samedi, juin 24, 2006

A year in the merde


Comment occuper un long trajet de train tout en gagnant une crédibilité incroyable dans son anti-britanisme primaire? J'ai résolu cette équation en engloutissant le livre de Stephen Clarke sobrement intitulé A year in the merde (ou God save the France en français) lors du Pau-Paris d'hier.
Il s'agit d'un roman narrant les aventures d'un anglais venant travailler un an à Paris, très largement nourri de l'expérience de l'auteur, journaliste britanique vivant depuis 10 ans dans la plus belle ville du plus beau pays du monde. L'histoire est avant tout un prétexte pour se moquer des différences culturelles entre nos deux pays.
Officiellement, je l'ai choisi pour me remettre gentiment en question à la faveur du regard doux-amer de ce charmant sujet de sa très gracieuse majesté. Officieusement, j'espérais bien qu'il soit injuste, méchant, obsessivement anti-français, ce qui me permettrait d'une part de montrer au monde entier mon ouverture d'esprit, et d'autre part de mettre en avant la sujectivité malveillante des enfoirés de roast-beefs.

Malheureusement, mon plan n'a pas pris car ce lâche de Clarke (l'anglais est lâche) a pondu un livre très rigolo, bien écrit et bien mené, dont j'ai dévoré les 400 pages sans même voire défiler les gares d'Orthez et de Dax. C'est plein de second degré, sur les français certes, mais aussi sur les anglais, les hommes, et même les suppositoires. Un livre très plaisant donc, que je vous recommande chaudement.
Sur le fond du problème - la critique de la francitude - l'auteur n'y écrit pas que des conneries, et en plus il a l'honnêteté de vanter aussi nos qualités. Bons points comme mauvais points sont distribués sur des broutilles comme sur des points importants: de notre anglais déplorable (mais merde en France c'est quand même à lui de nous parler français!) à notre bouffe excellente, de l'impolitesse du parisien à la beauté des françaises (yes!), de la complexité de notre administration à la disponibilité de nos médecins, etc.

C'est donc globalement équilibré, même s'il y a des points sur lesquels je ne suis pas d'accord. Non, on n'est pas tout le temps en grève! Oui, c'est bien d'avoir des lois permettant de ne pas bosser tout le temps, et empêchant de virer les gens facilement. J'ajoûte que la fébrilité du héros face à toute discussion sérieuse, et son ennui face à toute considération politique, permet de mieux comprendre l'état social de l'Angleterre.
Ce premier volets existe aussi en français, et deux autres bouquins sont aussi sortis, que je vais tester pour vous prochainement!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'ai également bcp apprecié ce bouquin! Bien écrit et très rigolo! Je m'y suis retrouvée à plusieurs reprises, puisque, tout comme l'auteur, je suis venue vivre en France tout récemment!
Les selles des chiens, les serveurs parisiens et les grèves sont les premières choses que j'ai également remarqué...
A contrario, les propos concernantla pétanque, les suppositoires et l'accent français (en France on est censé parler français et non british!) me semblent un peu trop exagérés...