dimanche, juin 01, 2008

Camille à la Cigale


Euh, salut, vous vous souvenez de moi? Dans le temps, il m'arrivait de mettre un jour un blog plus d'une fois toutes les deux semaines pour rajouter des photos de mon fils. Vous me remettez?
Bien. Parce que je suis de retour, au moins le temps d'un post! Tout comme le jeune cadre dynamique qui allait voir un concert toutes les semaines était de retour mercredi soir, au détriment du père attentionné et autoritaire à qui il a laissé place récemment. Par la grâce de mon frangin et de sa fidèle assistante, nous avons en effet pu nous arracher aux cris d'amour de Gael pour profiter du concert de Camille à la Cigale.

C'était le concert piège par excellence car nous nourrissions de hautes attentes quand au spectacle qui allait nous être offert.
Pour commencer, nous adorons les deux derniers albums de Camille, et saluons l'évolution vers plus de recherche sur les sons bizarres qui a présidé à la réalisation de Music Hole. En plus de cela, la fo-folle bondissante Camille bénéficie d'une réputation de bête de scène que nous avions hâte de voir de nos petits yeux ébahis. En outre, elle est accompagnée de spectaculaires musiciens-vocaux (faisant la batterie, la basse et le scratch à la bouche, par exemple), ce qui assure certainement le spectacle.
Et enfin, plus égoïstement, puisque nous allons nous rendre au concert moins souvent que par le passé (si, si, ne cherchez pas à me consoler, j'en suis sûr), nous voulions vraiment en prendre plein les mirettes. Autant dire que la mère Camille avait toutes les chances de nous décevoir tant la barre était haute.

Ne reculant devant rien, nous lui avons rendu la partie encore plus difficile en n'arrivant *que* quinze minutes avant l'ouverture des portes. Une file impressionnante d'une centaine de mètres était déjà formée ce qui, alliée au nombre de sièges réservés pour les VIPs dans une salle demie-assise, nous a laissé peu de places acceptables.
Petite parenthèse en passant: en temps normal, cette pratique élitiste de la réservation de places aux invités m'horripile. Mais quand les VIPs ont les traits charmant de Sandrine Kiberlain, ben je passe l'éponge. Et quand aux lecteurs malfaisants qui voudraient me faire remarquer que nous pourrions choisir des places debout, je vous répond qu'il n'en est pas question. Nous avons droit à notre petit confort maintenant! Fin de la parenthèse.

Notre vieille expérience aidant, nous avons réussi à choper des places acceptables à l'étage, seulement gênés par un poteau coupant la scène en deux régions. Mais la vue restait tout à fait acceptable.
Sauf que de petits malins, arrivés plus tard que nous encore et peu satisfaits de la taille moyenne du spectateur présent dans la fosse, ont trouvé un plan d'enfer: en s'agrégeant contre ledit poteau, dans le passage, ils avaient une vue parfaite sur la scène. Certes, chacun d'entre eux cachait le spectacle à une cinquantaine de spectateurs assis, mais si on ne regarde pas derrière, on peut facilement faire semblant de ne pas s'en rendre compte.
Nous évitâmes le fiasco grâce à votre serviteur qui s'en allât courageusement bouter les malotrus dans la fosse. Dès le début de la première partie, je bondis et agressais courageusement une malotrue qui s'en alla la queue entre les jambes. Seulement, je m'étais à peine réassis que de nouveaux goujats débarquèrent et cachèrent la vue fraichement dégagée. J'étais à deux doigts de céder à l'énervement quand une des spectatrices assises dans le même axe que moi pris la relève, et veilla au bon respect du déblayage du poteau pendant tout le concert, résistant stoïquement aux démonstrations de mauvaise foi les plus tourneboulantes (genre "mais on va pas au concert pour être assis" - alors qu'il était impossible de voir quoique ce soit même debout derrière les malotrus). Sans mes disciples, j'aurais peut-être réagi de manière moins diplomatique.

Quoiqu'il en soit, je ne peux pas dire que j'avais l'esprit complètement libéré quand Camille fit son entrée sur scène. Et donc, malgré l'inconfort de notre position, et malgré les très haut niveau d'attente à laquelle elle était exposée, Camille nous a en-chan-tés.
Pour commencer, ses chansons sont magnifiques, ce qui est ma foi assez important. La scénographie était superbe: Camille est accompagnée d'un clavier (la seule concession aux instruments classiques), de deux "human-drum-box" (basse et batterie à la bouche), de deux choristes masculins faisant des percus en sautillant sur leur estrade (enfin, c'est ce que j'imagine car on ne les voyait pas - ils étaient de l'autre côté du poteau), et de deux choristes féminines. Et c'est très impressionnant de voir tout ce monde là chanter au diapason en se tapant sur la poitrine pour établir la rythmique!
Et j'ai surtout apprécié l'intensité que tout ce petit monde mettait dans les chansons. Le groupe emporte le public non pas simplement en faisant quelques petites blagues, mais en se jetant corps et âmes dans des chansons décalées et très travaillées. On est scotché, et carrément conquis quand arrivent les chansons les plus ludiques, lors desquelles on est ravis de faire "miaou-miaou waf-waf" quand on nous l'ordonne.

Bref, Elena, Sandrine et moi-même avons passé une soirée superbe. Merci à Camille, à mes disciples et surtout à Mathieu et Vanessa!

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