mercredi, septembre 12, 2007

Dancefloor time


Sans renoncer le moins du monde à la nouvelle scène française, et en attendant la chronique des grands Ben Harper et Manu Chao, je m'en vais vous causer de trois albums assez différents de mes petites habitudes. Ca gigote sur le dancefloor avec Justice, Mika et les scissor sisters.


Le premier paragraphe sera français et hétérosexuel, par la grace de Justice. Il s'agit d'un groupe d'électro-house de taille minimale: il sont deux, tous deux plus jeunes que moi (ça nous rajeunit pas). Ils ont connu en leurs cinq ans de carrière une ascension très rapide, couronnée par un album - cross - qui est un gros succès commercial et critique. Ils ont même fait la couverture de Télérama, c'est vous dire.
Leur originalité est de teinter fortement leurs chansons de rock assumé. Il parait que ça fait polémique dans les milieux électro purs et durs, mais je soupçonne que c'est aussi pour ça que ça me plait particulièrement: ça sonne comme de la vraie musique instrumentale, bien en place mais inspirée, naturelle, talentueuse. Jetez une oreille sur D.A.N.C.E pour vous faire une idée...
Je conseille en particulier l'écoute à ceux qui veulent effectuer des tâches rébarbatives au boulot en hochant la tête avec entrain... Non, ce n'est pas du vécu!


Mika a un style plus exhubérant, démonstratif, au choix brillant ou énervant (rayez la mention inutile). Je dois avouer être parti dans l'écoute de Life in cartoon motion avec un a-priori très négatif devant le large succès commercial du bonhomme auprès des petites ados, le jeune âge du bonhomme et ses clins d'oeils appuyés à Queen et Georges Mickael. J'ai rien contre les petites ados, hein, si vous saviez à quel point j'ai pensé à certaines d'entre elles quand j'étais minot, mais tout cela puait le plan marketing à la Star Ac'...
Et bien pas du tout. L'album semble l'expression sincère d'un artiste bizarre, doué, original et m'as-tu vu. L'histoire raconte que Mika, immigré libanais à l'accent anglais étrange, s'est enfermé dans le silence pendant plusieurs années devant les railleries de ses camarades de classe (l'anglais est méchant). Il s'y est construit un petit monde avec des couleurs fluos et des paillettes, et a commencé à travailler cette voix capable de monter très haut qui le rend si étonnant/insupportable. Après un ou deux singles à succès, une maison de disque au nez fin lui a donné les moyens de produire un bel album qui rencontre un succès phénoménal.
Mika prend le pari de nous replonger au milieu des années 70 et de ses plus belles discos. Pour faire bonne mesure, il s'autorise toutes les démonstrations techniques imaginables et ne recule devant aucune montée en puissance basique, et saupoudre le tout avec une voix sur-aïgue qui peut insupporter. Ca passe ou ça casse, mais en ce qui me concerne, ça passe: on se fait plaisir en première intention, sans arrière-pensée, et tant pis si on sombre dans la facilité!
Mais attention, écoutez deux-trois chansons avant de vous jeter dans l'album pour vous faire votre idée. Mais si Mika prend chez vous, bonjour le bonheur, les danses solitaires dans l'intimité de votre bureau, et les reprises chantées-fausses à la Roxane!


A propos, j'en viens au troisième laron du post: les scissor sisters. Et pas d'ambiguité là non plus: on est là pour bouger, chanter, onduler, en pantalons moulants violets. Pas de grande ambition si ce n'est de faire la fête, sans complexes.
Les scissor sisters sont un pur produit -les plus observateurs d'entre vous l'auront deviné en étudiant de près la photo illustrant ce post - de la scène gay américaine. Ils sont connus pour leurs prestations scéniques hallucinantes, archi-festives et purement disco. Leur dernier album - Tadah!, c'est son nom - est à cette image: efficace, généreux, bondissant - mais loin d'être révolutionnaire. On peut donc là aussi être enthousiaste à son écoute si on est emporté par l'ambiance, disco paillettes et whisky coca, ou bien le juger sans intérêt.
Je traverse peut-être une période de remise en question de mes orientations musicales, mais ça a là aussi bien pris chez moi. Je ne peux pas m'empêcher de fredonner d'une voix de fausset les refrains de leurs tubes, tout en levant progressivement les bras en l'air en ondulant le bassin sur un rythme lassif.
Un bonheur simple et festif, quoi!

(Quoi, vous pensez que je traverse peut-être plus une période de remise en question de mes orientations sexuelles que musicales? Tsss.)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

...mouais...
On t'as connu plus avisé en ce qui concerne les gouts musicaux. Si j'ajoute à ce post le fiasco free-jazz, tu m'as tout l'air d'être en pleine berezina musicale !

ZeVinci a dit…

Je ne pourrais que concéder la bérézina sportive, tout au plus.