mardi, août 08, 2006

Les quatre mots italiens qui me font peur...

Hey dis donc le web, tu crois que sous pretexte que je suis en vacances je lache l’affaire? Mais non, ce n’est pas un eloignement de 1000 km et une connection très très bas debit qui va m empecher de te péter la bise, non mais!

La bonne nouvelle, c’est que je vais revenir tres bientot charge d’anecdotes plus passionantes et marrantes les unes que les autres. Le foot, la mer, le soleil, la zique, le patriotiste italien, tout ca tout ca. La mauvaise nouvelle, c’est que tres probablement du fait de la these, je n’aurai pas le temps de vous parler de tout ca. Mais arretons de nous plaindre, et degustons le sujet du jour: les quatre mots italiens que je deteste:

“Cristian”, “Permesso…”, “Ascota”, et “Estracomunitori”.

  • Cristian, c’est le gros boulet d’ami d’Elena, la mitraillette qui te bombarde de vannes sans te laisser le temps de commencer une reponse dans ton pauvre italien. Enfin, vous voyez qui je veux dire, donc vous voyez ce que je pense, donc enchainons.

  • “Permesso…”, c’est le petit mot a dire quand tu t’introduis chez quelqu’un. Littéralement, ca veut dire “Je me permets…”, et le coeur du problème pour moi, c’est que cette injonction est suivie de points de suspension, et non d’un point d’interrogation.

Vous me trouvez surement tatillon de m’enflammer pour une finesse ponctuatoire. Mais elle a pour conséquence dramatique (de mon point de vue), que tu n’es jamais vraiment dans ton intimité car tu es toujours exposé à l’intrusion de parents ou d’amis qui passent te péter la bise, discuter un petit peu, te montrer leur gamine, etc.

C’est très pittoresque, surtout que la plupart des visiteurs sont très gentils, mais putain on n’est jamais chez soi! J’ai flirté avec le coup de boule rotatif sur une nonna pourtant armée des meilleures intentions quand elle m’est tombé sur le poil à l’improviste alors que je me débattais avec l’ordinateur familial. Ca doit etre l’effet Zizou…

  • “Ascolta…”. Le mot suivant permet de rester en compagnie de la charmante nonna, car le “Ascolta” est à l’interruption orale ce que le “Permesso” est à l’intrusion physique.

Je m’explique: la formule magique “Ascolta” (“Ecoute”) te donne le droit inalienabile d’interrompre quand bon te semble toute discussion dans laquelle tu n’es pas engagé (aussi passionante soit-elle) pour poser des questions pratiques urgentes ou donner des conseils impérieux du type: “Mange tu es trop maigre”, “Couvre toi” ou “Reprend donc une quatrième fois des lasagnes”. Au début ça amuse, au bout d’un moment ça s’ignore, mais tout le challenge est de rester poli dans la phase intermédiaire. J’en suis là et je suis sous Prozac.

  • Estracommunitari. Là, ça devient moins drole… “Estracommunitari” serait l’équivalent français de “personne issue de l’immigration”, à la différence près qu’elle est utilisée sans la moindre gène par l’écrasante majorité de la population… et avec une connotation au moins aussi péjorative que son équivalent français. Au mieux, l’estracommunitaro est un bougre mal éduqué que c’est bien dommage mais qu’il va falloir renvoyer chez lui, au pire (et le plus souvent), c’est un délinquant je m’en foutiste dont l’unique but dans la vie est de pourrir l’Italie.

Comme chez nous, les médias qui matraquent tous les faits divers commis par des immigrés en soulignant bien l’origine des coupables y est pour beaucoup. Mais à la différence de la France, cette vague migratoire est assez nouvelle (et pourtant toute relative), ce qui augure d’une période d’ouverture des esprits assez longue.

J’ai en projet un post “Les dix mots italiens que j’aime” (Café, culture, hospitalité, bouffe, humour, dynamisme, soleil, sport, engagement, digestif) qui permetta de rappeler que j’aime beaucoup ce pays, contrairement à ce que mes posts critiques mais terriblement amusants peuvent laisser augurer à ceux qui me connaissent mal!

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