samedi, janvier 20, 2007

Un lexomil et une BD

Le blog est décidément fort pauvre en coups de gueule ces jours-ci. Pourtant, les gué-guerres pré-électorales offrent un terrain fertile à l'indignation... Mais bon, j'ai déjà dit et répété que je considérais que les premiers coupables du grave virage 100% people de la politique étaient les médias (vous ai-je déjà conseillé la vision d'Arrêts sur Image?)... et leurs téléspectateurs minables. Quand on veut du divertissement, du divertissement, du fun et des paillettes, mais surtout pas de vilaines prises de tête, ben il ne faut pas s'étonner que médias et politiques ne proposent plus que ça.
Bref. Du coup, je me désintéresse complétement de cette pré-campagne. La question pour moi centrale (vote utile ou vote sincère) donnera lieu à de sévéres prises de tête, des lectures attentives de programmes (vous savez, le document indigeste que personne ne ne lit) et qui sait des posts passionnants, mais plus tard. Contrairement à ce qu'on essaye de nous faire croire, y a pas le feu. C'est fin avril si je ne m'abuse, et en plus un français sur quatre se décide dans le dernière semaine, ce qui relativise le cirque actuel.

Mais cetta absence de coups de gueule me frustre un peu. J'ai en effet une théorie à laquelle je tiens beaucoup, selon laquelle il est sain de s'énerver, de pousser des coups de gueule, de s'indigner. On me rétorque à l'envi qu'objectivement ça ne change rien, que Chirac reste toujours aussi minable, l'économie toujours aussi aveuglément libérale et l'Italie toujours championne du monde que je gueule ou pas. Alors je ferais bien pour mes petites artères et pour la sérénité des débats à table de ma calmer un petit peu, des fois.
Mais donc je ne suis pas d'accord. Tant qu'on ne révolte devant les trucs révoltants, au moins on n'est pas indifférents, et c'est déjà beaucoup. On risque moins de se comporter comme un connard après. Enfin, vous connaissez la chanson, je pense.

Mais alors ce qui m'impressionne au plus haut point, c'est les gens qui dépassent ce qu'adroitement je résumerais par le dualisme "engagement/casse-couille". Bref, des types qui arrivent à être intéressés, impliqué, engagés sans hurler tout le temps et avoir envie d'insulter tout lecteur du Figaro croisant son chemin.
Etienne Davodeau est de ceux-là. (Putain, elle part de loin cette intro!) Il s'agit d'un auteur de BD réaliste, genre dont nous raffolons. Vous savez, ces BDs souvent en noir et blanc, racontant des histoires d'aujourd'hui avec finesse et humilité (Joe Sacco et Alex Robinson entre autres).
Mon frangin et ma belle soeur, fins connaisseurs de mes petites passions, m'ont offert un joli coffret de Davodeau, rassemblant trois albums: Quelques jours avec un menteur, rural! et les mauvaises gens. Le premier raconte une semaine de vacances entre potes qui dégénére en un terrorisme à la peinture à l 'eau des plus sympathiques, Rural! raconte l'histoire vraie de paysans bio confrontés au tracer d'une autoroute et Mauvaises gens raconte la naissance de l'engagement des parents de l'auteur dans la campagne angevine.
Ce dernier album, couvert de récompenses, est particulièrement brillant: il raconte un parcours particulièrement pour moi atypique (engagement politique grâce au catholicisme!), et le fait avec une simplicité et une justesse incroyable. Et c'est cela aussi qui transpire dans rural!, autre sujet engagé: avant tout, les histoires de Davodeau sont humaines, calmes et mesurées. Sans coup de gueule. Et elles n'en sont que plus fortes, car moins partisanes (en apparence).
Alors moi je dis bravo. Et accessoirement je vous conseille la lecture assidue de cet auteur, parce qu'en plus de cela ses bouquins sont passionnants et que les personnages, très attachants, nous sont particulièrement proches.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Moi aussi, je vais poussser un coup de gueule.
Davodeau, c'est bien, mais C'EST QUI TA BELLE SOEUR? J'voudrais bien la connaitre!!!!!!