vendredi, février 15, 2008

The mask live

Comme mes parents il y a une trentaine d'années, et comme mes grands-parents avant eux (là, je m'avance peut-être un brin), je me suis rendu hier, au bras de ma large compagne, assister à l'enregistrement du Masque et la Plume à la Maison de la Radio.
Et voui.
J'ai vu de mes yeux vu Jérôme Garcin, là, comme je vous vois. Enfin, mieux que je vous vois parce qu'évidemment là je ne vous vois pas. Il était pas à 20 mètres de moi. Comme Arnaud Viviant. Comme Olivia de Lamberterie. Comme Xavier Leherpeur. Oui, j'ose le dire: comme Jean-Marc Lalanne et Jean-Louis Ezine. Et oui. Jean-Louis Ezine soi même.

Je sais que ça doit laisser la plupart des pauvres provinciaux que vous êtes froids comme une belette devant un musée. Alors que vous profitez d'une vie simple et authentique, vous avez naturellement peu de temps à consacrer aux choses de l'esprit. Je vous envie parfois cette immédiateté, cette vie véritable: la journée aux champs, le soir au PMU et tous les mois une soirée Bingo dans la salle polyvalente...
Ca peut être ça, le bonheur!

Mais vous devez imaginer (allez-y, faites un effort, vous pouvez le faire) que pour moi, Parisien raffiné que d'aucuns cherchent à rabaisser en le qualifiant du borborygme bobo, le Masque est un graal, un absolu. Comment dire pour que vous me compreniez bien, c'est une messe, oui c'est ça, une messe que je ne manquerais pour rien au monde. Ou un derby entre les gars de not'club et ceux du village d'à côté. Vous voyez?

Alors quel aboutissement que d'y assister en vrai, en chair et en os.
L'émission correspond absolument à l'impression de convivialité et d'intelligente discussion qu'on en a à la radio: les chroniqueurs sont vifs et ont l'expression fine et spontanée, et tout semble se passer dans le naturel et la décontraction. Trois petites choses seulement ont différé de l'image que je m'en faisais.

Premièrement, les intervenants ne sont pas rassemblés sur une scène bien établie, autour d'un joli bureau comme en en voit à la télé, mais autour de vieilles tables pliantes couvertes de papier crépon bleu. Point d'artifice pour ce qui ne transpirera pas à l'écoute, mais par contre on ne mégote évidemment pas sur la sonorisation. Les micros sont tout ce qu'il y a de plus impressionnants, de sorte que vous pourrez certainement percevoir mon rire distingué lors des diverses saillies drolatiques servies par les chroniqueurs.

Deuxième surprise: on n'est pas accueillis par un chauffeur de salle, ou même par l'animateur. On se met en place alors que les intervenants bavardent entre eux ou s'installent, sans un regard pour le public. Garcin finit par nous dire deux trois phrases gentilles avant que retentisse le fameux générique, et hop c'est parti pour une émission en roue libre. S'ensuit une mini-pause de cinq minutes, à peine le temps pour les chroniqueurs de l'émission achevée de récupérer leurs manteaux et aux nouveaux de déposer le leur, et on entame la deuxième émission.

Dernière surprise: à peine la deuxième émission terminée, le public se lève comme un seul homme et quitte tranquillement la salle, sans solliciter les intervenants, ni même attendre qu'ils quittent leur poste.
Il y a là aussi un côté un peu abrupt, un peu consumériste, mais on peut aussi le lire comme quelque chose de naturel: on assiste à l'émission avec plaisir, mais on n'est pas du genre à attendre un grand show, ni à courir après les autographes. Voila du calme et de la simplicité qui sont à mille lieu du cliché de l'aspirant-critique mondain que traine le Masque.
Et paf.

3 commentaires:

Unknown a dit…

Bravo !
J'avoue, c'est avec mon habituel petit sourire en coin que j'ai lu cette chronique estampillée "bobo pur jus", qui a le bon goût de s'assumer pleinement, avec un brin de 2nd degré dans sa boboïtude, et qui me procure de ce fait un réveil humoristique des plus plaisants !
Merci bien, donc...

ZeVinci a dit…

Vous êtes bien bon, mon brave.
Mais je m'inquiète de vos levers tardifs, mon cher Jeff, qui laissent imaginer de longues soirées de perdition les vendredi et samedi soir...

Unknown a dit…

Pas de soucis, mes soirées de perdition sont tout à fait dignes...
Et pour en revenir au sujet radiophonique qui nous occupe, je ne saurais que trop vous conseiller à mon tour Radio Campus, en l'occurrence dans sa version toulousaine, écoutable online oui monsieur ici même. A ne pas manquer notamment : H1000, l'émission de la montagne...