que du blabla niais (MC solar, vous vous souvenez?) ou un ramassis d'insultes, j'ai decide que c'etait de la merde.

Mais comme je suis ouvert comme mec, apres 15 ans a tenir ce jugement, je suis pret a grave le nuancer. Ma certitude sur le sujet etait deja lezardee par Outkast. Mais la, c'est le slameur Grand Corps Malade qui me fait revenir sur l'aspect poetique des choses.

Avec un nom comme ca, des pubs minables a la tele et une campagne d'affichage impossible a distinguer des esthetiques gansta habituelles, je n'aurais jamais eu l'idee de lui jeter une oreille mais des amis dignes de confiance m'en ont parle avec des tremolos dans la voix. Alors comme je suis ouvert (comme mec), j'ai tente le coup.
Et j'ai ete conquis. D'ailleurs, c'est pas vraiment du rap, mais du slam, c'est-a-dire des textes parles, sans musique normalement. Pour les besoins de l'album, un accompagnement musical tres pertinent, du piano classique au funk classieux (on est loin des boites a rythmes) a ete cependant ajoute, ce qui facilite l'ecoute et se marie tres bien avec le phrase.
Mais tout l'interet vient des textes, effectivement vraiment beaux, interessants, et po-si-tifs. Ils jetent une lumiere rarement vue sur la vie en banlieue, sur le monde du slam et du handicap. Le phrase envoutant et sa voix grave fascinante du bonhomme vous attendent a l'essai la.
Bref, ce mec a beaucoup de talent, et nous raconte des histoires humaines, ni niaises ni destructrices, qui me reconcilient avec ce genre musical. D'ailleurs, pour les besoins de mon intro accrocheuse et truculante, j'ai fait l'amalgame entre rap et slam, mais je crois que precisement toute la difference est la, entre des mecs qui se la jouent sur du gros son et des gars reflechis, qui ont plein de trucs a dire et pas besoin de decibels pour se faire entendre.

2 commentaires:

DTC Master Crew a dit…

J'ai pour ma part decouvert la bestiole a l'occasion d'un concert de Fantazio. Il a chante deux morceaux. C'etait bien sympathique. Ceci dit, c'est pas un peu gavant un album en entier. A vrai dire je l'ai juste ecoute un peu a la fnuck.

ZeVinci a dit…

Je ne trouve pas.
Il y a notamment un accompagnement musical très varié qui change la coloration des slams. Et puis les textes sont assez divers...