samedi, septembre 22, 2007

Fiche de lecture

Quelques semaines d'entrainement à trois footings d'1h30-2h par semaine, ça en fait du temps privilégié, l'ipod rivé à l'épaule, à l'écoute de là bas si j'y suis. Qui a dit que le sport était l'ennemi de la réflexion? Ou que les sportifs étaient forcément de droite?
Non seulement cette émission offre un havre de générosité et de curiosité dans un paysage médiatique monotone, mais en plus ses auteurs ont le bon goût de mettre à notre disposition un site gratuit où des centaines d'émissions sont patiemment archivées, dans l'attente de nos petites oreilles. Il vient d'ailleurs de faire peau neuve, quittant un look très "site des années 90" pour du flash moderne du meilleur effet.


La critique majeure de la subjectivité, principalement anti-libérale, faite à là-bas ne me dérange pas le moins du monde. D'une part parce que c'est clairement affiché et assumé, d'autre part parce que la subjectivité pro-libérale est chez elle partout ailleurs, et enfin et surtout parce qu'il y en a marre de cette mollesse journalistique visant à surtout ne jamais prendre position. Là-bas prend position de manière claire et argumentée, et ça tombe bien, je suis de leur avis!
Mais j'invite ceux qui y restent rétifs à se faire leur petite idée en piochant une des émissions suivantes. Fort de mes heures d'écoute bondissante, je vous propose une petite sélection d'écoute. Je me permets même de diviser les émissions en quatre types:
  • Les émissions légères, respirations triviales et parfois un brin vulgaires entre deux émissions plus engagées. Ce sont souvent les moins bonnes à mon sens, mais on y trouve quelques perles, dont ce mythique proctologue (mot clé "protologue" dans le moteur de recherche de là-bas).
  • Les entretiens avec des penseurs, politiques, économistes, artistes. Ces émissions sont du niveau de leurs invités, c'est-à-dire souvent excellentes. J'ai été passionné par le cycle sur Noam Chomsky ("Chomsky et compagnie"), par celui sur les années 80 ("le cauchemar des années 80") ,par la rencontre avec Jean Ziegler à l'occasion de la sortie du film We feed the world ("We feed the world") et par l'entrevue avec feu Lucie Aubrac ("le verbe résister doit toujours se conjuguer au présent").
  • Des reportages à l'étranger, qui nous font toucher de manière très vivante, directe, presque organique, la réalité quotidienne dans différents pays. Je pense particulièrement à la rediffusion d'un reportage sur l'industrie textile en Inde ("Comment meurent les bateaux et qui coud ma chemise"), ainsi qu'aux reportages sur les fondamentalistes chrétiens américains en Israel ("Au nom de Jésus, rendez-nous Gaza"), et au récit très choquant d'une coréenne (du Nord) échappée d'un camp de travail ("Corée du Nord: tandis qu'ils agonisent").
  • Et enfin, mes petits chouchous, ce sont les reportages près de chez nous. Avec une tendresse particulière pour ceux placés "du côté de l'ennemi": on en apprend beaucoup sur les courtiers ("enrichissez-vous"), sur les habitants de Neuilly ("Ballade au Sarkosistan") et sur les évadés fiscaux en Belgique ("SDF: Belgique, terre d'asile") quand on se fait passer pour leur pote! C'est d'ailleurs ce dernier reportage succulent, écouté ce matin même et diffusé en début de semaine, qui a motivé l'écriture de ce post. Mais je n'oublie pas des reportages plus classiques, tel qu'"Iréne et son camion" (sur le destin incroyable d'une protituée) et "Faut quand même avoir la moelle" (sur le montage de la fête de l'Huma cette année).
Bref, tout cela est curieux, malin, intéressant et souvent bouleversant ou étonnant. Ca mérite largement de passer outre les plus inégales séances du répondeur qui ouvrent traditionnellement les émissions...
Bonne écoute à vous!

Aucun commentaire: