jeudi, avril 16, 2009

Il est frais mon poisson...


Ils sont beaux mes CDs, ils sont beaux mes CDs, m'sieurs dames! La récolte n'a pas particulièrement donné en quantité, mais alors là là qualité mes aïeux, je vous dis que ça!

Une chronique musicale ne serait pas vraiment digne de mon blog s'il n'y avait pas un régional de l'étape, un bon petit groupe français pétri de talent. Cette fois-ci, c'est Syrano qui s'y colle, avec son second album Le goût du sans. Syrano présente une étrange fusion des genres entre une musique à forte teinte "chanson", violons et ogre de barbarie en tête, et un chant plus proche du rap, dense et rythmé.
Je vous avais déjà parlé de ce groupe à plusieurs reprises (ils ont pas une vie facile, ils viennent de Chartre. Il faut donc leur faire toute la pub possible!), et j'attendais leur album avec une impatience d'autant plus vive qu'il sort trois ans après le premier. Et c'est une belle réussite. D'abord, leur musique n'a rien perdu de sa pèche ni de son originalité. Les paroles sont intéressantes quoique inégales; émouvantes touchant au poétique parfois, ou bien enrâgées et entrainantes, elles tombent aussi à l'occasion dans le naïf et la facilité.
Bref, ça reste du très bon. Mais en prime, Syrano élargit son répertoire avec cet album, et visite du folk plus classique (seul, chantant à la guitare), et du glam rock du meilleur effet. J'adore. En plus, les illustrations ravissantes de l'album (ainsi que les animations des clips) sont faites par le chanteur avec ses petites mains!
Finalement, le seul reproche que je pourrais faire à l'album est d'être un peu trop long, au risque d'étouffer l'auditeur lors des premières écoutes. M'enfin, quand on n'a que cela à redire...

Venons en à une autre réussite, dans un tout autre style: Grace/Wasteland de Peter Doherty.
Voila un album auquel je ne croyais pas du tout; je voyais d'avance cette grande saucisse poseuse de Doherty se faire téléguider par d'infames producteurs pour capitaliser sur son image d'artiste maudit... Et bien j'ai tout faux: l'album confirme - ce à quoi je ne croyais plus - que Doherty est à tout le moins bourré de talent et de finesse. Et est même possiblement un des tous grands du rock.
L'album est beau, tout simplement. Un mélange irracontable, fin et sensible d'une part, rentre-dedans et brut d'autre part. Les mélodies sont à la fois simples et puissantes, et la voix du bonhomme reflête à plein ce mélange de douceur et d'éraillé. En plus, ceux qui s'y entendent en langue de Shakespeare (ou qui prennent le temps de lire doucement les lyrics) jurent que les textes sont magnifiques.
Un grand album, donc.

Et pour vous remettre, je vous propose une petite chose tout à fait savoureuse: Lost in the eighties des Lost Fingers. Il s'agit tout simplement de la reprise, à la sauce jazz manouche, des tubes les moins recommandables des années 80: Pump it up, Part-time lover, Billie Jean, Tainted love...
Ca nous rajeunit, et permet d'onduler en toute dignité au son de ces tubes efficacissimes. "Hey, c'est du second degré, mec!" D'autant plus que les reprises, pour moi pour qui la culture manouche se limite à Sanseverino, sont des plus agréables!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je le note. Je profite de l'occasion pour vous conseiller d'aller jeter une oreille attentive sur le nouvel album de Gablé, petit groupe français tout simplement fantastique.

Beko bien

Master Crew