dimanche, septembre 17, 2006

Le revoilou




La rédaction de thèse vit ses dernières heures: encore une grosse matinée de corrections et quelques démarches administratives passionnantes, et le futur best-seller de 279 pages

"Estimation et segmentation de mouvements transparents pour des séquences d'images fluoroscopiques avec application au débruitage"

sera soumis à la sagacité de mes rapporteurs.

En attendant, ce n'est pas cette rédaction un brin pénible à la longue, ni une recherche de taff toujours aussi floue (mais prometteuse), qui m'ont empêché de partir pour cinq jours de conférence scientifique à Istanbul. Et tant pis si je n'aperçois Elena qu'une soirée toutes les deux semaines: à cet âge là, on ne change pas vite de toute façon...

Pour les non-thésards, je m'étend un peu sur le concept de conférence scientifique, qui est assez étonnant. L'idée de base, c'est de mettre un maximum de spécialistes d'un même domaine entre les mêmes murs, pour qu'ils s'expliquent mutuellement ce qu'ils font, et que de leurs discussions enflammées naissent tout plein d'idées passionnantes.
Cette belel idée cache une réalité plus complexe. En fait, l'assistance se divise en deux catégories:
  • Une majorité de thésards ou post-docs, dont la culture scientifique ne permet pas de suivre les exposés (hyper-spécialisés) beaucoup plus loin que l'introduction. Ce phénomène est accentué par le fait qu'ils stressent comme des bêtes pour leur exposé à eux, ce qui est stupide quand on sait que toute l'assistance somnolera de toute façon.
  • Des grand pontes balèzes, qui pour la plupart n'en ont rien à foutre des petites recherches présentées par les thésards et post-docs. Ils préfèrent s'agglutiner entre eux, et discuter de collaborations et de visions à long terme au resto d'à côté.
Bon, je précise que je schématise: la plupart des représentants de la première catégorie se donne un mal héroïque pour essayer de comprendre un peu ce que baragoine le Chinois tout stressé qui est en train de présenter (putain que c'est long 20 minutes en anglais quand on ne sait pas parler anglais!), alors que les pontes honnorent pas mal de sessions de leur auguste présence, et sont susceptibles de donner plein de bonnes idées aux quelques thésards bossant sur des sujets qui les passionnent.

Quoiqu'il en soit, le concept de conf aurait de quoi laisser sceptique, s'il n'y avait pas les "social events". Il ne vous aura sûrement pas échappé que les confs ont plus souvent lieu à Hawaï, Rio ou Pékin qu'à Maubeuges, Hannovre ou Minsk.
Et effectivement, tout le challenge est de profiter un max de l'environnement touristique et culturel, tout en nouant des relations d'amitié avec d'autres chercheurs, ce qui réclâme une fraicheur pas toujours disponible après une journée à se torturer le cerveau pour essayer de perser le mystère des recherches du pakistanais qui est sur l'estrade. Surtout quand on y ajoute le décalage horaire!

Dans notre cas particulier, on a bien profité du dimanche pour faire du tourisme. Même si je connaissais déjà la ville depuis un week-end prolongé au début de l'année, j'ai beaucoup apprécié d'une part parce que la ville et magnifique, et d'autre part parce qu'on était hébergé cette fois dans l'autre quartier touristique (la nouvelle Istanbul), ce qui m'a permis d'en découvrir une autre facette.
Et puis il y a eu le magnifique banquet de la conf: une croisière sur le Bosphore, en toute simplicité. J'y ai frôlé l'accident: après avoir harcelé tous les Italiens de la conf' suite à la victoire de la France, je me suis réfugié auprès de deux Belges qui ont fait honneur à leur réputation alcoolisée de convivialité. Le pinard et raki a coulé à flot, surtout quand les organisateurs ont eu la mauvaise idée d'attirer notre attention sur le fait que le repas était "all included".

M'enfin, ça fait du bien de dormir à la maison après tout ça quand même!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bravo. Je commençais à m'inquiéter et à croire que ce blog était devenu muet. Je suis rassuré. L'ironie légérement décalée est toujours présente. OUF!