dimanche, septembre 16, 2007

L'acte inconnu


Hier soir, j'étais stressé comme pas possible. Je passais le deuxième volet des épreuves pour l'obtention de ma troisième étoile de bobo, et je ne voulais surtout pas le rater. Après le free-jazz à la Villette, j'avais un paquet de points de retard, alors j'ai bachoté comme un bête: ipod, Telerama, Masque et la Plume, j'ai mis toutes les chances de mon côté.

Il s'agissait d'aller voir - et d'apprécier - l'Acte Inconnu, de Valère Novarina, au théâtre national de la Colline. Pour vous donner une idée du thème, je cite le début de la présentation officielle de la pièce:
" L’Acte inconnu est un archipel d’actes contradictoires : acte forain, prologue sous terre, cascades de duos, accidents de cirque, spirales, rébus. Autant de figures, d’attractions, comme autant de mouvements d’un ballet… « Le rocher d’ombre », « L’étoile des sens », « La parole portant une planche », « L’amour géomètre » : quatre pièces renaissent l’une de l’autre et sont jetées aux points cardinaux.
"
Vous voyez le genre: du théâtre contemporain où se croisent des types déclamant des monologues à tiroir, sans queue ni tête, sous le regard ravi d'une salle de connaisseurs. Je n'en menais pas large.
Pour Elena la fayotte, évidemment, c'était du velour. Elle avait déjà eu une bonne note en free-jazz, et là il s'agissait d'un spectacle pour lequel elle bosse, et qu'elle avait déjà vu. L'éternelle première de la classe, quoi!

Vous n'êtes pas sans savoir que Valère Novarina est un dramaturge et peintre brillant qui s'intéresse tout particulièrement au langage. Il a créé pour ce faire un monde à lui, où les mots sont privés de leur sens premier, et par là même nous interroge sur la substance de l'Etre.
Enfin, j'imagine que c'est (en partie) ce qu'il fallait comprendre de cette pièce. Personnellement, je n'ai observé qu'une succession de sketchs avec des mots qui n'existent pas que je n'ai su, du haut de ma grande Culture, rapprocher que de Jamel, Gad Elmaleh ou des Robins des Bois. Il faut être juste: par la grâce des acteurs (grandioses), j'ai passé un quart d'heure hilarant lors des sketchs caricaturant les jargons politiciens, économistes et scientifiques.

Seulement, la pièce à duré 2h10, et c'est vachement long 2h10 pour un quart d'heure de marrant. Surtout que la seconde moitié du spectacle a complétement délaissé l'humour pour sombrer dans un verbiage philosophico-esthétique qui m'a totalement perdu, et que j'ai trouvé d'une prétention sans limite. Genre: "regarde comme je suis fort, je dis des trucs philosophiques trop puissants, mais avec des mots bizarres parce que je suis trop brillant pour m'abaisser à le dire de manière intelligible".

Je vais donc vous surprendre: j'ai été recalé. J'ai bien essayer d'expliquer au jury que j'avais beaucoup aimé les acteurs, surtout quand Dominique Pinon il fait la poule, que j'avais deviné que la mise en scène était bien foutue (à un moment il y a un effet spécial: la lune elle parle!), ça n'a visiblement pas suffi. Dur.
Par contre, j'ai croisé dans les couloirs une Elena triomphante qui a obtenue sa troisième étoile avec mention. Mais elle est sympa, elle a quand même réussi à m'incruster au pot d'après spectacle... et là devant des bouteilles, je me défend vachement mieux!

4 commentaires:

Anonyme a dit…

pas sur que tout ça nous rassure pour la deuxième session qui aura lieu mercredi. Surtout que Bix et moi avons séché le free-jazz. Et j'espère que Bix ne se rendra pas tout de suite compte que ce genre de spectacle est payé par ses impôts ;)

Anonyme a dit…

Ah... Le théâtre de La Colline ! Que de bons souvenirs... Pauvre vieux, j'espere que tu tomberas sur un truc plus facile au rattrapage...

ZeVinci a dit…

Sachez que je serai de tout coeur avec vous mercredi, devant un petit Barça-Lyon des familles!

Anonyme a dit…

et bien contre toute attente, Bix a survécu (et moi aussi). Je sais pas si on a eu la moyenne, mais j'espère que le jury sera sensible à l'effort que nous avons du faire, nous qui ne vivons pas avec la première de la classe