mercredi, février 13, 2008

Amusons nous avec la mafia russe

Pour nous détendre un peu dans cette période où nous sommes assaillis par nos doutes de futurs parents, Elena et moi-même sommes allés voir hier soir une petite pièce de théâtre bon enfant et sans prétention. Nous nous sommes gaillardement rendus dans la ravissante banlieue d'Aubervillier assister à une représentation de Slogans.
L'intrigue est inspirée de Maria Soudaïeva, qui était, vous ne l'ignorez pas, une poétesse russe contemporaine, engagée aux côtés des protituées russes qu'elle essayait d'affranchir de la mafia. Cette courageuse petite dame a fini par sombrer dans la folie, tant et si bien qu'elle s'est suicidée dans un hopital psychiatrique. Elle laisse une oeuvre marquée par la douleur, qui culmine dans la langue qu'elle a inventée pour dire l'indiscible.

Et oui.

La pièce raconte la triste fin de deux prostituées qui ont échappé à la mafia, avant d'être rattrappées par les tueurs lancés à leurs trousses. Dans ces cas là, on torture les malheureuses pour l'exemple, longtemps, cruellement, avant de les mettre à mort. En documentant le tout par quelques photos qui passeront l'envie aux suivantes d'essayer de prendre la tangente.
Pendant une heure et quart, nous sommes en compagnie de ces deux femmes brisées par la torture, qui attendent à demies inconscientes le retour de leurs bourreaux. Le tout est narré du bord de la scène par une Maria Soudaieva au bord de la folie, et par la muse des protituées dont la langue est poético-absconse.

Ambiance...
Autant vous dire que c'était pas du Feydeau, les amis. On avait hésité avec le Diner de cons dans un premier temps, mais on avait plutôt envie de vivre une petite plongée dépaysante vers Vladivostok. Le charme slave, rien de tel pour vous illuminer une soirée!

Plus sérieusement, je ne sais trop quoi penser de cette pièce.
D'abord, la scénographie est superbe. Elle est inventive sans tout étouffer, sans prendre trop de place. La scène est superbe, les miroirs sans tain sont utilisés à merveille, la lumière est magnifique, la musique et la vidéo parfaites. Comme les actrices sont impeccables, la pièce est non seulement belle mais forte, très forte, très prenante.
C'est donc une réussite... si ce n'est que le sujet est ce qu'il est. Franchement, je n'ai rien contre aller voir des films ou pièces portant sur des sujets forts, déprimants, réalistes, mais là... En définitive, on assiste pendant 1h15 à l'agonie de deux nanas, battues à mort...
Je ne sais pas si ça apporte grand chose finalement... Mais je ne sais pas non plus s'il n'est pas utile, nécessaire, urgent de nous faire toucher du doigt l'absolue abomination de cette mafia...

Me voila donc bien indécis... Comme la plupart des spectateurs, d'ailleurs. A ce qu'il parait, bien que la pièce soit définitivement intéressante et convertit brillament ses intentions, le succès n'est pas complétement au rendez-vous, en majeure partie parce que le bouche à oreille ne fonctionne pas.
Il est en effet très difficile de conseiller cette pièce à quiconque, même si on en sort tout flagada.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Oui, la Russie, c'est rarement drôle. Dans l'actualité, les tortures infligées aux prisonniers russes (droit commun), depuis que Poutine est au pouvoir. Voilà un autre sujet de pièce interessant où 2 prisonniers pourraient geindre sous les coups infligés par leur gardien bourreau. On en rajoute avec le désastre de l'alcoolisme, par la vodka trafiquée de la mafia et on finit, dans une station alpine française, avec un couple de nouveaux riches soviétiques qui vide bouteille de champagne après bouteille de champagne . . . dommage. Mais, nous, on s'en fout. Fait beau, Sarko chute, y'a des grèves d'aiguilleurs (super pour les prochains voyageurs . . .), et Neuilly pourrait passer à gauche (enfin, là, c'est qd même pas sûr) !!!!