vendredi, novembre 09, 2007

Les promesses de l'ombre


Toujours sur la bréche, nous sommes allés voir hier soir le fraichement sorti les promesses de l'ombre de David Cronenberg. Un film sombre, vénéneux et magnifique, qui commence par la mort en couche d'une fille mère dans les bras d'une sage femme attentionnée (ça nous détend toujours en ce moment, ce genre de scène). Le journal intime de la victime (en russe) en main, ladite sage femme fait des pieds et des mains pour retrouver la famille du bébé. Ce faisant, elle débarque benoîtement au milieu d'une famille de la mafia russe qui a deux-trois choses à se reprocher...

Le film est superbe. C'est d'abord et avant tout un thriller rondement mené, peur au ventre et histoire maline incluses. Mais c'est surtout "un film de Cronenberg", plein du charme sombre et torturé dont il est coutumier. Il réussit le tour de force de donner au film une atmosphère réaliste, quasi-documentaire, tout en poursuivant une recherche esthétique aboutie. Le film est donc graphiquement superbe sans que la tension ne soit un instant relâchée, ce qui sert à merveille la plongée dans le monde dépaysant et voisin de cette famille mafieuse russe de Londres.
Pour entretenir cette tension, Cronenberg a recours comme dans History of violence a des explosions d'hyper-violence, rares mais très frontales. Ce choix très intelligent (mais dur à encaisser parfois) permet de maintenir le spectateur en haleine sans aligner des centaines de maccabhés, et plus profondément montre toute l'horreur des meurtres sans la mise à distance "jeu vidéo" dont sont coutumiers la plupart des polars. La bande-annonce ne fait d'ailleurs pas justice à cette parcimonie dans la quantité de scènes d'action...

Mais alors le film culmine surtout par le personnage central, celui d'un mafieux russe mystérieux joué par Viggo Mortensen. Une classe incroyable au service de l'intrigue, un magnétisme de malade, une attitude impeccable et illisible, et des explosions animales au moment opportun... Waow!

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