mercredi, avril 26, 2006

Parenthèse footbalistique


J'avance peu à peu dans ma compréhension du foot vu par les italiens. Nous avons regardé hier avec la famiglia la première demie-finale retour de la coupe des champions, qui a vu un Villaréal dominateur faire du beau jeu, pousser encore et encore mais ne pas trouver la faille face à un Arsenal sur le reculoir. A la fin, Villaréal a tiré 10 fois au but et Arsenal 0, mais le score était de 0-0.

Voyant cela, et en particulier quelques frappes courageuses et bien imaginées des espagnols, qui ont frôlé la cage à trois fois rien, ma réaction était de me dire que c'était dur, que Villaréal méritait mieux, et que j'avais vraiment été content de les voir évoluer. Voire que je trouvais le résultat pas juste.
A ma gauche, le pappa avait une vision aux antipodes. A dix minutes de la fin, il considérait déjà que Villaréal devait être éliminé sur le champ, qu'ils n'avaient vraiment rien à faire à ce niveau de la compétition, qu'il fallait laisser place aux vrais grands clubs. Parce que si on veut aller loin, il faut concrétiser sa domination et marquer des buts, point à la ligne.

C'est là que je me suis rendu compte que leur culture du football est vraiment orientée sur l'efficacité, le réalisme. Ce n'est pas un faux semblant hypocrite de dire qu'il n'y a que le résultat qui compte. Il n'y a que le résultat qui compte. Ce n'est pas non plus une vision stratégique, qui aurait fait consensus en Italie sur le fait qu'être timide est efficace permet d'aller plus loin que d'être flamboyant et désordonné. Non point.
Le pappa d'Elena préfére voir son équipe dominée et marquer deux buts sur ses deux occases que faire du beau jeu, et ne gagner qu'1-0 en ayant 10 occases. Sincérement, et même en faisant abstraction des enjeux d'une partie particulière.
Et si j'osais une analyse, je dirais que ce n'est pas être les meilleurs qui l'intéresse, mais que c'est plutôt que l'aspect dramatique du match l'emporte pour eux sur l'esthétisme. Le but, c'est de voir comment son équipe va s'organiser pour emporter la partie, et pas de regarder ses gars faire des arabesques.

Si j'en apprend plus ce soir sur cette curieuse espèce, je vous tiendrais informé. Surtout qu'avec Milan qui joue sa peau à Barcelone, y a moyen qu'il s'en passe...

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