mardi, juillet 17, 2007

Rencontre du troisième type

Je ne suis pas revenu sur ce blog sur l'opération Velib', ces fameux vélos en libre service à Paris, non pas parce que je ne trouve pas l'opération sympathique, mais parce que ce micro-événement a fait l'objet d'une telle surenchère médiatique que je ne souhaitais pas en rajouter, à ma modeste mesure.
Pourtant, ça inspire certains comme ce vieux David Abiker qui a pondu sur le sujet une petite chronique du meilleur goût. Scrollant distraitement parmi les commentaires de son post, je suis tombé sur un animal incroyable, issu d'un écosystème que je ne croyais pas exister vraiment: le Gaétan B. Un mec incroyable, hors du monde, dont je reprends la prose pour vous éviter de le rechercher.
Eloignez les enfants sensibles, et prenez votre respiration, vous entrez dans un monde différent, minéral et agressif:

"

Vous mettez le doigt sur ce que je déteste dans le Vélib’ : une régression du droit de propriété, sur lequel est bâti toute civilisation un tant soit peu ambitieuse. Ce sera comme d’habitude le triomphe de la crasse et du vandalisme, perfusés par l’argent public. Voir ces belles réussites françaises que sont les RER ou les HLM.

La mutualisation forcée des coûts des déprédations et des vols entraîne une explosion de ceux-ci, par rapport à un système où chacun est propriétaire et prend soin de sa bicyclette. A tel point que les coûts de maintenance annoncés à Lyon sont de l’ordre de 4000 € par vélo et par an ! Boboland, qui n’est plus à un paradoxe près, invente le vélo plus cher qu’une petite voiture ! Affligeant.

D’ailleurs j’aimerais bien qu’on consolide le bilan écologique : combien de tonnes de CO2 pour tous les employés de maintenance (un bonhomme = 2L de pétrole par jour) ? Combien de tonnes d’acier, de plastique pour construire et réparer les vélos ? Logistique de transport ? Travaux d’aménagement ? Papier pour affiches publicitaires ?

Et en plus on se paye de croire que c’est gratuit (M. Decaux investissant probablement par pure philanthropie).

La bêtise des moutons bêlants, perpétuellement destinés à se faire tondre par les parasites sociaux que sont les délinquants et la gauche, m’écoeure.

"

Et oui je sais. Et je ne pense pas que ce soit du second degré...

Je crois que c'est la première fois de ma vie de petit teigneux psychorigide que je ne ressens pas l'envie, à la lecture d'un point de vue si mesquin, mauvais, haineux, de m'énerver, d'argumenter en retour (ou à tout le moins de fourrer mon point dans la gueule de ce connard). Non point.
Parce que je crois que ce qui m'énerve au premier lieu devant des interventions de ce genre, en temps normal, c'est surtout la bêtise du contradicteur, mais prise au sens "stupidité" et non pas "méchanceté". J'enrage que le contradicteur fasse fausse route parce qu'il raisonne mal, et je brule de le confronter à mon point de vue pour le ramener dans le droit chemin (relatif à mon point de vue, évidemment).
Mais Gaétan B. est au delà de cela. Gaétan B. vit sur une autre planète, triste, aigrie, où le partage et la générosité sont des crimes. L'agressisivité lui est consubstancielle. Je ne peux pas espèrer me faire comprendre de Gaétan B., pas même en rêve. Nous vivons dans deux plans parallèles, sans communication possible. Et je n'ai d'ailleurs pas trop envie de l'entrainer sur ma planète à moi, en fin de compte...

PS: A la réflexion, si je ne ressens effectivement pas la moindre envie d'argumenter avec lui, je reviens sur ma position vis à vis du poing dans la gueule. C'est probablement la seule chose à faire.
PPS: A l'origine, je cherchais une image d'Orangina Rouge ("Pourquoi est-il aussi méchant?") pour illustrer ce blog. Je suis tombé sur celle des faux frères, qui m'a bien fait marré... Je l'ai donc choisie, alors précidément que je ne mets pas dans le même panier cette boule de haine absolue qu'est Orangina-rouge-Gaétan-B. et Sarkozy. Malgré tout le mal que vous savez que je pense de ce dernier.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Affligeant certes mais belle démonstration d'un raisonnement "qui se tient" et qui arrive, si on n'y prend pas garde, à culpabiliser ceux qui adhèrent à ces initiatives ! Méfiance . . .