mardi, mai 02, 2006

Cocorosie


Nous sommes allé voir hier Cocorosie en concert. Pour les non-initiés, il s'agit de deux soeurs bohémes américaines qui ont profité de leur collocation à Paris pour enregistrer un album littéralement au fond de leur salle de bain.
En est ressorti un objet inclassable, joyeux et expérimental, où la voix minaudo-bjoerkesque de l'une se mèle au chant d'opéra de l'autre, sur fond de guitare et de harpe ensoleillée, de boîte à meuh et de piano Botempi. Leur deuxième album, plus travaillé et enrichi des apports de leurs amis new-yorkais genre Devendra Banhart,me plait tout autant bien qu'il surprenne moins, écidemment. Leur site compliqué mais riche vous éclairera peut-être un peu sur les oiseaux...

Et nous avons donc découvert un type de concert (et de public) différent de nos habitudes (jeunes étudiants pour la nouvelle scène française, très jeunes lycéens pour les grosses machines américaines) à cette occasion: plus arty, bohéme, la trentaine, moins primitifs dans leurs hurlements mais avec des looks parfois incroyables et très recherchés.
Les soeurettes ont ouvert la scène à leurs potes: pas moins de trois premières parties! En temps normal, j'aurais apprécié, mais vu l'heure à laquelle je devais me lever le lendemain pour une formation (5h15!), l'esprit était plutôt au regardage de montre!
N'empêche, le premier groupe de funk expérimental (Spleen) était très sympa: du groove, de l'originalité (un human drum bassnotamment) et un chanteur très péchu. Le côté expérimental était plaisant, mais donnait lieu à des interruptions de groove parfois douloureuses... Le deuxième groupe dont le nom m'échappe offrait la formation la plus étonnante de la galaxie: batterie, guitarre-basse (12 cordes) et... violoncelle. Sans chanteur, bien sûr! Tout cela accouche d'un rock planant du meilleur goût. Pour le troisième groupe en revanche, on flirte avec la faute de casting: ils nous ont exhibé une chanteuse culte de 68 (qui a notamment chanté avec Mick Jagger), grande insipratrices pour elles, qui n'avait pas fait de concert depuis 30 ans... mais qui fait des petites balades chiantes à mourir, surtout quand on regarde sa montre!

Vient donc l'heure de Cocorosie. Elena a été tout de suite dedans, moi pas immédiatement car comme elles laissent beaucoup de place à l'improvisation en se laissant imprégner par l'art et la feeling du moment, tu vois, et bien elles courent le risque de se ramasser. Ainsi ne m'ont elles pas semblé du tout en place au début du concert, quelques pépins de matériels les ayant en outre aidé à se foutre dedans.
Mais par la suite, c'est la grand décollage. Il faut se figurer les deux soeurettes (très belles par ailleurs, quoique poilues sous les bras, concession à leur trip indian) s'affairant l'une à la harpe-piano-guitarre, l'autre à divers accessoires électroniques (dont le piano Botempi), et mélant harmonieusement leurs deux voix étranges. Au milieu de tout ça, non pas un mais deux human drum bass (celui de Spleen et son chanteur), par moment une rapeuse latino, un batteur et un bassiste et... un danseur tribal-contemporain-black se déplaçant comme un robot sous ecstasy. Etrange et envoûtant. Voire superbe. Il manquait plus que des sièges confortables et un bon verre (à défaut d'un joint) pour pleinement apprécier cet objet unique, original et intègre.
Je dois avouer être mal à l'aise pour conclure cette chronique, car il me faut avouer être parti avant la fin pour arracher 4 heures de sommeil à cette nuit. Elena a été très gentille de ne pas m'en vouloir à vie. Faut dire, c'est bien gentil trois premières parties, mais ça fait commencer le concert 2h30 après l'heure annoncée!

1 commentaire:

Jeje a dit…

lâche.. louper la fin de coco rosie pour un sombre histoire de sommeil!