mardi, décembre 22, 2009

Le Top 10 ciné 2009

On me demande souvent quel peut bien être l'intérêt de tenir un blog (fût-ce au rythme fort peu soutenu que je suis depuis un certain 14 avril 2008). La chose est peu évidente, et parmi les nombreux arguments que j'ai mis en avant au fil des années (mettre ses idées au clair, tenir la famille/les amis au courant des coups de coeur et de gueule, etc), il en est un qui est indiscutable - et égoïste. Il me permet de garder trace des différentes sorties que j'ai faites, des concerts que j'ai vu, des CDs que j'ai écouté et des films que j'ai vus au ciné dans l'année!
2009 touchant à sa fin, il est l'heure de repasser mes chroniques cinés de l'année passée pour établir mon incontournable Top 10 2009. Je précise qu'il s'agit des films que j'ai vus dans l'année, ce quine veut pas nécessairement dire qu'ils soient sortis en 2009; Il Divo et Louise Michel sont en fait apparus en salle fin 2008.
Mais trêve de blabla, rompons le silence, le verdict est le suivant:

1- The wrestler.
2- Un prophète.
3- Il divo.

4- Harvey Milk.
5- Welcome.
6- Louise-Michel.
7- Inglorious basterds.
8- Là haut.
9- Qu'un seul tienne et les autres suivront.
10- Les beaux gosses.

Comme vous l'aurez compris par le subtil saut de ligne qui les sépare des films suivants, les trois premiers de la liste sont pour moi au dessus du lot. Absolument sublimes. Et assurément inoubliables.
D'autre part, fidèles et attentifs comme vous êtes, vous n'aurez pas été sans remarquer la présence de deux films dont je ne vous avais pas encore parlé. C'est que, voyez-vous, j'ai mis à profit mes trois jours de célibats récent pour rattraper quelque peu mon retard.


Commençons par Inglorious basterds, le film déjanté de Tarantino sur un groupe de chasseurs de nazis. J'ai longtemps hésité à aller le voir tant je n'aime pas voir un type immature comme Tarantino s'amuser sur un tel sujet.
Evidemment, les artistes sont libres de raconter ce qu'ils veulent de la façon qu'ils le veulent. Mais pour que moi je ne me sente pas mal à l'aise, j'ai besoin de sentir que le gars est clair dans ses intentions quand il aborde l'Holocauste. J'aurais aimé qu'il dise qu'évidemment le sujet historique est grave, qu'il ne relativise absolument pas la responsabilité nazie dans ce génocide, mais qu'il avait envie de ce cadre pour planter un western comme il sait les faire. Des platitudes certes, mais qui désamorcent un sujet très glissant.
Or, je suis tombé sur une interview dans le Spiegel exactement à l'opposé. Tarantino se prenait maladroitement les pieds dans les arguments style "je ne juge pas, personne n'est ni tout blanc ni tout noir", ce qui s'applique effectivement bien au film mais est évidemment très malheureux en la circonstance.
J'ai donc pris la noble décision de boycotter le film. Pendant des semaines, j'ai tenu. Mais finalement, à force d'entendre des comptes rendus enthousiastes, j'ai fini dans un moment de faiblesse par craquer. Et, comme vous pouvez en juger par la bonne place dans mon palmarès, j'ai malgré tout beaucoup aimé le film.
La scène d'ouverture (un nazi fait craquer un villageois hébergeant des juives par un long dialogue dans un suspence à couper au couteau) est magistrale, mais à la lueur de mes réserves, il a presque achevé de me convaincre de quitter la salle. Presque, heureusement, car Tarantino a ensuite le bon goût de cesser toute scène malsaine de chasse au juif, pour nous plonger plutôt dans une chasse aux nazis sans prétention.
Avec des personnages de cartoon. Des gros effets. De la musique qui pète. Des dialogues au cordeau. Des personnages ou des scènes entières dynamitées pour un trait d'humour. Bref, un truc réjouissant, techniquement superbe, qui fait bien plaisir à voir. Et en plus, les quatre langues parlées dans le film (français, anglais, allemand et italien) sont aussi les notres, ce qui fait qu'on peut se la péter à ne pas lire les sous-titres!
Et donc soit Tarantino a bien raté son interview, soit il a bien été encadré par ses producteurs pour éviter la faute de goût majeure.


Et le petit dernier est Qu'un seul tienne et les autres suivront. C'est un petit film français fraichement sorti, et dont la jeune réalisatrice, dont c'est le premier film, cumule les prix de mise en scène. On suit trois histoires (la maman qui veut rencontrer l'assassin de son fils, la jeune fille qui veut revoir son amoureux emprisonnée, et le brave mec qui doit prendre la place d'un taulard pour quelques jours) qui vont se rejoindre dans une scène finale au parloir de la prison.
Quelle maitrise! Chaque histoire est forte, parfaitement maitrisée et superbement jouée. Tout sonne juste et, coup de maitre, on ne se lasse pas de passer d'une histoire à l'autre bien qu'elles ne soient pas vraiment reliées. Le film m'a scotché du début à la fin, non par l'enjeu des intrigues, mais par l'humanité des personnages et des situations, admirablement rendues par acteurs et réalisatrice.
Apparamment simple, mais superbement juste.

1 commentaire:

dasola a dit…

Bonjour, dans ce top 3, Le prophète et Il Divo (sorti le 31/12/08 à Paris), entièrement d'accord. The Wrestler: non. J'ai trouvé ce film épouvantable et puis de voir Mickey Rourke dans cet état, m'a donné le bourdon. En revanche, je recommande un dessin animé, Mary et Max: un bijou. Bonne fête de fin d'année.