mercredi, décembre 26, 2007

Je vous maudis...

... car ce post fera de vous aussi un autiste pendant quelques dizaines d'heures si vous attaquez la superbe trilogie de polars Millenium!
Il s'agit de trois gros pavés absolument addictifs, dont l'auteur, Stieg Larsson, est un garçon pétri de qualités qui n'a qu'un défaut: il est nul pour ce qui concerne le choix des titres (Les hommes qui n'aimaient pas les femmes, la fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette, et La reine du palais des courants d'air). Le fait que ça ne l'ait pas empêché de connaître un succès fulgurant en Europe du Nord témoigne de la qualité des bouquins.
Ils sont brillants de maîtrise. Loin des polars classiques, courts, percutants et très rythmés, Larsson prend tout son temps pour installer son intringue, et présenter toutes sortes de personnages secondaires. Ce faux rythme est loin d'être ennuyeux: tandis que tout se met en place, on est sous le charme de petits mondes dépaysants. Et puis, peu à peu, on est happé par une intringue complexe et implacable, et lorsque les coups de théâtre des intringues rudement bien troussées nous arrivent en pleine face, le poids de leur rélévation est décuplé.
En outre, l'auteur a introduit deux personnages principaux des plus fascinants: un journaliste économique d'une farouche indépendance, et une petite nana compliquée d'1m50, tatouée de partout, et qui a plus d'un tour dans son sac pour déméler les intrigues les plus complexes. Leur point commun, outre leur ténacité, est d'ailleurs une vie sexuelle des plus ouvertes (sacrés suédois!) Et en cadeau bonus, Larsson donne quelques jolis coups de griffe dans le monde des patrons ultralibéraux, et de leur laquais les journalistes économiques, qui font bien plaisir à voir...

J'ai terminé les deux premiers tomes, et je bous de me jeter dans le troisième. Et qui malheureusement restera le dernier: l'auteur est en effet mort d'une crise cardiaque, à l'âge de 50 ans, peu après avoir remis ses trois lourds manuscripts à son éditeur. Et croyez moi, vous allez regretter amérement sa disparition une fois que vous aurez mis le doigt dans l'engrenage. D'autant plus qu'il a réussi dans ces premiers volumes à renouvelles le style de ses intringues, et aurait donc pu nous surprendre pendant quelques temps...

PS: Conseil clé: ne lisez surtout pas les résumés au dos des bouquins (surtout pour la fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette). Il raconte la moitié du livre (soit 350 pages quand même), et prive de deux beaux coups de théâtre.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

et le post du jour il est où? tu vas pas nous faire croire que tu bosses à fond le 27 décembre... petit malin va.