mardi, juin 12, 2007

White stripes


Comme stipulé dans notre contrat de mariage, Elena a le droit, pour chaque trentaine de concerts d'accordéon auxquels je la traine, de choisir un concert électrique à son goût. Cette année, elle a opté pour les maîtres du riff saturé qui tue: les white stripes au Zenith.
Pour nos lecteurs de plus de cinquante ans, il s'agit d'un groupe qui se plonge aux sources du rock indé et du blues avec une formation minimale: Mel à la batterie (basique mais carrée) et le virtuose Jack à la guitare.

Je suis passé à deux doigts d'être conquis.
Les animaux savent y faire, et Jack, fidèle à sa réputation, délivre son quintal d'accords surpuissants et pleure de sa voix cassée avec talent. La scénographie est très sympa, inspirée d'un sombre mouvement pictural hollandais n'autorisant que le rouge et le blanc (quoiqu'elle n'invite pas à la sobriété). Et surtout Jack suppure l'énergie pas tous les pores, il scotche à lui tout seul un Zenith de 2000 places à coup de grands riffs magistraux.
Seulement, cette débauche d'énergie m'a semblée très désordonnée. Il m'a manqué, sur la première partie du concert, l'efficacité du blues bien en place de leur dernier album. Et au lieu d'être porté par la bête de scène Jack, j'ai bien souvent été paumé par ses changements de rythme (tous les trois accords parfois) et ses inspirations larséniques. Il transpire le talent, mais même un virtuose comme lui doit être cadré pour donner sa pleine mesure.

Pourtant j'ai failli basculer, à la faveur des morceaux bien en place de la deuxième partie du concert. Il aurait fallu pas grand chose...
Par exemple que Jack s'adresse plus au public, et pas en redneck à 100 à l'heure, typique de l'américain pour qui Paris n'est qu'une date entre Madrid et Londres. Ou que le concert dure un peu plus d'1h20, et se finisse moins brusquement.
Ou encore, surtout, surtout, que LE tube majeur, LE riff majuscule, seven nations army soit plus exploité que cela. On aurait aimé une version live inventive d'un bon quart d'heure, variant autour du refrain original pour nous laisser à genoux. On n'a eu qu'une version très classique, enrichie d'un ou deux refrains supplémentaires, sans plus. Professionnel et sans passion.

Dommage. Par contre, Elena a été conquise. Mais elle a pas de blog, elle.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu pourrais avoir l'onnèteté de dire qu'hier soir, tu étais minoritaire, vu que moi aussi j'ai été émballé. Bon, faut dire, je savais à quoi m'attendre, pour les avoir déjà vu.

Question racines, tu oublie la country ("Jolene", au départ, c'est du Dolly Parton), et bien sur le punk, plus dans l'attitude que dans la musique elle même.
Moi je reste toujours épaté de voir un groupe aussi minimaliste et anti-commercial (je suis bien certain que le coté "pas en place qui te déplait est volontaire, et il se retrouve d'ailleurs en partie sur les albums) faire la carrière qui est la sienne.

ZeVinci a dit…

Trop d'immersion dans la politique a des conséquences graves. On ne sait plus orthographier "honnêteté" par exemple.
Sinon je confirme. Elena elle était contente, Alex il était content, et moi neutre. Mais comme d'habitude il n'y a pas la moindre discussion au sortir d'un concert, je me permet de faire la fine bouche. Et si ils font exprès de pas être en place, ils sont effectivement très punks dans l'esprit. Voire un peu cons.
Et puisqu'il s'agit d'être précis, le Zenith compte 5000 places et non 2000.

Anonyme a dit…

Bigre! Qu'est-ce que je me sens inculte ! Connais rien de tout ça et passe sans doute à côté de grandes émotions. Le blogueur pourrait-il documenter son site comme il se doit à savoir inclure dans son post un extrait de ce groupe? C'est déjà plutôt frustrant de constater son déficit en culture musicale (entre autre . . .), alors, s'il vous plaît, ayez le tact cher ami de faciliter l'initiation à ce répertoire à ceux et celles de bonne volonté !!!!

Anonyme a dit…

Vous pouvez par exemple aller sous:
www.radioblogclub.com/search/
et chercher "White Stripes".
Commencer avec "Seven Nations army", donc.