lundi, décembre 10, 2007

La pin-up du jour

Ca ne se voit pas toujours, mais bien que je vous ai exprimé mes doutes à son sujet, le solide postulat démocratique "tant d'électeurs ne peuvent pas se tromper complètement" me tarabusque. Qu'est-ce qui me dit qu'ils ont tort et que j'ai raison, hein? (Facile: regardons les faits...)
Ca ne se voit pas toujours, mais je me fais régulièrement l'avocat du diable quand on caricature à outrance (selon moi) Sarkozy. Faut pas exagérer, l'homme a d'autres opinions que nous, mais ce n'est pas un monstre quand même... M'est-il arrivé de dire...
Ca ne se voit pas toujours, mais je veux bien essayer de comprendre qu'il y ait des gens qui voient le monde autrement que moi. Oui, je commence même à intégrer qu'il y a beaucoup de types de droite. Des mecs qui pensent sérieusement que l'économie libérale, c'est le nec plus ultra. Ca me met hors de moi, mais à force de travail sur moi-même, je l'accepte. Un peu.
Je fais des efforts, quoi. J'essaye de muscler mon ouverture d'esprit. Mais là, faut pas pousser.

Le voyage en Chine? Le coup de fil fielleux à Poutine? La visite de Kadhafi? On dépasse les bornes, non?
Passe encore qu'on ne soit pas d'accord sur l'économie (mais alors, pas d'accord du tout!), mais brader les droits de l'homme pour trois francs six sous? Même en étant de droite, ça doit être possible de penser autrement, non?

Ben oui. J'en ai la preuve, elle s'étale dans toute la classe de cet élégant tailleur crème: Angela Merkel. Dieu sait qu'elle est de droite: un panaché conservateur-libéral pur jus, avec une envie de dérégulation débordante qui perce derrière son jovial visage. Donnez lui une majorité, et Thatcher aura une fière descendante, les amis.
Mais voila, malgré tout le mal que je pense de sa politique, elle ne vendrait pas père et mère pour un passage à la télé, et quelques millions d'euros.

Quelques exemples des mondes qui séparent la politique sarkozyienne d'une simple politique conservateur-libérale, cuieillies au fil du Spiegel:
  • Merkel a reçu le Dalaï Lama. Elle a reçu celui qu'elle pensait devoir recevoir, sans céder aux multiples pressions chinoises, et elle l'a fait en pleine lumière: à la chancellerie, et pas simplement dans un bureau qui eût permi de déguiser la rencontre en visite privée.
Il en résulte un grand froid avec le gouvernement chinois, et la perte de juteux contrats. Et qui est-ce qui se jette dans la brèche? Notre bon Sarkozy, sous le regard méprisant du Spiegel.
D'ailleurs, cette affaire a donné lieu à de passionnants débats en Allemagne, entre les tenants de la position merkelienne (défense des droits de l'homme au grand jour), et les défenseurs d'une politique plus discrète en faveur des droits de l'homme autour du ministre des affaires étangères Steinmeier (on ne dit rien en présence des caméras pour ne pas brusquer l'interlocuteur, mais on met la pression en privé).
Visiblement, Sarkozy rejoint le triste Schroeder dans le troisième camp du "c'est pas mes affaires, moi je veux ramener des sous dans mon pays".
  • Merkel a été confrontée à un certain nombre de prises d'otages. Loin de les saisir comme des bons coups médiatiques, elle a fait gérer les affaires calmement, discrétement, en s'interrogeant surr la pertinence de payer une rançon. Depuis que Schroeder l'a fait en Irak, les enlévements d'allemands se sont multipliés car on pensait que les allemands étaient une monnaie d'échange facile. Une réflexion qui échappe complétement à Sarkozy, comme en témoigne l'affaire libyenne. Il ne fait pas bon être français dans une zone de conflit actuellement, grâce à lui.
  • Comme tous les chefs de pays européens (à part l'Italie et la France), Merkel n'a pas félicité Poutine pour la victoire fantoche de son parti. Elle a même considérablement refroidi les relations de son pays avec la Russie, qui étaient placées sous le sceau de la france camaderie du temps de Schroeder.

Faut-il réintégrer Kadhafi dans le giron internationnal, maintenant que ça fait un bail qu'il a laissé tomber le terrorisme? Est-ce la meilleure façon d'adoucir une dictature que de la réhabiliter ainsi? Je n'en sais rien. Peut-être que oui, finalement.
Sur ce thème comme sur ceux de la Chine, de la Russie et des otages, je ne sais pas également quelle attitude, du face à face frontal ou de la résolution discrète, est la meilleure.

Ce que je critique, c'est que Sarkozy ne se pose visiblement aucune question quand il engage la France sur de tels thèmes: il va tout droit vers les caméras et les gros contrats. Et qu'on ne me parle pas de Realpolitik (c'est la vie, on ne peut pas faire autrement, petit idéaliste): Merkel, toute bouffie de libéralisme qu'elle soit, prouve qu'on peut être de droite et faire montre de morale, de réflexion et de couilles quand il faut prendre position sur ces dossiers là.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

La photo intime de Bob montre qu'il risquera de ne plus bien savoir qui draguer puisque, dans l'affaire, Merkel en a aussi !!! D'ici qu'il fricote un jour avec Sarko (k'en n'a pas, lui, c'est sûr), ça promet !!!!!

Anonyme a dit…

Si j'ai tout bien compris Bob est un garçon. Appelez le comme vous voudrez, mais surtout pas Nicolas !!!

ZeVinci a dit…

Et beh, tata, vous avez l'oeil dites moi! Le petit Silvio vous salue bien!

Anonyme a dit…

ô ba non, j'suis déçue, Silvio j'aime pô non plus !! Adolf non plus, d'ailleurs ! Zavez pas autre chose ? Idée cadeau pour noël : le grand livre des prénoms !

ZeVinci a dit…

Georges? Benito? Ronald? Fidel?