mercredi, juillet 04, 2007

Lève les genoux!

Je le savais. Je le savais!
Au moment où les journalistes se gargarisaient des sorties en footing de notre hyperprésident, je m'étais toujours étonné que personne ne commente son style de course lourd et rigide. Pourtant, vu le nombre de joggueurs en France, il devait crever les yeux de nombreux observateurs que la foulée présidentielle était loin d'être aérienne, et que les moyennes annoncées (footing de 5km en 45 mins) étaient ridicules...
Mais bon, j'ai mis mes impressions sur le compte de ma subjectivité, et les distances parcourues en un temps record sur le compte des serrages de main émaillant le parcours.

Or, je viens de tomber sur un article du journal suisse l'Hebdo, rapporté par Courrier International, où une professeur de sport confirme cette analyse:
" Il faut le reconnaître, Nicolas Sarkozy court mal. Sa foulée est d'une inefficacité ahurissante pour un homme qui se veut synonyme d'efficience. [Lorsqu'ils courent avec lui,] François Fillon et ses gardes du corps doivent tirer sérieusement sur le frein pour ne pas le dépasser. Son déplacement est laborieux. Ses rictus de souffrance accompagnent des efforts bien mal récompensés parce que mal investis. (...)
Comment expliquer un pareil écartement des jambes? Ses pieds orientés à 11h05, voire 10h10 évoquent Chaplin, mais ne favorisent pas sa course. Idem pour le moulinet du bras droit. Quant à sa foulée rasante, due à un cycle arrière quasi inexistant, elle ne lui permet pas de rebondir, mais le scotche carrément au sol."
Analyse sans concession confirmée par une étude plus technique menée dans l'Equipe (et rapportée ici dans le Nouvel Obs).

Alors évidemment la qualité de la course de notre président ne préjuge en rien de la qualité de sa politique. Sauf que c'est bien Sarkozy qui a choisi de le mettre en scène, ce fameux footing-décontracté-dynamique-moderne.
Il est donc amusant, sinon révélateur, de découvrir que cette splendide métaphore voulue par le principal intéressé se heurte à de bien tristes limites si on pousse l'analyse un peu plus loin.
Et il est bien triste, sinon révélateur, que bien peu de "journalistes" ayant couvert l'"événement" n'aient rélevé la piètre qualité de la foulée présidentielle, ne fut-ce qu'au détour d'une petite phrase distanciée dont les journaleux raffolent.

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