mardi, juin 16, 2009

Comédies

Grâce aux conseils de jeunes parents de nous amis, qui connaissent bien la vie, et notamment l'art de garder son équilibre mental en présence de petits quadrupèdes vociférants, nous avons récemment découverts la touche "babysitter" de notre télécommande. Quoi, il n'est pas la peine de convoquer potes ou frangins pour disposer d'une soirée à soi?
L'avenir dira s'il s'agit d'un accident ou bien d'un phénomène de fond, mais pour l'heure nous n'avons mis cette liberté à profit que pour aller voir des comédies. De qualité certes, mais je me demande si nous ne cherchons pas trop à fuir notre présent morose dans de la franche rigolade bien ficelée. Pour lever toute ambiguïté, je propose que nous allions voir Antichrist à la prochaine occasion.


Ca ne date pas d'hier, mais nous nous sommes rendus prestement voir OSS 117 - Rio ne répond plus. Je vous rappelle que nous sommes très clients du personnage, de son insondable bêtise digne et des longs blancs-à-fou-rire ménagés par le réalisateur. A la sortie du premier, Elena avait d'ailleurs emporté de son rire franc toute une salle qui n'avait pas encore complétement saisi le régal second degré du premier opus.
Nous lui avons trouvé un digne héritier dans cette suite. Voila une comédie intelligente, classicieuse (admirez la finition du décor qui rend parfaitement l'époque, détail auquel le commentaire du DVD du premier épisode nous avait sensibilisé), et surtout qui a le courage du second degré. S'il faut ménager de longs instants de malaise pour permettre au spectateur de goûter l'absurdité de la situation, pas de problème! S'il faut répéter, dériver un quiproquo une dizaine de fois, aucun souci! S'il faut briser le tabou des remarques de blaireau antisémite (ainsi que raciste et machiste, bien sûr), on y va gaiement!
Bref, du bon rire, original et inimmitable. Seul petit bémol; j'aurais bien coupé les 10 minutes dans l'antre des méchants, non pour ménager le politiquement correct, mais parce que toutes les blagues sur les nazis qui se sentent mésestimés ne sont simplement pas drôles. J'exclus bien évidemment la mythique course-poursuite en déambulateur, bien sûr!
Cela laisse tout de même 1h30 de bonheur...


Passons à un tout autre style de comédie avec le surprenant Ken Loach: Looking For Eric. Voila un ton qu'on n'associe pas forcément à ce réalisateur habituellement plus sombre et engagé, mais qui finalement lui va assez bien tant il est inégalable pour ce qui est de filmer les scènes de copains - ou de camarades, c'est selon.
Vous connaissez certainement l'histoire: un brave postier qui commence à sérieusement perdre les pédales, entre le fait qu'il a quitté son grand amour et que ses grands enfants se mettent dans le pétrin en fréquentant les gros durs du quartier. C'est alors que lui apparait son idôle de toujours, le grand Eric, qui va le remettre sur scelle grâce à ses judicieux conseils (même s'ils sont parfois difficiles à décrypter).
Voila. C'est un film très sympa, très fraternel, et bien distrayant. C'est déjà beaucoup, mais ça ne va pas plus loin. Une chose quelque peu surprenante, agréable, mais qui ne laisse pas de souvenir impérissable par delà, donc, de superbes scènes de copains.


Et enfin, j'en viens au film le plus récent des trois: les beaux gosses. Le dessinateur Riad Satouf exporte ses chroniques sur l'adolescence sur grand écran. Que celui qui ne reconnaitra pas ses pires années dans ces ados ravagés par les boutons, capables d'un romantisme infini et d'une cruauté sans nom, me jette la première pierre.
Il est à mon avis impossible de regarder ce film sans s'écrier dire mille fois "ah oui, c'était exactement ça"! J'ai crains que cet unique ressort du film, enthousiasmant au début, finisse par être lassant. Ce n'est pas le cas, par la grâce de la multiplicité des anecdotes justes (et tordantes!), du rythme trépidant de la narration, et de la grande qualité des acteurs.
Encore un excellent divertissement, à qui il manque quand même une histoire plus construite pour être parfaitement inoubliable.

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