dimanche, juillet 15, 2007

Un peu de politque...


Un peu de politque en ce dimanche soir ensoleillé.

Je viens en effet de me replonger tardivement dans l'affaire Clearstream, grâce une fois encore à ce petit hâvre d'intelligence et de générosité qu'est Là bas si j'y suis (podcast ). Car l'affaire Clearstream, la vraie, est infiniment plus intéressante que la pantalonade bidouillo-politicienne, dont les médias nous rebattent les oreilles d'autant plus volontiers que Sarkozy y tient le beau rôle. Je vais essayer d'être clair.

La vraie affaire Clearstream (Clearstream I), révélée par le journaliste Denis Robert, porte sur une chambre de compensation luxembourgeoise. Si j'ai bien compris, il s'agit de sorte de banque de banques, qui déplace les sommes faramiseuses mises en jeu lors de transactions financières. Seulement, alors que ces échanges phénoménaux devraient être transparents au possible (parce que qui dit libéralisme dit transparence, comme chacun sait), Denis Robert a mis en lumière l'existence de comptes non-publiés, qui permettent d'effectuer des tas d'opérations dans le silence le plus total. Et donc, en plein coeur de l'Europe, d'allégrement laver de l'argent sale. En quantité pharaonique.
Il se trouve que cette affaire a vite été éclipsée par une affaire bien moins importante (Clearstream II, donc) mais infiniment plus people: des industriels et hommes politiques ont probablement falsifié certaines listes de comptes, en possession des journalistes, pour discréditer certains de leurs concurrents. C'est pas joli joli, mais il est bien dommage que ce fait divers people détourne notre regard d'un affaire majeure riche d'enseignements sur la façon dont le monde des puissances financières fonctionne.

Car Là-bas si j'y suis insiste sur le fait que cette affaire révéle à la marge le fait que les opérations financières sont extrêmement centralisées. Toute idée de régulation de la finance est écartée d'un haussement d'épaule par les spécialistes à la Jean-Marc Silverstre sous prétexte que les flux financiers sont incontrolables, filent de tous les côté, et contourneront sans embage tout loi internationale. Ah franchement, il ne faut vraiment rien connaître aux réalités de la finance pour dire des conneries pareilles. Pff, réguler les marchés financiers, impossible je vous dis!
Avec Clearstream, on apprend qu'en fait les opérations financières transitent toutes par un petit nombre de chambres de compensations. Elles ne sont pas perdues dans un tas de paradis fiscaux inaccessibles et mal fréquentés, mais gentiment rangées dans les bases de données de nos voisins très propres sur eux. Et donc elles seraient aisément contrôlables et imposables si la volonté politique y était. Voila qui est vertigineux...

Enfin, dernier tiroir de l'affaire Clearstream I, le journaliste Denis Robert se voit submergé de procès coûteux pour avoir osé s'attaquer aux puissants de la finance. Voila qui démontre qu'il ne fait pas bon chatouiller ces gens là, et qu'on est quand même vachement mieux à chanter les louanges de la rupture du 14 juillet.
Un comité de soutien à Denis Robert se trouve .

PS: Vous noterez que pour l'occasion, j'ai remplacé les anti-liens du blog par de vrais liens intéressants.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'vois qu'un TPP pour venir à bout de ces embrouilles !!! Interessant de savoir que le Clearsteam II n'est pas le seul et sans doute pas le + important !! Bravo, jeune homme ! Continuez à nous éclairer sur le monde de la finance !!!!!!!!