jeudi, juillet 05, 2007

Chin chin bumcello birdy nam nam

Ne cherchez pas, je ne craque pas, je ne suis pas devenu un fou tout bégayant, pas plus que je ne cherche à faire venir les extraterrestres en choisissant un titre si étrange pour ce post. Il s'agit tout simplement des trois groupes que nous sommes allés voir hier soir au Cabaret remixé: Chinchin, Bumcello et Birdy Nam Nam. Parfaitement.
Loins de mes chers accordéons et à mille lieues des guitares saturées chères au coeur d'Elena, nous nous sommes aventurés sur les terres étranges et fascinantes de l'électro. Un peu par acquis de conscience, pour prouver à la Terre entière notre ouverture d'esprit, car nous pensions nous ennuyer ferme au pays des boumboums électroniques.
Tout faux. Le concert fut formidable, péchu, virtuose.

En bon cadre assistant à un concert en milieu de semaine, j'ai accueilli la première partie (Chin chin donc) avec le silencieux mépris de celui qui ne voit dans leur prestation que l'heure de sommeil qui s'envole. Et bien cet effet n'a pas duré bien longtemps.
Formation étrange batterie-guitare-clavier-jembé-xylophone(-tambourin-flute traversière), ils nous ont servi avec enthousiasme un rock-électro-funk bizarre qui suait le talent. Monstrueux sur scène, ils ont vite mis dans leur poche le sage public parisien avec une belle énergie à paillette. Une double palme au bassiste phénoménal qui vout fait groover n'importe quoi avec ses gros doigts bondissants, et surtout au chanteur au look incroyable (costume jaune, feutre, et cheveux longs dignes d'une pub de shampoing) à l'incommensurable énergie.
C'est un bonheur complet sur scène, et vaut peut-être également le coup sur CD (je vous confirme ça dès que possible).

Après un lever de rideau de ce calibre, la partie était loin d'être jouée pour les deux groupes qui allaient leur succéder: Birdy Nam Nam et Bumcello. Birdy Nam Nam, c'est un collectif de turntablism, comprendre de jeunes penchés sur leurs platines avec leur casque sur une oreille. Ils sortent des sons bizarres de leurs engins, qu'ils modulent avec leurs petites mains afin de sortir le jimmick qui tue. Toute la finesse du truc, c'est qu'ils sont quatre à mixer simultanément, de sorte qu'il leur faut se comprendre pour sortir le bon son au bon moment. C'est très sympa à voir.
Et ils ont donc partagé la scène avec Bumcello pour une soirée en impro total. Il s'agit du duo ultra-talentueux formé de Cyril Atef à la batterie et Vincent Ségal au violoncelle. Je sais, sur le papier on peut difficilement imaginer formation plus bancale que celle là, mais ils sont d'une inventivité folle pour bricoler des morceaux hypnotisants avec leurs instruments de prédilection et deux bouts de ficelle. Ce qui fait qu'on se les arrache (ils ont participé à des dizaine de CDs, dont celui de -M-, et ménent des projets en parallèle), mais ils continuent à faire de ci de là des concerts en impro totale qui fascinent les spectateurs.

Et donc hier, ces deux groupes se sont rencontrés pour le plus grand plaisir de nos esgourdes. C'est très impressionnant de voir ces champions du feeling se proposer diverses pistes d'impros les uns aux autres, en essayant de ne pas prendre toute la place. Ca tatonne, ça tatonne, ça se cherche du regard, et petit à petit ça se met en place, les gimmicks sont de plus en plus entrainants et justes, les variations tombent pile, sous les hourras public attentif mais prêt à s'enflammer dans les plus beaux moments de bravoure.
Très impressionnant. Je dois avouer que les Bumcellos ont de mon avis plus crevé l'écran que Birdy Nam Nam, probablement parce que les instruments traditionnels me sont plus familiers (et on voit ce qu'ils font!) et se fondent moins dans une rythmique de fond hypnotisante. D'autant plus que leurs envolées virtuoses gagnent en profondeur grâce au solide boulot des platines...

C'est donc sur cette heure et demie en apesanteur, fascinés par cette musique dépaysante et étonnés par la virtuosité des ziquos que s'est achevée cette fort belle soirée au pays de l'électro. Super.
On y reviendra très probablement.

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