jeudi, avril 17, 2008

Le blues de Saint-Vincent

Nous sommes ravis de ce qui nous arrive. Ra-vis.
Ravis évidemment, d'abord, surtout, quasi-uniquement par le petit bonhomme, plutôt (très) mignon, plutôt calme (pour l'instant), et plutôt très très adorable. Vous jugerez sur pièces. C'est une star, c'est une vraie bombe.
Mais nous sommes ravis aussi de la façon dont se sont déroulés l'accouchement et les trois jours à la clinique qui l'ont suivi. Le personnel, des sages-femmes aux infirmières, était absolument adorable rassurant, doux, détendu. Du bonheur. A croire qu'elles ont une épreuve de gentillesse, coefficient 9000, à l'examen final de leurs études. Croyez-moi, c'est un plaisir de se faire cajoler, rassurer, par un personnel compétent, disponible, et avec le sourire.

Il faut dire qu'il est aidé en cela par l'organisation de la clinique elle-même. Véritable petit village enclavé dans Paris, la clinique (publique et gratuite) Saint Vincent de Paul se présente sous forme d'une succession de bâtiments de deux à trois étages, la plupart assez anciens, séparés par des petites routes verdoyantes.
C'est calme, c'est tranquille, c'est tout mignon, et les différentes unités (du moins celles que nous avons côtoyées) sont à taille humaine. Le pied. On peut y accueillir dignement des patients, au lieu de traiter des cas à la chaîne.

Mais quel gâchis, vous allez me dire! Quel manque d'efficacité, quel archaïsme! C'est bien beau, toute cette humanité, ces soins à taille humaine, ce petit havre de paix, mais ça doit coûter les yeux de la tête! Et c'est des sous à nous, vu que c'est public et gratuit! In-ad-mi-ssible!
Et bien je vous rassure, chers contribuables. Les différents services de Saint-Vincent-de-Paul vont bientôt (en 2011 il semblerait) migrer vers un nouveau bâtiment, moderne, efficace, et froid comme il se doit, de l'autre côté de la rue, à l'hôpital Cochin. Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, on aura également besoin de moins de personnel puisqu'on fusionnera les deux maternités. On ne sait pas ce que deviendra le site de Saint-Vincent, ni même s'il restera dans la main de l'Etat.

Alors évidemment on continuera à être bien traité, à Cochin. Evidemment les bébés naîtront en aussi bonne santé là-bas qu'ici. Et peut-être même que le personnel réussira à rester agréable, dans les locaux plus antipathiques et avec un rythme de travail plus effreiné.
Mais bordel, va-t-on continuer longtemps à effacer, rationnaliser, gommer, tous les "petits trucs en plus" qui subsistent encore de ci de là? Tout ce qui est gratuit, inefficace, doit-il à tout prix être ramené dans le rang pour économiser trois francs si sous, même si ça donne lieu à des souvenirs inoubliables? Est-ce qu'on veut vraiment laisser à tous nos petits Gael un monde hyper-fonctionnel, hyper optimisé, mais si froid et sans surprise?

Putain, on y était si bien dans cette clinique... Les esprits tatillons nous feront remarquer que si on se dépêche un peu, on peut y faire naître la soeur ou le frère de Gael... Mais ce qui est sûr, c'est que Gael n'y assistera pas à la naissance de son gamin à lui.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

et je ne te parle pas du planning familial; parce que faire une IVG dans les conditions que tu as décrites...Donc entièrement d'accord avec toi (mais je te précède d'un an! ;) )
bizette et surtout à Gaël
aude

ZeVinci a dit…

Tiens donc: trois heures après mon post, voila
ce que le Monde nous annonce.

PS: Et Aude, pense à toutes les italiennes qui viendront faire des IVG à Cochin quand ce sera interdit chez elles...

Anonyme a dit…

Viens juste de voir aussi que Sarko t'a entendu. P'tit Gael n'a pas eu peur du lion de la place Denfert?

Anonyme a dit…

enfin, ce qu'il y a d'important c'est QUE VOUS PARLEZ D'UN NUMERO 2DANS MOINS DE 3 ANS. HEHEHEHE !

ZeVinci a dit…

Pure hypothèse.
Qui perdra en probabilité après la nuit qui nous attend, je pense.