samedi, novembre 10, 2007

Musique maestro!

Que du bon du très bon, de l'excellent dans mes petites oreilles ces temps-ci! A tel point que je ne vais pas m'attarder sur les pourtant très écoutables Babyshambles, Artic Monkeys, Amy Winehouse, Emily Loizeau et Beirut (par ordre croissant de préférence) pour ne pas encombrer vos playlists futures. N'hésitez pas à leur donner une chance cependant une fois écoutés les quatre groupes qui suivent...





Commençons en souplesse avec les méconnus canadiens de Wolf Parade (en tout cas, moi je connaissais pas avant que Tom ne m'oriente les esgourdes en leur direction). Il s'agit à la base de deux potes qui s'amusaient à jouer ensemble, sans prétention. Leurs amis d'Arcade Fire leur ont mis un gros coup de pied aux fesses en les invitant à faire leur première partie. En trois semaines, les deux loulous se sont constitués un repertoire permettant de relever le défi, et poursuivent sur leur lancée depuis.
C'est de l'indie pop tout bon, à la Arcade Fire, en un peu plus électrique-punk: frontal mais riche, gothique mais joyeux, énergique et habité, bref, du tout bon!

Venons en aux français de la troupe, nom de d'la, avec les frangins de Volo. Prenez un des Wriggles, laissez-le inviter son frangin épris de philo (et dont la voix et la guitare sont à la hauteur de son frère), et vous obtenez Volo. Des sortes de Wriggles qui se calment, arrêtent de bondir partout et s'asseyent sur un tabouret le temps de nous délivrer des mélodies sympas, mais surtout des textes superbes. Tour à tour engagés, marrants, et philosophes, voila qui fait du bien à la tête!

Venons en au cas Renan Luce. Je dois avouer m'être méfié de ce joli garçon qui déboule de nulle part, estampillé "nouveau Bénabar", et remplit l'Olympia de jeunes admiratrices à peine pubères dès son premier disque. Voila qui fleure le marketing à plein nez...
Et bien son album a eu raison de ma méfiance. Il regorge de chansons rêveuses ou marrantes, petites histoires bien vues et bien racontées. Son talent ne tient pas vraiment à sa prose proprement dite (on sent bien que certaines rimes sont là pour "boucher les trous" du texte), mais aux thèmes abordés, et à la façon dont ils sont amenés. Du destin aléatoire de la page blanche à la narration d'une nuit d'insomnie aux côtés d'une amie dans un sommeil profond (ça me dit quelque chose...), tout cela est charmant et, autant le dire, joliment poétique.
Une petite louche de politique moins consensuel, et un peu plus de travail sur les rimes qui bloquent, et le deuxième album sera tout bonnement extra!

Et, au milieu de cette compétition très relevée, la palme va au nouvel album des grands Radiohead: In Rainbows. On a tellement glosé de leur initiative le de mettre en vente en ligne exclusivement, et à un prix à définir par le client, qu'on a presque oublié de saluer son incroyable qualité.
Comme il est de coutume chez Radiohead depuis une dizaine d'année, l'album est hyper-riche et travaillé, ambitieux et planant. De nombreuses lignes mélodiques s'entrecroisent autour de la voix superbe de Thom Yorke, ce qui donne un album compliqué: il a d'une part une unité formidable (à tel point qu'il est dommage d'écouter les chansons indépendamment les uns des autres), mais il arrive d'autre part que les chansons changent du tout au tout entre leur début et leur fin. On découvre un monde unique, mais surprenant.
A la différence des derniers albums de Radiohead, qui poursuivaient la même philosophie mais avaient tendance à m'endormir tant elles me faisaient planer (Kid A. et Amnesiac essentiellement), je trouve que celui-ci réussit parfaitement son pari: il est magnifique certes, mais aussi prenant: pas besoin de se mettre en position du lotus pour en apprécier la substantifique moelle! (Quoiqu'il lui manque un petit quelque chose d'électriquement frontal pour atteindre le sommet absolu d'Ok computer, si je puis me permettre de faire la fine bouche).
Quoiqu'il en soit, In Rainbows reste quelque chose de grand, et d'enthousiasmant. Vous pouvez donc vous le procurer légalement pour une somme à votre appréciation sur le site suivant (quand à moi, j'ai choisi 10 euros, soit seven pounds fifty. Faut relancer l'économie mancunéenne, quand même!)

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