mardi, décembre 04, 2007

We own the night


La vache.
Je sais pas ce qu'ils ont en ce moment les américains avec les films noirs, mais on navigue de l'excellent au sublime ces temps-ci! Après les superbes 7h58 ce samedi là et Les promesses de l'ombre, le joyau noir de la semaine s'appelle La nuit nous appartient, et il est au moins aussi enthousiasmant que ses deux fiers prédécesseurs.

L'histoire tourne autour d'un père chef des flics, de son fils "parfait" qui marche sur ses pas et suit une belle carrière chez les stups, et de son fils "indigne", qui a fuit ce lourd environnement policier. Ce dernier commence a faire son trou dans le monde de nuit en devenant gérant d'une discothèque, et évite consciencieusement les deux autres jusqu'au jour où sa boîte se retrouve mélée à un énorme trafic de drogue.

Vous ne le savez pas encore, mais ce synopsis permet un petit concentré de ce qui se fait de mieux dans le film noir. L'atmosphère du monde de la nuit du New-York des années 80 est formidablement restituée, bande son atomique en tête, et elle se prète très bien au récit de grandeur et décadence qui va se dérouler sous nous yeux.
L'histoire ensuite est formidablement troussée. Loin de se contenter de rester campée sur le point de départ efficace et percutant que je vous ai présenté (fils et papa flic essayent de gagner à leur cause le fils dico, face à face tendu avec relation de famille musclée en perspective), elle évolue beaucoup au fil du film. Les perspectives changent, les relations de pouvoir évoluent, ce qui permet de creuser délicatement les personnages.
Et c'est là qu'il faut dire un mot des acteurs. Evidemment, encore une fois, ils sont impeccables: que ce soient les testostéronnés Robert Duval et Mark Wahlberg (qui restent humains par ailleurs), les très décorative Eva Mendès, ou surtout l'illisible et fragile Joaquin Phoenix, qui nous fait un numéro absolument dingue.

Bref, tout est en place pour nous clouer sur le siège, et le très rare réalisateur James Gray (3 films formidables en 13 ans) ne se géne pas pour transformer brillament l'essai.
Superbe, et très prenant.

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