dimanche, décembre 23, 2007

Les Sopranos


Alors que je vous tiens très informé de mes découvertes musicales et cinématographiques, il est un pan de mes activités culturelles dont je ne me fais jamais l'écho: les séries américaines. Ce n'est pourtant pas que c'est moins prestigieux: je ne renie pas mon affection actuelle pour Desperate housewises et Lost, pas plus que mon intérêt passé pour Friends, NYPD blue, voire 24 ou Prison Break (même si je suis bien revenu des deux derniers cités). Et en plus, c'est une passion quand même plus facile à partager que les concerts, parce que j'imagine que vous savez bien comment vous procurer facilement ces séries, bande de petits salopiots (Vous trouvez les DVDs correspondants dans le commerce, évidemment).

Alors laissez moi vous entretenir de la série dont nous sommes fortement dépendants actuellement: les Sopranos. Vous me permettrez une petite parenthèse en forme de préambule: si un petit malin s'amuse à nous raconter quoique ce soit sur la saison 6, je lui casse les rotules.
Bien. Les Sopranos, c'est la série emblématique de ce qu'ont su faire de mieux les américains dans le domaine cette dernière décennie. Le profane ignore qu'à côté d'énormes séries stéréotypées à gros budget (et qui peuvent d'ailleurs être très agréables à suivre) existent des nombreuses séries plus confidentielles et extrêmement originales. Elles sont diffusées par des réseaux cablés qui dépendent beaucoup moins de la pub que les chaines majeures, et qui se permettent donc de prendre des risques en programmant des objets télévisuels non identifiés, à qui elles laissent le temps de trouver leur public. On peut citer, parmi les plus reconnues, Six feet under (le quotidien d'une famille de croque-mort), Oz (la vie ultra-violente dans une prison futuriste) ou Dexter (les enquêtes d'un flic qui est aussi serial killer).

C'est dans cette veine que s'inscrivent les Sopranos. Nous suivons sur six saisons le quotidien d'une famille mafieuse new-yorkaise, centrée autour de leur boss charismatique: Tony Soprano. Là où c'est particulièrement intéressant, c'est que le cadre est rendu de manière très réaliste: la mafia, ce n'est plus ce cliché sicilien pittoresque noble et plein de panache, mais plutôt un groupe d'entrepreneurs ne pensant qu'à monter arnaque sur arnaque pour gagner de plus en plus de fric. Et si il faut tabasser quelques innocents dans l'histoire, pas de problème. Le code de l'honneur existe toujours, mais il ne pése pas lourd face à quelques milliers de dollars.
Ce souci de réalisme n'empêche pas les personnages d'être très pittoresques (vous n'avez qu'à voir leur gueule). Mais ils n'en restent pas moins très intéressants, d'autant plus que la série prend le temps de fouiller leur personnalité - et que les excellents acteurs, ravis de quitter l'emploi de "cliché mafieux" qui a dû occuper toute leur vie professionnelle, sautent sur l'occasion pour montrer ce qu'ils savent faire.

Et c'est sur ce joli cadre s'ajoute que vient se greffer la montagne Tony Soprano. Car voyez vous, le boss est un type comme tout le monde: il passe le plus clair de son temps à patauger dans les problèmes de sa vraie famille, entre la crise de puberté de sa fille, les mauvais résultats scolaires de son fils et un désamour progressif d'avec sa femme. Le seul truc, c'est qu'il peut aller intimider un débiteur entre deux engueulades avec sa femme.
Et surtout, il a la particularité d'être un grand sensible: il est régulièrement submergé par des crises d'angoisse quand ses problèmes familiaux ou professionnels se font trop pressants. Il va même jusqu'à voir une psy pour en parler! Ce qui est fascinant, c'est que cette facette de sa personnalité coïncide avec celle d'un boss à poigne qui n'hésite pas, à l'occasion, à faire disparaitre les gêneurs qui pourraient troubler son business.
Et que ce personnage très riche est défendu par l'immense James Gandolfini, capable de passer du charisme le plus menaçant à la bonhommie la plus démunie en quelques secondes, de manière très convaincante.

Bref, tout cela est riche, pittoresque, malin, profond, et les auteurs se donnent le temps de creuser leur sillon en six saisons de 13 épisodes si bien léchés qu'ils pourraient presque être des films indépendants. Toi qui garde l'image des séries américaines bon marché de l'après-midi, un coup d'oeil sur les Sopranos suffira à lézarder tes certitudes, et t'ouvrira un monde d'une richesse rare.
D'ailleurs Noël approche à grands pas...

1 commentaire:

matray a dit…

moi j'attends juste la 16eme saison de' plus belle la vie'...série la plus regardée en france je vous le rappel...