jeudi, novembre 22, 2007

Sans liberté de blamer la solidarité...

... il n'est pas d'éloge flatteur.
Ben ouais, avec la grève, je rentre tard et tout naze à la maison, alors le blog en souffre, forcément. Mais cette grève n'a pas que de mauvais côtés; elle m'a permis notamment de vivre une expérience incroyable au pays des lecteurs du Figaro...

Pour me rendre chez mon collègue motorisé, je me tape 20 minutes de marche matin et soir, aux côtés d'une circulation ultra-dense, et donc dans un air quelque peu suffocant. Ce faisant, je longe dans les derniers mètres un batiment triste hébergeant une riante fac de droit, ornée de diverses affiches militant à droite de la droite. Enfin, une fac de droit normale, quoi.
Il semble cependant que cette de fac de droit là soit pourvue d'un groupuscule de gauchistes particulièrement actif, car on y distribue à l'entrée gratuitement des exemplaires du Figaro du jour. Et oui, on fidélise cette pépinière de conna..., euh de conservateurs, dès leur plus jeune âge...

Mon regard a ainsi été attiré par la page de garde de ce respectable quotidien, qui avait la particularité d'être illustrée d'une photo faisant un amalgame de bon aloi entre le mouvement de grève dans son ensemble, et les quelques sabotages de la journée d'hier. Il été doux de noter que ladite photo était à peu près deux fois plus grosse que l'entrefilet consacré à la mise en examen de Chirac.
J'ai enfin pu m'emparer de cet objet honni, en toute bonne conscience, et vivre un grand moment de plénitude. Quelques secondes plus tard, je suis en effet monté dans la voiture de mon collègue, à l'arrière car sa femme attendait un peu plus loin de prendre la place du passager avant. Et j'ai donc fait quelques mètres, le Figaro à la main, dans une voiture avec chauffeur pour me rendre au boulot. C'était un peu le but de ma vie (ça et acheter un gros pick-up avec un pare-buffle), voilà qui est fait.

En outre, j'ai pu m'amuser à feuilleter ce "respectable quotidien". Woaw. C'est absolument vertigineux de penser que nombre de nos contemporains voient l'actualité à travers ce prisme là.
C'est presque un exercice de salubrité publique: on devrait tous au moins une fois par an se forcer à lire ce truc pendant un quart d'heure au moins. Je vous conseille en particulier la page "opinions" du jour, couverte d'attaques méprisantes envers les grévistes, et qui a regonflé ma solidarité avec ce mouvement, bien émoussée par les galères sus-citées.

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