mardi, janvier 08, 2008

La vie à 80%


Ceci posé, râlons. Râlons contre cette horreur de télévision italienne.

Bien que ses émissions soient d’un niveau à faire passer TF1 pour un refuge d’intellectuels en quête de sens (on est quand même dans le pays qui a inventé la Cinq !), ce n’est pas son contenu qui me dérange le plus, mais son omniprésence. La télé est devenue un compagnon indispensable, allumé toute la journée, que le plus souvent personne ne regarde vraiment mais que personne ne peut bien sûr ignorer. Un parasite souriant, vrombissant, tout en paillettes, qui s’incruste dans les moments les plus conviviaux de la vie.


On mange devant le journal. Ou plutôt devant les journaux, car il est habituel d’en regarder trois ou quatre de suite (et qu’importe s’ils présentent les mêmes reportages !) On prend le café devant le premier jeu (con) de la soirée, puis on discute devant un deuxième jeu (très très con), et enfin on lit le journal devant un troisième jeu (moyennement con – et oui, il se fait tard donc on peut commencer à parler au cerveau).

Si on s’aventure à aller saluer un membre de la famille, occupation conviviale s’il en est (bien qu’un peu fatigante à forte dose), on est sûr de retrouver en fond sonore, imperturbable, cette putain de télé. Et n’envisagez même pas la piste de la fuite au restaurant : il y a bien longtemps qu’ils ont été envahis par la téloche eux aussi. Et attention, pas en fond visuel sur une chaîne musicale relativement inoffensive, mais avec le son, et branchée sur une série américaine ou un jeu. Bah merde, on va pas limiter les potentialités de la télé quand même !

Pour mieux comprendre ma détresse, il faut savoir que je n’ai pas pu apprécier vraiment la meilleure pizza que j’ai mangé depuis un an par la faute de Chuck Norris. Qu’imaginer de mieux en effet que d’imposer Walker Texas Ranger à tous les hôtes du resto un samedi soir ?


Le plus hallucinant dans tout cela est que la téloche s’est tellement incrustée que personne ne la remet en question. Elena et moi-même avons essayé d’expliquer notre point de vue à de nombreux italiens très respectables, fins et curieux par ailleurs, sans être le moins du monde compris. Notre diatribe rencontrait un regard étonné, mi-bienveillant, mi-désarçonné, et on changeait bien vite cette discussion sans queue ni tête.

C’est quand même dingue que des gens tout à fait intéressants ne se rendent pas compte que les moments sympas qu’ils peuvent vivre en famille ou entre amis perdent une partie de leur saveur du fait de la boîte à con qui ronronne en arrière-plan. Je veux bien que les autochtones aient acquis, à force d’habitude, une capacité de concentration bien supérieure à la mienne, mais pourquoi ne pas simplement éteindre cette télé bouffeuse d’espace ? Et profiter à 100% de la famille ?
Je vous assure que tous ces grands mots qui peuvent sembler d'abstraites mises en garde de puriste de la lecture prennent un vrai caractère d'urgence ici!


Vous noterez d’ailleurs que je me suis placé dans ce post dans l’hypothèse favorable où l’on ignorait scrupuleusement ce que racontait la téloche toute la journée. Mais je tremble en pensant aux tristes contenus (faits divers, pub, politique people…) qui, peu à peu, s’insinuent dans notre petit cerveau…

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Notre "chuck Norris", on va l'avoir ce soir sur toutes les chaines de la télé française, en boucle, na,na,na! Et pis, lui, c'est pas un con. Il sait philosopher entre 2 partouzes avec sa dulcinée. Environ 500 journalistes l'ont aidé à se mettre en valeur, ce roquet. Et pourquoi? Pour abolir les 35h en 2008, et voui, car elles font partie des privilèges, pas comme les augmentations de salaire de 170%! Bon, j'arrête de m'énerver et vais prendre mes gouttes !!! M'faudrait plutôt un p'tit coup de grappa e viva l'Italia !

Anonyme a dit…

J'ai appris la grande nouvelle! Bises et très belle année à vous deux et presque vous trois!

ZeVinci a dit…

Héhé.
Et ouais. Trop fort. Et c'est moi qui l'ai fait!

ZeVinci a dit…

(Avec une collaboration extérieure, il est vrai)