mercredi, décembre 20, 2006

Mondovino revient, et il est pas content


La meilleure preuve que la série de dix films d'une heure dérivés des rushs de Mondovino est une réussite, c'est qu'elle a réussi sans coup férir à nous détourner de notre consommation de séries US pourtant bien rôdée: Desperate housewives, prison break, lost et grey's anatomy dans des moments de faiblesses.
Pourtant accrocs à ces séries bien foutues et fortement addictives, nous n'avons pas lâché un moment le visionage des passionnants moyens métrages de Mondovino. L'auteur-réalisateur-monteur Jonathan Nossiter présente sa série non comme un simple Mondovino le film, version longue, mais comme un ensemble de films indépendants, explorant des sujets séparés et bien définis.
A vrai dire, je doutais un peu de ces affirmations (d'autant plus que le distributeur est TF1 vidéo, et n'aurait rien contre fructifier le filon sans vergogne). Je me serais d'ailleurs déjà estimé heureux de passer plus de temps en la compagnie des charismatiques vignerons-terroir bourguignons ou du sud-ouest, et de me moquer de la vision réductrice de monsieur Rolland, des Mondavis et des grosses maisons bordelaises. Mais il est vrai qu'on explore des thèmes nouveaux (vin de garage, vin brésilien, ...), qu'on fait de nouvelles rencontres (gros producteurs américains arrogants, scientifique prédisant la note Parker d'un vin non encore élaboré, producteur de vin de garage, petit producteur bordelais et gros producteur bourguignon) et qu'on apprend à mieux connaître les personnages adorables ou détestables du film. Autant de points qui avaient dus être évacués du film pour le garder digeste.
Grâce à cette volonté d'enrichir le propos, Nossiter transpose à la série les grandes qualités du film, sur une toute autre longueur. La thèse centrale contre l'uniformisation des goûts est renforcée (par les points de vue multipliés sur le phénomène), et affinée (on comprend un peu mieux les "méchants", dont le défaut majeur est d'écraser les autres).
Mais on a un bonheur fou à regarder ces films, qui forment surtout un formidable hymne au vin: on crève d'envie d'être invités à la table des personnages les plus charismatiques que l'on rencontre. En attendant, on a envie d'inviter des potes à se faire une bonne bouffe bien arrosée!

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