lundi, avril 28, 2008

Faites la zique, pas la guerre

Vous m'excuserez, cher lecteur, de ne pas m'étendre face à l'avalanche de sorties d'album sus-citée. Vous comprendrez certainement que j'ai moins de temps que d'ordinaire à consacrer à ces critiques exhaustives qui font votre joie. Il faut croire que les gros malins du marketing musical n'avaient pas pris en compte la naissance de Gael, qui allait m'empêcher de consacrer à tous leurs albums la place qu'ils méritent ce qui, quand on connait l'extraordinnaire portée de mon blog, va certainement ruiner la carrière de groupes pourtant méritants, conduire à la faillite de nombreuses maisons de disques, mettre des milliers de personnes au chômage et amplifier les crises des subprimes et de l'alimentaire.
Conscient de mes responsabilités, je vais quand même vous dire deux mots de certains albums, ne serait-ce que pour que ces crises restent d'une ampleur relativement contrôlable. Je serais nâvré que mon emploi du temps trop chargé entraine, de fil en aiguille, quelques guerres civiles ou un cataclysme nucléaire.

Alors je vais passer vite sur:
  • le dernier dEUS, tristement mollasson. Il n'est pas désagréable à écouter, mais où est la fureur, l'inspiration virtuose et habitée des quatre premiers albums? Mes anciens chouchous m'ont tout l'air, avec vantage Point, de glisser vers une pop plus grenadine. (Il est en fait plus probable, connaissant les oiseaux, qu'ils aient suivi une voie ambitieuse pour ce nouvel album qui, malheureusement, m'échappe complétement);
  • pour faire court, je dirais que le dernier Moby me semble absolument sans intérêt;
  • j'ai un peu de mal avec le dernier Portishead. Mais il mérite plus d'écoutes avant un jugement définitf. (Je précise que le dEUS et le Moby ont aussi devant eux d'autres écoutes avant que mes cruelles chroniques ne soient irrémédiablement gravées dans le marbre);
  • le dernier Bashung est très sympa. Mais comme souvent avec lui, je trouve que ses chansons se ressemblent beaucoup, ce qui fait que je n'arrive jamais à écouter plus de trois ou quatre d'entre elles en leur prétant vraiment attention!
  • et enfin, le dernier Gnarls Barkley me semble bien intéressant. La musique est riche, et explore différents univers bien plaisants, quand de son côté le chant très particulier donne une patte reconnaissable et sympathique au duo. Un deuxième album qui montre que le groupe rebondit.
Je vais par contre consacrer plus de place à mes deux chouchous actuels.
Commençons par Grand Corps Malade, dont le deuxième album "Enfant de la ville" confirme que nous n'avons pas affaire à un simple effet de mode. S'appuyant sur une musique pas si secondaire que ça, le bonhomme met en valeur ses jolis textes, qui font évidemment tout l'intérêt de ses productions.
Ce qui me plait particulièrement, c'est que d'une part il creuse le sillon de son premier album en reprenant, avec la sensibilité et la justesse qui est la sienne, ses thèmes favoris: le slam (J'écris à l'oral), la ville (je viens de là) ou sa trajectoire personnelle (Rétroviseur). Mais parallèlement à cela, il enrichit son répertoire en abordant d'autres thèmes, et en empruntant des tons nouveaux. Il est en particulier très à l'aise dans l'humour, sur les superbes Underground et L'appartement.
En plus de cela, en se positionnant les deux pieds dans la banlieue dans l'opposition ville/campagne sur Enfant de la ville, il m'a refilé de nouveaux arguments dans mes joutes avec les parisiens fuyant la capitale pour de vertes villes provinciales!

Mais mon grand coup de coeur va à Camille, dont le troisième album Music Hole, me plait follement Je ne suis pas de ceux qui, saturés par une promo trop massive, trouvent l'album intéressant mais trop tarabiscoté. J'accroche complétement à ses bidouillages vocaux les plus complexes: c'est beau, c'est malin, c'est original, c'est foufou, et l'artificiel de la chose ne me choque pas: ça péte même la vie!
Voila encore une artiste qui ne se contente pas de vivre sur son succès passé, pas plus qu'elle ne veut absolument le renier pour se lancer dans un champ complétement vierge: Music Hole va plus loin, et un peu ailleurs, que le fil. Avec pêche, talent, et intelligence.
Vivement le concert du 28 mai, lors duquel nous allons nous arracher à nos couches pour la première fois pour vivre une soirée de jeune couple!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

T'aurais pas repris le boulot, des fois? Comme ça, sous pretexte qu'il faut attendre que les calculs se fassent, te voilà à nouveau critique. Grand corps malade et Camille semblent effectivement dignes d'intêret. Pourtant l'introduction de textes en anglais chez Camille, d'emblée, me refroidissait. Un vieux réflexe sans doute. Mais j'ai entendu une interview d'elle (entrecoupée d'extraits de ses dernières chansons) et vraiment, c'est un cas cette fille !!! Quelle personnalité . Elle se fout et contrefout de ce que peuvent penser les autres du moment qu'elle se fait plaisir en inventant des sons et des délires vocaux très novateurs. Grande musicienne, c'est incontestable et sacrée indépendante. Allez, continue à travailler car on attend d'autres posts . . .