vendredi, octobre 06, 2006

Grand corps malade


Ca faisait un bail, une petite chronique-concert! Mercredi, nous sommes allé voir Grand Corps Malade, le slameur dont je vous avais déjà parlé ici, au Bataclan. Le garçon a le vent en poupe et s'installe dans cette belle salle pendant 10 jours.
Nous sommes arrivés assez tôt pour constater deux choses. D'une part, Aznavour continue de nous suivre à la trace puisqu'après la rue Ketanou il y un deux ans, il assiste au même concert que nous fois encore. D'autre part, c'est sympa d'aller assister au concert d'un mec qui remet la poésie et le français au goût du jour, mais on s'expose à cohabiter avec des collégiens trainés ici de force par un prof de français trop dynamique. Nous avons donc eu la joie de voir les trois rangs qui nous précédaient emplis de petits jeunes à coupes faussement décoiffées. Plus de peur que de mal heureusement: ils ont été calmes, et si on fait abstraction des irruptions sporadiques de portables pour enregistrer/photographier/filmer certains morceaux.

En première partie, nous avons eu droit à un petit one man show réjouissant d'un pote de Grand Corps Malade. Le gars était encore tout timide sur scène, mais ses textes très politiquement incorrects (mon père bat ma mère; l'école est très dangereuse pour les profs; les rappers sont des crétins...) nous ont bidonné jusqu'à l'apothéose: un inénarrable mariage de rappers. Allez, juste une vanne pour vous donner une image de ce que c'était: "On a souvent du mal a différentier rap et slam. Disons qu'ils sont cousins, mais qu'il n'y en a qu'un qui est allé à l'école!".

Ce fut alors à la grande silhouette et à la voix pleine de Grand Corps Malade de prendre possession de la scène. Un très bon concert, mais comme les slameurs ne peuvent bien sûr pas beaucoup dévier des chansons de leurs CDs, l'intérêt de la chose n'était pas dans la relecture "live" de morceaux qu'on connait par coeur.
Elle tenait à l'arrangement musical d'abord: un quatuor à corde, une guitarre, un piano et des percus, mettant magnifiquement en valeur les textes sans leur voler la vedette. Et évidemment nous eûmes droit au passage de nombreux potes talentueux.
Le concert était étonnant également par la présence scénique du bonhomme: figé pour des raisons évidente, cela ne l'empêche pas de scotcher le public et de donner une impression de calme.
Mais ce sont surtout les nouveaux textes qui ont valu le déplacement. Des poétiques (sur l'amour, si si il se lance), des inventifs (sa presque signature chez universal racontée avec moultes jeux de mots), et des drôles (sur sa béquille et son appart' de célibataire). Le monsieur a du talent, et sa surexposition médiatique n'y semble rien changer.
Bref, du très très bon qui donne envie de se remettre fissa le CD dans les oreilles, et de se lancer à écrire soit même...

Sur ce, je vous quitte pour quelques jours à Atlanta. je sens que ça va être une expérience touristique moins forte que Trieste...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Profite de tes 9 heures et demie d'avion pour écrire tes premiers slams, puisque le concert de mercredi t'en a donné envie. Ce serait sympa de te lancer là-dedans ! Suis sûre que cela t'irait bien; A bon entendeur . . .
PS: Connais-tu Syrano?

ZeVinci a dit…

Oui, Syrano on a vu en concert rapide aux Francos. Mais je ne me rappelle plus bien, si ce n'est que ça m'avait assez plu pour que je cherche leur CD après...