vendredi, novembre 06, 2009

Deuxième couche de wire


C'est officiel. Elles sont maintenant trois.
Trois séries au sommet, dans mon panthéon personnel, loin, très loin, au dessus des autres. Dexter (2 premières saisons), Friends, Desperate (premières saisons), et même New York Police Blues, c'est du très bon, du super divertissement et de la qualité, mais c'est vraiment loin au dessous de ces trois là. Les Sopranos. Six Feet Under.
Et donc, The Wire (ou sur Ecoute, en VF). Je vous en ai déjà parlé alors que nous finissions la première saison, déjà bien impressionnés. Maintenant que nous avons terminé ses cinq saisons cohérentes, variées, intégres et passionantes, je me dois d'en remettre une couche d'en l'espoir de contaminer quelques nouveaux fans (sachant que pour l'heure, les cinq personnes que j'ai convaincu de regarder quelques épisodes sont devenues instantannément des fans absolus, qui ont englouti ses 60 heures avec le même bonheur que nous).

Il s'agit donc de cette série qui, sous prétexte d'enquête policière ("sur écoute"), dévoile les côtés sombres de Baltimore. Les coauteurs maîtrisent le sujet: anciens journalistes, ancien enseignant pour l'un d'entre eux, ils ont passés un an de leur vie à un coin de rue, à observer la vie quotidienne des dealers qui y étaient installés. Expérience dont ils ont tiré un livre et une minie-série, embryon de The Wire.
Les côtés sombres de Baltimore, c'est essentiellement la drogue bien sûr. Mais sa mécanique est complexe, et la série s'attache à en montrer tous les aspects, méthodiquement, saison après saison. La première est centrée sur l'organisation de dealers de l'ancienne école; la deuxième sur l'approvisionnement en drogues avec la complicité plus ou moins volontaire de syndicalistes des docks; la troisième sur la politique et la montée en puissance de la nouvelle école des dealers; la quatrième sur l'éducation et la cinquième sur la presse.
On en ressort grandement enrichi sur le fonctionnement de cette mécanique monstrueuse, mais également humaine. Mais d'abord et avant tout, on y a croisé une centaine de personnages, riches et intéressants, superbement écrits, superbement joués. C'est le pied. On ne ressort pas indemne d'une rencontre avec Omar, Bubs, Stringer ou Bunk.

Car The wire est non seulement une série intelligente, mais surtout passionnante. C'est grand. Enfin, ce que j'apprécie tout particulièrement, c'est que les auteurs ne choisissent jamais de la facilité. Ils n'hésitent pas à sacrifier des personnages charismatiques pour la cohérence du propos. Pour autant, ils ne sombrent pas non plus systématiquement dans le désespoir: certains personnages s'en sortent bien, d'autre mal, des deux côtés de la loi. Certains, d'abord sympathiques, se révèlent bien plus complexes, et vice et versa. Tout en restant parfaitement cohérents.
Prenez vous par la main, et regardez trois-quatre épisodes de la première saison, quoi!

3 commentaires:

Unknown a dit…

Pas faux, très bonne série dans le genre... Les saisons 4 et 5 sont loin d'être les meilleures ceci dit. Ils auraient du s'arrêter à la fin de la 3, ma préférée ("Hamsterdam"!)

ZeVinci a dit…

Je suis fort étonné de ce bémol concernant les saisons 4 et 5. Je les ai trouvées tout à fait au niveau, et les thèmes abordés m'ont semblé pertinents et bien traités.
Mon hypothèse est que, rebelle comme tu es, tu t'es identifié aux dealeurs, et que tu es beaucoup plus old school que nouvelle école sans foi ni loi.

Alejandro a dit…

Grand, oui!
Tu aimes les classements, moi je dirai qu'elle est effectivement la meilleure série que j'ai eu la chance de voir, derrière ce qui n'est pas vraiment une série mais un monument, une abstraction, un monde, twin peaks.
En vrai, the wire, c'est aussi un monument et un monde (beaucoup moins une abstraction!).
On en redemande, mais on en aura pas plus.
On se sent venu de Baltimore l'espace de 60h (plutôt un mois et demi, 1 à 2 épisodes par soir prescrit)... On parle l'anglais de BMore, on y mange, on y boit aussi beaucoup, on pourrait presque sentir la chevauchée du dragon là-bas.
Mon classement en décroissant, moi aussi j'aime ça, par saison, est le suivant: 1, 4, 2, 5 et 3. Comme tu pourras le constater, je n'ai que moyennement adhérer à Hamsterdam, vrai bémol pour moi de la série.. Je ne suis juste pas rentrer dedans, je n'y ai pas cru, ce qui ne veut pas dire pour autant que la saison trois est mauvaise. Rien n'est mauvais ici. On alterne entre le bons (rarement) et le jouissif (plus souvent) pour peu qu'on aime prendre le temps. À ce propos, la saison 1 est vraiment, à mon avis, la meilleure parce que c'est celle qui prend le plus son temps, ce qui est appréciable et rare.
Merci, Vincent, tu n'es pas la première personne à m'en avoir parlé mais celle qui m'a donnée le petit coup nécessaire.
Encore une réussite de ton blog à succès. On se voit en mars au plus tard.