samedi, avril 22, 2006

Je bois du petit lait...


S'il y a une matière que l'éternel étudiant que je suis regrette avoir potassé, c'est bien le latin. Tant qu'à étudier une langue, j'aurais mille fois préféré une langue vivante m'ouvrant sur une culture contemporaine, d'éventuels débouchés professionnels et des vacances ensoleillées.
C'est un éternel sujet de débat, Elena ne partageant pas mon avis puisqu'elle a notamment apprécié le contact avec ses racines, qui moi m'a laissé froid. Bref.

Il se trouve qu'en Allemagne l'apprentissage des langues mortes explose, et que le Spiegel, toujours aux aguets, s'en est fait l'écho dans un publi-reportage absolument pas critique. En gros, le latin c'est bien parce que c'est nos racines, que ça introduit un mode de raisonnement logique et que c'est un bon moyen de connaître d'autres langues.
Heureusement, le courrier des lecteurs de la semaine suivante rétablit la balance, et là je bois du petit lait:
  • Dieter Hahne de Bergisch Gladbacch nous dit: J'ai personnellement étudié, ach, le latin et le grec ancien, et je réalise comme le français et l'espagnol me manquent douloureusement! Vanter l'utilité des langues mortes comme introduction aux langues vivantes, c'est à peu près comme exiger d'apprendre à monter à cheval avant d'apprendre à conduire. Et quand à l'entrainement de l'esprit logique et analytique, autant écrire un programme informatique. Car les ordinateurs ne connaissent ni exceptions ni verbes irréguliers.
  • Son compatriote Friedrich Woerndle de Ostermuenchen n'y va pas avec le dos de la cuillère: La vraie raison de la rennaissance des langues mortes n'est pas évoquée dans votre article: ceux qui se donnent la peine de suivre cette voie volontairement se retrouvent un environnement protégé, dans une classe sérieuse, sans violence, avec des profs disponibles et détendus, etc. Parce qu'une certaine catégorie de parents/éléves n'y entrent jamais. C'est pour ainsi dire la réplique secrète à l'école unique pour tous.
  • Enfin, monsieur Herbert Pfaff-Schley en a gros sur la patate: Il est pourtant depuis longtemps démontré depuis longtemps que les parents qui ont été frappés pendant leur enfance, frappent à leur tour leurs enfants. Le même mécanisme est à l'oeuvre en ce qui concerne l'apprentissage du latin. Ceux qui ont dû se torturer des heures durant avec cette langue pendant leurs études imposent la même chose à leurs enfants. L'essentiel est d'être élitaire! Mes collègues sont tout aussi à l'aise que moi avec les mots étrangers et les proverbes en VO (si tacuisses), mais ils ont l'avantage, à côté de l'anglais et du français de parler espagnol ou russe et de ne pas eu avoir à se débattre des années avec une langue dans laquelle on ne peut même pas discuter. Carpe diem!
Aaahhhhhhhhhhhhhh.

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